Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

L'homme descend du songe

Depuis le printemps, les médias britanniques suivent l'action humanitaire pour l'Ukraine de Rod Stewart, la star qui aurait pu être un grand footballeur. Vraiment ?

Auteur : Kevin Quigagne le 14 Nov 2022

 

Au début des années 1970, l'altruiste [1] Anglo-Écossais Rod Stewart, aujourd'hui âgé de 77 ans, comptait parmi les pépites les plus convoitées du Royaume-Uni et était promis à une glorieuse carrière. Sans de foutues blessures et la faute à pas de chance, il aurait sans doute tutoyé les sommets.

En 1960, âgé de quinze ans et vivant dans feu le Middlesex (comté ultérieurement amalgamé au Grand Londres), le défenseur axial-milieu récupérateur Rod Stewart est un talent précoce et rare.

C'est un défensif au gros bagage technique et les recruteurs des grands clubs anglais se l'arrachent. Brentford FC, encore brillant pensionnaire de l'élite quelques saisons auparavant, aura la primeur de sa signature.

 

 

Un talent unique

Rod le polyvalent surdoué explose un à un les échelons du centre de formation des Bees, devenu vite trop étroit pour lui, et passe professionnel à dix-sept ans. Je me souviens d'images d'archives le montrant diriger sa défense comme un vieux briscard et je le revois claquer des worldies, ces buts venus d'ailleurs.

Une action lumineuse en particulier me reste gravée en mémoire, contre la réserve de Liverpool, future ossature de l'équipe championne d'Angleterre 1964 et 1966. Il jaillit du milieu, efface cinq joueurs-plots, et conclut son étourdissante chevauchée d'un piqué !

À dix-huit ans, la mort dans l'âme, il doit raccrocher pour cause de douleurs chroniques aux tendons rotuliens. Sa carrière musicale démarre et il lui faut faire des choix. Les observateurs de l'époque sont unanimes : il aurait brillé en First Division et probablement aussi avec les Trois Lions ou la Tartan Army (sa mère était écossaise). Musique 1, Football 0 donc, et un "big fat" zéro de surcroît.

 

 

Mais j'imagine que vous savez déjà tout ça si vous suivez le football britannique. Sauf que ce que vous venez de lire est du fake, de la fiction, de l'idéalisé. Je vous ai éhontément embarqués dans une vieille légende urbaine : Rod Stewart et sa soi-disant carrière footballistique, qui dura en fait le temps d'une matinée.

Le crooner fut sélectionné plusieurs fois en équipe du comté et passa bien un essai avec Brentford en juillet 1960, comme tant de jeunes cet été-là à travers le pays, mais le club de D3 ne donna pas suite. Le mythe, lui, était en marche, inarrêtable. Stewart sut l'entretenir et la caravane suivit gaiement.

Le bal des refoulés

La documentation aléatoire et les souvenirs, dissipés dans les volutes du temps et des Swinging Sixties, ont facilité l'enivrante transhumance vers les hauts plateaux de l'illusion, en mode grand braquet. La distorsion et l'effet d'emballement, phénomènes inhérents aux forums et réseaux sociaux, ont fait le reste.

Sur Internet, les tribus générationnelles réagissent diversement. Les Millennials évoquent un ex-prodige au gros potentiel ; les Zoomers emmagasinent l'information pour impressionner dans les dîners kebab en ville en se demandant qui est ce type ; et les Boomers, s'ils savent, n'osent pas casser l'ambiance, préférant sauter sur l'occasion pour se vautrer dans leur hétérotopie virtuelle favorite, la nostalgie.

La légende a fait son chemin et acquis sa propre existence. La révolution numérique lui a offert une seconde jeunesse, une nouvelle identité qui a réinitialisé la machine à rumeurs ("Arsenal le voulait, paraît-il"), brouillant encore davantage les pistes.

En somme, le trip typique du supporter lambda, ergo d'un refoulé, nourri par les fantasmes. En tout fan sommeille un frustré. Rod Stewart, jeune ado footeux, rêvait tellement d'enflammer les foules qu'il laissa savamment planer le doute, avant de finalement "clarifier les choses" il y a dix ans via son autobio.

