Les 50 journalistes sportifs les mieux payés
Agence Transe Presse – Un collectif de hackers va dévoiler les plus gros salaires de la corporation. Révélations et remous en perspective.
Paris, le 30 novembre 2011 (ATP) – On peut parler de renversement, voire de contre-attaque: après la révélation annuelle des salaires des footballeurs par divers titres de presse ("Les salaires des stars" et le classement des sportifs les mieux payés par France Football et L'Équipe Mag, ou "La vérité sur les salaires des footballeurs" par Le Parisien la semaine dernière), voici celle... des salaires des journalistes sportifs. L'initiative n'émane évidemment pas d'un média, mais d'une mystérieuse organisation qui révélera, jeudi, la liste des cinquante journalistes sportifs les mieux payés de France.
Hackers
Point d'enquête ni d'investigation classique, car cette organisation baptisée Anonymoussilou est un collectif de hackers qui s'est attaqué aux réseaux informatiques mal protégés des médias en question. "Il y a parmi nous un ancien de la DGSE, il connaît le chemin", indique Dark Mollo (les pseudonymes ont été changés), l'un des pirates. Son compère Stephen Girard reste évasif sur le financement de l'opération, refusant de confirmer qu'elle ait pu être commanditée par des footballeurs professionnels désireux d'arroser les arroseurs.
Selon nos informations, l'équipe comporte aussi un ancien informaticien de la CEGID, la société de logiciels de gestion fondée par Jean-Michel Aulas. Ses liens avec le président de l'OL ne sont pas clairement établis dans cette affaire, mais sa connaissance des logiciels de paye a probablement servi à récupérer plus efficacement les données.
Vives réactions
Du côté des médias concernés, c'est l'effervescence, voire l'inquiétude. Du moins dans les tranches hautes des barèmes de salaires, car chez la masse des pigistes sous-payés et précarisés, une curiosité impatiente domine. De surcroît, les jalousies de salle de rédaction, qui valent bien les jalousies de vestiaire, risquent d'être ravivées. À l'issue d'une réunion discrète entre plusieurs journalistes parmi les mieux classés, l'un d'eux a confié à l'ATP: "C'est une pratique malhonnête qui consiste à nous désigner aux reproches des lecteurs et des téléspectateurs. C'est de la démagogie. Pourquoi ne pas mettre des notes aux journalistes, tant qu'on y est?"
Pierre Ménès, numéro un de ce classement, auquel nous avons indiqué le montant estimé de ses revenus annuels, a lui aussi vivement réagi, mais pas tout à fait dans le même sens: "C'est un scandale, ils sont bien en deçà de la réalité. Je gagne quand même plus qu'un joueur de L2, merci pour moi."
Sourires
La condamnation n'est pas unanime: les arbitres de Ligue 1, actuellement réunis à Paris pour un séminaire "Comment gérer nos émotions quand notre travail est critiqué par des ignares" et dont les émoluments sont régulièrement rappelés dans la presse spécialisée, n'ont pas souhaité s'exprimer, se contentant d'arborer un sourire jusqu'aux oreilles.
Ailleurs, l'initiative amuse aussi. "Révéler les salaires peut paraître taper en dessous de la ceinture. Mais pourquoi ne pas permettre aux amateurs de foot, qui sont de plus en plus pris comme des consommateurs par les médias, de confronter les revenus des journalistes à la qualité perçue de leur travail?", se demande-t-on chez les Cahiers du foot. Dans cette arrière-cuisine de restaurant indien qui sert de lieu de réunion, on s'interroge avec un mélange de malice et d'envie: "Ce sont des chiffres avant ou après imposition?", convenant néanmoins que là n'est pas le problème: "Avec les journalistes sportifs, l'abattement n'est pas que fiscal".