Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Le journaliste était hors-jeu de trente mètres

Le désormais fameux "scandale" du but caennais refusé au Vélodrome montre les absurdités auxquelles mène le procès des arbitres. Bonus exclusif: les liens secrets entre L'Équipe et la Maison blanche.
Auteur : Thibault Lécuyer le 31 Jan 2008

 


L'aveugle et le sophiste, fable

"Ce n’est pas des lunettes qu’il fallait à l’arbitre assistant qui a refusé le but du 2-0 au Caennais Toudic , hier soir, à Marseille, c’est un chien". Au moins, Vincent Duluc ne laisse pas de doutes sur l’angle du compte-rendu de Marseille-Caen paru dans les colonnes de L’Équipe de ce dimanche. Comme si la mule n’était pas assez chargée par les déclarations de ses confrères de la télé, de la radio, par les présidents, les entraîneurs, les joueurs, le journaliste a tenu à apporter son écot au bombardement en règle subi par la profession depuis début 2008 – ou depuis dix ans, on ne sait plus très bien.

Il n’y aurait là rien qui mérite une attention particulière si, pour l’occasion, Vincent Duluc n’avait décidé de céder à quelques contorsions pour défendre son angle comme on défend son château fort depuis une meurtrière. La grandiloquence du propos pose d’abord les jalons de l’indignation qui va suivre. "Est-ce que cet écart pharaonique doit balayer les  raisonnements?" "Est-ce qu’il faut oublier que, hier soir au Vélodrome, l’OM aurait dû être mené 2-0 par Caen, après douze minutes?"


Ligoté par le fil rouge
L’index vengeur est tout prêt à pointer la responsabilité de l’homme en jaune dans la déconfiture caennaise. Et là, surprise. Vincent Duluc précise que Toudic était hors-jeu d’un poil. On se prend à croire que l’on va pouvoir passer à autre chose, puisque les deux erreurs ont en quelque sorte annulé l'action. Mais l'auteur enchaîne. Il s’agit de "la boulette la plus spectaculaire d’une saison pourtant assez riche, sur ce plan-là". Insinuer ne coûte rien: "Mauvaise vue ou manque de courage?" Conclusion, lapidaire: "Cette erreur monumentale a été le cœur du match. Elle a relancé l’OM, à l’équilibre de funambule et qui semblait proche de tomber du fil".

On en vient à se demander si L’Équipe a une si mauvaise opinion de ses lecteurs qu’elle ne les croit pas assez futés pour faire le rapport avec ce qui est précisé dix lignes plus haut. La contradiction ne doit pas faire dévier l’auteur de son angle: la supposée injustice est le fil rouge de son article: "[L’erreur] fait plonger les Caennais", "rongés par la certitude d'un deuxième but dérobé" (1). L'article précise: "Franck Dumas, n’en a pas fait des tonnes. Il aurait pu". Si les journalistes commencent à reprocher aux entraîneurs de respecter les arbitres…

(1) En pareil cas, il faut faire complètement abstraction de tous les autres faits de jeu, à commencer par l'énorme occasion de Gouffran à  qui aurait aussi pu amener le 2-0 pour Caen.


Désinformation massive

C’est la dernière révélation de notre cellule investigation (celle-là même qui avait fait toute la lumière sur la brouille Zidane-Platini et avait mis la main sur les anti-sèches de Raymond Domenech).
Nous sommes en effet en mesure de révéler l’identité de l’organisme qui a formé les journalistes de L’Équipe à leur inégalable science de l’affirmation péremptoire. L’indice a été découvert dans l’édition du dimanche 27 janvier, au détour d’une image apparemment anodine, que nous reproduisons ci-dessous.
 
toudic_om1.jpg

Exhiber une photo qui ne démontre rien, tout en affirmant "Les images le prouvent" est décidément une habitude chez le quotidien (lire Le procès de Régis Testelin). La méthode utilisée nous a mis sur la piste des auteurs d'une célèbre manipulation des images... Les rapprochements sont trop nombreux pour laisser place au doute. En voici la preuve:

lequipe_colinpowell2.jpg

La même capacité à faire dire des choses à des images muettes, le même type de conclusions aussi tranchées que fantaisistes, les mêmes intentions de mettre le souk... C’est l’évidence: le groupe Amaury envoie ses journalistes en stage à la CIA, où Colin Powell en personne utilise son discours à l’ONU comme matériel pédagogique.

