Quand l’Allemagne parle espagnol
Euro : les Cahiers sur lemonde.fr – Influencé par le travail de Pep Guardiola au Bayern Munich, le sélectionneur Joachim Löw donne une teinte espagnole au jeu de la Mannschaft. L'inclusion de Joshua Kimmich dans le onze de départ en est la dernière manifestation.
À quoi ressemblera le joueur de demain ? Cette question, qui ferait un très bon sujet de dissertation pour quiconque veut faire un peu de prospective, a peut-être déjà une réponse. Ou deux. Et un point commun : Pep Guardiola.
L’Autrichien David Alaba, qui joue aujourd’hui son avenir dans la compétition contre l’Islande et Joshua Kimmich, qui a terminé premier de sa poule avec l’Allemagne, évoluent tous deux au Bayern Munich, où ils ont été couvés par le Catalan. Un entraîneur sans cesse dans l’expérimentation et qui reste, malgré ses (relatifs) échecs européens, la principale source d’inspiration de ses pairs – qui se construisent pour beaucoup par imitation ou par opposition. La marque de son influence ? Un football de possession qui, pour battre des défenses de mieux en mieux préparées, accélère l’hybridation des postes.
Si l’Europe connaît très bien Alaba, qui a explosé au poste de latéral gauche mais joue régulièrement milieu, défenseur central voire ailier – et même numéro 10, sans trop de réussite, face au Portugal ! –, elle découvre Kimmich. Remplaçant lors des deux premières rencontres de son pays, ce gabarit passe-partout (1,76 m pour 70 kg) a disputé l’intégralité du match contre l’Irlande du Nord en tant que latéral droit, livrant une excellente prestation à un poste auquel il n’a quasiment jamais évolué. Tout ça pour sa deuxième sélection, à seulement 21 ans. Comment est-ce possible ? (...)