"Contrairement à un récit tenace, Stewart écrit dans son autobiographie de 2012 qu'il ne fut jamais contractuellement lié à Brentford et que le club ne le recontacta jamais après son essai", précise l'air de rien un passage sur sa page Wikipedia anglaise...

Si près de la gloire

Pendant cinq décennies, à l'instar de son tube, Rod Stewart n'a donc pas voulu en parler [2], et cette image d'ex-wonderkid fut cultivée, et continue de l'être malgré l'omniscient Big Data. C'est un grand classique du milieu.

On a tous connu d'anciens "semi-pros" ou "cracks" de centre de formation dans leur jeunesse, qui auraient percé dans le football si un mariage, leur belle-mère ou les ligaments croisés n'étaient pas venus bêtement tout gâcher... Certains nous ont à l'usure, d'autres sont tellement convaincants qu'on finit parfois par y croire.

 

 

Un voisin, qui avec feu mon père me fit découvrir le foot de stade à cinq ans, aimait raconter en boucle à tout le quartier qu'il avait enseigné les fondamentaux en jeunes au malheureux Jean-Pierre Adams, qui lui devait donc beaucoup. Et s'il n'avait pas rencontré sa future femme très tôt, il aurait supplanté Marius Trésor en défense centrale chez les Bleus (ou dans ce style).

J'ai revu ce voisin l'an dernier, peu avant son décès des suites d'une longue maladie, et on a bien ri. Et on en a versé une petite aussi en exhumant de vieux albums photos. Les souvenirs du football sont si puissants émotionnellement quand ils se retrouvent tissés dans la trame familiale de l'enfance.

Baignant dans le foot briton depuis longtemps et ayant visité Griffin Park dans les années 1990, l'ancien antre des Bees qui comptait fameusement un pub à chaque coin, j'ai toujours plus ou moins su la vérité sur Rod Stewart.

Et quand je me suis mêlé aux discussions le concernant, qui frisent parfois l'état de limérence avancé (non, rien à voir avec les pintes), j'ai souvent cherché à froidement remettre le pub au centre du village, au nom de cette sacro-sainte vérité.

Rêver le football

Mais l'autre jour, en promenant mon sportif de chien sur une plage du North East anglais happée par le haar, cette brume marine à la fois cotonneuse et énergisante, en savourant cette sublime reprise soul de la précitée ballade de ce bon Rod, je me disais que tout aurait pu être vrai, que tout aurait dû se passer ainsi, que le football est injuste et la vie mal faite.

Qu'au lieu de Seventies peu bandantes pour l'équipe nationale, on aurait dû avoir du sexy Rod Stewart, et sa touche à la Rodney Marsh, commander magistralement la défense ou tout casser à la pointe de l'attaque anglaise.

 

 

Je me disais qu'au lieu de sans cesse vouloir sortir ma science, j'aurais dû balancer mes bouquins de foot british et, libéré de ce fardeau cognitif, me laisser transporter par ces tarasconnades de héros footeux glamours à la Roy Race, le plus grand footballeur fictif ayant "existé".

Roy Race sévissait dans Roy of the Rovers, cette BD anglaise lunaire que je dévorais dans ma jeunesse pour perfectionner mon anglais et ainsi maximiser mon ratio xG, autrement dit augmenter mes chances de pécho de l'autochtone. Mon Roy aurait tout déchiré dans Football Manager.

Rêver le football est-il plus ou moins jouissif que de se cogner la réalité du foot-business livré aux statisticiens ? Vous avez quatre heures. Ou toute la vie.

 

[1] Rod Stewart a mis une maison à disposition d'une famille ukrainienne. Il a également sponsorisé plusieurs associations d'aides aux réfugiés et personnellement aidé seize d'entre eux à atteindre le Royaume-Uni au printemps dernier. Pas une mince affaire vu les procédures draconniennes en vigueur au Royaume-Uni. Quand Gérald Darmanin, jouant les parangons de vertu, en vient (à raison) à donner des leçons à son homologue britannique d'alors, Priti Patel, cela donne une idée de la dureté de position du Home Office (services d'immigration). Laquelle Patel n'hésitait pas à justifier la ligne dure du HO en parlant "d'une possible tentative de Vladimir Poutine d'infiltrer le Royaume-Uni en envoyant femmes et enfants y lancer des attaques terroristes".

