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Était-ce une "connerie" d'arrêter les compétitions en France ?

Minichro – On peut défendre la reprise des championnats sans se mentir sur ses motivations, ni conclure que la non-reprise était un mauvais choix. 

Auteur : Jérôme Latta le 30 Mai 2020

 

 

La minichronique pose une question, elle n'y répond pas toujours et, à la fin, elle en pose une autre.



* * * 

 

Peu de choses ont été aussi certaines, ces dernières semaines, que le débat sur la non-reprise des compétitions qui nous attendait en bas de la courbe des contaminations. L'Équipe de vendredi pose la question: "Comme des cons?". Clairement la meilleure une avec gros mot de son histoire.

 

Ce sont les termes de la thèse de Jean-Michel Aulas: "On est vraiment trop cons". Les propos traduisent une indignation assez générale, dont l'éditorial du quotidien prend le parti et qui a de puissants porte-voix dans les médias.

 

 

 

 

Le redémarrage des quatre grands championnats européens donne en effet une vigueur nouvelle aux partisans de la reprise. La décision – dont la LFP et le gouvernement se renvoient la paternité – est sévèrement critiquée, sa révocation encore demandée.

 

Il faut cependant se méfier du french french bashing. On condamne l'idée de faire "exception" (française), on se lamente du "retard" (français), on loue le "modèle" (étranger), on accable notre pas-pays-de-football. Le sport n'aurait "pas été défendu" par les politiques [1].

 

Au lieu de postuler (et de conclure) que la France a fait le mauvais choix, rappelons d'abord que c'était un choix, et qu'il n'y en avait pas de bon. Ici, celui d'un principe de précaution en regard des incertitudes et des risques sanitaires – assorti d'aides publiques: prêt garanti par l'État, chômage partiel.

 

On a tort de voir dans la reprise des championnats voisins la preuve de notre erreur. D'abord parce que la messe n'est pas dite (on en jugera dans quelques mois), ensuite parce qu'il s'agit simplement d'un autre choix.

 

On aura tort, aussi, de voir dans la suite des événements une validation du redémarrage: le principe de précaution n'est pas invalidé quand le risque s'avère finalement moindre qu'on ne l'avait craint. Comme une assurance, on le paye même quand on n'a pas de pépin.

 

Ceux qui estiment que la décision a été trop précoce, qu'il fallait attendre de voir, sont en réalité partisans de la reprise. Ceux qui approuvent la décision ne voient aucune raison de l'avoir retardée ni de rouvrir le dossier – et arguent de la possibilité de mieux préparer la saison suivante.

 

Décantés, les arguments pro-reprise se résument en deux points. Il faut redonner de la "joie" aux fans (satisfaire leur addiction?) et le moral au pays ; il faut sauver l'économie du football. Allons, il s'agit surtout de sauver l'économie du football, et il faudrait l'assumer [2]. L'arrêt général des compétitions féminines, hormis en Allemagne, est assez parlant à cet égard.

 

Un football aux stades clos et aux ambiances artificielles se soucie fort peu des fans, sinon en tant que consommateurs. Les "protocoles" sanitaires oscillent entre l'ubuesque et l'hypocrite, les risques pris avec la santé des joueurs sont réels. Dans ces pays, le football bénéficie d'une exception politique.

 

Le débat gagnerait à être éclairci. Aucune des deux options n'est injustifiable, mais on ne devrait pas les justifier avec des arguments hypocrites. La question reste: "Fallait-il faire une exception pour sauver l'économie du football en prenant des risques sanitaires?"

 


[1] La surcharge des calendriers, la gouvernance déplorable des clubs et de la Ligue, comme d'autres problèmes mis en lumière par la crise, sont laissés de côté.
[2] Amusons-nous du fait que l'égérie libérale Emmanuelle Ducros, dans L'Opinionne se trompe pas de parti.

 

 

 

Réactions

  • Citron Merengue le 02/06/2020 à 12h03
    Affligeant le mot est fort. Certes il est encore trop tôt pour tirer le bilan de la reprise des Big 4 et certes des matches à huis clos avec bande son artificielle c'est pas terrible du tout. Mais au regard des informations actuellement à notre disposition, le scénario le plus pertinent pour moi semble être celui de la reprise des championnats.

    D'ailleurs, voir que les allemands, qui ont a priori su gérer cette crise sanitaire avec bien plus d'anticipation que le reste de leurs voisins, être les premiers à prendre le risque de reprendre leur championnat laisse quand même penser que ce choix de reprise n'est pas insensé.

