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Les enseignements de la Ligue des champions 2017/18

La plus grande compétition continentale va bientôt rendre son verdict. En attendant de savoir qui du Real ou de Liverpool soulèvera le trophée, il est temps de faire le bilan de ce qui s’est passé depuis l’automne. Tops et flops, en toute subjectivité.

Auteur : Christophe Kuchly le 3 Mai 2018

 

 

Les tops

 

Roberto Firmino. Son association avec Sadio Mané et Mohamed Salah est l’une des plus dévastatrices d’Europe, et il en est peut-être la pièce la plus importante. Attaquant de pointe aux qualités de meneur de jeu, le Brésilien sait quand décrocher pour permettre à ses compères, principalement Salah, de plonger en profondeur. Mais ce rôle de libérateur d’espaces pour un ailier-buteur, qu’il remplit avec au moins autant de talent que le Karim Benzema de la grande époque, n’est pas son seul atout. Très fin techniquement et donc capable de faire les passes que ses milieux n’ont pas dans leur répertoire, il est également très discipliné au pressing, capable de bloquer la première relance et de répéter les courses sans perdre en lucidité. Avec dix buts (il est plus rapide de l’histoire à atteindre ce total en C1) et huit passes décisives en douze matches, il n’est devancé que par Cristiano Ronaldo et James Milner dans chaque catégorie.

 

 

Sergio Ramos. Sur courant alternatif en Liga, avec une certaine propension à relancer dans les pieds de l’attaquant le plus proche de lui et à oublier le marquage, le défenseur espagnol a toujours aussi un côté irritant dans son attitude. Mais la balance penche de plus en plus du bon côté, ses interventions en catastrophe compensant l’hibernation prolongée d'un Casemiro qui ne bouche pas les espaces entre le milieu et l’arrière-garde du Real. Ses buts en finale en ont fait l’un des joueurs les plus clutch de l’histoire, qui plus est vu son poste, mais le probable futur recordman de sélections internationales maîtrise également toutes les ficelles défensives: interceptions (il coupe deux balles de but évidentes contre le Bayern au retour), jeu aérien, compensations, coups de vice… Qu’est-ce que l’équilibre quand un joueur sauve presque toutes les situations d’égalité numérique?

 

Besiktas. Le groupe G, où figuraient aussi Porto, Leipzig et Monaco, était relativement homogène au niveau des effectifs mais la suite des événements incite à fortement relativiser le niveau de ses membres. Malgré tout, terminer en tête avec Adriano, Pepe, Ricardo Quaresma, Gary Medel, Ryan Babel, Alvaro Negredo et Jeremain Lens était un objectif beaucoup plus facile à remplir dans Football Manager 2013 que dans la vie réelle cinq ans plus tard.

 

Les barragistes. Liverpool, face à Hoffenheim, et Séville, contre Basaksehir, ont commencé leur saison en août. Et, comme Monaco l’an dernier, ils ont poursuivi leur parcours bien au-delà des poules. Comme quoi, adapter sa préparation pour disputer des matches à enjeu dès l’été ne se paye pas toujours sur la durée.

 

Wembley. Trois points en trois matches l’an dernier, trois victoires en poules puis une improbable défaite face à la Juventus en huitième: Tottenham a cassé l’idée que le stade, utilisé uniquement en Ligue des champions l’an dernier, était maudit lors des matches du milieu de semaine.

 

Le duel entre Léo Lacroix et Sergio Agüero. La qualification de Bâle pour les huitièmes a permis un affrontement impossible à imaginer quelques mois plus tôt. C'est aussi ça la magie du foot.

 

 

 

Les flops

 

Les champions. C’est à se demander si la compétition, qui envoie en finale deux équipes qui ont abandonné tout espoir de titre au printemps, est vraiment représentative du rapport de force entre les formations du continent. Est-elle une parenthèse incertaine qui récompense les opportunistes qui savent se transcender et ont la chance avec eux sur une double confrontation? Ou met-elle en valeur les équipes construites pour briller face aux autres gros bras mais qui, sur la durée d’une saison, perdent trop de points contre des "petits" regroupés devant leur but, faute de jeu placé abouti? Les écarts en tête des différents championnats permettent en tout cas de reposer des joueurs sans risque avant les grandes échéances, écartant l'idée que se fatiguer le week-end se paye en semaine. Mais il y a quelque chose de particulier à voir une Ligue des champions où la plupart des futurs champions galèrent. Surtout quand la perte d’intérêt sportif des compétitions nationales, tellement grande que Barcelone n’a par exemple quasiment pas fêté son doublé, fait de la C1 LA compétition que tout le monde veut gagner.

