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L'OM en butte aux droits

Mars attaque : Christophe Bouchet crie toujours à l'injustice, mais il traîne cette fois la Ligue en justice. Malgré les effets de manches et les réelles menaces, un happy end est plus que probable...
Auteur : Jamel Attal le 20 Mars 2003

 

En étant de très mauvais esprit, on pourrait dire que la spectaculaire offensive de Christophe Bouchet est une manière de faire diversion après la victoire du PSG à Marseille. Mais ce nouvel épisode de la campagne des dirigeants de l'OM contre la Ligue concerne d'autres enjeux, et touche au Graal du football français: les droits de télévision et leur répartition. Mettant ses actes en conformité avec ses menaces et quittant le registre de la gesticulation médiatique pour le celui de la gesticulation judiciaire (voir Bouchet s'en va-t-en guerre), le président olympien franchit le Rubicon (ou plutôt l'Euphrate pour coller avec l'actualité). Il a en effet assigné la LFP et la FFF devant le Tribunal de grande instance de Paris et porté plainte contre la LFP devant le Conseil de la concurrence. Le football une nouvelle fois devant les tribunaux L'OM s'estime (à juste titre dans les faits) spolié par la modification inopinée de la clé de répartition établie dans la Charte du football professionnel (signée par les clubs en janvier 2002), qui a entraîné la suppression du critère de "notoriété" prévu initialement et la redéfinition des parts affectées. Du TGI, il s'agit d'obtenir la reconnaissance de l'abus de monopole d'exploitation commis par la Ligue (en soulignant les effets du décalage des matches sur la fréquentation), mais aussi l'application intégrale du barème initial de la Charte 2002, et ce rétrospectivement pour toute la période 1999-2004 — correspondant aux 380M€ du contrat actuellement renégocié. L'OM est favorable à une médiation, mais réclamerait plus de 30M€ de manque à gagner en cas d'échec, assortis d'1M€ de dommages et intérêts (AFP 13/03). Devant le Conseil de la concurrence, les dirigeants veulent faire reconnaître l'abus de position dominante de la Ligue en lui reprochant la "diffusion systématique des matches de l'OM sans contrepartie, le choix des dates sans concertation, l'opacité dans les prises de décision, la répartition obscure des droits de retransmission, la présence de personnalités ayant une double casquette et l'absence de recours contre ces pratiques" (Le Monde 14/03). Si certains aspects de la requête sont légitimes — concernant en particulier la consanguinité de la Ligue avec Canal+ — une litanie d'arguments déjà éculés justifie l'opération, résumés par cette magnifique figure de style: "Les clubs à forte notoriété, doivent, en vertu du principe d'égalité, bénéficier d'un traitement différent de celui appliqué aux clubs disposant d'une notoriété moins affirmée" (AFP 13/03). On ne saurait mieux décrire cette philosophie consistant à donner plus à ceux qui en ont déjà le plus, histoire de bien s'assurer de la fracture économique entre les clubs. La manière forte On ne reviendra cependant pas sur le fond de la question du système de répartition des droits et sur les risques que la doctrine "élitiste" fait peser sur les équilibres du football français (voir Conspiration pour l'inégalité), mais la manière forte employée par les responsables phocéens n'est pas sans receler des contradictions. À première vue, il ne s'agirait que de faire appliquer un système de répartition tenant plus compte de la diffusion des équipes, mais en réalité, les procédures en question (incluant la celle engagée l'an dernier devant la Commission européenne avec huit autres clubs) auraient pour conséquence, en cas de succès, de mettre à bas les législations françaises sur le sport professionnel et le système tout entier de centralisation et de répartition des droits que Bouchet prétend pourtant ne pas vouloir remettre en cause (alors que c'est le rêve de quelques actionnaires majoritaires qui l'observent de loin). Les moyens employés semblent donc très disproportionnés au vu des objectifs poursuivis, et les clubs français maintiennent l'ambiguïté de leur revendication centrale sur la propriété de leurs droits de diffusion, que le projet de loi du ministère des sports ne leur accorderait que virtuellement (voir La loi de Lamour). Il faudrait croire sur parole leur volonté de ne pas remettre en cause la gestion collective des ressources. En France, tout finit par des chansons Mais ce bras de fer apparent ne compromet pas forcément la possibilité d'un accord. Fragilisé par la suspension de l'attribution des droits du championnat, Thiriez est enclin à négocier, ou du moins à tenter de concilier les points de vue entre les clubs professionnels (car le front des "petits" clubs ne va pas rester spectateur). Dans ce rapport de force, Bouchet peut obtenir un compromis satisfaisant sans un séisme. Si tel est son dessein, ses recours ne sont qu'une façon de peser dans la balance et armer sa négociation en suspendant sa menace judiciaire. N'oublions pas non plus que l'OM n'est pas représenté au Conseil d'administration de la Ligue, situation insolite qui aggrave les tensions, mais qui peut s'arranger facilement. Les premiers signes donnés par les acteurs du football plaident en faveur de l'hypothèse d'un apaisement au premier arrangement trouvé entre gens de bonne compagnie, qui aiment à se détester mais finissent généralement par s'entendre. Le souvenir des deux années du règne chaotique de Gérard Bourgoin est suffisamment récent pour inciter au retour à la raison. Ainsi Pascal Urano (Sedan), chef de file des "petits", se prend-il d'amour pour Christophe Bouchet avec lequel il est "presque d'accord", ne doutant pas que les malentendus vont se dissiper (FF 18/03). On critique la forme, mais pas le fond (Martel, Proisy — AFP 13/03), et l'on déplore surtout un manque de bonnes manières. Frédéric Thiriez déplore l'attaque, mais en affirmant que la concertation est en cours avec l'OM et qu'un accord est même proche… Alors finalement, la courageuse démarche iconoclaste d'un Bouchet remettant en cause l'autocratie de la Ligue aurait pour conséquence un retour aux bonnes vieilles habitudes… En menant campagne depuis plusieurs mois, en exprimant largement son point de vue dans la presse sans rencontrer beaucoup d'opposition et avec le silence sinon bienveillant, du moins neutre de ses confrères, le président de l'OM a enfoncé des coins dans les esprits, surfant sur le sentiment qu'il est normal de remplacer progressivement la logique sportive par des rapports de force économiques. Ironiquement, l'OM réussit sa meilleure saison depuis longtemps avec un budget de rigueur. Chacun évaluera à quoi point nos grands clubs ont mérité ces dernières années des gratifications supplémentaires, mais il semble acquis que le système de répartition va évoluer en douceur et entre amis, reflétant ainsi l'état des forces en présence. Espérons que les conséquences ne seront pas plus brutales sur d'autres plans, et que l'OM ou le PSG honoreront leur promesse de mieux figurer sur la scène européenne...

