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Ultras, moderne solitude

Plusieurs groupes de supporters se sont associés pour lancer un appel sous la bannière "Union contre la répression", appel remarquablement ignoré par les médias. On les rejoindra sur le chapitre de la liberté d'expression, un peu moins sur celui de la pyrotechnie…

Auteur : Etienne Melvec le 30 Sept 2002

 

 

L'appel des Ultras (diffusé sous forme de tract à l'entrée des stades) est reproduit en bas de page avec la liste de ses signataires. Plusieurs remarques s'imposent. D'abord, le remarquable mépris des médias pour cette initiative. Canal+ et TF1 qui ne s'embarrassent jamais de raconter les affaires trop compliquées pour leurs spectateurs ou trop sensibles pour le milieu (affaire Chilavert, transfert de Beneforti, négociation des droits télé pour prendre des exemples récents), ont filmé incidemment les banderoles sans donner la moindre explication. Une brève dans L'Equipe, aussi peu détaillée que possible, ne nous en a pas appris beaucoup plus. C'est un fait, le peuple des spectateurs et des supporters de football n'intéresse absolument pas nos médias, surtout si ses modes d'expression collective ne consistent pas à fracasser des voitures sur le parking des joueurs (sujet plus vendeur).


"Philosophie" interdite

C'est pourtant bien d'expression et de liberté d'expression qu'il s'agissait, les associations de supporters se mobilisant en partie contre l'application abusive de l'article 7 du règlement intérieur dans les stades, ainsi formulé: "Les documents, badges, insignes ou banderoles de toute taille de nature politique, idéologique, philosophique ou publicitaire, ou tout support qui serait utilisé à des fins commerciales pouvant être vus par des tiers sont interdits". On ne va pas soutenir aveuglément ici des Ultras dont certains sont parfois les auteurs de débordements (violences physiques et verbales, xénophobie latente de certaines tribunes, bêtise régionaliste) parfaitement insupportables (voir par ex. Tristes stades, octobre 2000). Mais il s'agit de bien estimer ce qui est en jeu.


De quels messages "philosophiques" les supporters peuvent-ils se rendre coupables? Si l'on veut bien, par hypothèse, mettre de côté les basses et stupides provocations qui adviennent marginalement, quelle est la teneur desdites banderoles? En dehors des encouragements à l'équipe et de l'auto-célébration des supporters, il s'agit par exemple d'hommages aux camarades disparus, forcément consensuels, et qui permettent aux supporters de se donner le sentiment légitime d'une communauté. Mais aussi et surtout, de critiques contre les dirigeants des clubs eux-mêmes ou les instances sportives le cas échant, voire dans certains cas contre les sponsors (citons le "maillot Niké" moqué au Parc des Princes). Et puis parfois c'est vrai, un peu de poésie lyrique ou d'humour…


 


Ça aussi, c'est interdit ?

 

La sanctuarisation des stades

Qu'on juge ces manifestations justifiées ou non, c'est bien cette possibilité de s'exprimer qui est visée et qui contrevient au désir des dirigeants de voir les stades devenir de purs espaces publicitaires (visant le monopole des "fins commerciales"). Il faut mettre en parallèle cette tendance à nettoyer les tribunes de toute expression critique avec celle qui voudrait empêcher les joueurs de véhiculer autre chose que des messages publicitaires (voir Footballeurs et conscience politique, avril 98, Ferme ta gueule et tais-toi, septembre 99 et Elégance et bonne tenue, mars 2002).

 

Le stade doit-il et peut-il même être cette zone de non-droit au seuil duquel le citoyen doit laisser son cerveau à la consigne? On sait pourtant qu'à trop vouloir chasser la politique, celle-ci revient parfois par la fenêtre et pas toujours avec les meilleures intentions. La thèse du sport comme sanctuaire compte ses plus fervents défenseurs parmi les supporters eux-mêmes, pour lesquels le mélange des genres entacherait la supposée virginité politique de leur passion. Paradoxalement, c'est cette logique poussée à l'extrême qui veut maintenant les réduire à l'état d'agents d'ambiance et de gentils abonnés.


