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N'enterrez pas le foot français, il bouge encore

Le tableau catastrophiste dessiné en ce moment par une majorité grandissante d'observateurs accumule certaines contrevérités, pas toujours innocentes...
Auteur : Jamel Attal le 4 Oct 2000

 

En résumé, le creusement des inégalités économiques entre les clubs condamnerait le football hexagonal à sombrer sportivement, victime de charges trop élevées, d'une répartition trop égalitaire des ressources et d'une législation trop contraignante. Revenons sur ces lieux communs qui font les affaires du néo-libéralisme footballistique.

"Le football français a dramatiquement régressé ces dernières années"
La France figure au cinquième rang de l'indice UEFA pour la période 96/2000, avec 36 points, derrière l'Espagne (52 pts), l'Italie (50), l'Angleterre (41), l'Allemagne (40) et loin devant un peloton composé dans cet ordre des Pays-Bas, de la Turquie, de la Russie, de la Grèce et du Portugal (de 27 à 23 points).
Cette place dans la hiérarchie, qui semble très logique (car relative à l'engouement et à l'impact public de la discipline), est celle du football français depuis bien moins d'années que certains le croient. Les Pays-Bas, la Russie ou le Portugal, que la France devance largement, nous avaient jusqu'à un passé récent largement dominés sur la scène continentale. Seules les glorieuses années 90 ont vu nos clubs atteindre un niveau de performance totalement inédit, avec de belles épopées européennes presque à chaque saison, et jusqu'au printemps). Avant celles-ci, une victoire en 8è de finale contre Copenhague était un exploit.
Sur le plan économique, le foot français connaît la même croissance qu'ailleurs, mais de manière également proportionnelle au potentiel de notre pays, évidemment moindre en termes de nombre de spectateurs. L'"inégalité" fondamentale est culturelle, elle est difficilement rattrapable. C'est ainsi que l'émergence d'une génération aussi extraordinaire que celle des actuels internationaux français aurait eu les mêmes conséquences à n'importe quelle époque: un exode massif, car nos clubs n'ont jamais été à égalité avec les grands d'Europe.
Malgré les déceptions ces deux dernières saisons (avec tout de même une finale et une demi-finale, on a connu pire) il faudra attendre un peu avant de décréter que les clubs ne sont plus à la hauteur. Un recul relatif est bien plus probable qu'une chute brutale.

"Le pillage des meilleurs joueurs et des jeunes des centres de formation sera fatal aux clubs"
C'est l'argument sportif le plus justifié: le départ des internationaux et les difficultés à s'aligner sur les salaires offshore de nos voisins concourent à affaiblir le niveau technique global du championnat. Cependant, nous pouvons constater que le championnat abrite encore des stars internationales, et même qu'il a la capacité à les révéler aux yeux du monde, qu'ils soient français ou non.
La question se pose ainsi, faut-il totalement regretter que la D1 "produise" autant de bons joueurs, parce qu'ils ont tendance à mettre les voiles? C'est certes regrettable, mais ce n'est pas encore un signe d'agonie, d'autant que les "nouveaux riches "du championnat vont s'attacher à attirer et à conserver les meilleurs éléments.
La sclérose qui mine la Bundesliga (incapable d'intégrer les jeunes) ou la Premiership (incapable d'intégrer... les Anglais!) nous épargne également. À l'inverse de ces ligues, les départs créent un appel d'air et permettent chaque saison à des jeunes de se révéler. Le formidable outil des centres de formation continue de travailler et de faire apparaître des footballeurs de haut niveau (il y en aura bientôt trop pour qu'ils émigrent tous!). Évidemment, il faudra protéger la formation (nous y reviendront)...
Enfin, il ne faut pas croire qu'un bon joueur français est transfiguré dès qu'il franchit une frontière, et prend une dimension phénoménale en foulant une herbe plus verte: s'il est capable de jouer dans le Calgio ou la Liga, c'est que le championnat d'où il vient n'en est pas à des années-lumière. Tous les meilleurs joueurs ne partent d'ailleurs pas, au contraire de nombreux joueurs "moyens" dont certains sombrent dans un anonymat renforcé par l'éloignement. L'actuelle attraction de la D2 anglaise ou du championnat écossais peut-elle durer longtemps? Les challenges sportifs proposés aux footballeurs finiront par faire la différence, et ils sont d'un niveau autrement plus relevé en France. Que les clubs soignent leur offre dans ce domaine, et ils pourront attirer de meilleurs joueurs.