Réactions

  • Vamos Playa le 20/03/2003 à 11h56
    Parler d'indemnisation de diffusion me paraît être assez étrange. En effet, les clubs vendent leur maillot à des sponsors, qui payent en fonction de la notoriété du club, de sa capacité de diffusion, et de son exposition médiatique. Donc, pour résumer, plus on passe à la télé, plus on pourra vendre son maillot cher, et donc gagner de l'argent par ce biais... (ING Direct paye moins cher le LOSC que Khalifa Airways l'OM).
    Je conçois que ce soit chiant d'être diffusé le mardi à 17 heures, alors que les gens bossent et que le stade ne sera jamais rempli.
    Mais de là à demander une indemnisation de diffusion, lorsque le match a lieu le samedi à 17h15 ou le dimanche soir à 20h45, je trouve ça un peu fort, quand même...

  • Agora le 20/03/2003 à 12h20
    C'est un aspect auquel je n'avais pas pensé Vamos... Mais tu as raison...

    Allez, la LFP va bien nous trouver un cabinet d'audit bien cher pour étudier si cela rapporte ou coute de l'argent d'être diffusé et en fonction revoir la répartition ;)

  • janot le 20/03/2003 à 12h58
    Permettez moi de saluer cet article de fond .

    Je ne pense pasz que l'on puisse taxer Bouchet d'ultra liberalisme d'autantque son modele directement inspiré de la Grande Bretagne n'est pas , et loin s'en faut , le modele le plus liberal .

    La notion de fracture potentielle entre les clubs considérés comme " grands" et les autres considérés comme "petits" ne se creuse ni se reduit , elle existera toujours, comme elle a toujours existé.

    ainsi , les clubs plus modestesstyles guimgamp, sedan ou le havre ne sont pas formatés par leursdirigeants pour atteindre le firmament mais de proposer un spectacle de qualité perenne en championnat agrémenté d'une toujours possible "épopée" dansune compétition quelconque ...
    Celà induit par là meme une strategie sportive et d'investissement à la mesure de leur aura , de leur nototiété, de leur assise populaire...

