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La facile victoire des antidugarristes primaires

Dugarry blessé, tous ceux qui craignaient de le voir réussir son Mondial se trouvent rassurés. Les procureurs peuvent reprendre leur sale besogne…

Auteur : Jamel Attal et Curtis Midfield le 14 Juin 1998

 

Nouvel Oscar de la tartuferie pour L'Equipe qui, après avoir craché pendant des jours sur Dugarry et son supposé vol de sélection, fait semblant de s’apitoyer sur le sort du Marseillais blessé, sans pour autant renoncer à ses griefs contre lui: plus rien ne viendra démentir des critiques que l’opinion publique soutenait dans son immense majorité bêlante. L’idée d’avoir pu jouer un rôle dans cette blessure avec une surpression médiatique poussant le joueur à vouloir trop en faire ne travaille guère les principaux responsables du célèbre quotidien, satisfaits du travail accompli. Désormais, il ne leur reste plus qu’à exacerber encore la rivalité Guivarc’h-Trezeguet ou l’orgueil d’Henry pour continuer une entreprise de destruction déjà commencée depuis de longues semaines contre la personne du sélectionneur (d’ailleurs tous les procès faits aux joueurs ne sont que des annexes de celui du sélectionneur). Ainsi, le soir de l’éventuelle défaite de l’équipe de France, le journal pourra proclamer sa victoire en voyant confirmé un pronostic qu’il aura tout fait pour rendre plus probable.

 

Pourtant, l’affaire Dugarry est révélatrice de la pensée footballistique unique dont le quotidien sportif est le principal promoteur. Son match contre l’Afrique du Sud avait éteint la mèche, semant un certain désarroi: quel emmerdeur ce Dugarry qui vient contredire la doxa médiatique et populaire, devenant le symbole des excès lamentables des attaques portées contre Jacquet! "Les chiens aboient, la caravane leur passe dessus", avions-nous titré. Heureusement, l’aubaine d’un claquage qu’il sera facile de mettre sur le compte d’un manque de compétition (et donc d’un mauvais choix du responsable des Bleus) permet aux hommes à la bonne conscience de réaffirmer leur opinion sur l’attaquant et de retrouver le confort de leurs certitudes.
Les paroles de Jérôme Bureau, directeur de la rédaction de l’Equipe, sont absolument exemplaires de la conception d’un journalisme d’opinion et non d’analyse, d’une culture de la nuisance . “Notre rôle est d’avoir une opinion sur le jeu. Que Dugarry ne soit plus là ne nous arrange pas, mais arrange l’équipe de France“ (Libération, 22 juin). Bon dieu, mais qu’attendons-nous pour mettre à la tête des Bleus ces gens qui ont de telles certitudes, des gens qui savent, qui ont tout compris? Mais il est vrai que disposer du pouvoir d’asséner des opinions de café du commerce avec la puissance d’une Pravda sportive définit une situation assez enviable permettant de se livrer aux délices de la démagogie.

 

Croyez bien que nous ne sommes pas particulièrement fans de Dugarry, mais on aurait tant aimé le voir flamber, pour ce plaisir extrême de voir les censeurs-inquisiteurs le nez dans leur propre bêtise. Mais ne comptez pas sur leur capacité à reconnaître leurs torts, car même une victoire finale ne constituera pas pour Jacquet une revanche sur eux : “Si la France est championne, on ne fera pas de Jacquet un héros. Le mérite en reviendra à son groupe“, ajoute Bureau, qui trahit ainsi une affligeante conception de la responsabilité, la sienne comme celle du sélectionneur. Désespérant.

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