"Les grands clubs français ne peuvent combattre à égalité avec les cadors européens"
Allons, c'est faire peu de cas des investissements massifs de Vivendi-Canal+ et autres Pathé (et bientôt Bouygues-TF1), à Paris ou Lyon, qui ont les arguments financiers et sportifs pour rivaliser, pour peu que leurs choix stratégiques soient judicieux. Car les dirigeants comme Aulas ou Martel, si ambitieux fiscalo-politiquement, manquent dramatiquement d'audace et d'ambition sportive quand ils décrètent que leurs équipes ne peuvent pas être à la hauteur en coupe d'Europe. Qu'ils exploitent leurs moyens et leurs qualités propres sans complexes, et ils pourraient être surpris (dans les équipes de stars, les divas ne font pas le pressing).
D'autre part, si le titre en Ligue des champions paraît aujourd'hui aussi inaccessible à nos représentants, c'est moins à cause d'un niveau technique en déclin que d'une formule de compétition qui ne laisse aucune chance à des équipes ne disposant pas d'effectifs surdimensionnés, que seuls les gros peuvent s'offrir. Est-ce que nos dirigeants, qui pointent au G14, militent pour une LdC qui se respecte et qui laisse les mêmes chances à tous?

"Il faut alléger les charges des clubs et les impôts des joueurs"
Les impôts-trop-lourds en France arrivent en première ligne des récriminations nationales, mais l'amalgame fait entre la situation de tout un chacun et celle de nos richissimes vedettes est un peu grossier. Osvaldo Piazzola répondait justement à un autre visiteur (Gazette 7): "Si ton projet de loi, c'est: les gros salaires paieront moins d'impôts, mais uniquement s'ils sont footballeurs, attends toi à une vive réaction de la part d'autres activités sportives comme le tennis, le golf, le pétrole, la haute finance internationale..." Un statut d'exception sera en effet très difficile à justifier en considération des revenus démesurés des footballeurs...
Notons aussi que l'Allemagne présente à peu près les mêmes niveaux d'imposition que la France, et l'on voit que cela n'est pas un frein à l'existence de grands clubs. On dira que le Bayern masque une forêt déplumée (Dortmund reviendra et le Hertha Berlin émergera), mais la Bundesliga attire les foules, fait le spectacle et se porte bien financièrement. Ajoutons que les difficultés actuelles du foot allemand sont plus dues à un problème de structures qu'à un handicap économique.
Les modes d'imposition sont aussi un choix de société, et franchement, sommes-nous prêts à adopter un modèle social de type britannique, juste pour pouvoir gagner la Ligue des champions?

"La «qualité» du championnat se dégrade"
Les 10 premières journées, avec leur lot de victoires à l'extérieur, de résultats irrationnels et leur spectacle parfois assez moyen, ne sont pas faites pour rassurer, mais toute conclusion à ce stade sera un peu hâtive. Peut-on admettre une période creuse sans tout de suite se taper la tête contre le mur des lamentations?
En Espagne, en Italie ou en Angleterre, seule une élite de clubs se dispute le titre national, l'écart s'étant creusé avec le reste des formations, qui ne peuvent qu'espérer être la "surprise" d'une saison et jouer les utilités le reste du temps. On ne nous enlèvera pas de l'idée que le 10e du championnat français est largement meilleur que son homologue espagnol ou anglais, et d'autre part que l'intérêt sportif préfère l'indécision. L'homogénéité du championnat français fait peut-être sa force, et il serait très risqué de le faire passer "à deux vitesses".
Il faut en fait choisir un "modèle" pour le football professionnel: soit il adopte une conception élitiste, comme le recommandent certains dirigeants qui veulent entrer dans la course aux armements et s'imaginent ainsi pouvoir lutter au sommet, soit il reste fidèle à ses qualités et s'appuie sur elles pour se ménager la place originale qui est la sienne et qui lui a permis d'atteindre le toit du monde avec son équipe nationale.