    Les " Grands" de part leur histoire, leur nototriété, leur assise , ne peuvent se permettre ces ambitions modestes ..A Marseille , à Paris , à Bordeaux , à Lens, la vox populi ne se contentera jamais d'ambitions mesurées ...Ces clubs sont dans l'obligation de gérer le risque posé par des investissements en capital joueurs dont la réussite est le fruit de si nombreux facteurs ...

    Et c'est là que le probleme de la répartition des droits tv se pose clairement :
    Comment donner les moyens à nosgrands clubs de se rapprocher declubs encore plus grands en Europe SANS couper lesressources aux autres ...

    Passé le cap de la philosophie ou de l'"thique de café du commerce , celà ne reste qu'un simple probleme de calcul mathematique .

    C'esten ces termes qu'il faut poser le probleme .

    L'aura des grands clubs , leur notoriété ( facilement mesurable en terme d'audience, de nombre cumulésde spectateurs , de nototriété spontanée) sont les éléments qui font gonfler la facture que doivent payer les tv pour gagner de l'audience ou des abonnés ...

    C'est un fait .
    Et demain si la ligue sortait un cahier des charges obligeant une diffusion egale de tous les clubs , il est certainque les sommes proposées par les télés seront réduites à une portion congrue :

    Qui regardera Troyes/Guimgamps hormis les supporters de ces 2 clubs ???

    Une solidarité des clubs petits et grands , une solidarité avec la ligue sont lesmeilleurs moyens d'augmenter les mannes televisuelles...pour le bonheur de tous ...
    Proner la defense des petits contre les gros ...aura l'effet contraire .

    Les effets pervers dénoncés par les matchs décalés etautres plaisanteries qui méprisent les supporters et les clubs sont facilement resolvables ...

    Plus de matches décalés ! aux diffuseursdese positionner en debut d'année sur chaque match , de proposer uncalendrier de diffusion ...aux abonnés ( potentiels) et les spectateurs feront leur choix ...

    Cela implique des paris et des foiresd'empoignes , mais franchement ça vaudrait le coût d'imaginer tous les matches vendus au plus offrant match par match, avec des deals du style :" tu veux OM/PSG ?" combien tu payes ? ...Ok si tu veux ce matches tu m'achetesminimum sedan/ajaccio à ce prixlà...

    Quant au pseudo risque de désaffection desstades , celà me laisse froid . Le Vrai supporter d'Ajaccio preferera toujours d'aller au stade voir son équipe plutot que de rester à la maison regarder PSG /Bordeaux...

    En plus , je le repete , une fois deplus , lamagnetoscope ça existe !

    Enfin , pour conclure avec un peude pragmatisme , de bonne volonté , le foot français peut donner satisfaction à tous . Ca s'appelle en business la stratégie de l'accord "Gagnant-Gagnant"...
    Strategie il est vrai loin detoute consideration philosophique ...

  • gb13 le 20/03/2003 à 13h15
    Non, Vamos, prends ton abonnement au Vélodrome pour voir ... et prévois tes soirées avec tes zamis et tes soirées au stade. Moi le dimanche soir je peux pas aller au stade.. j'ai un abonnement que j'ai acheté pour un calendrier de matchs joués le samedi soir. Que tout soit prévu avant, et j'achète ou j'achète pas. j'aurai à ce moment là la sensation de ne pas m'être fait floué.

  • Guilmour le 20/03/2003 à 14h03
    Vamos , tu nous dis : l'OM n'a pas à se plaindre parce qu'il gagne déjà assez d'argent grâce à sa notoriété.
    Sans doute, mais par rapport à ce qu'elle fait gagner à la ligue en droits TV qui devient l'une des premiéres sources de financement loin derriére les sponsors, c'est une goutte d'eau dans la mer.
    Ensuite un stade moins plein, c'est moins d'ambiance, c'est des sups mécontent...
    On ne demande pas aux clubs de réunir leur billeterie pour répartir de maniére homogéne les gains. Pourquoi le passage de spectateur à télé-spectateur doit-il suivre une gestion si différente?
    Je ne crois pas que les choses soient si simple que tu le dis, il faut de maniére évidente un accord prenant en compte tous les arguments.