Fumigènes, pas de plaisir

On sera plus réservé quant à l'autre volet des revendications des Ultras, qui protestent contre les sanctions sévères prévues en cas de détention de fumigènes et défendent l'emploi de ceux-ci comme éléments du spectacle. L'intérêt de répandre un épais brouillard sur la pelouse n'est pourtant pas avéré, et surtout, le lancer de fumigènes et le tir de fusées sur les supporters adverses est une des pires et des plus habituelles plaies constatées dans nos enceintes (voir Pas de fusées sans bœufs, avril 2000).Les Ultras parlent d'"utilisation raisonnable" et d'"usage festif" des fumigènes, et prônent la responsabilisation des groupes et la coopération avec les clubs. Mais il y a là un peu d'hypocrisie.

 

Toutes puissantes dans leurs gradins, les associations devraient avoir déjà rappelé à l'ordre les auteurs de ces gestes imbéciles et fait preuve de leur capacité d'autodiscipline. Pour convaincre leurs interlocuteurs d'aménager l'interdiction théorique de tout produit pyrotechnique, elles doivent encore apporter la preuve de leur maturité et bien cerner les limites acceptable de leur folklore. En attendant, il serait juste que des pratiques tolérées jusqu'à présent ne fassent pas l'objet d'une répression aveugle.
 


Le communiqué des Ultras
Malgré les rivalités sportives, les Ultras de France s'unissent pour dénoncer la répression dont ils font l'objet. Ainsi, une banderole commune "Union contre la Répression" sera posée dans la majorité des stades Français. Rappelons que les Ultras sont des supporters passionnés par leur club et l'animation des tribunes, loin des clichés réducteurs qui ont abouti à des lois qui se révèlent véritablement anti-supporters. Face à des sanctions qu'ils jugent excessives, les Ultras, organisations reconnues par leur club respectif, s'organisent :
* POUR défendre leur liberté d'expression menacée par l'article 7 du règlement intérieur dans les stades "Les documents, badges, insignes ou banderoles de toute taille de nature politique, idéologique, philosophique ou publicitaire, ou tout support qui serait utilisé à des fins commerciales pouvant être vus par des tiers sont interdits". S'il est normal d'interdire les excès, cela ne doit pas être un prétexte à une censure totale rendant condamnable la moindre banderole de soutien. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme, et les supporters entendent bien en bénéficier.
* CONTRE les sanctions disproportionnées qui frappent les supporters. Comment comprendre qu'un supporter encourt jusqu'à 15 000 euros d'amende et 3 ans d'emprisonnement pour avoir utilisé un fumigène? Contrairement aux idées reçues, un fumigène ne présente aucun danger dès lors qu'il est entre les mains d'une personne raisonnable. Les Ultras comprennent la condamnation des fumigènes en tant que projectiles mais demandent la fin des sanctions pour l'utilisation raisonnable de ceux-ci. Responsabilisation des groupes de supporters et coopération avec le club doivent permettre un usage festif des fumigènes en toute sécurité. L'opération de ce week-end, une grande première en France, a pour objectif de sensibiliser la Ligue et les autorités à ces problèmes et d'ouvrir le dialogue.
Avec l'espoir que le spectacle puisse continuer, sur le terrain comme dans les tribunes, se sont associés à l'action : BARBARIANS, LE HAVRE. BOULOGNE BOYS, SUPRAS, PARIS. BRIGADE LOIRE, NANTES BRIGADE SUD, NICE. FURIOSI, CLERMONT. HORDA FRENETIK, METZ. INSULA, DVE, DOGUES UNITED, LILLE. JOYRIDERS, SOCHAUX. KOP ROUGE, GUINGAMP. MAGIC FANS, SAINT-ETIENNE. MALHERBE NORMANDY KOP, CAEN. NUCLEO ULTRA LYON, LUGDUNUM'S, LYON. MERLUS ULTRAS, LORIENT. RED TIGERS, LENS. ROAZHON CELTIK KOP, RENNES. RUDE BOYZ, BLUE ANGELS, AUXERRE. SNIPERS, NANCY. ULTRAS, TOULOUSE. ULTRA BOYS 90, STRASBOURG. ULTRAS, GUEUGNON. ULTRAS LANGUEDOC, BUTTE PAILLADE, MONTPELLIER. ULTRAS, NIORT. ULTRAS, WASQUEHAL. ULTREM, REIMS.


