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Si la Ligue le dit, est-ce que c'est vrai ?

Minichro – Réussir à transformer des chiffres partiels, biaisés et peu probants sur la fréquentation en triomphe pour la L1, c'est le pari relevé par un article de L'Équipe

Auteur : Jérôme Latta le 10 Jan 2020

 

La minichronique pose une question, elle n'y répond pas toujours et, à la fin, elle en pose une autre.

 

* * *

 

"Y a rien qui va dans cet article". Cette formule très contemporaine convient bien au bilan de demi-saison pour la Ligue 1 paru dans L'Équipe de vendredi. Comment réussit-il l'exploit de travestir une infime progression en spectaculaire embellie?

 

Dresser ce bilan provisoire n'est pas illégitime, à condition de prendre des précautions. Or la seule précaution prise figure dans le chapeau de l'article, qui mentionne "une phase aller que la Ligue juge positive", tandis que le texte épouse complètement le point de vue de la LFP.

 

Pourtant, les critiques qui ont de nouveau déferlé sur le niveau de la Ligue 1 (ses clubs, ses entraîneurs, son spectacle) peuvent difficilement être évacuées par cet empilement d'éléments hétéroclites, pris pour argent comptant et non mis en perspective.

 

Les affluences, d'abord. Leur hausse (+0,62%) par rapport à la demi-saison précédente est assez négligeable. Surtout, les chiffres officiels ont perdu toute crédibilité depuis qu'ils comptent les abonnés absents. Idem pour le taux de remplissage, enjolivé par cet artifice [1].

 

Même en se résignant à examiner ces données biaisées, sur plusieurs saisons, il n'y a pas de quoi pavoiser. Malgré l'augmentation significative de la capacité moyenne des stades (plus de 31.000 places depuis trois saisons), malgré les promesses, la fréquentation n'a pas du tout progressé à proportion des investissements dans les nouveaux stades.

 

 

 

 

Plus sensible, la baisse du nombre de sièges vides (un sur quatre en moyenne) est, elle aussi, discréditée par les entourloupes comptables de la Ligue. Le taux de remplissage ne fluctue que mollement à la hausse depuis trois saisons, pour atteindre des niveaux déjà connus en début de décennie…

 

 

 

 

Malgré une tendance positive depuis quatre saisons, parler de "chiffres record" pour un indicateur aussi contestable est donc, déjà, un abus de langage.

 

Décerner un satisfecit à la Ligue 1 et à son "attractivité" est complètement lunaire dans un contexte de crise permanente avec les supporters, d'interdictions de déplacement, de fermetures de tribunes et de huis clos [3].

 

Cerise sur le gâteau, l'article s'achève sur des données flatteuses qui prouveraient que le niveau de la L1 n'est pas inférieur à celui des quatre grands championnats européens: temps de jeu effectif et nombre de tirs. Là, ce n'est plus expédier la question, c'est la liquider.

 

Le problème est récurrent. Les sites de RMC et du Parisien ont d'ailleurs publié des articles de même teneur [3]. Bien des journalistes sportifs souffrent d'embarrassantes lacunes sur les sujets un peu techniques, quand ils ne pèchent pas par négligence ou par complaisance. 

 

 

En tout cas, un article sur la Ligue 1 ne citant que l'analyse d'un dirigeant de la Ligue, les chiffres de la Ligue et les éléments de langage de la Ligue peut-il faire autre chose que relayer la communication de la Ligue?

 


[1] Mais aussi par l'abaissement de la "capacité commerciale" de certains stades – à partir de laquelle il est calculé. Plusieurs centaines de places ont ainsi "disparu" à Bordeaux (de 42.115 en 2016/17 à 41.458) ou Lille (de 49.834 en 2012/13 à 49.082).
[2] Les confusions et incohérences y sont même pires. Les trois articles indiquent ainsi trois chiffres de croissance différents: 1,8%, 0,62% et 7,6%…
[3] Le fait que ce journaliste soit connu pour sa détestation pathologique des supporters, notamment parisiens, n'est probablement pas étranger à ces omissions.

 

Réactions

  • Jamel Attal le 10/01/2020 à 21h45
    PS : je n'ai pas intégré de capture d'écran de l'article en question pour respecter le fait qu'il s'agit d'un contenu payant, uniquement paru dans la version papier. Mais en cherchant sa version en ligne en tapant quelques mots-clés, Google m'a renvoyé… au communiqué de la LFP (en lien à la fin du texte).

  • manuFoU le 11/01/2020 à 14h34
    « Malgré l'augmentation significative de la capacité moyenne des stades (plus de 31.000 places depuis trois saisons), malgré les promesses, la fréquentation n'a pas du tout progressé »

    On pourrait même dire « à cause de l’augmentation significative... », mais c’est un autre débat.

  • dugamaniac le 11/01/2020 à 15h06
    Je regrette effectivement que ces articles ne s'accompagnent d'un point de vue critique.
    Je n'ai pas lu celui de l'Equipe, mais concernant les liens, je trouve que l'article de RMC Sport est parfaitement clair sur le fait qu'il relaye juste le communiqué de la LFP.
    Le Parisien aussi l'exprime mais pas assez surement dans le titre.
    De toute façon sur internet, je n'ai plus d'exigence editorial, ces sites relayent le plus vite ce qu'ils entendent. Bien ou mal, je l'accepte.