  • Agora le 20/03/2003 à 14h39
    Janot, revenons à la base du problème : comment un club acquiert une "notoriété"?



  • gb13 le 20/03/2003 à 14h52
    m'sieu, m'sieu, moi m'sieu ..
    heu, parce qu'il a des bons résultats, plusieurs années de suite ???

  • Agora le 20/03/2003 à 14h57
    C'est pour cela que l'OM et le PSG sont les clubs les plus célèbres :)))))

    Plus prosaiquement la télévision. Et à force de Ligue des champions et sous champions de l'Espagne et de l'Italie diffusée sur TF1, ce sera bientot le Real!

  • gb13 le 20/03/2003 à 15h08
    C'est pour ça alors que 8 clubs français veulent récupérer leur droits TVs !!!
    Mais pourquoi Sedan ou Troyes ( mais pourquoi tjrs eux ??? ) n'ont pas de bons résultats ??? c'est à cause de la télé ???
    Qui de la poule ou de l'oeuf ...
    L'OM attire les Télés par sa notoriété ou les télés font la notoriétés de l'OM. Si l'OM est à chier ( et ça a été souvent le cas cet année ) personne ne regarde plus.
    La télé montre ce qu'il y a à voir, même les transversales ratés ( merci C+ pour la notoriété de Franckie ;-)))

  • NoNo93 le 20/03/2003 à 15h20
    Déjà pris en compte çà gb13 donc cet argument ne permet pas de fonder un argumentaire sur les droits tv

    Vamos aurait aussi pu rajouter les subventions de la ville, les panneaux publicitaires dans le stade ou le contrat club europe de canal (qui vient de s'arréter d'ailleurs), les équipementiers, les matchs ou tournois amicaux plus prestigieux et rapportant plus etc.

    La situation n'est déjà pas égalitaire, ce qui est logique, mais on devrait privilégier des clubs qui tirent déjà des bénéfices de leur notoriété encore plus en dehors de toute logique sportive, voilà on va avantager ces 5 là parceque ils sont populaires aujourd'hui et puis c'est tout, nous faut des gros pour bien paraitre dans la ligue du pognon.

    J'en ai rien à foutre les coupes d'Europe sont de plus en plus pourries en l'état actuel, je suis même plus sûr que j'arriverais à me passioner pour une épopée européenne si c'est pas pour PSG (bon j'exagére un peu là)

    Mais faudrait qu'on suive cette même logique ici aussi, rendre le foot encore plus comme un buisness, limiter au maximum le hasard, les incertitudes et donc à terme l'intérét : c'est çà qui faut suivre? Désolé j'aime pas çà au niveau Européen j'vais pas applaudir si cette logique l'emporte ici aussi...

    Et au fait c'est quoi les critéres réels pour juger de la notoriété? Juste la taille de la population susceptible de s'y intéresser? Le nombre de diffusions sur des chaines ayant des parts dans des clubs de foot (quand ces clubs n'ont pas directement une chaine de tv)? Comment définit t'on sans arbitraire quand une équipe n'est plus assez populaire?

    Pourtant çà aiderait bien mon club ces histoires (il est populaire, a une bonne place surtout parcequ'il rassemble en IDF et c'est pour çà qu'on le favorisera pour toucher ce qu'il y a derriére et la chaine qui le posséde n'aura plus qu'à diffuser que des matchs de cette équipe pour faire gagner plus de thunes à une de ses filiales)

    Mis désolé cette logique est gerbante, ils essaient de récupérer ce qu'ils n'ont pas pu gagner sur le terrain, ce qu'il n'ont pas mérité, malgré leurs plus gros budgets (je parle avec l'OM) à cause de leur propre incurie, de leur erreurs et autres.

    Je n'accepte pas que parcequ'on est les plus nombreux,on soit favoriser encore plus c'est pas juste et si c'est juste pour se faire plaisir égoistement devant sa télé (genre ouais on est les plus forts on a gagné une coupe d'Europe etc.) alors que tout a étré fait pour nous favoriser y'aura pas de quoi en tirer une grande fierté (c'est comme tricher quand on fait une réussite aux cartes tout seul : c'est naze)

    Je refuse d'être un spectateur gavé aux bons résultats et aux réves sans rien derriére que du vent ou des marketeurs ayant décidé ce qui est bon pour moi, pas de raisons qu'on les favorise plus que d'autres pour nous représenter en coupe d'Europe

La revue des Cahiers du football