[2] I Don't Want to Talk About It (single sorti en 1977) fut écrit à l'origine, en 1971, par Danny Whitten pour le groupe américain Crazy Horse. Repris en 1988 en version "blue-eyed Soul" (soul blanche) par le duo anglais Everything But the Girl.

 

Réactions

  • Isabey a les yeux bleus le 14/11/2022 à 14h26
    Bel article ! Pour les dîners kebab en ville, je n'oublie jamais de dire que Rod Stewart a plagié Jorge Ben.
    Et évidemment que j'aurais été pro sans ce satané manque de talent pile le jour des détections.

  • Sens de la dérision le 15/11/2022 à 07h22
    Lire un article sur Rod Stewart et le football et être obligé de regarder dans le dictionnaire la signification de deux mots... Merci pour ce bel article, que serait le football sans ces contes et ces légendes ?

  • blafafoire le 15/11/2022 à 09h10
    Bravo et merci pour cet article.
    Question : tu as déjà écrit des bouquins ?

  • Tonton Danijel le 15/11/2022 à 16h42
    Belle collusion de l'article avec l'actualité, on apprend que Rod Stewart a refusé de chanter lors de la cérémonie d'ouverture de Qatar 2022 malgré la promesse d'un chèque d'un million de dollars: lien

  • Mangeur Vasqué le 15/11/2022 à 22h53
    Merci à vous. Je vais prendre les remarques et questions dans l’ordre d’apparition à l’écran, et ça devrait s’étaler sur la semaine.

    @ Isabey.

    Joli morceau de “trivia”, j’ignorais. Je ne sais pas grand chose sur Rod Stewart en fait, ça n'a jamais été mon truc en fait. Je me souviens cependant avoir eu une petite période Stewart, quelques semaines dans les années 1980.

    Tu déconnes ou t’as vraiment fais un stage de détection ? (vu ton pseudo, sur Sochaux ou l’ancienne Franche-Comté). Ça ou t'adores la peinture.

    Une bonne occasion de parler des centres de formation d’ailleurs, ou plutôt des gamins/élèves qui passent par ces centres. J’essaierai de faire un com’ dans la semaine là-dessus, j’en ai eu et/ou connu pas mal, une bonne vingtaine (y’a une raison à ça, à ce chiffre qui peut paraître élevé je veux dire).

    L’occasion de mentionner un excellent livre sur le sujet, bien écrit itou, qui date un peu maintenant (2009) mais toujours d’actualité même si les “academies” et autres “centres of excellence” se sont professionalisés et améliorés :

    “Every boy's dream”, de Chris Green, ISBN 978-1-4081-1216-8.

    A l’époque, c’était l’étude la plus approfondie sur les centres de formation jamais publiée en Angleterre. D’autres bouquins sur le sujet ont été publiés depuis mais je ne les ai pas lus. Citons “The Dream Factory: Inside the Make-or-Break World of Football's Academies” (2021) de Ryan Baldi, un journaliste indépendant qu'a pas mal écrit sur le sujet, dans le Guardian je crois, aussi The Independent et ailleurs.

    “Every boy's dream” est un super bouquin en tout cas, extrêmement bien documenté. Si votre niveau d'anglais vous le permet, n'hésitez pas. Il contient aussi quelques anecdotes croustillantes. Comme celle du gamin qui jouait… avec des couches ! (il les prennent jeunes… Y’a des abus, les clubs savent contourner les restrictions d’âge).

    A l‘époque, l'enquête de Chris Green était de loin la meilleure jamais réalisée sur les centres de formation anglais et la formation en général. La partie "Remerciements" donne une idée du sérieux de l'enquête, il est allé partout et a interrogé tout le monde en gros, des pontes de la FA et Premier League, aux petits centres de formation, en passant par les entraîneurs, parents, gamins, joueurs, specialistes du sujet, journalistes, etc.

