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Un quatuor pour l'attaque

Comment le sélectionneur fait pencher les Bleus vers l'avant, petite étude du dispositif offensif Lemerrien et des joueurs qui y participent.
Auteur : Etienne Melvec le 26 Mars 2001

 

La réflexion tactique de Roger Lemerre a été considérablement simplifiée, à la fois par l'héritage de son prédécesseur (le bloc et l'esprit) et par l'évidence des nouvelles solutions qui s'imposaient pour pallier aux carences, notamment offensives, des champions du monde. L'Euro a consacré cette évolution du jeu des Bleus, qui n'est pourtant pas achevée. En étudiant les mises en place au coup d'envoi des matches de l'équipe de France depuis le France Pologne du 23 février 2000*, on voit comment le système, match après match, s'est consolidé…

Pour les lignes défensives, la défense à quatre et les deux milieux récupérateurs constituent une assurance tout risque qui semble survivre aux départs de Blanc et Deschamps et pouvoir pallier aux absences ponctuelles (avec Candela, Silvestre, Lamouchi, Makelele et Sagnol en prétendants au banc —voire plus pour le Romain). Le débat qui a longtemps fait rage sur les options d'un duo ou d'un trio de récupérateurs ne semble plus d'actualité, même s'il avait fait son retour à l'Euro. On s'attendait à ce que le sélectionneur, prudent, place systématiquement Zidane derrière deux attaquants de pointe et devant trois milieux défensifs. Il l'a fait à l'Euro contre la République tchèque (Henry et Anelka ont débuté ces parties, devant Zidane), comme pour prendre la revanche des Bleus de Jacquet à l'Euro 96 —avec d'ailleurs une victoire à la Jacquet, obtenue par un "but décisif" de Djorkaeff— puis contre le Portugal en demi-finale. Deux matches compliqués… Mais ce sont les deux seules fois depuis le début de l'année 2000, et il tient vraisemblablement à ne plus revenir au système qui a marqué l'ère Jacquet (et tenait aux qualités des joueurs alors disponibles).

C'est évidemment l'animation offensive qui a laissé au sélectionneur la possibilité d'imprimer sa marque sur la sélection, compte tenu notamment de l'arrivée d'une exceptionnelle génération d'attaquants. Depuis le début de l'année dernière, il a de plus en plus souvent reconduit ce système en "4-2-3-1" qui semblait déjà avoir sa préférence, et qu'il a systématisé avant l'Euro. Zidane étant inamovible dans l'axe, il l'a flanqué de deux joueurs offensifs sur les côtés, avec un attaquant axial devant lui (le plus souvent Henry, mais aussi Anelka et Trezeguet). Quand l'équipe est en possession du ballon, le front de son attaque est garni et quand elle est dominée ou en phase de récupération, elle peut rapidement renforcer son milieu, avec un efficace premier rideau.
Il faut dire que Lemerre dispose d'un bataillon de joueurs polyvalents, idéals dans ce rôle d'"ailiers", à la fois attaquants de soutien —devant déborder et percuter les défenses mais aussi capables de rentrer dans l'axe et de permuter— et milieux de terrains chargés de participer au replacement et à la construction. Dugarry, Pires, Djorkaeff, Wiltord (voire Micoud) ont tous la faculté de jouer aussi bien à droite qu'à gauche, et ils disposent d'une technique très au-dessus de la moyenne qui leur permet de tenir le ballon ou d'orienter le jeu. Henry lui-même peut retrouver son placement de Monaco si le sélectionneur lui préfère Anelka ou Trezeguet en pointe (France-Danemark, France-Angleterre, France-Cameroun). Giuly est un postulant, il avait participé au Ecosse-France de l'an dernier mais n'est plus réapparu en A, ainsi que Robert, qui s'est éloigné du groupe depuis l'automne. Ajoutons que Marlet peut aussi élargir l'éventail des solutions…
Selon le profil des joueurs, plus (Henry, Wiltord) ou moins (Pires, Dugarry) attirés par le but, le centre de gravité se portera plus ou moins vers l'avant. Si l'on recense les titularisations depuis février 2000*, on s'aperçoit que c'est Dugarry qui a le plus souvent figuré à ce poste, à sept reprises, suivi par Djorkaeff (cinq fois, mais Youri a du mal à rester sur le côté, c'est connu), puis Henry et Wiltord (quatre fois) et Pires (trois fois). Notons que Pires et Dugarry ont aussi évolué dans ces zones contre les Pays-Bas, mais dans un 4-4-2 sans Zidane et avec deux attaquants (idem pour Robert et Makelele contre l'Afrique du Sud). Enfin n'oublions pas les fréquentes entrées en jeu des deux néo-Gunners (on ne risque pas d'oublier celles du 2 juillet).

