FICHE TECHNOLOGIQUE: L'ESPAGNE
Depuis 1964 et son seul et unique titre de champion d'Europe, le palmarès de la sélection espagnole est resté aussi vierge que l'huile d'olive, presque inexplicablement tant ses clubs ont marqué les dernières décennies du football continental. On ne compte plus les fois où elle s'est présentée à un tournoi final avec tous les espoirs et en est repartie avec le poids de la déception. Au Mondial 98, invaincue en qualification, elle faisait figure de favori mais ne passa même pas le premier tour, laissant le Paraguay rencontrer la France en quarts. Le parcours
Pour se qualifier, après une défaite assez ridicule à Chypre, l'Espagne a aligné 7 victoires et quelques cartons évocateurs (9-0, 8-0, 6-0 contre l'Autriche, Chypre et San Marin). Dans un groupe où Israël était l'adversaire le plus dangereux, ce bilan n'est pas très significatif, et si le jeu espagnol semble avoir retrouvé de la cohérence, il faudra le tester à l'épreuve du feu…
L'équipe
La Seleccion est impressionnante, car elle compte quelques vedettes comme Guardiola, Raul, Hierro, Sergi ou Mendieta, et elle peut même se passer, selon son sélectionneur, de Morientes. Elle a aussi pour particularité de ne compter que des joueurs évoluant dans la Liga: alors, comme son collègue anglais, le footballeur espagnol est-il inexportable, et comme lui ne souffre-t-il pas d'être systématiquement barré en club par des stars étrangères? D'autre part, il manque souvent à cette formation une vraie mentalité collective qui lui permettrait d'exploiter son énorme potentiel. Mais le jour où elle y parviendra…
Le moral de l'équipe doit cependant être bon, si la sélection bénéficie de l'effet Ligue des champions dans laquelle 3 clubs locaux sont parvenus en demi-finales. L'effet inverse serait que les joueurs souffrent physiquement, après de tels parcours.
Comment reconnaître un joueur espagnol?
Il est fier et ténébreux, bien sûr. Il a un maillot rouge, un short bleu et des bas noirs, et il est bien le seul à oser pareille association de couleurs. Il est vif et technique, sauf Hierro et Nadal. Il refuse de donner la balle à Anelka.
L'environnement contextuel
La presse espagnole étant ce qu'elle est, le sélectionneur national est soumis à une pression phénoménale, dont Javier Clemente ne s'était pas relevé. Son successeur José Antonio Camacho fait plus l'unanimité, mais des hordes de journalistes sont prêtes à se disputer sa dépouille en cas de nouveau fiasco. Morientes reviendra hanter le débat…
Le point faible
Le principal point faible de l'Espagne, et c'est une vieille tradition, c'est le gardien espagnol, qui est toujours capable de se mettre un but au moment où l'on s'y attend le moins. De Arconada à Zubi-je-l'arrête-pas, les portiers ibériques (par ailleurs pas toujours plus mauvais que les autres) ont souvent crucifié leur propre équipe.
Le scénario idéal
Enfin la Seleccion révèle au grand jour ses qualités sous la baguette d'un Guardiola étincelant, et conquiert avec une assurance inébranlable un titre qui parachève l'année de l'Espagne.
Le scénario catastrophe
L'Espagne se fait marcher dessus par la Norvège, contrer par la Slovénie et mystifier par la Yougoslavie. Camacho se cache en Uruguay, Johan Cruyff est nommé sélectionneur.
Note importante
Comme au Mondial, la France et l'Espagne pourraient se retrouver en quarts de finale, à Bruges ou à Rotterdam. Le rendez-vous sera-t-il cette fois respecté?
Gardiens :
Molina (Atletico Madrid)
Canizares (FC Valence)
Iker Casillas (Real Madrid)
Défenseurs :
Ivan Helguera (Real Madrid)
Abelardo (FC Barcelone)
Aranzabal (Real Sociedad)
Michel Salgado (Real Madrid)
Hierro (Real Madrid)
Sergi (FC Barcelone)
Velasco (Celta Vigo)
Milieux :
Mendieta (FC Valence)
Fran (Deportivo La Corogne)
Gerard (FC Valence)
Valeron (Atletico Madrid)
Guardiola (FC Barcelone)
Engonga (FC Majorque)
Attaquants :
Urzaiz (Athletic Bilbao)
Alfonso (Betis Séville)
Munitiz (Racing Santander)
Raul (Real Madrid)
Paco (Saragosse)
Joseba Etxebarria (Athletic Bilbao)