Eurovigipirate 2000
A chaque grande compétition sur le continent, la paranoïa sécuritaire fait son retour. L'Euro 2000 ne fait pas exception...
Auteur : Jamel Attal
le 21 Mars 2000
A chaque grande compétition sur le continent, la paranoïa sécuritaire fait son retour. L'Euro 2000 fait aujourd'hui surtout parler de lui autour des questions policières. Un accord a ainsi été conclu entre la France, la Belgique et les Pays-Bas (AFP 13/03/00). Parmi un lot de mesures très classiques (échanges d'information, procédures administratives accélérées…), on découvre des dispositifs plus surprenants. Les ministres de l'Intérieur des pays concernés se réservent en effet le droit de rétablir les contrôles aux frontières "si le besoin s'en fait sentir". Ainsi, "tout supporter devra avoir des papiers et des billets valides pour entrer aux Pays-Bas pendant la compétition". Sympathique. Au fait, si l'on vient visiter le Rijksmuseum, faudra-t-il repasser plus tard? Autre précision importante, le ministre néerlandais de la justice a laissé entendre que les autorités pourraient interdire la consommation de stupéfiants "qui pourraient avoir une influence néfaste sur le bon déroulement de la compétition. C'est bien dommage, si les hooligans pouvaient fumer une bonne thaïlandaise dans le coffee shop du stade, leur comportement pourrait devenir nettement plus pacifique que lorsqu'ils sont sous l'influence de la bière.
On comprend bien l'utilité d'une politique répressive à l'encontre des quelques hordes primitives qui voudront se donner rendez-vous en juin prochain, mais pourquoi faudrait-il subir le déploiement d'un arsenal juridico-militaire démesuré, d'un plan vigipirate à l'échelle européenne?