    Voilà ce que j’écrivais sur le sujet dans le forum en 2011, en parlant d'Alex Oxlade-Chamberlain (formé à l’academy de Southampton) :

    Oxlade-Chamberlain a été formé à Southampton (D3), il a 17 ans ½ et est le fiston de l'ancien ailier international Marc Chamberlain (Stoke & Portsmouth surtout, et Sheffield Wednesday ; il a d'ailleurs été coach pour les jeunes à Soton et a eu Walcott, et son propre fils en main).

    On appelle évidemment AOC le « Nouveau Theo Walcott », partiellement formé à So'ton aussi, même débuts hyper précoces. Il m'a vraiment impressionné dans les Football League Show (excellent dribbleur, grosse accélération, sang-froid, superbes skills). Walcott fut acheté dans ces eaux-là aussi par Arsenal en mars 2006 (9 millions), cela dit, Walcott était plus connu et plus confirmé, et jouait en D2 (international jeune confirmé, pas le cas de Chamberlain, juste 1 sélection U18).

    Au-delà de ce transfert, une phrase dans son Wiki attire l'attention : "Chamberlain joined the Southampton F.C. Academy at the age of seven and made his professional debut in 2010."

    Un mot saute aux yeux : SEPT ans. C'est en principe interdit (8 ans ½ étant le minimum, depuis 1998).

    MAIS, comme je l'expliquais y'a quelques semaines (je crois que c'est Tes Fessées qui me demandait ça), les centres de formation anglais passent outre ces interdictions et ouvrent des « stages de pré-formation » pour les très très jeunes, on y voit parfois même des gamins âgés de QUATRE ans.

    Enorme dérive dans ce domaine depuis l'ouverture des Academies de PL (1998), et autre Centres of Excellence, qui veulent absolument s'accaparer les talents "précoces", quasiment dès qu'un gamin est en âge de marcher.

    Aujourd'hui, en Angleterre, nombre de centre de formation parmi les 40 Academies et 48 Centres of Excellence tentent de débusquer des gamins à peine sortis de leurs couches. Littéralement. Rick Fenoglio, conférencier en Exercise & Sport Science à l'université de Manchester Metropolitan University, et qui a fait des recherches poussées sur le sujet raconte (dans le bouquin Every Boy's Dream) :

    « Je pourrais vous donner des noms de clubs professionnels du coin de PL et D2, qui, pendant les vacances scolaires, et un soir par semaine, invitent des gamins extrêmement jeunes, âgés parfois de 4 ou 5 ans, à des sortes d'essais. Je pourrais vous raconter l'histoire de ce club de Premier League qui avait enrôlé un gamin en pré-formation, qui, quand il se baissait, laissait apparaître une couche-culotte sous son short ».

    Rick Fenoglio explique plus loin pourquoi nombre de clubs agissent ainsi (je donne sa réponse synthetisée, le reste, passionnant, est dans le bouquin) :

    « La concurrence et l'argent. L'âge minimum légal est de 9 ans. Cependant, pour attirer les bons gamins de 9 ans avant les autres [clubs], il faut les détecter bien avant, sinon on risque de se les faire piquer. C'est pour cette raison qu'on détecte aussi jeune, 4 ou 5 ans. Il y avait un besoin de réduire l'âge minimum d'entrée en formation [qui était de 14 ans avant 1998], c'est certain, mais il fallait appréhender la formation des tous jeunes de façon holistique et progressive, en incluant les parents, les écoles, les petits clubs, les sections jeunes des clubs amateurs, et les clubs pros. Il aurait fallu aussi former des éducateurs spécialisés dans ces âges-là, c'est comme ça que le concevait Howard Wilkinson et la F.A dans leur Charter for Quality de 1997. Wilkinson voulait une approche intégrée impliquant nombre de partenaires. Mais les clubs pros ne le voient pas de cette manière.

    Eux, ils veulent former des jeunes dans l'espoir qu'un jour ils jouent en équipe première, ou qu'ils soient bien vendus. C'est le moteur de l'industrie du football. Le résultat à été la création une machine à fabriquer du rêve pour des milliers de gamins. Le problème est que seul 1 % d'entre eux réalisera ce rêve, et cela se fait souvent au détriment de leur scolarité, de leur vie sociale et même de leur passion pour ce sport. Et on peut légitimement se demander si les entraîneurs de Centre de formation sont les personnes idéales pour s'occuper du bien-être, de la formation et scolarité de gamins aussi jeunes ».