Annexe : le règlement intérieur des stades adapté de la loi Alliot-Marie semblait pourtant suffire : 5) Le port de tout uniforme, insigne, emblème portant atteinte au respect de la personne humaine et de sa dignité est interdit. Tout contrevenant sera mis à la disposition des services de police et fera l’objet de poursuites pénales. Article 42-7-1 de la loi du 16 juillet 1984 modifiée : "L’introduction, le port ou l’exhibition dans une enceinte sportive, lors du déroulement ou de la retransmission en public d’une manifestation sportive, d’insignes, signes ou symboles rappelant une idéologie raciste ou xénophobe est punie d’une amende de 15 000 € et d’un an d’emprisonnement". 6) Les cris, les chants, les interpellations ou les menaces ayant pour objet de provoquer les spectateurs à la haine, à la violence, à la discrimination raciale tant à l’égard de l’arbitre qu’à l’égard d’un joueur, d’une équipe ou de tout ou partie du public sont interdits. Article 42-7 de la loi du 16 juillet 1984 modifiée : "Sera punie d’une amende de 15 000 € et d’un an d’emprisonnement toute personne qui, lors d’une manifestation sportive ou de la retransmission en public d’une telle manifestation dans une enceinte soumise à homologation aura par quelque moyen que ce soit provoqué des spectateurs à la haine ou à la violence à l’égard de l’arbitre ou d’un juge sportif, d’un joueur ou de toute autre personne ou groupe de personnes".

Réactions

  • El mallorquin le 30/09/2002 à 16h19
    Pardonne mon inculture, mais c'est quoi les "Joyriders" ?

  • CELTIC BHOY le 30/09/2002 à 16h33
    Dans certains pays, le joyriding est une sorte de virée du samedi soir pour le moins violente, avec par exemple des rodéos de voitures volées qui peuvent finir en course-poursuite avec les flics, voire même en bataille rangée. Dans certains quartiers de Belfast, par exemple, on a même vu l'utilisation par ce genre de délinquants de boucliers humains pour se protéger des tirs des forces de l'ordre (généralement un type un peu simple d'esprit contraint de s'allonger sur la lunette arrière du véhicule).

  • El mallorquin le 30/09/2002 à 16h41
    Ouais mais les voitures ne sont pas encore autorisées dans les stades... Enfin à Sochaux peut-être, mais uniquement les Peugeot.

  • deaftone le 30/09/2002 à 17h29
    Avec ça "Les documents, badges, insignes ou banderoles de toute taille de nature politique, idéologique, philosophique ou publicitaire, ou tout support qui serait utilisé à des fins commerciales pouvant être vus par des tiers sont interdits", je me demande toujours comment les gars font pour faire rentrer les banderolles de soutien à Larqué et Rolland!

    Par ailleurs, j'aime beaucoup ça: "les Ultras sont des supporters passionnés par leur club" associé à "un fumigène ne présente aucun danger dès lors qu'il est entre les mains d'une personne raisonnable"... Peut-on être passionné et raisonnable, vaste sujet de philosophie!

  • christelou le 30/09/2002 à 17h58
    Baygon, la 1ère photo, c'est Gerland ? La seconde, c'est Lescure...ben oui, les girondins sont + sages et responsables :-))
    Deaftone, passionné et raisonnable, c'est possible (si tu acceptes comme raisonnable qqes jurons :-))
    Mais comme Nono 93, qui a pondu ce réglement et quand ?

  • baygonsec le 30/09/2002 à 18h24
    oui, oui, c'est Gerland...
    J'avais remarqué à Lescure l'an dernier que les Girondins étaient bien calmes :-)))

  • CELTIC BHOY le 30/09/2002 à 19h36
    la deuxième photo, c'est plutôt le Stade de France pour la finale de la Coupe de la Ligue !