Réactions

  • abinpourkoa le 01/02/2008 à 09h43

    2 arbitres derrière chaque but, plus les 4 déjà présents, ça fait 8 arbitres à trouver pour chaque match!
    Vu que l'ambiance actuelle ne doit pas susciter beaucoup de vocations, ça ne parait pas réalisable. Et même à 3 mètres de l'action, l'erreur humaine est toujours possible: personne ne pourra affirmer avec certitude si un défenseur a dégagé ou contré un tir adverse avec un ballon filant à 80 km/h, sur sa ligne ou bien derrière celle-ci.
    Et ça n'empêcherait pas les commentateurs de toujours comparer les images vidéo au ralenti à la décision des arbitres, puisque c'est la polémique qui constitue la base principale de leurs commentaires.
    On imagine d'ici le scandale: "Comment !? Avec 8 arbitres, aucun d'entre eux n'a vu que le ballon avait franchi la ligne! C'est pourtant évident sur nos images! ... etc ...etc ..."

    La puce, ça parait mieux, jusqu'à ce qu'un commentateur se décide à mettre en cause son bon fonctionnement: "Bizarre, cette puce, nos images prouvent que le ballon avait franchi la ligne, et la puce dit le contraire, ... etc ... un truc aussi petit, ça doit être fragile, avec les chocs, tout ça, et le missile sur la barre 2 minutes avant, ça l'a sûrement détraquée, ... etc ...."

    Sans parler du risque qu'un trader fou vende les cages, devenues informatiques, du Stade Vélodrome ou d'ailleurs sur le second marché des actions titrisées à risque avec prise d'options indicées.

  • El mallorquin le 01/02/2008 à 14h47
    Ouais super : "Faire intervenir une vidéo officielle (par une caméra placée en haut du but, ou deux caméras de part et d'autre pour leur éviter d'être masquées) ou bien une puce à la fiabilité éprouvée qui permette de vérifier que le ballon est bien rentré, ça n'est pas plus compliqué (et même moins) que ce qui se passe au rugby pour vérifier que le ballon a bien été aplati selon les règles. Et ça ne ferait pas perdre spécialement de temps, eu égard au nombre de fois que ce type d'évènement se produit dans chaque match."

    C'est vrai. Mais imagine maintenant que le Caennais soit réellement hors-jeu. On sera dans une situation ubuesque où la vidéo validera un but entâché d'une faute préalable. Que fait-on dans ce cas là ?

    Le souci de la vidéo, c'est que son utilisation dans quelques cas précis entraînera inévitablement son extension à d'autres cas moins "évidents". La frustration engendrée par le genre de situations citée ci-dessus fera que les partisans de la vidéo réclameront ensuite que l'action de but soit elle aussi jugée via la vidéo. En instaurant la vidéo en live, même à petite dose, on met le doigt dans un engrenage qu'on ne maîtrise absolument pas, et qui présente à mon sens plus de risques qu'il ne résoudra de problèmes.

    Pour finir sur ton parallèle avec le rugby, si tu reprends l'exemple de la dernière coupe du monde, tu consteras qu'il y a eu pourtant eu, malgré le caractère "pas compliqué" de ce système, quelques conflits d'interprétation, dont deux sur les trois derniers matches de la compétition.

  • barbaque le 01/02/2008 à 15h13
    El mallorquin
    vendredi 1 février 2008 - 14h47
    "Pour finir sur ton parallèle avec le rugby, si tu reprends l'exemple de la dernière coupe du monde, tu consteras qu'il y a eu pourtant eu, malgré le caractère "pas compliqué" de ce système, quelques conflits d'interprétation, dont deux sur les trois derniers matches de la compétition".

    > Ah ben il y a carrément eu, en finale, que le seul essai marqué a été refusé, très probablement à tort. Enorme réussite.

  • phil le 01/02/2008 à 15h19
    El mallorquin
    vendredi 1 février 2008 - 14h47
    C'est vrai. Mais imagine maintenant que le Caennais soit réellement hors-jeu. On sera dans une situation ubuesque où la vidéo validera un but entâché d'une faute préalable. Que fait-on dans ce cas là ?