  • Mangeur Vasqué le 15/11/2022 à 23h12
    @ Sens.

    Lesquels ? Je vois vraiment pas (only joking lien).

    Effectivement, ça participe beaucoup au charme du football, à son magnétisme. Et à notre addiction. Même si j’imagine qu’on alterne tous un peu les périodes où on est plus ou moins accros.

    Entre l'été 2015 et le printemps 2021 par exemple, je ne me suis pas beaucoup intéressé au football. J'avais pour ainsi dire "fallen out of love" du foot, plus ou moins intensément. Y'a des raisons à ça, certaines très simples (professionnelles, manque de temps, nouveaux centres d'intérêt ou intensification des courants, etc.), d'autres un peu complexes à expliquer. Je ne vais pas vous raconter ma vie mais des fois je décroche, je regarde toujours un peu les résumés parce que je suis ainsi programmé mais c'est tout, c'est service minimum. La dernière fois, la rupture a donc duré presque six ans. J'espère juste que ma prochaine période de désamour (car y'en aura une) sera plus courte.

  • Mangeur Vasqué le 15/11/2022 à 23h30
    @ blafatoire.

    Non, mais dans l’idéal (pour ce qui est du football en tout cas), j’aimerais bien un jour raconter le foot anglais d’une manière un peu différente, par rapport aux bouquins classiques je veux dire, qui font ça de façon linéaire, ils partent de A pour aller à B, etc. Très bien ces bouquins et heureusement qu'ils existent mais l'histoire du football anglais a déjà été écrite maintes fois, en anglais en tout cas, ce cette manière.

    Peut-être via un "dictionnaire du foot anglais", un truc classique ou légèrement décalé, avec, je sais pas, 150 ou 200 entrées en ordre alphabétique. Le marché est sans doute très “niche” comme on dit en anglais (limité), donc bon, on ne risque pas la déforestation de l’Amazonie avec ça (réplique entendue dans le film “Doubles vies », lien).

    En 2014, j’ai contacté un éditeur, une grosse maison. Bon, je peux pas tout raconter publiquement mais il était intéressé, au moins pour me rencontrer. Je sais qu’il souhaitait diversifier son offre. Enfin, je continuerai sur ce thème dans la semaine.

    Après, j'ai un gros projet en cours, commencé en 2005, et poursuivi "on and off". Un vrai "labour of love" comme on dit. Là encore, j'en dirai un peu plus dans la semaine.

  • Mangeur Vasqué le 16/11/2022 à 00h19
    @ Tonton.

    Beau timing en effet mais tu sais, ce n’est pas un hasard en fait, c’est coordonné tout ça :-)

    Rod Stewart est pas mal dans l’actu en ce moment, plus trop pour son action humanitaire envers l’Ukraine, ça s’était plutôt au printemps dernier mais pour la ménopause, et ouais, celle de sa femme, Penny Lancaster, ex mannequin reconvertie dans les émissions TV du style “Loose Women” lien, un peu le café du commerce féminin mais où on aborde parfois des sujets très sérieux et qui ont le mérite de sensibiliser l’opinion publique. Depuis cette année, la ménopause est tendance, et c’est pas trop tôt.

    Penny Lancaster (51 ans) est montée sur ce créneau (avec d'autres) car ça la touche personnellement. Y’a un problème aussi avec le NHS sur le sujet (malheureusement encore tabou), niveau traitement hormonaux et autre. Tout ça est souvent lié au manque d'information, à la réticence à en parler, etc. c'est un cercle vicieux qu'il faut briser d'urgence en fait.

    lien 'You’re constantly in denial': Penny Lancaster, 51, initially dismissed her menopause symptoms as Covid-19 as she told how doctors gave her antidepressants instead of HRT

    Voir cet article du Monde sur le sujet (Penny Lancaster est au centre de la photo, la grande blonde) :

    lien

    « Le silence entourant la ménopause doit devenir une cacophonie » : les Britanniques en plein bouleversement hormonal

    Au Royaume-Uni, les documentaires de l’ex-présentatrice de télévision Davina McCall sur sa propre ménopause ont libéré la parole sur cette période de la vie des femmes. Parmi les revendications, un plus large accès aux traitements hormonaux."