  • gxnc le 30/09/2002 à 23h39
    A propos des fumigènes, soulignons l'hypocrisie des clubs : par exemple, sur le site OFFICIEL du psg, on trouve de magnifiques photos des tribunes embrasées. D'un côté c'est interdit, de l'autre c'est joli regardez notre public c'est magnifique.
    (Je sais pas pour les autres clubs, mais je suppose la même chose).

  • Graham (Goudu) Rix le 01/10/2002 à 09h49
    est-ce que par fumigène ils entendent également les espèces de feux de detresse colorés qui, de fait, font très jolis dans une tribune ou est-ce seulement les vrais fumigènes qui font rien qu'a nous empècher de voir ce qui se passe sur le terrain pendant les 5 premières minutes qui sont pointés du doigt?

    une autre question: pourquoi ya pas Marseille dans le collectif d'ultras? parce qu'ils s'en fouttent? parce qu'il y a déjà le PSG?

  • plumitif le 01/10/2002 à 10h36
    Graham, réponse des Winners à ta question sur l'absence des groupes marseillais:
    Le week end dernier, pour la 8ème journée de championnat, certains des groupes Ultras de l’hexagone ont sorti le même message de contestation : « Union contre la répression ».
    Le but étant de contester les trop sévères lois anti-supporters qui condamnent sans discernement, notamment l’utilisation d’engins pyrotechniques. La presse a brièvement relayé les revendications, la télé n’en a guère parlé. Comme à chaque fois qu’il s’agit de supporters c’est service minimum.
    D’un autre côté, le message est peut être trop flou pour être compris du reste du public des stades.
    Du moins pas assez convaincant, mais qu’est ce qui pourrait l’être ?… Une « grève » de l’ambiance ? Des virages désertés pour bien montrer ce que pourrait être un stade sans ferveur ?! A Marseille, cela s’est déjà produit à plusieurs occasions. Les groupes marseillais, n’ayant pas été contacté (c’est du moins notre cas) et donc n’ont pas pris part à la contestation. Ce fut également le cas à Bordeaux, à St-Etienne (du moins en partie)...
    Les vrais supporters sont de plus en plus rares, c’est une race en voie de disparition qu’il faut absolument protéger avant extinction. C’est clair, un mouvement de revendication général et national est souhaitable mais il nécessite une véritable concertation et organisation entre tous les groupes de l’hexagone.
    Le problème des matchs décalés pour cause de retransmissions TV peut même s’aborder au niveau européen…
    En effet, le problème dépasse le cadre hexagonal : les ambiances dans les stades sont en régression partout. Moribondes en Angleterre, en Espagne et en Allemagne. Même l’Italie, le pays des Ultras, est touchée par la répression policière et les chamboulements de calendrier imposés par les TV qui font chuter les moyennes de spectateur autant que la ferveur.
    Pourtant, sans ambiance le foot n’est déjà plus le même spectacle. Même quand l’OM est mauvais, il reste un spectacle appréciable de part la ferveur qui s’en dégage. Mais sans ses supporters, l’OM n’est plus l’OM !
    D’un autre côté la bêtise de certains supporters (chaque camp a ses crétins) a permis aux politiciens d’enfin se sentir utiles (sans les hooligans, Alliot-Marie serait toujours inconnue !).
    Avant de se mettre d’accord sur un message commun, les Ultras français devraient déjà prendre des accords concrets, comme celui de ne plus se balancer de fumis sur la gueule (là encore, tous coupables !). On se rappelle de la bravoure de certains lyonnais qui ont bombardé de fumis les Yankee dès leur entrée dans le parcage du Vélodrome (comment pleurer après contre la répression !).
    Cela serait certainement plus crédible si on pouvait démontrer que maîtrise l’usage des fumis, mais là encore c’est pas gagné…
    Les dirigeants du foot veulent aseptiser tous les stades, et tous les supporters devraient se concerter pour essayer de lutter efficacement contre cette injustice.




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