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De l'influence d'un kop sur les résultats

Infographies – Une étonnante étude statistique sur le Stade rennais montre que les Ultras rapportent des buts et des points à leur équipe...

Auteur : Mathieu Garnier le 8 Oct 2013

 


Le soutien des supporters a-t-il un effet bénéfique sur les résultats de l'équipe? L'occasion est assez bonne de poser la question au moment où le football professionnel français, avec l'adhésion plus ou moins grande des clubs, tente d'exproprier les Ultras pour les remplacer par une public à la plus docile et plus consommateur – quitte à sacrifier l'ambiance (et, au passage, la mémoire du club et les attachements les plus fervents à ce dernier.
 

Pour tenter d'y répondre, rien de tel qu'un étude de cas, ici celui du Roazhon Celtic Kop (RCK) de Rennes, initialement présentée sur (et grâce aux archives de) l'excellent site Rouge Mémoire, que l'on remercie d'en partager la teneur avec les Cahiers du football, et réalisée par Mathieu Garnier – qui a déjà exercé ses talents avec la série d'infographies sur les Bleus 1970-2013 (l'essentiel de son texte est repris ici).
 



Photo : rougememoire.com
L'étude porte sur 167 rencontres disputées au Stade de la Route-de-Lorient depuis la saison 2004/05 (171 moins 4 ayant fait l'objet d'une grève des encouragements), et est rendue possible par une caractéristique partagée par plusieurs stades en France: l'existence d'un "kop" unique où se concentre l'essentiel de la ferveur. Caractéristique qui a une conséquence également assez répandue: lorsque le Stade rennais gagne le toss, il choisit de disputer la deuxième mi-temps en attaquant face à la tribune "Mordelles", où réside ce kop. Sur la période d'étude, cela aura été le cas pour 80% des matches.
 


Un dynamiseur de buts

Il est généralement admis que davantage de buts sont marqués en seconde mi-temps: cela se vérifie à l’échelle nationale sur cette période 2004-2013, durant laquelle 56% des buts de Ligue 1 sont marqués en seconde mi-temps [2]. Sans surprise, on retrouve ce déséquilibre dans la répartition des buts marqués et encaissés par le club breton dans son stade.
 

 

59.4% des buts du SRFC sont donc marqués devant le RCK, et c'est aussi là qu'il encaisse un minimum de buts (42.6%) – ce qui résulte probablement du fait que les visiteurs attaquent 4 fois sur 5 face à la tribune opposée en seconde mi-temps, durant laquelle toute équipe marque davantage.
 

La moyenne des buts marqués par le Stade rennais selon la mi-temps et le côté de l'attaque précise le phénomène:

 

 

 

Le Stade rennais inscrit systématiquement plus de buts lorsqu’il attaque devant son kop, que ce soit en première (0.76 vs 0.59 but) ou en seconde mi-temps (0.92 vs 0.67). Il existerait donc un "effet kop" positif sur la capacité à marquer, d’autant plus impressionnant en seconde partie de match, où l’équipe bretonne score 37% plus de buts lorsqu’elle attaque devant son kop que devant l’autre tribune qui en est dépourvue.
 

La ventilation des buts par quart d’heure de jeu (ci-dessous) suggère même que lorsque l’équipe débute son match devant le RCK, elle démarre en trombe (40% de ses buts inscrits dans les trente premières minutes), mais tend à céder en fin de match loin de son kop.
 

 

A contrario, dans la configuration la plus courante (rappelons que 80% des matches se terminent côté RCK pour Rennes), c’est dans le dernier quart d’heure de jeu que les attaquants bretons inscrivent un maximum de buts – encore plus que la moyenne du championnat de Ligue 1 [2] –, peut-être au moment où le soutien se fait le plus pressant quand le score est indécis.
 

L’influence du kop sur son équipe est donc positive, mais qu’en est-il de l’impact sur ses adversaires, est-il en mesure de perturber les attaquants adverses par ses chants, voire par ses invectives?
 

