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Faut-il changer la règle du penalty ?

Des polémiques sans fin agitent les après-match à propos de penalties. Et si l'on réformait la règle, pour plus de justice dans la sanction? 

Auteur : Rémi Belot le 10 Mai 2021

 

 

"Il y a juste à aller voir une caméra (sic) et on plie le débat": vendredi soir, à la fin du match contre Lille, le gardien lensois Jean-Louis Leca, s'est emporté contre l'arbitre, coupable de ne pas être allé vérifier par lui-même les images du penalty sifflé contre son équipe en tout début de match.

 

Le surlendemain, c'est Damien Da Silva, capitaine du Stade rennais, qui, à la pause de la rencontre contre le PSG, reprochait à Rudy Buquet d'être allé regarder les images d'un contact dans la surface parisienne – une attitude qui aboutirait toujours, selon lui, à trouver des fautes, même minimes (difficile de lui donner tort).

 

 

 


La sanction et le contexte

Inutile de débattre ici pour trancher dans un sens ou dans un autre. La question n'est pas de savoir s'il y avait bien faute(s) ou non, mais simplement de constater, une fois encore, que les cas susceptibles de susciter des penalties sont extrêmement nombreux et complexes à arbitrer. Et que la sanction qui en découle est bien souvent disproportionnée: elle génère un but dans 75% des cas [1].

 

Car Bamba et Kurzawa, respectivement victimes des fautes lensoise et rennaise, avaient-ils 75% de chances de marquer un but sur les actions en question? Pour l'attaquant nordiste, difficile d'être formel, mais les xGoals répondraient probablement par la négative. Quant au latéral parisien, la réponse est plus aisée, la faute ayant été commise après sa reprise infructueuse.

 

En droit pénal, on adapte la sanction en fonction du contexte dans lequel la faute a été commise. Dans le cas des penalties au football, ce contexte se limite à la zone géographique dans laquelle elle se produit: la surface de réparation. La VAR a même intensifié cette "décontextualisation", en supprimant progressivement la notion d'intentionnalité pour les fautes de mains.

 

Concrètement, aujourd'hui, toute faute commise dans la surface entraîne la même réparation (à la couleur du carton près pour le fautif), qu'il s'agisse d'un anodin et involontaire croc-en-jambe dans un coin de la surface ou d'une faute grossière pour empêcher un but.

 

Afin de mettre fin à cette situation, il faudrait donc simplement accepter que la sanction du penalty soit une sanction majoritairement injuste. Et que cette injustice ne peut que générer une incompréhension ou une colère légitime chez ceux qu'elle sanctionne.

 


Arbitrage en zone

Plutôt que de chercher constamment à vouloir vérifier, checker au millimètre, ou adapter les règles pour les rendre compatibles avec l'outil, il semblerait plus simple de revenir à l'esprit d'une sanction équitable: une sanction qui pénaliserait le plus sévèrement uniquement les fautes qui annihilent une occasion de but manifeste.

 

Plus de penalty pour des mains sans conséquence, pour des fautes sans gravité ou manifestement involontaires. On n'octroierait cette réparation que pour sanctionner des fautes sur les actions qui sont le plus susceptibles de se rapprocher de ces fameux 75% de chances de se transformer en but.

 

Et cela quelle que soit la zone dans laquelle est commis l'attentat à l'esprit du jeu: un joueur qui part seul au but à quarante mètres des cages, et qui se fait faucher par le dernier défenseur serait tout aussi légitime à en bénéficier que le défenseur maladroit (mais agressé du tibia) qui envoie sa volée dans les tribunes vides du Roazhon Park…

 

Mais les amateurs de football sont-ils prêts à renoncer à cette sanction prosaïquement spatiale, qui figure dans le corpus réglementaire de ce jeu quasiment depuis ses origines (le penalty étant apparu en 1891, à peine trente ans après la première codification des règles)?

 

Surtout, le monde du football semble peu disposé à accepter qu'on remette de l'interprétation dans la façon de dispenser les sanctions, alors que l'usage de la vidéo a imposé une conception binaire, administrative et "technologique" de l'arbitrage, selon laquelle on sanctionne ce qu'on voit sur les images sans plus chercher à comprendre les situations de jeu.

 


[1] Statistiques tirées du "Guide ultime des penalties", étude publiée sur Facebook par l'institut InStat le 6 février 2019. Basé à Dublin, il est l'un des leaders de l'analyse statistique de la performance sportive. 
 

 
 

Réactions

  • Sens de la dérision le 10/05/2021 à 13h18
    "une sanction qui pénaliserait le plus sévèrement uniquement les fautes qui annihilent une occasion de but manifeste."
    C'est le carton rouge non ?

    Il faudrait surtout donner plus de coups francs indirects dans la surface non ?

  • Rémi B. le 10/05/2021 à 13h27
    @Sens de la dérision

    Oui actuellement c'est le carton rouge, mais ça ne répare pas vraiment la faute.

    Dans l'idée, le penalty serait réservé aux fautes qui annihilent une occasion de but, donc, quelle que soit la zone du terrain où elles sont commises.

