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Faux passeports et vrais procès

Après une dernière semaine traumatisante, il est temps de revenir sur ce que le feuilleton des faux passeports révèle des mœurs du football, et souligner les véritables responsabilités. Qui fera le procès de la Ligue et quand cessera-t-on de tout mettre sur le dos de l'arrêt Bosman?
Auteur : Jamel Attal le 19 Jan 2001

 

Qu'avons-nous déjà appris dans cette affaire riche en enseignements? Par exemple que personne ne contrôle les passeports dans le football. Il faut que les douanes ou la police détectent les supercheries, les premières lors de passages aux frontières, la seconde quand les affaires éclatent. Auparavant, la Ligue avait classé les photocopies et tamponné les licences, les clubs ajusté leurs quotas au quart de poil. Toutes ces affaires, en France et en Europe montrent que "l'exception sportive" pour le moment, c'est ce qui permet aux dirigeants de s'arranger à la va comme j'te pousse avec les règlements, c'est l'habitude de vivre dans un régime d'exception qui autorise les approximations plus ou moins délibérées. On a l'impression qu'aujourd'hui les clubs retombent brutalement dans la réalité, celle de la loi en particulier. Et la réalité, ça fait mal.

Pauvre France?
Remarquée dans les réactions à nos articles, l'éternelle plainte franco-française "nous sommes les seuls assez bêtes pour nous punir tout seul, il n'y a qu'en France que les clubs vont être sanctionnés etc." fait son retour, comme un réflexe d'auto-flagellation très classique dans ce pays. Pourtant, en matière disciplinaire, le retrait de points, mesure forte s'il en est, n'avait jamais été pratiqué. Mais surtout, faudrait-il envier un pays comme l'Espagne, ses arrangements diplomatico-financiers (le Roi efface 900 MF au passif du Real?!), ses instances sportives complices (voir le cyclisme) et ses médias démagogues? D'autre part, l'Italie n'est pas à l'arrière-garde en matière d'investigation sur le dopage (affaires Zeman, Pantani…) ou sur les passeports (les premières fraudes sur les nationalités ont été instruites là-bas). La difficulté à faire aboutir les enquêtes (comme celles du juge Guariniello) dans les milieux verrouillés du sport et la durée longue des instructions ne doivent pas laisser penser que les pouvoirs publics restent totalement passifs devant les puissances politico-économiques du Calcio. D'autant que les médias n'ont pas minimisé les faits, et qu'une certaine volonté politique s'est manifestée. Et si l'Angleterre et l'Allemagne semblent épargnées, c'est peut-être parce qu'une plus grande rigueur y est de mise: outre-Manche, depuis l'affaire Edu, tous les passeports sont soumis aux services de police avant homologation. Une précaution qui va entièrement de soi, mais qui n'a pas été observée en France. Gérard Bourgoin n'a cessé de répéter que la Ligue n'avait pas le pouvoir de vérifier les documents. Tout comme les clubs, elle avait celui de les faire vérifier par les autorités compétentes.

La Ligue coupable
Obligée de sévir un peu aveuglément pour éteindre l'incendie et sauver ce qui reste de sa crédibilité, la Ligue a donc une bonne part de responsabilité dans la catastrophe actuelle, en raison d'une négligence qui a permis à ses membres de jouer avec les règlements, jusqu'à laisser des malversations pures et simples se développer. Si nous avons parfois défendu le bilan de Noël Le Graët, il ne s'agit pas cette fois de plomber Bourgoin plus que son prédécesseur. Dans ce dossier, le laxisme de la Ligue ne date pas d'hier et l'on s'étonne que personne ne songe à stigmatiser un peu plus ses manquements. Son avantage étant de rendre elle-même la justice sportive, elle s'appliquer à rester du bon côté de la barre. Et comme pénalement, elle ne peut être inquiétée… Quoique: la police a perquisitionné jeudi au siège de la Ligue, alors...
Puissance économique en pleine expansion, l'industrie du football est incapable de se doter d'administrations compétentes qui consacreraient les moyens adéquats au bon gouvernement du monde professionnel. Le foot pro aurait pourtant besoin d'institutions fortes pour réguler tous les aspects de ses activités. Mais nos dirigeants libéraux ne voient dans la Ligue qu'un outil politique qui ne devrait pas coûter trop cher et avoir pour mission d'agir au mieux leurs intérêts. C'est bien le problème de cette LNF qui, dans d'autres domaines aussi, comme l'arbitrage ou la discipline, sans même oser parler de lutte anti-dopage, est incapable de défendre l'intérêt général du football, puisque celui-ci est souvent contradictoire avec ceux des clubs. Avec les tensions économiques et politiques qui accompagnent la folle croissance de ce sport, on ne peut laisser aux clubs (et derrière eux à leurs actionnaires), l'entière responsabilité des affaires, car ils ne l'assument décidément pas.