En prenant le parti inverse de l'opinion dominante en ce moment, nous n'avons pas voulu nier les réalités au fondement d'inquiétudes très légitimes (voir l'article de Curtis Clubs français, le niveau...), mais relativiser un peu le pessimisme ambiant et dédramatiser le débat en montrant ce qu'il cache d'intérêts particuliers et de contresens calculés. La véritable cause des soucis actuels réside dans la fuite en avant du foot-business au travers des grands clubs, qui renforce les inégalités économiques et pervertit le sens des compétitions sportives.

En définitive, deux conditions essentielles semblent pouvoir à elles seules garantir la survie du foot national. Il faut d'abord que la future législation européenne sur les transferts protège les centres de formation, et conséquemment les bases de la qualité de notre football. Ensuite, que les mêmes contraintes de gestion s'appliquent un jour à tous les clubs, afin que certains ne continuent pas à creuser leurs déficits tout en aggravant les dérives inflationnistes.
Un dernier élément crucial reste en suspend pour le moment: cette réforme des transferts par la Commission européenne, qui ne devra pas avoir des effets pervers plus graves encore que ceux de l'actuel système. Nous avons déjà eu l'occasion de dire que nous n'étions pas plus inquiets que cela de cette perspective (Abolition des transferts: quelles conséquences), à condition que des dispositions adéquates soient prises.
Le procès du football français n'est donc pas fini, mais son autopsie est clairement prématurée.

Vous pouvez réagir à cet article, mais aussi participer sur le forum au débat "Le foot français est-il foutu?"...

Réactions

  • Seb le 09/10/2000 à 00h00
    Juste deux petites remarques concernant la réponse de Boris à Zarco. Je pense que Boris a du mal regarder son calendrier. Quand Zarco parle de la saison 98-99, il évoque les parcours plus qu'honorables de Bx et Marseille... en UEFA.

    Boris, je te rapelle que Marseille a perdu en finale 1-0 sur un but casquette suite à une des rares erreurs du président et que Bordeaux a perdu en quart de finale contre Parme après le match le plus catastrophique de son histoire européenne (qu'on ne me dise pas que Bordeaux aurait pris 6-0 à chaque match, le match aller le prouve). Par contre, si tu parles de 99-00 et leur parcours en Champion's league, là je suis plutôt d'accord.
    Enfin, ta réponse concernant sa phrase "le foot n'est pas à vendre" est un peu courte. Ce n'est pas parce qu'Aulas et sa clique se sont payés le foot (comme ils se payent des entreprises) qu'il faut capituler. Sa position, qui est aussi la mienne, est une question de principe et elle ne peut pas être jetée aux chiottes uniquement parce que la réalité est, hélas, parfois, toute autre. Ca serait comme dire "ah non mon vieux, t'as pas le droit d'être contre le peine de mort puisqu'elle est appliquée dans plein de pays".

  • Boris Yips le 09/10/2000 à 00h00
    Ouais, ben d'accord, les deux en bleu, je me suis gouré de date! J'avais dû abuser de la vodka que j'affectionne tant (Wygorowa pur grain 40 °, un régal). Mais pour ce qui est des dirigeants, il faut bien voir qu'ils n'ont pas plus de scrupules en France qu'ailleurs... et que, malheureusement, on ne peut pas les déloger à coups de fourche, donc...

  • Henri le 14/11/2000 à 00h00
    Le football francais n'est pas fini, mais il est en tres mauvaise lien
    D'ailleurs pour repondre a seb l'OM n'a pas perdu 1-0 contre Parme mais 3-0. C'est quand meme different. En plus ils se sont faits massacres pendant toute la partie et n'ont pas touche la balle du lien
    De plus,a propos du foot allemand,quand on dit qu'il est foutu, ca me fait rire.
    REgardez un peu le nombre d'equipes allemandes en UEFA pour les 16eme de finale et vous aurez la reponse. Je crois qu'il y en a neuf en comptant ceux elimines en Ligue des lien
    Pour revenir au championnat francais, Monaco qui a ete champion de France 99/00 a ete elimine des le premier tour de Ligue des Champions et a fini dernier de sa poule...Honteux!!
    Je compte sur Lyon et surtout sur le PSG pour montrer que le championnat francais est toujours vivant....

    Longue vie aux clubs francais et a leur championnat!!!!!!!!!!!!!!!






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