    ----
    En fait, pour continuer le parallèle avec le rugby, c'est arrivé régulièrement pendant la coupe du monde. Des essais étaient validés parcequ'on regardait juste si dans l'en-but, tout était correct, alors que juste avant, il pouvait y avoir un en-avant ou une touche non sifflée. Il y a eu plusieurs exemples. Mais pour autant, je n'ai jamais entendu l'équipe ou les supporters "victimes" de ces erreurs hurler au scandale (euh, bon, ok, un peu les Néo-Z dans le quart contre la France...).

    Je ne suis pas non plus franchement convaincu par la vidéo, même pour les buts refusés (style le but refusé à Caen) seuls cas où c'est réellement applicable. A mon avis, il y aura toujours autant de discussion, et ça représente quoi, franchement, en France, deux trois cas par an ?

    Vous me direz, il y a les hors-jeux, mais on fait comment, là ? On laisse jouer les actions, on arrête si il y a but et on vérifie ? En remontant jusqu'à quand ?

  • sansai le 01/02/2008 à 15h55
    La puce me paraît un système beaucoup plus fiable que la video. On peut très bien imaginer des cas où le gardien a son corps sur le ballon au moment où il rentre, et rendre tous les angles de caméra complètement inutiles. Cf certains essais au rugby.

  • sansai le 01/02/2008 à 15h55
    Heu, à la grammaire près, je maintiens ce que je viens de dire.

  • El mallorquin le 01/02/2008 à 16h03
    sansai
    vendredi 1 février 2008 - 15h55
    La puce me paraît un système beaucoup plus fiable que la video. On peut très bien imaginer des cas où le gardien a son corps sur le ballon au moment où il rentre, et rendre tous les angles de caméra complètement inutiles. Cf certains essais au rugby.

    ***

    Ce qui ne change rien au fait que tu pourras valider un but marqué en situation de hors-jeu, ou inscrit sur une main.

  • funkoverload le 01/02/2008 à 21h15
    Sur l'arbitrage y avait un papier (intéressant) aujourd'hui ou hier je sais pu, dans l'ekip justement. Il était question de Bruno "Darcheville était hors-jeu" Derrien, qui avait arbitré bordeaux OL en 2005. Ce dernier avait été noté très faiblement et avait été rétrogradé en L2. Le problème portait sur l'impartialité des superviseurs visiblement mise en doute sur ce coup là (et qui a entraîné des poursuites judiciaires de la part du même Derrien). Des propos plutôt gênant d'un autre arbitre étaient aussi rapportés.
    Bref, malheureusement, le petit monde de l'arbitrage ne va pas bien non plus. Ce qui explique sans aucun doute l'absence de réponse unitaire aux attaques sans précédent dont ils font l'objet cette année.

    Sinon, Duluc, ouais. C'est un mec qui ose tout quoi.

  • sansai le 01/02/2008 à 21h38
    El mallorquin
    vendredi 1 février 2008 - 16h03

    qui ne change rien au fait que tu pourras valider un but marqué en situation de hors-jeu, ou inscrit sur une main.

    ***

    Certes, comme ça arrive en rugby.
    Nombre d'essais passent à la moulinette de l'arbitrage video alors que y'a léger en-avant dans la construction de l'occase, mais y'a pas de révélateur au rugby, ils tranchent pas les cheveux en quatre, sauf pour valider un essai ou non.

  • sansai le 01/02/2008 à 21h41
    Bref, malheureusement, le petit monde de l'arbitrage ne va pas bien non plus. Ce qui explique sans aucun doute l'absence de réponse unitaire aux attaques sans précédent dont ils font l'objet cette année.

    -----

    Je me souviens d'une réflexion de, je crois, Gilles Veissière sur C+ en début de saison ; interrogé sur la préparation des arbitres et les consignes de début de saison, il avait répondu à propos de Marc Batta : "ça fait longtemps que je n'attends plus rien de cet individu-là".
    Donc ouais, ça a l'air assez ambiance chez les biscotte boys.

La revue des Cahiers du football