 

 

L’Atlético Madrid. Pour une fois, la réussite n’était pas avec les hommes de Diego Simeone en coupe d’Europe. Mais s’il y avait possibilité de faire mieux face à la Roma et Chelsea, le sentiment de gâchis vient surtout de ces deux matches nuls face aux Azerbaïdjanais de Qarabag, adversaire capable de bien défendre mais à qui les Blues passèrent dix buts. Malgré une expulsion à l’aller comme au retour, les partenaires de Pedro Henrique – nominé au trophée "je n’ai pas la tête de mon nom" avec Hamza Mendyl et Dimitri Foulquier – ont envoyé les Colchoneros en Ligue Europa. Vu la concurrence et le niveau de l’équipe depuis l’arrivée de Diego Costa en janvier, et même si le lot de consolation pourrait être sympathique, il y avait pourtant une énorme opportunité d’aller au bout.

 

Benfica. Seuls à finir sans le moindre point, les Portugais n’ont marqué qu'une fois en six matches. Et leur attaquant brésilien Jonas, meilleur buteur des six grands championnats avec trente-trois réalisations, n’a lui trouvé le chemin des filets. Une édition à oublier.

 

Philippe Coutinho. Un transfert à Barcelone, même avec l’interdiction de jouer en Ligue des champions, c’est probablement difficile à refuser. Mais, en restant quelques mois de plus à Liverpool, il y avait une belle histoire à conclure.

 

José Mourinho. Voir le dictionnaire Larousse, rubrique "les 0-0 à l’extérieur obtenus par refus d’attaquer ne sont pas des bons résultats", surtout quand l'adversaire préserve son meilleur finisseur.

 

Les mains dans la surface. Personne n’arrive à juger définitivement leur intentionnalité mais ça n’empêche pas tout le monde de râler.

 

  

 

Les constats

 

Les défenses ont un problème. On n’avait jamais eu une telle orgie de buts en demi-finale depuis que la Coupe des clubs champions est devenue Ligue des champions. Et Liverpool-Roma, avec treize réalisations, a atteint un total pas vu depuis 1960 à ce stade. À l’époque, Francfort avait mis 6-1, 6-3 aux Rangers, avant de prendre 7-3 en finale face au Real Madrid. Selon les sensibilités, on peut se réjouir du spectacle ou regretter que beaucoup d’actions soient la conséquence d’erreurs individuelles et de déséquilibres structurels. Un constat évident, d’abord: le jeu de transition, qui a pris le pas sur celui de possession, introduit un tempo rapide qui empêche le contrôle et les équipes d'être bien en place sur la phase défensive. Et la qualité individuelle des attaquants est actuellement supérieure à celle des meilleurs défenseurs. Il n’empêche, les lacunes sont parfois tellement évidentes qu’on se demande si le football de clubs est réellement en bonne santé. En tout cas, quatre ans après le carton madrilène impulsé par Ferenc Puskas et Alfredo Di Stefano, le catenaccio mijoté en Serie A s’installait sur le toit de l’Europe, l’Inter d’Helenio Herrera remportant sa première C1. Si l'histoire du foot est un éternel recommencement, un contre-modèle ne devrait pas tarder à émerger.

 

 

L’institution ne fait pas gagner les matches. Toutes les équipes d’Europe ont leurs soucis internes, leurs passe-droits et leurs joueurs à l’hygiène de vie imparfaite. Si Radja Nainggolan, fumeur assumé, a mis un doublé en demi-finale de Ligue des champions, c’est que la réponse ne peut pas être binaire – d’autant que le manque de médiatisation sur les soucis internes des voisins laisse penser que beaucoup de choses sont "très françaises", alors que la seule spécificité nationale est d’utiliser cette expression inepte. À Paris, l’extra-sportif est un vrai sujet mais aussi un sacré moyen de ne pas parler du terrain. Aujourd’hui, pour espérer gagner la Ligue des champions, il faut une adéquation entre la direction sportive et le terrain, c'est-à-dire des individualités capables de faire la différence dans les deux surfaces et une colonne vertébrale dont le style répond aux idées de l’entraîneur. Du mental et un peu de chance, aussi. Liverpool, privé de C1 entre 2014 et 2017 et qui essaie d'éviter de prendre des buts en alignant les inquiétants Loris Karius et Dejan Lovren, est en finale avec un effectif relativement inexpérimenté. Il n’y a pas besoin de perdre avant de gagner, il faut simplement savoir gagner les matches qu’on pourrait perdre.