    Donc l'Equipe me semble plus coupable, je n'arrive pas à distinguer si c'est de la connivence pour faire plaisir à la Ligue (pourquoi?) ou juste de la paresse, on te pond un sujet et ça offre un quart de page facile.


  • Jamel Attal le 11/01/2020 à 20h07
    Il y a plusieurs causes, qui tendent à se lien paresse et la facilité, évidemment. Chez les sites Internet, elles sont renforcées par la nécessité de produire du contenu à peu de frais. À ceux-là, la com de la LFP dans cet exemple fournit une matière aisée à exploiter – sans recul é lien inculture assez prononcée, dans la presse sportive, quant aux problématiques économiques et plus généralement "politiques". Elle persiste, y compris à L'Équipe, en dépit de l'importance croissante que devraient avoir les sujets concernés. J'ajoute que dès qu'il faut se poser des questions de méthodologie, quand il s'agit de données de tous ordres, les gars sont complètement lien y a bien des spécialistes, comme le vétéran Etienne Moatti, mais le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a jamais été très offensif. D'une manière générale, les médias spécialisés ont manifesté un incroyable désintérêt envers les évolutions du football. Non seulement ils les ont à peine commentées, mais ils ne les ont même pas exposé lien la complaisance, aussi, dans des proportions difficiles à évaluer. Comment faire la part de celle-ci et de l'incompétence dans l'article de Duluc sur les investisseurs chinois de l'OL (cité dans le tweet) ?

    Enfin, dans le cas d'Arnaud Hermant, auteur de l'article en question, on est en présence d'un type qui manifeste une haine invraisemblable envers les supporters, qui le conduit très régulièrement à écrire des âneries malveillantes. Il n'est donc pas très surprenant qu'il trouve son compte dans l'autosatisfaction de la Ligue sur la fréquentation des stades, en faisant totalement abstraction d'un contexte pourtant accablant.

  • Arthur33 le 12/01/2020 à 18h26
    J'imagine aussi que l'affluence dans les stades des promus en début de saison est plutôt meilleure, en général, qu'en fin de saison, puisque ceux-ci font parfois en sorte de recevoir des clubs prestigieux au début de la saison.
    Plus généralement, on se demande quelle est la pertinence d'analyser des statistiques semi-annuelles à mi-saison et de les comparer à des statistiques annuelles..

    Bel article qui révèle bien certaines combines de la LFP, et qui promeut une plus grande objectivité de la part des journalistes. J'aurais aimé voir cette objectivité dans l'article anti-VAR d'il y a quelques mois (les arguments anti-VAR étant aussi caricaturables que les arguments pro-VAR) mais merci.

  • Sidney le grand Govou le 12/01/2020 à 20h17
    J'ose espérer qu'ils comparent demie saison par demie saison.

  • Jamel Attal le 12/01/2020 à 21h15
    @Arthur33
    Merci pour les compliments, mais ta conclusion est à la fois hors-sujet, hors de propos et étayée par : nada. Au bout d'un moment, il faut se remettre de la vexation de s'être fourvoyé, fût-ce à ce point.

    Je ne sais pas à quel article tu fais allusion (si c'est au "Manifeste", c'était déjà il y a 18 mois), mais bon : ici, on a annoncé la quasi-totalité des problèmes que la VAR allait poser – on peut tout au plus nous reprocher de n'en avoir pas prévu certains – alors que les "pro" n'avaient rien vu venir.

    Et un fois qu'on a admis, pure évidence – et on l'a fait – que la VAR allait corriger quelques erreurs patentes, quels ont été ses autres bénéfices sur lesquels on aurait fait l'impasse ? Alors, soit on continue à défendre l'arbitrage vidéo en assumant la m… qu'il a engendrée (mais évidemment, c'est compliqué), soit on reste dans un déni pathologique.

    Aujourd'hui, on est clairement à un stade ou ni les pro, ni les anti ne peuvent nier en quoi consistent la VAR et ses conséquences.

  • Jamel Attal le 12/01/2020 à 21h24
    @Sidney le grand Govou
    Oui, c'est ce qu'ils font, sans prendre en compte ni le caractère peu probant de la hausse, ni celui de l'indicateur lui-même.

    Les articles en question avancent des chiffres incohérents, au moins dans leur formulation, comme celui de L'Equipe : "Entre 2015 et 2020, ce sont près de 500.000 personnes supplémentaires qu'accueillent les enceintes".

  • Espinas le 13/01/2020 à 10h40
    Et dire qu'on a organisé l'euro 2016 dans la période à grands renforts de fonds publics.

  • Jankulowski Desailly Galasek le 14/01/2020 à 11h01
    En science, où l'on est supposés être formés pour être intègre et impartial, la présentation de données de recherches sous un angle biaisé est déjà une gangrène. Au moins nous chercheurs sommes nous formés à un minimum d'esprit critique.

    Mais c'est encore pire quand il s'agit de personnes, en l’occurrence certains gros niqueurs sportifs, n'ayant a priori pas de formation d'analyse critique de données, ceci en plus d'une déontologie un peu élastique.

    Mais bon, il suffit de regarder n'importe quel JT pour s'apercevoir que trop de journalistes (pourtant probablement de bonne foi) ont la démarche de faire un reportage dont le but est d'ILLUSTRER un a priori sur un thème donné, alors que la bonne stratégie serait de VERIFIER si cet a priori est fondé ou pas.

La revue des Cahiers du football