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The Number Of The Beast…

Rock Around The World Cup – Acte VIII. 1982: Sainté c'est fini, les synthés ça commence. Pour y échapper, on s'en remet aux Bleus et aux riffs plombés...
Auteur : Brice Tollemer le 19 Fev 2010

 

Le Malin. Lucifer. Belzébuth. Satan. Le Diable tout simplement. Nombreuses ont été ses appellations au cours des siècles. En football, la RFA est son incarnation. Jamais dans l’histoire du ballon rond une équipe n’aura autant empêché la France d’accéder au paradis suprême de la Coupe du monde. Seuls ses joueurs pouvaient interdire à Michel Platini de connaître le bonheur d’une finale mondiale. Karl-Heinz Rummenige était la bête noire, Harald Schumacher le bourreau.


rockaround_82.jpgCheikh your booty
Après le tournoi argentin quelque peu honteux, l’édition de 1982 prend place dans une Espagne post-franquiste qui respire depuis peu l’air de la démocratie. Les favoris sont nombreux: l’Argentine, championne du monde en titre, l’Angleterre qui revient après douze ans d’absence, le Brésil de Zico et Socrates, l’Italie, qui sort du Totonero, le scandale des paris clandestins, l’Allemagne championne d’Europe en 1980 et enfin l’Espagne pays organisateur. L’équipe de France est prometteuse. Mais après ses vingt-sept premières secondes dans la compétition, Bryan Robson refroidit sous le soleil de Bilbao les ardeurs tricolores. La rencontre contre le Koweit est une promenade de santé. Mais elle restera épique. En effet, à dix minutes de la fin, alors qu’Alain Giresse permet à la France de mener 4-1, un cheikh koweïtien descend sur la pelouse et demande à l’arbitre d’annuler le but. L’arbitre, complètement dépassé par la tournure des évènements, revient sur sa décision  et ramène le score à 3-1. Les joueurs et Michel Hidalgo sont furieux, la confusion est totale. Finalement, après un bon quart d’heure d’interruption, la partie reprend et Maxime Bossis marquera le quatrième but à la 90e minute. Les Français obtiennent par la suite leur ticket pour le second tour et héritent d’une poule plus qu’abordable en compagnie de l’Irlande du Nord et de l’Autriche, qui a terni la compétition en s’inclinant volontairement contre la RFA en match de poule, permettant à cette dernière de se qualifier au détriment de l’Algérie. Diabolique.


Instrument de torture
Hasard ou coïncidence, c’est le jour de l’anniversaire de la naissance du Christ que le bassiste Steve Harris et le guitariste Dave Murray fondent Iron Maiden en 1975. Fer de lance de la New Wave Of British Heavy Metal, le groupe anglais mettra quelques années avant de trouver la formation qui fera sa célébrité mondiale. Après un premier album homonyme en 1980 puis Killers l’année suivante, le chanteur originel Paul Di’Anno quitte les autres membres, remplacé par Bruce Dickinson qui officiera ainsi sur The Number Of The Beast, le troisième opus du groupe en 1982.
L’imagerie et le concept d’Iron Maiden sont tout bonnement parfaits : un nom tiré d’un instrument de torture datant du Moyen-Age et une mascotte-squelette à cheveux longs, Eddie, qui terrorise entre autres l’Amérique puritaine et assurera à Iron Maiden une identification instantanée. Ce troisième album est par ailleurs celui du succès planétaire: il s’en écoule plus de dix millions d’exemplaires et le groupe enchaîne une tournée de cent cinquante dates. Les riffs de Number Of The Beast, d’Invaders ou bien encore de Run To The Hills font rêver tous les métalleux de cette période et même au-delà. Quant aux références au diable, à la pendaison, au massacre des Indiens ou au Village des Damnés, elles confèrent à Iron Maiden une réputation sataniste dont il sait se délecter avec un recul et un second degré non feint.


Morts un 8 juillet
Le second degré importe peu à l’Allemagne, qui termine première de sa seconde phase de poule, en éliminant l’Angleterre et l’Espagne. Elle retrouve ainsi la France pour une demi-finale dramatique et inoubliable. Nous sommes le 8 juillet au stade Sanchez Pizjuan de Séville devant 70.000 spectateurs. Pierre Littbarski ouvre la marque après dix-huit minutes de jeu. Platini lui répond sur penalty moins de dix minutes plus tard. La partie est indécise, haletante. Intense. On est alors au cœur de la seconde période. Le capitaine français lance d’une superbe ouverture Patrick Battiston, rentré à la place de Bernard Genghini quelques instants plus tôt. Un ballon qui passe au ras du poteau gauche, un gardien allemand qui décapite le défenseur. Six-mètres. Battiston est évacué sur une civière. Il aura passé dix minutes sur le terrain. Schumacher y reste et donne la victoire à son équipe lors de la séance des tirs aux buts, après une prolongation monumentale.
Mais l’Italie en finale se charge de punir cette RFA calculatrice. Il faut dire qu’elle a un héros, Paolo Rossi, qui est revenu de l’enfer du Totonero et de deux années de suspension. Qui a battu le Brésil avec un triplé au cours d’un match de légende. Qui a battu la Pologne avec un doublé. Et qui inscrit le premier but de la troisième victoire transalpine en Coupe du monde. Quand on revient de l’enfer, on n’a plus peur de la Bête.

