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L'OM en grand danger

Dans l'ébullition médiatique d'une "affaire" qui commence à peine, mesure-t-on vraiment les risques encourus par le club? La catastrophe n'est pas loin, et le football français tout entier est ébranlé.
Auteur : Julie Grémillon le 11 Avr 2000

 

Préméditation ou irresponsabilité?
Ce qui met mal à l'aise dans cette "affaire", c'est la position d'accusé de l'Olympique de Marseille, à qui les "crimes" ont de facto toujours profité, avec deux renversements de situation dus à des faits extrasportifs (réception de Paris et Monaco), et dont la responsabilité semble gravement au vu des éléments actuellement disponibles. Plus inquiétant encore, le club va être suspecté de préméditation, avec les circonstances très étranges de l'interdiction des caméras mobiles (autorisées jusque là, au contraire des caméras fixes, effectivement absentes depuis deux ans), mais aussi les déclarations de Jacques Abardonado avant le match (voir ci-contre), les témoignages sur les antécédents (Blondeau) et le déroulement même de l'agression de Gallardo. Notons qu'après les incidents de Bologne l'an passé (où le fils de Rolland Courbis, qui n'avait strictement rien à faire là-bas, était intervenu très mal à propos), c'est la deuxième fois que l'entourage du club marseillais se rend coupable d'actes ayant plus à voir avec la voyoucratie qu'avec le football. Les ennemis du club phocéen auront beau jeu de dénoncer une "tradition" marseillaise de très mauvais aloi, qui survit aux changements de dirigeants...
Il n'est pourtant pas besoin d'accuser le staff et les joueurs marseillais d'avoir préparé leur embuscade pour mesurer la gravité des comportements mis en cause. Toutes les conditions ont été effectivement réunies pour que le pire se produise, sans que le pire ait été explicitement programmé: consignes manifestes d'intimidation, nettoyage de la zone du tunnel, discours à la vie à la mort sur le maintien du club, appel à la pression psychologique du Vélodrome, absence des services de sécurité etc. Il suffit ensuite de peu de choses pour que la rage aille bien au-delà de l'engagement physique et s'empare du banc tout entier, comme l'indique la participation présumée des "anoraks Adidas". Il y a bien embuscade, mais elle se produit logiquement sur un ring tout préparé. Il s'agit là d'un terrible dérapage, mais finalement assez prévisible.

Vieux démons et vieilles querelles La ligne de défense des dirigeants sera également observée. Jusqu'à présent, les dénégations l'ont emporté (parfois de façon un peu pathétique lorsque Galtier évoque un "geste d'auto-défense"), et on a resservi le vieux standard du complot et du lynchage médiatique (Jean-Claude Gaudin y est allé de son attaque contre la "presse nationale"). Lynchage physique contre lynchage médiatique? Les propos d'Yves Marchand reconnaissent une faute, et il commandite une enquête interne, mais la marge de manœuvre du président est étroite: s'il veut profiter des événements pour débarrasser l'entourage du club de ses éléments les plus compromettants (objectif poursuivi depuis quelque temps), il devra agir avec une extrême prudence, sous peine de voir les supporters se retourner contre le "traître". Ces derniers peuvent ne peuvent cependant être dupes, et on espère que le folklore antiparisianiste et paranoïaque ne va pas faire un retour remarqué, même si cette défense a un réel effet dissuasif sur des journalistes qui en perdent parfois leur objectivité. Si le club phocéen veut cependant se donner une chance que de tels "accidents" ne se produisent plus, il aura intérêt à procéder à une sérieuse remise en cause de son mode de fonctionnement.

Le pire pour Marseille?
Ce nouvel épisode vient s'ajouter cette saison à une longue suite de bavures auxquelles les dirigeants, les joueurs et les supporters ont tous participé. Sans s'interroger sur les raisons d'une aussi incroyable accumulation (qui a pour seul équivalent dans le Hall of Shame la précédente saison du PSG), le club marseillais sent aujourd'hui le sol se dérober sous ses pieds, car cette perte totale de contrôle met en grand danger son image et l'expose à des sanctions que personne n'a voulu encore évoquer franchement dans les médias. C'est d'ailleurs sur un plan moins judiciaire (où des procédures ont été engagées par Gallardo) que sportif que le pire est à craindre pour le club. L'embarras pointe dans le football français. Ni les clubs ni la Ligue ni les médias n'ont en effet intérêt à voir l'OM descendre en D2, et attaquer l'"exception marseillaise" est un exercice très délicat politiquement. Pourtant, considérant la gravité des faits —tels ils seraient être confirmés dans le rapport remis à la commission de discipline— et leur influence directe sur le résultat, une annulation du match n'aurait rien d'illogique, que la victoire soit accordée à Monaco ou la rencontre à rejouer. Le problème est qu'une sanction sportive aurait des conséquences dramatiques dans la lutte pour le maintien, d'autant que le contrecoup psychologique de l'affaire risque d'être également brutal pour l'équipe. Les instances prendront-elles le risque d'éveiller une guerre civile et de précipiter une chute qui n'arrange personne, même si le délit est aussi caractérisé qu'il semble l'être? Dans le cas contraire, comment sera interprétée ensuite la fin du championnat et le verdict final du bas de classement?

En attendant la réunion jeudi de la commission de discipline, il faut espérer que les témoignages soient suffisamment concordants et les éléments réunis suffisamment probants et incontestables pour permettre des décisions cohérentes. Mais dans tous les cas, l'OM s'est à nouveau mis en danger, et le football français va traverser une nouvelle crise. Et c'est d'une tristesse infinie.

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