La lutte contre l'homophobie bloquée au stade de la démagogie et des provocations
Une Balle dans le pied – En optant pour la communication plutôt que pour le discernement, le gouvernement a poussé les ultras à la faute et le débat dans l'ornière.
"Il faut arrêter de se parler par banderoles et chants interposés et que chacun se responsabilise", a déclaré Roxana Maracineanu, dans une interview au Parisien, mardi. La ministre des Sports ne suggère pas là que, dans la controverse sur la répression de l’homophobie dans les stades, elle a elle-même communiqué "par banderoles et chants interposés". Non, elle l’a fait par tweets et déclarations, de même que la secrétaire d’État Marlène Schiappa.
Aussi, quand la première affirme que sa porte "est ouverte à celles et ceux qui ont des propositions pour faire avancer ces sujets de manière constructive", elle ne précise pas que cette porte s’entrebâille tout juste. Quand la seconde assure sur RMC, le même jour, que "l’idée n’était pas de stigmatiser le foot du tout" elle fait implicitement le constat que c’est exactement ce à quoi a conduit leur démarche.
Ni l’une ni l’autre ne peuvent s’étonner que la polémique, faute de débat, se soit déployée sur ce terrain-là – celui des provocations. Les coups de poing sur la table, soigneusement sonorisés, peuvent avoir une efficacité en termes de communication, mais la table est si loin du problème que le coup de poing n’entraîne qu’une absurde radicalisation des opinions et des positions.(…)