La Ligue échoue aussi sur les droits télé
Comme prévu, les offres des chaînes de télé pour le magazine dominical n'ont pas atteint des sommets. Fieffés filous, les dirigeants de TF1 ont même fait une offre inférieure au contrat précédent (60MF contre 70 auparavant)! Le football est tellement l'otage des télés qu'elles vont finir par ne plus le rémunérer. On n'en est pas là, mais la chaîne de Boulogne est bien en position de force, en l'absence de toute concurrence sérieuse. M6 répond à l'appel d'offre au cas où, mais sans grande crédibilité, et France Télévision s'est portée sur l'émission du lundi, en concurrence avec L'Equipe TV (avec notre ami Roustan en chef de plateau?).
Les chaînes donnent également à Pierre Blayau (voir Gazette 36) et profitent de la perte de crédibilité de la Ligue, minée par les affaires et plus encore par son traitement des affaires. La valeur commerciale du championnat en est dévaluée d'autant, et ce ne sont pas les discours sur son déclin (tenu par les dirigeants eux-mêmes) qui arrangent sa cote.
Les droits de télévision étaient le cheval de bataille des successeurs de Le Graët, et leur échec est d'autant plus spectaculaire. Non seulement ils n'ont absolument pas remis en cause la propriété de ces droits —qu'ils voulaient retirer à la Ligue, ignorant peut-être qu'il fallait d'abord changer la loi— ni progressé dans les domaines d'Internet et du marketing, qu'ils espéraient mirifiques, mais en plus ils ont trouvé le moyen de dévaluer le capital qu'ils détenaient. Un bilan qui oscille entre rien et moins que rien.
La Ligue est donc obligée d'espérer que TF1 leur fasse l'aumône de remonter un peu son offre, histoire de sauver la face. Et pour les spectateurs que nous sommes, pas l'ombre d'une alternative à . Ah si… L'offre des Cahiers tient toujours.

La terre tourne, la Coupe du monde aussi
Après le scandale de l'attribution du Mondial 2006 à l'Allemagne (et le vol qualifié dont fut victime l'Afrique du Sud), après les déclarations de Blatter, après l'adoption du "principe" par le comité exécutif (La FIFA reprend de l'élan, 08/08/2000), après les travaux de la Commission stratégique (FIFA: week-end à Rome, 11/12/2000), après la campagne diplomatique de ces derniers mois, on s'attendait à ce que la FIFA valide le principe de rotation continentale de la Coupe du monde, en commençant par l'édition 2010 pour l'Afrique. C'est d'ailleurs ainsi qu'Issa Hayatou, président de la CAF (Confédération africaine de football) a d'abord accueilli les annonces du Comité exécutif de la FIFA qui se réunissait le 15 à Zurich, avant d'être un peu contredit par Sepp Blatter le lendemain. Le président de la fédération mondiale a en effet émis des réserves quant à l'année qui verrait pour la première fois la compétition organisée sur le sol africain. Le processus d'homologation des modalités de la rotation sera en effet assez long, et pourrait être contrarié, notamment par les protestations de l'Amsud (qui entre 1986 et 2014 —sous réserve— n'aura pas organisé de Mundial) et les inquiétudes de l'Europe qui n'attendra pas 24 ans après le Deutschland 2006… Blatter a peut-être aussi gardé dans un coin de sa tête l'idée de faire disputer la CM tous les deux ans, ce qui pourrait remettre en cause l'échéancier prévu après 2006.
Hayatou a donc un peu remballé ses assurances, précisant que la Coupe du monde ira en Afrique en 2010 "en principe". Il est vrai que c'est un peu une question de principe.

Metz-Strasbourg : shoot again
"Tout en rappelant l'extrême lourdeur des sanctions qui frappent notre club (au vu de la jurisprudence constante des différentes commissions de la LNF), le RC Strasbourg décide d'accepter à son tour la conciliation du CNOSF et par là même de témoigner du respect que nous inspire l'autorité supérieure du football". C'est le communiqué du RCS pour expliquer son acceptation de l'arbitrage du Comité national olympique sportif français, dans l'affaire du match Strasbourg-Metz. Celui-ci sera donc rejoué à huis clos (télévisé quand même!), sans arbitres pour le moment, et surtout les trois points de pénalité seront rendus au club, ce qui ne le fait pas bondir au classement ni vraiment entretenir l'espoir. Patrick Proisy ne comprend toujours pas "l'extrême lourdeur des sanctions", cela doit signifier qu'il n'a pas non plus saisi l'extrême gravité des faits qui se sont déroulés à la Meinau et qui ne suscitent qu'une amende de 100.000 francs (infiniment moins que la recette du match interrompu), en laissant aux deux clubs la possibilité de disputer à nouveau la rencontre, gain de points à la clé. Le "respect de l'autorité supérieure du football " évoqué dans le communiqué ne doit pas inclure les "autorités inférieures" que sont les arbitres.
Pour mémoire : La vile croisade de Patrick Proisy, et Ça m'énerve: Aujourd’hui, Patrick Proisy et Stade dépassé.

Le droit, c'est sympa
La chronique judiciaire étant chaotique, résumons.
La Commission d'appel et de l'éthique a rejeté l'appel de Rennes concernant le match Metz-Rennes (du 13/01/01), s'en référant à la décision de la Commission fédérale d'appel à propos de Saint-Étienne-Toulouse (du 02/12/00). Auxerre et Bordeaux avaient pour leur part retiré leurs appels contre Saint-Étienne (Auxerre-Saint-Étienne du 16/12/00 et Bordeaux-Saint-Étienne du 10/12/00).
Vous suivez?
Les procédures n'étant pas les mêmes pour tous les prévenus dans l'affaire des faux passeports, Mondragon (Metz), Romay (Nice) et Contreras (Monaco) ont comparu le 14 mars dernier devant le tribunal correctionnel de Paris pour "détention et usage de faux documents administratifs et obtention indue de la licence de la FFF". Une interdiction de territoire et une amende de 300.000 francs ont été requis contre eux. Jugement le 4 avril.
L'ASSE conteste devant le CNOSF les décisions de la Commission fédérale d'appel concernant Alex et Levytsky (sept points de pénalité et victoire contre Toulouse homologuée). Le plaidoyer des avocats portera sur "l'iniquité entre les divers clubs concernés par ce dossier". Il y là un angle d'attaque, en effet.
Enfin, ce 21 mars, Nancy a été débouté par le commissaire du gouvernement, qui a rendu des conclusions négatives concernant la demande du club lorrain d'une réintégration administrative en D1 (en considération du préjudice consécutif à la fraude sur l'identité du strasbourgeois Diego Garay la saison passée). Le commissaire a estimé que la réclamation n'est pas recevable, n'ayant pas été déposée dans les deux mois suivant l'homologation des résultats. Le Conseil d'Etat, qui suit généralement son avis, se prononcera dans un quinzaine de jours.
C'est tout pour le moment.