Woe to You Oh Earth and Sea, for the Devil sends the beast with wrath because he knows the time is short, Let him who have understanding reckon the number of the beast for it is a human number, Its number is six hundred and sixty six

Rock Around the Worldcup - 1954 : That's Alright Mama
Rock Around the Worldcup - 1958 : Johnny B. Goode
Rock Around the Worldcup - 1962 : A Hard Rain’s a-Gonna Fall
Rock Around the Worldcup - 1966 : My Generation
Rock Around the Worldcup - 1970 : With A Little Help From My Friend
Rock Around the Worldcup - 1974 : Wish You Were Here
Rock Around the Worldcup - 1978 : White Riot
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L'auteur de la série Rock Around the World Cup l'est également de deux ouvrages hautement recommandables, parus cette année: Rage Against The Machine - Ennemis Publics, une biographie aux éditions Camion Blanc et Vitalogy - Pearl Jam, un petit essai sur l'album, chez Le Mot Et Le Reste.

Réactions

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 19/02/2010 à 11h24
    Ah oui, aussi : bon choix de vidéo, on échappe au futal rouge moule-boules de Dickinson sur la tournée suivante.

  • Qui me crame ce troll? le 19/02/2010 à 13h47
    Toujours aussi essentiel.

  • José-Mickaël le 19/02/2010 à 15h14
    Vinnnch
    vendredi 19 février 2010 - 10h36
    > c'est bien la même équipe d'Allemagne qui aura réalisé en 15 jours ces deux monstruosités que furent les matches contre l'Autriche et la France ! Bou diou, sérieusement, comment on fait pour assumer des choses comme ça ?

    Je me souviens d'un article dans la revue Onze, au début de la saison suivante, qui expliquait la situation du foot en Allemagne de l'Ouest. Le parcours de la R.F.A. n'avait pas plu à une partie de l'opinion publique et il y avait une sorte de mini crise qui se caractérisait par une baisse des affluences dans les stades (pour le championnat).

    Quant à l'équipe nationale, est-ce qu'on ne peut pas dire après l'Euro 1984 raté qu'elle a eu du mal à s'en remettre ? Après tout, c'était la même génération qu'en 1982 et 1986 (Schumacher, Förster, Rummenigge, Briegel, Littbarski, Mathäus...)

    Bref, j'ai l'impression que ça ne s'est pas assumé facilement.

  • Hydresec le 19/02/2010 à 15h56
    "Gigodanho
    vendredi 19 février 2010 - 11h24
    Ah oui, aussi : bon choix de vidéo, on échappe au futal rouge moule-boules de Dickinson sur la tournée suivante."

    --> J'ai toujours préféré (et préfère encore) le "Killers" au Chiffre de la Bête. Je crois que ça tient essentiellement aux envolées grandiloquentes de Dickinson auxquelles je n'ai jamais pu me faire. Di Anno était peut-être moins "brillant", mais sa hargne et sa voix gorgée de white spirit me bottent davantage. Et puis Killers respire sur certains morceaux un doux parfum de nostalgie, comme si Harris et sa bande prenaient conscience que les années d'insouciance étaient (déjà) derrière eux.

    Sinon, comme J-M et beaucoup d'autres CdFistes je suppose, 1982 était ma 1ère CdM et même ma 1ère compét' tout court. Inoubliable, bien sûr. Je me rappelle bien les paninis échangés sous le saule de la cour d'école. Les joueurs du Honduras étaient en blanc et semblaient sur les photos aussi forts que les Ouest-Allemands et les Italiens. Ah, le doux parfum perdu du mystère des découvertes enfantines (ou un truc comme ça) !...

  • Tonton Danijel le 19/02/2010 à 17h24
    Petite précision: Harald Schumacher s'est ensuite excusé auprès de Patrick Battiston, et ce dernier a non seulement accepté ses excuses, mais a également invité le Colognais à son mariage.

    Et le France-RFA de 1986 était nickel au niveau de l'état d'esprit (mais bon, les Allemands auraient pu nous laisser gagner en compensation... ben quoi?).

