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Le journal du jeu #12 : les cas Dembélé et Vinicius et l'énergie de Leeds

Très belle Oscar Garcia de Miguel Cardoso. • Clasico(s): des ailiers plus ou moins efficaces • Leeds: pas si cramé...

Auteur : Christophe Kuchly le 5 Mars 2019

 

  

Dans un football de plus en plus inégalitaire mais loin d'être linéaire, chaque semaine offre son lot d'enseignements plus ou moins anecdotiques. Tour d'horizon de téléspectateur.

 

* * *

 

Ousmane Dembélé, Vinicius et la rentabilisation du déséquilibre

Deux réceptions du Barça, deux défaites et aucun but marqué. Le Real Madrid, éliminé de la Coupe en demi-finale (0-3) et définitivement sorti de la course au titre en Liga (0-1), n'a pas passé une très bonne semaine. Il a pourtant assez nettement dominé la première des deux rencontres, se faisant punir en contre par un adversaire qui n'était pourtant pas qualifié au coup d'envoi. Et a également eu les occasions de ne pas être bredouille trois jours plus tard, sans parvenir à concrétiser.

 

Dans les deux cas, cette inefficacité est intimement liée à la performance de la défense barcelonaise. Excellent depuis qu'il évolue avec Clément Lenglet en charnière, Gerard Piqué est également un habitué des très gros matches contre le rival. Et Marc-André ter Stegen ne se rate à peu près jamais, faisant de Barcelone une équipe capable de très bien défendre sa surface. Ce qui, à défaut de respecter l'ADN du club, permet de gagner pas mal de titres.

 

Mais cette double confrontation a aussi mis en lumière les problèmes posés par Vinicius, dont le profil singulier aide autant les Madrilènes qu'il peut les emmener dans une dangereuse caricature. Le Brésilien de dix-huit ans, désormais installé comme ailier gauche titulaire, possède toutes les qualités pour le poste… hormis la finition. Comme il fait la différence à chaque fois, il est cependant difficile de construire les attaques sans lui.

 

 

Mercredi, pendant un match où le jeune homme aura fait danser Nelson Semedo de toutes les façons possibles avant de bombarder la tribune, un journaliste d'El Mundo a tweeté ceci: "Vinicius a le dribble de Figo, la rapidité de Cristiano, l'intensité de Raul et la finition d'Edwin Congo." Si l'humour a souvent besoin d'hyperbole, pas sûr que l'exagération soit cette fois si grande. Car rarement a-t-on vu tant de promesses être tuées la seconde d'après.

 

L'âge du joueur, acheté 45 millions alors qu'il n'avait que seize ans et arrivé en Espagne le jour de sa majorité, laisse imaginer un futur grandiose. Aussi tôt dans une carrière, aucun joueur n'est un produit fini. Et quand on arrive déjà à gagner tous ses duels balle au pied, au point de devenir incontournable dans un club qui empile les coupes d'Europe, on possède déjà une qualité rare qu'il est impossible à enseigner.

 

Oui mais voilà: le Real, qui doit notamment faire avec le fantôme de Gareth Bale et la longue mauvaise passe de Marco Asensio, a besoin de lui maintenant. Et, si chaque percée se termine par un tir raté – plus souvent à cause d'une mauvaise technique de frappe que par manque de sang-froid d'ailleurs –, on peut se demander si tout ça n'est pas un peu vain. Après tout, les quarante-trois buts marqués en championnat sont très loin des soixante-deux l'an dernier à la même période, et il faut bien que quelqu'un pousse la balle au fond.

 

C'est là qu'intervient le parallèle avec Ousmane Dembélé, auteur de deux passes décisives en Coupe (la seconde retirée car Raphaël Varane marque contre-son-camp), et dynamiteur attitré du camp d'en face. Un joueur excessivement frustrant parce qu'irrégulier, dont la simple présence suffit parfois à faire la différence mais qui n'apporte aucune garantie dans l'élaboration d'un jeu collectif abouti.

 

La plupart du temps, le Tricolore, au profil de supersub mais au talent de titulaire, évolue en marge de ses partenaires, à l'instinct. Lui qui n'a pas les codes du jeu de position barcelonais, dans la qualité de passe comme dans la lecture tactique, peut tirer vers le bas les matches où le collectif domine l'adversaire et vers le haut ceux où son équipe tourne en rond et regarde Lionel Messi tout faire tout seul.

 

Inefficace dès qu'il se force à jouer autrement que sur ses qualités, Dembélé apporte des buts et des passes décisives. Dans un sport où chaque réalisation est précieuse, et dans une équipe assez forte pour qu'un dribble raté ne soit qu'une péripétie, il est une sorte de Pippo Inzaghi moderne (ou de Luis "Burger King" Suarez 2019) à une époque où les renards des surfaces n'existent presque plus. Un joueur dont on peut quantifier l'apport par les chiffres tant la phase de construction se passe de lui.