 

Vida n’est pas resté longtemps. Seize minutes de jeu dans la compétition, une faute, un carton rouge et une défaite 5-0. Domagoj Vida, défenseur de Besiktas, n’aura probablement pas suscité de vocations chez les téléspectateurs. Le milieu juventini Fabrizio Caligara a lui pris un jaune en seulement trois minutes. À l’inverse, Thiago Silva n’a jamais été averti, ne faisant qu’une seule faute durant la compétition.

 

La possession peut être stérile. Les deux rencontres les plus déséquilibrées niveau tenue de balle? Dortmund-APOEL Nicosie et Manchester City-Bâle, bouclées à 71% de possession pour l’équipe à domicile. Les scores? Un nul 1-1 et une (anecdotique) défaite 1-2.

 

Zinédine Zidane a un talisman magique spécial C1. Vous voyez une explication plus plausible?

 

 

 

Réactions

  • Espinas le 03/05/2018 à 06h38
    Zinédine Zidane a un talisman magique spécial C1. Vous voyez une explication plus plausible?

    Oui, regarder son effectif, son aura qui le fait se faire écouter plus que Benitez à discours équivalent, sa gestion de Benzema, la paix dans son vestiaire et avec son président dans un club volcanique.
    Après 2 saisons et demi, la plupart des coachs du Real sont soit déjà partis, soit la presse fait des listes de leurs futurs successeurs.

    Regarder les matchs sous le prisme de l'efficacité dans les deux surfaces et pas que sur le mérite et le projet de jeu pourrait aider aussi.

    Il y a aussi un côté rassurant à voir une équipe moins souveraine après deux saisons de suite à plus de 60 matchs, usure mentale (coupe du monde qui vient et précédent 2014, motivation après avoir gagné 2 C1 de suite), et physique, même si je me fais très peu d'illusions sur le dopage dans le foot.

  • Tonton Danijel le 03/05/2018 à 10h36
    Des matchs retours mal maîtrisés (excepté à Paris) ne doivent pas faire oublier que le Real a, à chaque fois, maîtrisé la manche aller.

    On pourrait faire une analyse du pourquoi de cette maîtrise, contre Paris, par exemple, la double entrée de Vazquez et Asensio a été déterminante pour inverser la possession. Tout résumer à "la chatte" ou à "un talisman magique", cela me semble un peu paresseux...

  • Loscultation le 03/05/2018 à 11h12
    Autant il est évident que Zidane a un grand nombre de qualités, qu'il a réussi avec son groupe quelque chose d'exceptionnel et qu'ils le méritent ; autant il convient aussi de voir la part de réussite, de chance, qu'il y a eu aussi dans leurs parcours. Ne serait-ce que parce qu'il est obligatoire d'avoir de la chance pour gagner des compétitions de ce calibre.


  • leo le 03/05/2018 à 11h17
    Oui mais de là à en faire l'explication la plus plausible...

    C'est évidemment pour finir sur une touche légère mais ça montre aussi à quel point il est difficile de comprendre pourquoi ce Real réussit aussi bien en Ligue des Champions.

    En Espagne, ils ont arrêté d'essayer de comprendre : le Real gagne en Coupe d'Europe parce que c'est comme ça.

  • Espinas le 03/05/2018 à 11h55
    La chance sourit à ceux qui savent saisir les opportunités données par l'adversaire et par miroir à ceux qui ne concèdent pas de grosses opportunités à l'adversaire.

    D'accord avec tonton, c'est paresseux intellectuellement de s'arrêter à la chance.

    Et leo, l' ADN européen du Real Madrid est une partie de l'explication, et influence joueurs, arbitres et supporters.

  • Radek Bejbl le 03/05/2018 à 13h01
    Je pensais pas qu'il y aurait des réponses sérieuses à une vanne aussi évidente.

  • BoblaFlamb le 03/05/2018 à 14h07
    Convoquer l'existence de l'ADN européen du Real pour expliquer ses succès récents ne me semble pas vraiment "moins paresseux" que d'évoquer le fameux facteur chance. Entre 2004 et 2010, l'ADN - si tant est que cela existe - du Real était le même ce qui n'a pas empêché le club de sortir dès les 8èmes. En revanche, l'effectif, l'encadrement, les adversaires n'étaient pas les mêmes.

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