Ce système oblige à choisir entre les trois véritables avant-centre que sont Henry, Anelka et Trezeguet, et instaure une difficile concurrence entre nos trois prodiges, qui tourne pour le moment à l'avantage d'Henry (lequel a aussi la chance d'être plus polyvalent que ses compères et de pouvoir prendre un côté dans le système actuel), même si le Turinois a fait valoir des qualités immenses dans un registre sensiblement différent. Quant au Parisien, il est momentanément distancé.
Autre bémol, Micoud est probablement trouvera moins sa place dans ce système, alors que son association avec Zidane avait fait des merveilles en Turquie. S'il a joué sur le côté à Bordeaux, c'était dans le 4-4-2 de Baup avec deux meneurs excentrés et il semble plus enclin à rester derrière les attaquants qu'à se joindre à eux. Lemerre le considère peut-être plus comme une alternative en cas d'indisponibilité de Zidane (France-Cameroun), qu'il remplace comme le fait occasionnellement Djorkaeff (Ecosse-France).

Il va de soi que les systèmes ont vocation à éclater, ou à ne pas se conformer à la symétrie des schémas et à l'ordre des théories. S'ils prenaient encore plus d'aisance dans les mois qui viennent, les membres du quatuor d'attaque pourraient s'accorder une liberté plus grande et permuter constamment sur le terrain, au plus grand désarroi des défenses adverses. Et Lemerre peut essayer autre chose, mais c'est moins sûr.

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* En excluant les deux rencontres du Tournoi Hassan II de juin 2000.

Réactions

  • baygon sec le 26/03/2001 à 00h00
    je comprends pas tellement où vous situez Djorkaeff dans cette animation offensive. Il sera pourtant à la prochaine Coupe du Monde, non ?

  • El mallorquin le 26/03/2001 à 00h00
    Le gros avantage de ce surnombre en attaquants, c'est que les choix tactiques peuvent désormais être adaptés au profil de l'adversaire. Ainsi, un Trézéguet devant sera sans doute plus utile contre une équipe très regroupée en défense et peu encline à se découvrir (Allemagne par exemple). A contrario, un Henry et un Wiltord seront bien plus efficace contre une formation très offensives comme le Portugal.

    PS : le verbe "pallier" est transitif. On pallie une situation, et pas "à" une situation

  • Rubin le 26/03/2001 à 00h00
    Concernant Djorkaeff, je pense sincèrement qu'il a fini sa carrière internationale, que ce soit dans l'axe, sur le flanc gauche ou où vous voulez.
    Pour Micoud, il me semble que Lemerre l'utilise plus dans un rôle de "relayeur", entre les récupérateurs et Zidane, qu'à la manière d'un Dugarry. D'ailleurs, même Pires joue en général plus bas que ce qu'on pourrait penser.
    C'était assez clair contre le Japon : Pires a joué assez bas et pas toujours à droite, parfois plutôt dans l'axe. Son rôle principal étant de remonter les ballons (ce qui a toujours été sa plus grande qualité), Roger Lemerre ne le fait pas jouer au même niveau que Dugarry.