 

Trois ans plus jeune, Vinicius est déjà plus régulier et plus fiable et, après des débuts la tête dans le guidon, il semble améliorer ses choix de jeu chaque semaine. Dans quelques années, après son troisième Ballon d'Or, on rira peut-être en lisant ces lignes. Mais, alors que le Barça se dirige vers un quatrième doublé Coupe-championnat en cinq ans, le Real est trop grand pour se consoler en pensant au futur. 

 

 

Leeds a encore de l'énergie

Voilà, ce devait être le moment: après un (très) bon début de saison, une nouvelle équipe coachée par Marcelo Bielsa allait confirmer son effondrement. Vainqueur 4-1 à l'aller, candidat à l'accession directe et doté d'un effectif rempli de grands noms pour la division (Jay Rodriguez, Dwight Gayle ou Hal Robson-Kanu pour ne citer que les attaquants), West Brom se déplaçait à Elland Road vendredi. Et a pris 4-0.

 

Car Leeds, pourtant battu 1-0 par le mal classé QPR trois jours plus tôt, a réalisé l'une de ses meilleures performances de la saison. Un peu dans le jeu, avec toujours cette volonté de construire au sol et de déséquilibrer l'adversaire, et beaucoup dans le domaine physique. De quoi rendre totalement obsolète l'argument de la fatigue, et pousser chercher ailleurs les raisons de la dégradation des résultats.

 

 

Une statistique résume à elle seule l'investissement total mis par Mateusz Klich and co: après quarante minutes, et malgré une possession de 60%, Leeds avait réussi seize tacles contre… trois pour WBA. Un total presque illogique, qui s'explique aussi par la volonté de continuer à attaquer en nombre malgré le score, et la nécessité de défendre les transitions adverses une fois le ballon perdu.

 

Malgré un jeu ambitieux, les hommes de Marcelo Bielsa n'ont donc pas encaissé de but. Et étendu une série qui dure depuis le début de saison: seize ouvertures du score, seize victoires. À sa façon, Leeds arrive donc à protéger son avantage, enfonçant le clou quand l'adversaire se livre et appliquant ses principes collectifs pour faire tourner quand il faut gagner du temps.

 

Même s'il y a eu plusieurs remontées improbables au bout du temps additionnel, l'impression de fatigue dégagée depuis la nouvelle année a sans doute une autre explication: la lassitude. Déjà avancée par les adjoints de l'Argentin à Marseille, elle se voit notamment dans la volonté – ou non – des latéraux de déborder. Quand le plan de jeu ne permet pas de créer le déséquilibre, on a plus facilement tendance à faire l'impasse sur un quinzième déboulé au résultat incertain…

 

Vraiment pas épargné par les blessures, Leeds y a au moins gagné l'opportunité de lancer des jeunes et de bouger les pièces. Milieu voire ailier gauche parfois utilisé à droite, le fabuleux Macédonien Ezgjan Alioski évolue désormais latéral gauche. Avec les qualités qui lui permettaient d'être bon un cran plus haut, et la même volonté que ses partenaires de défendre comme un chien, quitte à y mettre plus d'énergie que de science du placement.

 

À onze journées de la fin, les barrages sont déjà quasiment acquis et trois équipes devraient se disputer les deux tickets directs pour la Premier League. Deuxièmes, les Peacocks peuvent désormais compter sur un bon gardien (l'ancien Madrilène Kiko Casilla, recruté cet hiver, a remplacé le bien nommé mais peu doué Bailey Peacock-Farrell) et retrouvent une dynamique positive. Rien ne dit que la fin sera à la hauteur de l'incipit. Mais les héros ont de la ressource.

 

 

En vrac

À passer son temps à jouer des longs ballons aériens contre une équipe de la Lazio qui le fait mieux qu'elle, la Roma a ouvert la porte à une défaite sévère (0-3) dans un match pas franchement inoubliable. Merci à Jorginho, buteur avec Chelsea contre une équipe de Fulham qui ne sait pas défendre les montées des latéraux (2-1), et Jaime Mata, qui a converti une passe décisive de Jorge Molina (2-1 pour Getafe au Betis), d'avoir légitimé le dernier épisode du JDJ.

 

 

Battu 1-0 par Manchester City, Bournemouth a défendu à dix devant sa surface et n'a pas tiré une seule fois. S'il se crée autant d'occasions qu'à Gladbach (5-1) jusqu'à la fin de saison, le Bayern a de bonnes chances de gagner tous ses matches de championnat. Et si elle continue à pousser à sanctionner toutes les mains, comme celle totalement involontaire d'Alex Sandro contre Naples (2-1 pour la Juventus), la VAR va inciter les joueurs à se ligoter les bras dans le dos.

  

 

Il est sorti, faites-le entrer chez vous

 

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Réactions

  • FPZ le 05/03/2019 à 08h16
    Et donc Sevedo a réussi à ne pas prendre 2 avertissements lors de ce match (et à ne pas concéder de pénalty) ?
    Bien...

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