    Et les autres fautes ne donneraient lieu qu'à des coups-francs, directs ou indirects selon le contexte et le lieu où elles sont commises.

    Du coup ce week-end, pas de penalty ni sur Kurzawa ni sur Bamba a priori.

  • Milan de solitude le 10/05/2021 à 13h33
    La conclusion sur l'interprétation est essentielle.
    Aujourd'hui, les décisions les plus litigieuses, les plus cruelles, même les plus stupides, sont infiniment mieux acceptées qu'avant l'aide de la vidéo, sans doute parce qu'il n'y a plus à persuader l'arbitre de rien depuis qu'il peut revoir à satiété les actions.

  • Bof le 10/05/2021 à 13h56
    En phase avec cet article (y compris sur la conclusion qui laisse entendre le peu de chances de faire accepter une telle révolution dans les règles).

    On pourrait y ajouter la notion de but de pénalité dans des cas bien précis - en tous cas celui de la main qui empêche le ballon de rentrer dans le but.

  • Rémi B. le 10/05/2021 à 14h00
    @Bof
    Oui absolument, comme sur la main de Suarez en Coupe du monde: pour un geste volontaire avec une probabilité de but proche de 100%, une réparation par un but de pénalité semble juste.

  • theviking le 10/05/2021 à 14h19
    Je ne suis pas d'accord, Suarez, il ne fait de mal à personne (sur ce coup-là), il y a pénalty, carton rouge. A l'équipe qui tire de transformer son péno.

  • leo le 10/05/2021 à 14h30
    Des années que je "milite" pour ce changement de règle, merci !

    En revanche, par pitié, pas de but de pénalité. Il n'y a but que si le ballon passe la ligne, c'est sacré à mes yeux.

  • Le génie se meurt ? Ah mais l'mage rit le 10/05/2021 à 14h39
    Je me demande si cette tendance à aller vers moins de réflexion dans l'arbitrage n'est pas aussi dû au fait que l'autorité de l'arbitre a été affaiblie au fil des années.
    C'est sans doute impossible de revenir en arrière, mais si on en était resté à ce que seul le capitaine de chaque équipe discute (calmement) avec l'arbitre s'il y a litige, et si les comédiens étaient lourdement pénalisés après le match, peut-être aurait-on encore droit à un arbitrage prenant toujours en compte le contexte.

  • kinilécho le 10/05/2021 à 16h18
    leo
    aujourd'hui à 14h30

    Des années que je "milite" pour ce changement de règle, merci !

    En revanche, par pitié, pas de but de pénalité. Il n'y a but que si le ballon passe la ligne, c'est sacré à mes yeux.
    ------
    On pourrait alors trouver une forme de penalty qui se rapproche des 100% de réussite.
    Par exemple le penalty sans gardien.
    Ou pour corser, le tir sans gardien, mais du rond central.

    Et on pourrait adapter par tranche de 10% avec des variantes à combiner
    Le gardien n'a pas droit au mains/ le gardien a les yeux bandés/ l'attaquant part du rond central ( déjà testé je crois)
    L'attaquant part de sa propre son propre but-le gardien de son banc de touche
    C'est un défenseur qui doit aller aux cages
    C'est un supporter pris au hasard qui doit aller aux cages.
    Ca mériterait des contributions pour un sondage, mais ça ne s'y prête pas forcément...

  • Jean-Huileux de Gluten le 10/05/2021 à 18h38
    Pourquoi la sanction ne viserait qu'à réparer le préjudice ? La dissuasion, la protection (des attaquants contre les blessures en l'occurrence), la lutte contre l'anti-jeu... Si la faute commise n'a comme conséquence qu'une réparation proportionnée, alors pourquoi ne pas la faire ? Alors ok, les cartons sont là pour ça, mais c'est là que je trouve la comparaison entre le pénalty et le droit pénal maladroite. Le droit pénal contextualise parce que le temps judiciaire le lui permet, et heureusement qu'il ne se base pas sur la première impression, ni même sur le visionnage d'une vidéo.

    Au football, et partout où il y a un arbitre dont le rôle et de "réparer", je pense qu'on ne se privera jamais du sentiment d'injustice. Il faudra toujours accepter que certaines réparations soient incomplètes ou disproportionnées. C'est l'une des raisons pour lesquelles la VAR n'a aucun sens. On laisse entendre qu'on va mieux comprendre si on peut revoir l'action plusieurs fois, mais contextualiser, ce n'est pas ça. Ce n'est pas du tout ce que fait le droit pénal, et ce dernier reconnaît lui aussi parfois son incapacité à juger de l'intentionnalité d'un fait, parfois après des années d'enquête.

    En ce sens, une évolution de la règle n'est pas non plus à exclure, mais la surface de réparation permet une gestion claire et comprise de la même façon par tous les acteurs. L'abandonner revient à rendre l'interprétation encore plus prégnante, alors que c'est elle qui rend l'arbitre vulnérable aux critiques les plus violentes.

La revue des Cahiers du football