La faute à Bosman
L'Arrêt Bosman est-il vraiment la cause de tous les malheurs du football? Son invocation trop systématique par les acteurs du football en fait douter sérieusement. D'abord parce paradoxalement les dérives révélées aujourd'hui résultent justement ce que l'arrêt Bosman n'a pas supprimé, de ce qui est resté des règlements sur les quotas de joueurs. Après que la limitation des joueurs communautaires ait disparu, ce sont les clubs, particulièrement les plus puissants, qui se sont rués sur les joueurs issus des pays de l'Union, et qui ont ensuite essayé de contourner le dernier obstacle qui se dressait devant leur fantasme de marché mondial des footballeurs, c'est-à-dire la limitation des joueurs hors communauté. Le foot a connu des règlements bien plus contraignants, sans générer une telle vague de fraudes. Et si les sésames communautaires sont devenus synonymes de plus-values pour les agents et les clubs, entraînant le développement d'un trafic et de réseaux internationaux, quelle en est la cause majeure, sinon ce marché des transferts inflationniste et irrationnel et la demande des clubs eux-mêmes? Alors cette fois encore, l'arrêt Bosman a bon dos, et fait figure d'explication universelle aux conséquences de la fuite en avant du foot-business.

Alors même qu'il n'a livré qu'une fraction des vérités à venir, le dossier des faux passeports apporte de nouveaux éclairages sur le foot pro, qui montre un visage pas très flatteur sous cette lumière. Ce progrès de la connaissance est une mince consolation.

Réactions

  • le nihiliste le 19/01/2001 à 00h00
    Tiens j'ai l'impression que je suis d'accord avec un lillois...Comme quoi

  • skonto le 19/01/2001 à 00h00
    D'accord avec toi Laurent, je ne prétend pas proposer une solution. Les remarques qui se succèdent prouvent que ce sujet est excessivement compliqué et que la solution ne peut être simple au risque de nouveaux problèmes. Malheureusement, il est habituel dans les instances dirigeantes de privilégier les solutions court terme et on a de bonnes chances dans 4 ou 5 ans de s'indigner face à de nouvelles affaires. Ceci au grand bonheur des CDF car si tout était rose ils n'existeraient pas hein les gars? Ne seriez vous pas de simples profiteurs des problèmes du foot? (Je rigole, ne vous énervez pas, je vous vois déjà tout rouge, à vous égosiller en réunion exceptionnelle sur comment réagir à cette attaque du grand capital contre votre structure révolutionnaire ;o)

  • Il principino le 19/01/2001 à 00h00
    ZZ, il me semble que tu prends trop à la légère la justice italienne. Guarinello est parvenu à faire condamné Pantani. Quand à la Juve, je suis sur que nous aurons quelques surprises dans peu de temps tant Moggi est à le défensive depuis quelques semaines. Sur le cas Lentini, Berlusconi a été condamné à une très lourde amende et a du démissioné de la présidence du Milan assuré depuis par l'impayable Galliani, le Moggi du pauvre. Il est clair que la condamnation a été un peu légère. Sur l'article, je suis tout à fait d'accord sauf sur l'Angleterre. Je me rappelle que peu de temps après les déclarations de Zeman, l'ancien médecin de MU avait affirmé l'utilisation de produits dopants en Premier. Il n'y a jamais eu d'enquête depuis. Cher Croisé, je n'ose même pas te répondre tant tu respires le xénophobisme primaire.

  • skonto le 19/01/2001 à 00h00
    tu vois il principino, j'aime bien tes interventions mais je regrette que tu te comporte de la même façon que ceux que tu critiques. Dans la façon dont tu t'exprimes, on a l'impression que en Italie, c'est le paradis. Où est ton esprit critique. La critique passe d'abord par ce qu'on aime avant d'attaquer ce que l'on aime pas (balayer devant chez soit blablabla...). Oui on prend à la légère la justice italienne comme la française. Berlusconi a du démissionner, oh pauv' chou. Mais le Milan AC lui pénard. Je pense que les supporters de St Etienne doivent l'envier la justice italienne. Débarrassés de Bompard et 7 points gardés.

