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Le "modèle français" pour l'Europe?

Devant l'aggravation des dérives sportives et financières consécutives à l'arrêt Bosman, la prochaine révolution du football européen pourrait bien venir de l'Union européenne, et prendre une direction tout à fait opposée. Dans les mois qui viennent, les institutions communautaires seront amenées à prendre des décisions capitales, qui pourraient donner corps à l'"exception sportive" défendue en France.

Auteur : Julie Grémillon le 21 Mars 2000

 

 

L'arbitre est européen


Un paradoxe veut que le lobby des clubs puissants et les fédérations menacées se tournent simultanément vers l'Union européenne. Les premiers pour faire jouer l'actuel droit européen, qui comme dans le cadre de l'arrêt Bosman (prononcé par la Cour européenne de justice en 95) privilégiera leurs intérêts, au nom de la libre circulation des biens, des marchandises et de la pensée unique. Les seconds pour obtenir de l'UE une "exception sportive" fondée notamment sur la solidarité avec le sport amateur, et tenant compte des enjeux sociaux de la pratique sportive. Or, il semble qu'un consensus se dégage autour des initiatives prises par Marie-George Buffet, soutenues par de nombreux ministres chez les 15 et désirées par L'UEFA et la FIFA. Les trois ministres en charge du sport des présidences passée (Finlande), actuelle (Portugal) et à venir (France) ont ainsi rencontré Sepp Blatter et Gerhard Aigner le 17 mars à Lisbonne pour mettre en place un groupe de travail dont les conclusions seront présentées à la réunion des ministres de sports de l'UE (3 et 4 mai), puis au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement (10 et 11mai). C'est ainsi qu'un protocole annexe au traité de Rome pourrait être adopté en fin d'année sous la présidence française, établissant un régime particulier qui amenderait le principe de libre circulation des travailleurs (AFP 17/03/00). Une révolution encore improbable il y a quelques mois et qui pourrait faire dérailler le train fou de la dérégulation.

 

Le pouvoir aux fédérations


La FIFA et l'UEFA espéraient ce soutien politique indispensable pour proposer des mesures contre la libéralisation forcenée (dans le cadre de cette nouvelle légalité) et se présenter en position de force face au lobby des grands clubs. La première de ces mesures, la plus symbolique et la plus conséquente, serait le retour à un quota par club de six joueurs sélectionnables dans le pays considéré (par club et par match) qui limiterait la perte d'identité des clubs et les émigrations anarchiques. Une période de transition de deux à trois ans est évoquée pour permettre aux clubs de se mettre en conformité.


Au-delà, les confédérations pourront retrouver leurs prérogatives sur les disciplines en conservant notamment le monopole de l'organisation des compétitions et éventuellement de la négociation des droits, ainsi que leur autonomie juridictionnelle. Elles seront surtout mieux en mesure de s'opposer aux attaques économiques ou juridiques des intérêts privés qui pensaient pouvoir imposer totalement leurs intérêts. Les défenseurs de l'exception sportive —auxquels la Commissaire européenne Viviane Reding et le Président de la Commission Romano Prodi prêtent également une oreille de plus en plus attentive— prennent argument de la nécessité d'une solidarité entre sport professionnel et sport amateur, que seule des contraintes légales et fiscales peuvent garantir. Si un consensus européen parvient à se dégager, ce sera notamment dans l'objectif de préserver le rôle social et l'irréductibilité du champ sportif à une industrie comme les autres.

 

Le contrôle des millions


En contrepartie de ce soutien, les fédérations seraient obligées développer des organismes de contrôle de gestion sur le modèle de la DNCG française, afin d'empêcher "des clubs surendettés de continuer à alimenter artificiellement le marché des transferts", selon les mots de Marie-George Buffet. Sur ce point-là, la ministre française devra batailler ferme pour imposer ces contraintes, qui semblent pourtant couler de source y compris même du point de l'orthodoxie libérale. De telles mesures auraient pour effet de mettre à mal certains empires et de bouleverser les hiérarchies actuelles: les puissants clubs concernés vont mobiliser leurs ressources politiques pour s'opposer de toutes leurs forces à ce scénario qui perturbent leurs rêves d'immunité, et le G14 va encore faire entendre sa voix. Mais dans cette affaire, la minorité des puissants pourrait accroître son isolement et avoir du mal à faire admettre publiquement que l'opacité et la gestion à la hussarde se justifient dans l'intérêt supérieur du football.

 

Ce retour du politique dans une industrie sportive un temps livrée à elle-même avec les conséquences que l'on sait pourrait la ramener à certains principes inaliénables et certaines valeurs sur lesquelles les nouveaux investisseurs préféreraient s'asseoir. Des changements qui semblaient impossibles il y a peu deviennent parfaitement réalisables par la magie d'un peu de volonté politique. Les Paco Rabanne de la fatalité du foot-business pourraient prochainement réviser leurs prédictions…

 

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