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Le foot français à sa juste place

Mercredi noir de printemps et nouvelle défaite française face à un club italien en Coupe d'Europe. Public, passion, moyens financiers. Sur ces trois points, le football tricolore est en retard par rapport à ses voisins…
Auteur : Curtis Midfield le 7 Avr 1998

 

Mercredi noir de printemps et nouvelle défaite française face à un club italien en Coupe d'Europe. Pendant quelques jours fleuriront ainsi moultes articles sur (et au choix) : l'arbitrage traditionnellement pro-italien, le plus grand professionalisme et la meilleure maîtrise psychologique de nos voisins, leur supériorité tactique, le mental des joueurs français en progrès mais encore trop tendre pour les échéances finales, le pillage de nos meilleurs joueurs, la préparation physique exceptionnelle des transalpins, j'en passe et des meilleures. Rien de faux dans tout ceci mais peut-être un certain manque de lucidité, et la peur de s'avouer que le football français n'est jamais qu'à la place qu'il mérite.

Public, passion, finances. Sur ces trois points, le football tricolore est en retard par rapport à ses voisins. En ce qui concerne la fréquentation des stades, seuls l'OM et le PSG peuvent soutenir la comparaison. Ailleurs, même si certains ont des affluences régulières, il faut l'odeur alléchante d'un grand choc ou d'un derby pour remplir plus que convenablement les enceintes. Passons pudiquement sur le semi-désert de béton et de honte de certains clubs méditerranéens.
Cette faible fréquentation relative n'est que le reflet d'un engouement footballistique plus mesuré que chez nos amis frontaliers, et a pour conséquence directe des rentrées financières moins importantes. Doit-on cependant se plaindre de cet état de fait? A la vue des débordements en tout genres engendrés chez eux par cette passion exacerbée, il est permis d'en douter. Mais là aussi, qui dit passion moindre dit moins de merchandising, moins de presse spécialisée, moins de présence télévisuelle, et en conséquence des revenus économiques plus modestes. Ajoutez à tout ceci l'envie pour nombre de joueurs français de s'exiler, afin de goûter à cette fièvre dont on nous rebat les oreilles et nous rabâche les images tous les dimanches soirs sur Canal+.

Dernier point à évoquer : l'aspect financier. On l'aura compris, les clubs français ont des budgets plus serrés que la plupart de leurs concurrents étrangers. Moins de revenus financiers et des contraintes sociales et de saine gestion plus rigoureux qu'ailleurs rendent la tâche des dirigeants quasi impossible pour éviter l'exode de nos meilleurs éléments. Là aussi, faut-il s'en plaindre ? Le Mister Hyde, compétiteur et râleur qui sommeille en moi, a du mal à supporter cet état de fait et se dit que somme toute, nom d'une pipe en bois, ce n'est pas juste et qu'on ne peut pas lutter à armes égales. Ce à quoi il apparaît aisé de répondre que le citoyen tout à fait réveillé que je suis n'est pas vraiment disposé à voir ses impôts employés dans le but d'éviter à une équipe française d'en prendre quatre à chaque fois qu'elle joue face à plus fort qu'elle. Combler les déficits d'un club surendetté avec l'argent municipal ou régional appartient, espérons-le, à une époque révolue.

Mais avec tous ces handicaps, il apparaît difficile de voir les clubs hexagonaux rivaliser avec les très grandes formations européennes. De même, le départ des meilleurs éléments vers l'étranger semble lui aussi inéluctable, ainsi qu'une régression relative du niveau technique du championnat. Le résultat de mercredi soir répond dès lors à une logique aussi bien sportive que financière (quoique pour Monaco...) et sauf accident heureux, ponctuel et probable, il sera difficile à un club français d'enlever un trophée européen. Mais plus important est le fait que le football français, dans son environnement actuel (et sous réserve que celui-ci reste stable), ait trouvé un schéma de fonctionnement qui l'autorise à vivre confortablement sans coûter aux contribuables. La qualité de sa formation lui permet en effet, grâce aux transferts internationaux, de récolter un supplément de revenus favorisant les conditions d'accès à l'équilibre financier. A l'heure de la menace d'une harmonisation fiscale européenne, beaucoup de clubs latins ne pourront peut-être pas en dire autant, et courent de surcroît le risque de déchanter en cas de changement de stratégie institutionnelle des groupes économiques qui en sont propriétaires.

Louons dans ces conditions la performance de notre football qui, dans un contexte nettement moins favorable, s'en sort de façon beaucoup plus probante que la majorité de ses voisins. Il est des défaites dont il ne faut pas avoir honte.

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