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De l'art ou du ballon ?

Les Magasins généraux de Pantin (93) accueillent "Par amour du jeu", exposition des œuvres d’une trentaine d’artistes qui revisitent les liens entre football et art contemporain. Drôle et fascinant. 

Auteur : Rémi Belot le 21 Juin 2018

 

 

Le visage de Franck Ribéry apparaît sur un écran, interviewé comme de coutume dans la zone mixte après un match de Bundesliga. L’image a été vue et revue des dizaines de fois depuis l’arrivée du joueur français au Bayern il y a douze ans maintenant. Mais un petit détail attire l’attention: la vidéo est muette, et elle sous-titrée.

 

Quant aux déclarations de l’ailier bavarois, elles contrastent un peu avec celles qu’on lui connaît habituellement: "L’histoire prend fin avec l’avènement de la conscience de soi ou mieux, de la connaissance de soi. Je suppose que d’une certaine manière, nos histoires personnelles ont cette structure, dans la mesure où elles se terminent par la maturité, au sens où nous en arrivons à comprendre ce que nous sommes, ou même qui nous sommes".

 

C’est que l’artiste Cédric Brandilly s’est amusé à sous-titrer des images d’interviewes d’après-match, en attribuant à des footballeurs (Cristiano Ronaldo ou Zlatan sont également présents) des propos d’intellectuels publiés dans des revues savantes. L’idée du fake sous-titrage avait déjà été exploitée à des fins comiques (et sur ces pages en particulier). Mais Cédric Brandilly la réinvente ici de manière maline pour créer une œuvre vidéo carrément drôle, qui ouvre l'exposition sur le mode de l'ironie .

 

 

Bling-bling et religion

Cette veine critique est forcément présente dans nombre des créations exposées dans le cadre de l’expo. On sait le milieu artistique peu enclin aux passions sportives, et la dénonciation des dérives du ballon occupe logiquement une place de choix dans les œuvres retenues.

 

On pense par exemple à cette autre installation vidéo, de Hazel Brill cette fois, qui s’attaque au bling-bling du monde pro en projetant sur une table de poker des images de synthèse de footballeurs galopant en musique. L’œuvre est placée dans une petite pièce cerclée de rideaux noirs, et l’on aurait presque envie de se déhancher sur le son mi disco-mi R'n'B envoyé en même temps que les images.

 

Chez Romain Vicari, jeune brésilien de vingt-huit ans, c’est la place démesurée que prend le ballon dans la société de ce grand pays de football qui stimule son imagination. Résultat: une œuvre monumentale, un autel de céramique, de verre et de fer qui symbolise la ferveur religieuse suscitée par le football en Amérique du sud.

 

 

Onze urinoirs

Pour autant, toutes les œuvres ne sont pas forcément dans ce registre de la dénonciation, et l’on perçoit parfois une réelle affection dans le traitement artistique du ballon rond. On pense par exemple au très loufoque artiste japonais Taro Izumi, qui propose des machines de fer et de bois, à mi-chemin entre le tricycle et la chaise de bureau. Elles sont censées permettre, une fois installé à l’intérieur, de positionner son corps de telle sorte qu’il reproduise, à l’arrêt, de célèbres gestes de ce noble sport (vous ne comprenez rien à cette explication? Allez voir l’exposition!).

 

 

 

 

Il y a aussi cette œuvre qui s’inspire très librement de Duchamp en fixant onze urinoirs aux murs. Une sorte d’hommage étrange au Gunner Charlie George, dont des photos sont également reproduites dans un collage de journaux d’époque. Les expériences artistiques sur le football fleurissent souvent à l’approche des grandes compétitions, mais pas toujours à bon escient. Malgré le côté "prétexte" de l’hommage à 1998 retenu dans le titre de l’expo, celle-ci se classe toutefois au rayon des réussites.

 

D’autant que le lieu se prête parfaitement à ce type d’installations: le hall des Magasins généraux offre un bel espace de béton et de verre, au rez-de-chaussée d’un vieux bâtiment industriel en bord de Canal de l’Ourcq. Une chouette virée culturelle, d’autant plus que l’expo se double d’un festival qui proposera des animations, conférences et retransmissions de matchs pendant toute la compétition.

 


Exposition "Par amour du jeu 1998-2018"
Jusqu’au 5 août aux Magasins généraux de Pantin.
Tous les jours de 11h à 20h, entrée libre.

 

Festival jusqu’au 15 juillet place de la Pointe à Pantin.
Renseignements et programme détaillé sur le site des Magasins généraux.

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