  • Pluloinqueleboudunez le 19/01/2001 à 00h00
    Au risque de passer moi aussi pour un xénophobe, je me marre lorsque je lis qu'en Italie, il existe une opération mains propres dans le sport.
    ça fait des années que les produits dopants " top indécelables" arrivent direct de la botte de l'Europe. Les italiens sont les champions du monde de l'esbrouffe et de l'embrouille. Evidemment, il faut se méfier des généralités, sinon certains pourraient un jour affirmer que les marseillais sont tous des lien
    Il n'empèche, on sait que le dopage, c'est made in Italie, et toute l'Europe en profite.

  • Ignace Tax le 19/01/2001 à 00h00
    Messieurs, messieurs, tenez-vous donc au courant de l'actualité du foot!! Cher Skonto et autres, veuillez cessez de vous plaindre sur le rapport communautaire/non-communautaire: dans deux ans maximum, cette disposition n'existera plus, pour la simple et bonne raison que devant les tribunaux espagnols, une vingtaine de pays ayant passé des accords avec l'UE se voient déjà attribuer un statut de "communautaire". A terme, devant la profusion de ces accords en tous genres, avec l'UE, la notion de "communautaire" deviendra totalement obsolète. Cela s'appelle d'ores et déjà "l'arrêt Karpine" car l'international russe d'origine lettone n'est plus considéré comme extra-communautaire au Celta . Et cela ne concerne évidemment pas que les pays européens, puisque les Marocains par exemple, toujours en vertu des mêmes accords, sont devenus en Espagne "communautaires"!! Bien sûr, il y a quelques résistances, comme toujours, mais à terme , la seule solution tenable à mon avis est: 6 nationaux obligatoires sur le terrain, et 5 étrangers, qu'ils soient zambiens, lituaniens, paraguayens ou australiens. Préserver un tout petit peu d'identification locale (même si 90% des fans de Chelsea avouent complètement s'en foutre s'il n'y a aucun Anglais chez les Blues, à condition expresse que le club gagne). Personnellement, c'est vrai, archaïque que je suis, je préfère voir mon club 8è avec 3 étrangers que champion avec 11. Mais bon, en matière de goût...

  • Pluloinqueleboudunez le 19/01/2001 à 00h00
    En plus, au niveau de la xénophobie, les italiens en connaissent un rayon... Parlez-en à Thuram et aux autres blacks du calcio.

  • Il Siciliano le 19/01/2001 à 00h00
    Chers amis,


    Arretez de raconter n importe quoi. Le roi n a PAS evacue la dette du Real par decret. Et ce pour 4 raisons:


    - Il n a pas de pouvoirs lien

    - La dette est contractee aupres de grandes banques espagnoles. Il faudrait les dedommager ou alors c est la fin de quelque pret que ce soit au Real - les cadeaux a 900 MF, les banques connaissent pas. Et ne prendraient certainement plus le moindre risque en pretant un argent qu elle pourraient perdre immediatement suivant l humeur du lien

    - Il s agirait d une inequite formidable et l ESpagne est suffisamment traversee par des courants autonistes pour que le Roi, fin psychologue, ne joue pas au fou. De plus, je crois que l on aurait entendu une legere protestation du cote de la Catalogne!!!!


    - Enfin, le Real, en tant qu entreprise europeenne ne pourrait certainement pas recevoir une subvention de cette taille sans violer les lois lien

    Conclusion: presentez nous un element clair nous emontrant ce fait - depeche, etc.. - ou cessez de raconter des sottises

  • DOOMER le 19/01/2001 à 00h00
    Moi toutes ces affaires ça me fait plutot penser à cette question : quelles sont les institutions qui ne sont pas gangrénées en france?

    Allez, une petite phrase comique avant le WE (lu sur le forum du site de l'OL):"...L'ex-roi de la volaille va gouter aux interrogatoires menés par des poulets "...

  • Karsten le 19/01/2001 à 00h00
    Je signale à Il Siciliano qu'il ne s'agit pas de dettes bancaires mais de dettes fiscales. Le Roi a pu obtenir auprès de l'administration fiscale espagnole l'effacement de toutes ces dettes après divers échéanciers qui n'ont jamais été respecté.
    Ce qui fait que le Real soit encore debout, c'est le montant faramineux de ses actifs qui viennent en garantie du trou financier abyssal.

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