  • Hetfielder le 20/02/2010 à 00h15
    Ah, d'accord. Cette vidéo est la clé pour qui s'interroge encore sur les coupes de cheveux des joueurs de l'époque: ils voulaient tous ressembler aux guitaristes de Maiden.
    C'est pour ça qu'ils se sappent tous comme Lady Gaga, maintenant?

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 20/02/2010 à 01h31
    @hydresec
    J''aime beaucoup les deux premiers albums, ils sont très riches, singuliers, sont probablement les meilleurs du groupe intrinsèquement (et je suis d'accord avec toi concernant Di Anno), mais je trouve que c'est un autre groupe - un groupe de la fin des années 70, qui a tourné dans les mêmes pubs que les groupes punk auxquels il a été assimilé au début.

    Number of the Beast fixe un nouveau standard du heavy metal: non seulement Iron Maiden prend une nouvelle dimension, mais la page est définitivement tournée après Black Sabbath. Tout le grand guignol, le lyrisme et un soupçon de dérision sont réunis dans la formation de Dickinson. C'est un vocaliste limité hors du studio (je suis quand même agréablement surpris de la qualité de son chant dans la vidéo), mais c'est un grand showman et il va donner beaucoup de personnalité au groupe.
    Mon album préféré est Powerslave (84), point culminant de leur discographie, même si le déclin est déjà dedans, avec une tendance à la surproduction bien amorcée qui finira par édulcorer le son de Maiden (l'atmosphère synthétique de Somewhere in Time), tandis que l'inspiration de Steve Harris se tarira.

    Aujourd'hui, le grand Maiden des 80's a un peu régressé dans mon palmarès intime, au profit de groupes comme Judas Priest, Dio, Motorhead ou Accept, qui faisaient moins dans la fioriture et ont mieux vieilli (d'autant que pour moi, l'âge d'or du genre se situe de toute façon entre 78 et 82, paradoxalement dans le creux entre les deux vagues). Mais Maiden reste le groupe le plus emblématique de l'époque, à mon avis. Qui surpasse largement les représentants glam ou FM de la seconde moitié de la décennie.

  • José-Mickaël le 20/02/2010 à 02h54
    Tonton Danijel
    vendredi 19 février 2010 - 17h24
    > Petite précision: Harald Schumacher s'est ensuite excusé auprès de Patrick Battiston, et ce dernier a non seulement accepté ses excuses, mais a également invité le Colognais à son mariage.

    Houlà, non, il n'était pas au mariage ! Par contre, il y avait J. Vendroux. Qui ressemble assez à Schumacher...

    Voici quelques extraits d'un livre de Th. Roland (datant de 1983) qui raconte des anecdotes liés à sa carrière, dont le fameux gag du « sosie de Schumacher » (c'est le titre du chapitre) :

    « Nous ne voulions pas manquer le serment des deux époux. Et là, première surprise : à peine installés devant les prie-Dieu, cinq ou six gosses surgissaient de l'allée centrale pour demander des autographes à Platini et à Jacques Vendroux. Celui-ci s'exécutait mécaniquement, quand je réalisais qu'on le prenait pour un autre... Harald Schumacher, lui même. »

    Suite à ça, J. Vendroux se prête au jeu et répond en allemand. Sur le coup, Roland et Vendroux sont morts de rire. Jusqu'à la sortie de l'église : « Il nous fallait jouer des coudes pour regagner nos voitures. La rumeur de la présence supposée de Schumacher s'était propagée. Dans la cohue, j'en rajoutais et je m'écriais : "Harald, komm mit mir, komm !". C'en était trop pour cet ancien combattant qui nous stoppait net. D'un ton menaçant : "Monsieur, vous n'avez pas le droit d'être ici ! La Lorraine est française !...»

    Dans ce chapitre, Th. Roland parle aussi de la « réconciliation sur commande », organisée « par la raison internationale » : « J'ai assisté à cette journée qui sonnait faux et qui, vraiment, avait mal débuté ». Elle avait mal débuté car Battiston, le matin, avait reçu les résultats d'une analyse médicale faite après le match qui révélait une fracture de la 2è cervicale. « C'est sur ce constat douloureux que Battiston allait devoir, pour la galerie, rencontrer Schumacher et faire ami-ami pour les photographes. »




  • Papin Jour Pape toujours le 20/02/2010 à 11h41
    Gigodanho
    samedi 20 février 2010 - 01h31


    Sur Maiden tu as tout dit, pour moi. Je change pas une ligne.

    Pour les autres, ajoutons que les anglais chevelus sont également de gros gros fans de foot. Comme le prouve cet article de la désencyclopédie.

    lien

  • Tonton Danijel le 20/02/2010 à 18h13
    José-Mickaël
    samedi 20 février 2010 - 02h54

    Eh ben, wikipedia s'est fait également abuser, c'est de leur part que je tirais cette info...


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