 

La différence de moyennes entre tribunes étant faible, quelle que soit la période, l’impact sur les adversaires semble nul – tout comme celui du parcage dévolu aux supporters de l’équipe visiteuse en faveur de celle-ci.
 


Un catalyseur de victoires

Les Rouge et Noir marquent davantage lorsqu’ils évoluent devant leur kop, mais peuvent-ils gagner des matches grâce à lui? Examinons les scénarios de chaque match à partir de la position de l’équipe à la mi-temps, selon qu'elle soit en tête, menée ou tenue en échec par un score de parité.
 

 

On l’a vu, le Stade rennais marque davantage lorsqu’il attaque côté kop: logiquement, il se retrouve alors en position plus favorable lorsqu’est sifflée la mi-temps. Il mène au score dans 45% des cas contre 39% lorsqu’il a porté ses offensives devant la tribune dépourvue de kop, et est mené dans seulement 9% des matches contre 21%.
 

À partir de ces positions au retour des vestiaires, quel est le résultat en fin de match? Plusieurs enseignements peuvent être tirés des chiffres représentés ci-dessous...
 

 

En position offensive devant son kop en seconde mi-temps, le SRFC conserve mieux son avantage au score que s’il attaque de l’autre côté: 83% de victoires contre 73%.
 

Lorsque le score est de parité à la mi-temps, la surperformance est manifeste: il parvient à forcer la décision pour remporter près de la moitié de ces matchs (46%), contre seulement 20% lorsqu’il attaque de l’autre côté.
 

Enfin, mené à la mi-temps, le club breton n’a jamais réussi à renverser la situation lorsqu’il attaquait côté "Ville de Rennes", mais il est parvenu à se révolter à 4 reprises (14% de ces matches) pour remporter les trois points lorsqu’il faisait face au kop.


 

 

Un pourvoyeur de points

Les performances offensives de l’équipe rennaise sont donc meilleures lorsqu’elle porte ses attaques devant les encouragements de son kop, quelle que soit la période. Malheureusement pour ses joueurs, le changement de côté de terrain à la mi-temps étant de mise, ils ne bénéficient de cet avantage que pendant la moitié du match...
 

Mais que se passerait-il si l’intégralité du match (première et deuxième mi-temps) se déroulait devant la tribune "Ville de Rennes" dépourvue de kop? Voici les statistiques issues de l’analyse des matches joués entre 2004 et 2013 (cf. graphique précédent).
 

 


A partir de ces informations réelles, calculons les résultats d’une saison type (buts et points [3]) des Rouge et Noir s’ils n’évoluaient jamais devant leur kop, et comparons-les aux résultats réels sur les 9 dernières saisons, c'est-à-dire lorsqu’il est aidé durant une mi-temps par ses supporters du RCK en tribune Mordelles.
 

 

Certes, sans l’influence de son kop, le club breton encaisserait quasiment autant de buts... mais il marquerait 4,5 buts de moins en 19 matches à domicile! Priver les Rouge et Noir de leur kop signifierait également retirer leur capacité à mieux rentrer dans le match en première mi-temps et à maximiser leur résultat en seconde. Sans lui, les Rennais se verraient privés de 6.2 points, perdus notamment à cause de trois matchs nuls qui n’auraient pu être convertis en victoires. Un pactole de points non négligeable lorsque l’on sait que les Bretons en ont récolté en moyenne 56 en championnat lors des neuf dernières saisons, dont 33,9 à domicile.
 


Le terme de "Douzième homme", souvent employé pour qualifier le kop, n’est finalement pas usurpé puisqu’il bonifie les performances offensives de son équipe, tout du moins dans une configuration telle que celle du Stade Rennais: un kop massif et unique placé derrière un but. Les joueurs en semblent conscients, eux qui cherchent à bénéficier du soutien de leurs fidèles supporters en seconde mi-temps, durant laquelle les résultats se font et se défont. Mais est-ce le cas des dirigeants? Savoir qu’un kop peut rapporter plus de six points par saison changerait probablement l’attention qu’ils portent aux associations de supporters…
 


Merci à Fabrice de Rouge Mémoire. Et à tous les passionnés qui font vivre de merveilleux sites sur les clubs de leur cœur.

