Le SDF inconnu
Le Stade de france s'est inauguré sans nous, malgré nos indiscutables mérites...
Ce soir là, je n'étais pas au Stade De France. Leurs altesses Simonet et autre Le Graet avaient estimé le nombre de penalties arrêtés dans ma bondissante jeunesse comme largement insuffisant pour avoir joué un quelconque rôle dans le processus de remise à niveau du football français à l'échelon international. Aussi ne m'avaient-ils pas placé sur la liste des sportifs à honorer.
Ne disposant que de faibles économies sur mon compte en banque, les susnommés n'avaient pas davantage jugé bon de m'inviter en tant que sponsor de l'événement (pourtant 300 francs minimum pour une place pour une demi-finale de Coupe du Monde, si ce n'est pas du sponsoring...). Aussi ne me restait-il que mes simples qualités de supporter et de contribuable.
L'enthousiasme inhérent à la première faisant avaler les couleuvres que risque d'avaler le second quant aux sommes à débourser pour le bon fonctionnement de l'enceinte*. Toutefois, ce double état, bien qu'étant le plus répandu est aussi celui qui accorde le moins de considération. Tout juste, dans leur immense bonté, les instances de la Fédération (je laisse la majuscule.
Dernier avertissement) ont-elles consenti à jeter en pâture quelques places à cette immense majorité. Bravo aux petits malins qui en ont profité, pour les autres: tout le monde sur TF1. Paie, applaudis et prends le métro, (mais seulement quand on te le dira), tel est le cri lancé depuis des mois par les futurs abonnés de la tribune présidentielle.
Alors, ce soir là, je n'étais pas au Stade de France.
* A titre anecdotique, rappelons tout de même qu'initialement le financement de ce stade était prévu pour être intégralement de nature privée.