Sous le soleil de Mexico
Les Bleus appliquent à nouveau leur tarif syndical lors d'un France-Mexique qui a avantageusement remplacé Téléfoot et succédé à France-Australie. Petite revue d'effectif, positive mais pas exhaustive.
Auteur : Pierre Martini
le 3 Juin 2001
Opération de rétablissement de l'ordre, comme dirait Robert Pires, la nouvelle victoire fleuve contre le Mexique remet la France sur les rails du parcours qu'on lui prédisait dans cette Coupe des confédérations. Malgré un net passage à vide après l'ouverture du score, l'équipe des "titulaires" a fait valoir son réalisme et sa solidité, laissant Landreau passer une soirée tranquille pour sa première cape.
Le contraste a en effet été saisissant avec le match précédent. Carrière, au contraire de certains de ses camarades bizuts, bénéficie de toutes les circonstances favorables (y compris de contres favorables). Lui a disputé les bons matches (encore un plan de Lemerre?). Comme Silvestre contre le Portugal ou plus récemment Marlet, il profitera de la symbolique d'un premier but international, et même d'un second. Si le meneur nantais n'a pas étalé l'intégralité de sa classe, il a tiré son épingle du jeu avec un joli bilan comptant deux passes décisives et deux buts. Après Zidane-Micoud (match exceptionnel en Turquie), on se prend à rêver d'un duo Zidane-Carrière pour accroître encore le brio technique du milieu de terrain. Et il ne faut pas oublier d'envisager le pire : en cas de forfait de Zidane en 2002, la sélection devra bien reposer sur une autre animation du jeu.
Sagnol aussi marque des points. S'il continuait à s'affirmer ainsi et offrait une solution crédible sur le flanc droit de la défense, le débat sur la charnière centrale des Bleus risque d'être relancé. Le recentrage de Thuram redeviendrait d'actualité, et la situation de Lebœuf…etc. (voir Bal tragique…).
Anelka continue d'en montrer juste assez pour attester son potentiel, mais pas assez pour l'atteindre. La compétition est pourtant une belle occasion de rattraper le retard pris sur ses compères Henry et Trezeguet au cours d'une saison décevante. Il lui reste deux matches pour marquer les esprits. A ses côtés, Wiltord prouve que son activité incessante sur le terrain est toujours précieuse, qu'il marque ou pas (mais en général, il marque), et quel que soit son déchet du jour.
Mais le plus impressionnant reste Vieira, dont l'influence sur l'équipe est d'autant plus apparente que Zidane n'est pas là. Il est devenu le régulateur des bases arrière, capable de faire monter le jeu d'un ton et de lui donner son impulsion. On n'a pas fini de l'admirer. A ses côtés, Pires exauce ponctuellement le vœu de Lemerre de le voir en milieu défensif, son aile gauche de prédilection étant déjà très convoitée (Dugarry, Robert, Henry…). Il s'en tire plutôt bien, élargissant encore l'éventail des solutions tactiques.
Quant à Landreau, qui a connu un meilleur jour pour un baptême que Grégory Coupet, il a touché la récompense de son implication comme capitaine des sélections espoirs. Cet engagement —et ses qualités— pourraient lui valoir la place de troisième gardien l'an prochain ; une expérience intéressante pour celui qui pourrait encore connaître deux autres Coupes du monde.
Le gros regret de ce week-end, c'est finalement de ne pas avoir misé sur l'Australie chez les bookmakers anglais. La suite, c'est jeudi prochain, ce qui laisse le temps aux Bleus de visiter un peu le pays.