 

Réactions

  • LMD le 08/10/2013 à 07h09
    Pour pinailler, la corrélation kop / performance accrue est acceptée dés le début de l'article malgré quelques imprécisions. Par exemple : combien de fois le SR à t'il gagné le toss et donc à joué en 2ème MT face à son kop ? Quand est il de la répartition des buts et résultats à l'extérieur (pour avoir un point de comparaison) ?

    Il faudrait une étude plus systématique et plus poussée pour réellement caractériser d'une part la différence pour les locaux de jouer face au kop, d'autre part pour isoler le kop comme l'unique cause possible.

    Cela demanderait plus qu'un article forcément synthétique : en l'état ça reste très intéressant. Merci à l'auteur.

  • Sens de la dérision le 08/10/2013 à 09h00
    Je ne crois pas avoir les résultats des matchs sans encouragement. Ça a donné quoi ?

  • la rédaction le 08/10/2013 à 09h18
    @LMD
    "Par exemple : combien de fois le SR à t'il gagné le toss et donc à joué en 2ème MT face à son kop ?"
    ---
    Oubli de cette mention, rajoutée : 80% des matches, donc.

  • arnaldo01 le 08/10/2013 à 10h06
    Donc ça veut dire que si le Stade Rennais avait deux Kops, il marquerait 4,5 buts de plus par saison ? Que font les dirigeants !!

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 08/10/2013 à 11h28
    Oui alors moi aussi j'enfile ma casquette d'ennuyeur, mais cet article partage les défauts de pas mal d'études statistiques qu'on trouve dans les journaux ces temps-ci.

    CORRÉLATION N'EST PAS CAUSALITÉ !

    Oui je l'écris en majuscules parce que je ne suis pas content de voir systématiquement des statistiques être interprétées jusqu'à la lie. Le travail est joli en soi, mais il faudrait éviter de vouloir à tout prix en tirer des conclusions sur un point particulier.

    On pourrait tout aussi bien émettre l'hypothèse que comme le stade est orienté est-ouest la force de Coriolis tend à faire tourner le ballon dans le sens horaire face au kop, ce qui le rend plus difficile à arrêter par les gardiens à cause du sens des coutures du ballon. On pourrait évoquer l'influence des vents, du soleil, que sais-je encore. Le nombre de paramètres variant conjointement avec l'absence/présence du kop face à l'attaque est assez grand pour ne pas être ignoré.

    Je suis prêt à admettre (et à vrai dire j'espère) que le kop a une influence positive sur son équipe, mais la démonstration est ici trop maladroite tout en tirant des conclusions définitives. Il aurait fallu s'en tenir aux hypothèses et aux chiffres et laisser la porte ouverte à d'autres explications sans tomber dans les explications trop sûres du genre "L’influence du kop sur son équipe est donc positive". Non, je suis désolé mais pour sortir des conclusions de la sorte qui se veulent scientifiques, il faut faire une étude scientifique, pas juste sortir des graphes.

    Je suis désolé d'avoir l'air de cracher sur la soupe, alors que le travail est impressionnant et vraiment intéressant, mais le traitement qui en est fait mériterait d'être relativisé ou présenté d'une façon plus neutre (chose qui avait été bien faite avec l'EdF - juste des faits et pas trop d'interprétation).

  • A la gloire de Coco Michel le 08/10/2013 à 11h46
    arnaldo01
    aujourd'hui à 10h06
    Le 0,5 but sera attribué à Moreira ou à Erding ?

  • la rédaction le 08/10/2013 à 11h54
    @Zorro et Zlatan
    Merci de tes remarques, même si tu ne nous apprends pas que corrélation n'est pas causalité.