  • Peace & Love le 26/03/2001 à 00h00
    Je ne trouve pas forcément que l'adaptation aux caractéristiques de l'adversaire est une preuve de force d'une équipe. Personnellement, j'ai toujours aimé la position prise par Cruyff, qui utilisait le même schéma tactique, quelque soit l'adversaire. C'est parfois vu comme une erreur (cf final Milan-Barcelone), mais je trouve plus logique de vouloir d'abord mettre l'accent sur son jeu, plutôt que celui de l'adversaire.

    PS:pallier (à) verbe transitif indirect
    [tour critiqué]. Pallier à un inconvénient.

  • Byron Bubb le 27/03/2001 à 00h00
    Personnellement je trouve le 4-2-3-1 de plus en plus offensif à mesure que les matchs se jouent : il tend d'ailleurs plus à devenir un véritable 4-2-1-3 (façon Playstation) quand on voit les joueurs alignés en tant qu'ailiers, qui ont tous un passé (ou un présent) d'attaquant (Pirès mis à part). C'est pourquoi Wiltord par exemple n'en fini plu de marquer, lorsqu'il joue à droite, Pirès aussi parfois. Seul Dugarry échappe à la règle, mais bon... Du coup, l'avant-centre apparait plus comme un pivot, auquel cas c'est Trézéguet qui correspond le plus au profil, Henry et Anelka étant plus des attaquants à appel de balle, qui conviendraient si les ailiers étaient de vrais ailiers, voire des milieux offensifs. Et pas des attaquants. Et là je me demande pourquoi Mr Lemerre n'a pas pensé à la formule magique du championnat du monde junior Malaisie 97 qui consistait à aligner Trézéguet avant-pivot et Henry à gauche, Anelka à droite (on ne retiendra pas en revanche l'idée Sagnol meneur et Mouret en soutien). L'idée était excellente, et j'ai mal compris comment la France s'était faite éliminer par l'Uruguay.

  • GMAN le 27/03/2001 à 00h00
    Byron, si Lemerre n'a pas encore mis en place ce système de 4-2-1-3 c'est peut-être qu'il n'est pas nécessaire.
    Je suis toujours étonné de voir qu'on cherche des poux à une équipe pourtant championne du monde et qui marche plutôt bien, voire plus que bien.

    Bien sûr, les choses évoluent et il faut rester ouvert à tout changement qui ferait progresser l'équipe.
    Mais le passage en 4-2-1-3 me semble en ce moment presque impossible (sauf situation de fin de match avec un score à remonter).
    Il faut bien voir que l'EDF s'est considérablement affaiblie au niveau défensif (en 96 et 98 c'était la meilleure défense du monde -et ça a suffit pour la CM- mais ce n'est plus le cas). Laurent Blanc est irremplaçable et irremplacé. Leboeuf tient son rôle défensif raisonnablement et Thuram pourrait avantageusement le remplacer mais alors qui pour le couloir droit ? De même, si Vieira apporte un volume de jeu plus important que Deschamps, il ne pourra compenser l'expérience du Basque, ce qui sera un handicap pour la phase finale de CM2002. Enfin, et pour l'instant, l'absence de Petit et Boghossian au milieu de terrain est aussi un manque: il est toujours utile d'avoir des gauchers dans une équipe.

    Heureusement pour l'EDF, cette faiblesse est compensée par un jeu maintenant bien en place avec des automatismes rodés, une confiance en ces moyens inébranlable et évidemment la qualité de la nouvelle génération d'attaquants. Néanmoins, avec une défense amoindrie faire jouer ensemble ces trois attaquants c'est faire un grand écart bien dangereux.

  • Byron Bubb le 29/03/2001 à 17h39
    GNAM, je ne disais pas que Lemerre devrait faire un 4-2-1-3, je disais que c'est ce qu'il faisait (sauf contre l'Espagne, et résultat...). Sauf si tu parlais de la solution Henry-Trézéguet-Anelka, alors là oui effectivement ce n'était qu'une proposition parmi d'autres. C'est sûr que c'est osé comme formule. Des joueurs moins offensifs comme Pires, Wiltord (ou Duga, j'y crois pas que je dise Duga) conviennent mieux. D'ailleurs c'est ce que Roger fait.

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