    Tout ça s’inscrit dans le cadre d’une campagne donc, avec d’autres célébrités femmes & hommes lien.

    Une campagne nationale qui a été lancée en début d’année, “The Menopause Mandate”, avec pour but d’éduquer les gens sur ce sujet. Liens aussi avec les soins médicamenteux, car l’ignorance sur ce sujet à tous les niveaux peut avoir des conséquences sérieuses.

    Malgré l’immonde bordel politique ici depuis des années (le Brexit a provoqué l’énorme instabilité – entre autre, 5 premiers ministres depuis 2016 et des cascades de scandales sérieux – mais ça avait commencé avant, c’est une réaction en chaîne en fait : les budgets d’austérité des Conservateurs depuis 2010 ont été le déclencheur et la cause principale du Brexit), y’a quand même de bonnes initiatives qui voient le jour et une taskforce gouvernementale a été créée cette année lien, car problèmes ici au Royaume-Uni causés par cette ignorance liée à la ménopause, autour en particulier de l’accès au HRT (traitements hormonaux de substitution, carence en œstrogènes). Mais aussi les femmes elles-mêmes, elles n'osent pas en parler à leurs employeurs, etc. y'a un tabou, les gens ne savent pas trop, comprennent ce que c'est, et en 2022 c'est quand même lamentable. Le signal d'alarme a été tiré sur la question pour déjà en parler librement et ensuite informer.

    Ça touche bcp de monde et il est grand temps que les gens en sachent plus sur ce processus physiologique naturel, qui peut bien se passer évidemment et même positivement mais aussi affreusement mal (ce n’est pas que des bouffées de chaleur…). Le film “Aurore” avec Agnès Jaoui et Thibault de Montalembert traite pas mal de ce sujet (bande-annonce lien), qui renvoit parfois à l’invisibilité des femmes passée la cinquantaine, à un sentiment négatif lié au vieillissement, au déclin, etc. Etre ménopausée, ça peut être perçue par les femmes comme la perte d'une partie de la féminité avec tout ce que ça implique.

    Bref, tout ça fait débat et Rod Stewart se retrouve un peu au milieu à porter la voix des hommes, souvent très ignorants sur cette question tabou que tout le monde cherche un peu à évacuer. Il la soutient car ça touche aussi indirectement les hommes (employeurs, maris/compagnons, personnel médical, pharmaciens, politiciens, etc.).
    Gros effort de sensibilisation donc depuis un ou deux ans sur et on le voit relativement souvent dans les médias avec elle lien.

    On a vu notamment l’émergence d’un “Menopause movement” avec ses “menopause warriors”, donc émission médias, campagnes d’info, etc. “The Menopause Mandate, which is also backed by presenter Davina McCall and journalist Mariella Frostrup, has four main aims: to education people on the menopause, to stop scaremongering around HRT, to ensure the right medication is prescribed to people going through menopause, and to make menopause medication lien

    Bon, ça sera tout ce soir sur la ménopause. Merci infiniment d'avoir suivi notre chronique hebdo sur la santé des quinquas. Mardi soir prochain, l'andropause chez les anciens footballeurs : mythe ou réalité ?

  • Sens de la dérision le 16/11/2022 à 08h19
    Mangeur, tu lui poses une question : il t'ouvre la possibilité d'en poser dix autres. Merci sincèrement pour tout ce que tu apportes ici !

  • Richard N le 17/11/2022 à 10h07
    Super article (un peu plus riche et documenté que celui que j'avais publié sur mon blog Footichiste il y a quelques années)
    Et merci d'avoir souligné combien internet a quelque peu frelaté l'histoire du foot (et sans doute l'Histoire toute entière). Le souvenir de Bob Marley subit un syndrome similaire à celui de Rod Stewart. Tout comme de nombreux joueurs, d'ailleurs, plus ou moins sur-évalués, dont les récits numériques créent un statut qu'ils n'avaient pas vraiment acquis durant leur carrière.

La revue des Cahiers du football