    Deux remarques :
    - l'étude n'a pas de prétention "scientifique". Toutefois, d'une part elle traite un corpus très significatif, en nombre de matches et en termes de période, d'autre part elle s'est efforcée d'identifier des biais possibles (cf. aussi et notamment la comparaison avec les moyennes en Ligue 1).
    - si tu veux vraiment être constructif, il faudrait que tu avances d'autres facteurs susceptibles de déterminer les variations très significatives observées. La force de Coriolis ou l'orientation du soleil (voire le cimetière indien), ça ne tient pas trop :)

    Les conclusions appartiennent à l'auteur, les données observées (et mises à disposition) méritent probablement – même pour contester ces conclusions – d'être analysées sous d'autres jours.

  • Kireg le 08/10/2013 à 12h40
    De la corrélation et de la causalité.

    Je fais moins de fautes d'orthographes que ma fille. Conclusion : avoir de grands pieds permet d'être meilleur en dictée. Réalité : ma fille a un an.

    Il y a beaucoup de gens en fauteuil roulant à Quiberon mais également beaucoup de chars à voile. Conclusion : le char à voile est un sport dangereux. Réalité : il y a un centre de rééducation fonctionnelle près de la plage.

    Plus inquiétant.
    Les patients qui reçoivent une prothèse de hanche vivent plus vieux qu'un groupe contrôle. Conclusion: recevoir une prothèse de hanche allonge l'espérance de vie (Lancet ou The New Eng Journal of Medicine, je ne trouve plus la source). Réalité : les patients éligibles à la pose de prothèse doivent remplir certains critères de bonne santé.

    Sinon, très chouette article à mettre en parallèle avec le retrait (temporaire?) du RCK, le kop rennais. ( lien)


    Allez Rennes !

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 08/10/2013 à 13h08
    la rédaction
    aujourd'hui à 11h54

    - si tu veux vraiment être constructif, il faudrait que tu avances d'autres facteurs susceptibles de déterminer les variations très significatives observées. La force de Coriolis ou l'orientation du soleil (voire le cimetière indien), ça ne tient pas trop :)

    ---

    C'est justement mon problème, la direction du vent me paraît une explication tout aussi plausible que l'influence du kop sur le mental des joueurs, en l'absence d'un sondage des joueurs (le kop /a ça vous motive b/ça vous fout la trouille c/ vous vous en foutez) qui tendrait à confirmer cet a priori. Ici on part du principe que l'influence du kop est l'unique force positive sur l'équipe, on sort des stats qui vont dans ce sens (mais qui peuvent dépendre d'autres facteurs), et du coup on valide l'hypothèse.

    Et je maintiens que l'article mélange allègrement corrélation et causalité, l'extrapolation finale en est un symptôme terminal.

    Quant à parler de variations très significatives, là encore cette terminologie a un sens précis en statistique. Cet article ne se veut peut-être pas scientifique, mais il utilise tous les ressorts d'une analyse statistique classique qui oublierait les tests des signification.

    Il se peut parfaitement que l'auteur ait raison mais la démonstration employée n'est pas valide.

    Encore une fois, je ne veux pas offenser l'auteur qui a fait un travail de relevé de données extrêmement intéressant, mais l'angle d'écriture prête le flanc à la critique.

  • kimporte el flaco le 08/10/2013 à 13h15
    Ah tiens moi aussi j'en ai :
    On observe que plus les ventes de glaces augmentent, plus les gens meurt noyés.
    Conclusion ne jamais manger de glaces avant d'aller se baigner ?
    Ou bien encore plus on trouve d'églises dans une ville plus la présence de bars est élevé.
    Que faut il en penser ?
    (indice : chaleur et agglomération).

    Sinon intuitivement la corrélation kop-buts paraît évidente mais a quel degré c'est vrai que la question méritait d'être posé.
    Après la vrai question qui m'intéresse c'est la présence de deux kops opposés annulent elle cet effet supposé ou es-ce qu'ils s'additionnent ?

La revue des Cahiers du football