    Cela permet de finir les saisons et de s'éviter des recours sans fin sur les qualifications européennes et surtout pour les montées et descentes. Certes c'est moins bien de finir les championnats en mode resserré sur juin / juillet mais ça semble moins mauvais que de ne pas les finir. Autant la situation de Toulouse semblait jouée d'avance autant pour Amiens, Ajaccio, Troyes, Clermont ou Le Mans on peut comprendre qu'ils l'aient mauvaise.
    En revanche afin de donner du repos aux joueurs avant la reprise de la saison, j'aurais annulé la fin des coupes d'Europe dont l'enjeu est de décerner un trophée. L'intérêt de faire jouer la fin de la compétition est finalement assez faible concernant les répercussions sur la saison suivante.

  • Sens de la dérision le 02/06/2020 à 13h21
    "Au lieu de postuler (et de conclure) que la France a fait le mauvais choix, rappelons d'abord que c'était un choix, et qu'il n'y en avait pas de bon."
    Cette phrase me paraît être particulièrement correcte et peut s'appliquer à tous les championnats. Même si aujourd'hui, une majorité du foot pro européen reprend, on peut aussi dire que c'est un choix, et personne ne sait si c'est un bon ou un mauvais choix.
    D'ailleurs, qu'en est-il des risques de blessure des joueurs dans les championnats qui ont repris (qui ne se limitent pas au Big 4 au passage) ?

    Je vais tenter de suivre ce que va faire le Brésil qui est dans le cas inverse : le championnat a été retardé. Vont-ils jouer tous les matchs ou annuler les premières journées ?

  • Roger Cénisse le 03/06/2020 à 17h01
    Pour les blessures, en Bundesliga, on est sur un taux de blessures multiplié par trois par rapport à un championnat "normal", depuis la reprise.

  • leo le 03/06/2020 à 17h24
    Citron Merengue
    02/06/2020 à 12h03

    En revanche afin de donner du repos aux joueurs avant la reprise de la saison, j'aurais annulé la fin des coupes d'Europe dont l'enjeu est de décerner un trophée. L'intérêt de faire jouer la fin de la compétition est finalement assez faible concernant les répercussions sur la saison suivante.
    ---

    C'est le principe de la compétition sportive de décerner des trophées, non ?

  • Citron Merengue le 04/06/2020 à 17h27
    Difficile de ne pas être d'accord Leo. Ma formulation était maladroite sur la forme.
    Dans le fond, j'ai toujours le même avis : mieux vaut donner la priorité à la fin des championnats qu'à celle des coupes d'Europe.

  • gurney le 05/06/2020 à 08h51
    Roger Cénisse
    03/06/2020 à 17h01
    Sur les blessures rien ne nous dit cependant que c'est pas le gros coup d'arret qui en est responsable. Les footballeurs passent max 3 semaines par an sans un suivi médical de tous les instants. Là ils ont fait une coupure de 2 mois, plus même pour certains.
    On verra si la préparation physique permettra d'éviter le même taux de blessures en France. A ce stade c'est pas encore une certitude.

  • Lucho Gonzealaise le 05/06/2020 à 08h57
    Je comprends pas ton argument, ou alors tu te contredis involontairement ? Les gars ont effectivement subi 2 mois d'arrêt et c'est précisément un argument pour ne pas reprendre le foot trop vite, qui plus est pour jouer beaucoup e matchs ramassés sur quelques semaines.

  • Roger Cénisse le 06/06/2020 à 00h34
    Gurney, précisément. C'est certainement la coupure qui occasionne ces blessures. Je suis donc impatient, comme tu devrais l'être, de voir les résultats de cette période sur les joueurs italiens qui vont jouer tous les trois jours jusqu'au 2 août. La Juve aura peut être un peu trop de matchs dans les pattes et quelques blessés.

  • Le Pobga du Coman le 08/06/2020 à 12h57
    Citron Merengue
    02/06/2020 à 12h03

    D'ailleurs, voir que les allemands, qui ont a priori su gérer cette crise sanitaire avec bien plus d'anticipation que le reste de leurs voisins, être les premiers à prendre le risque de reprendre leur championnat laisse quand même penser que ce choix de reprise n'est pas insensé.


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    Ce qui d'ailleurs pose bien le problème: selon l'approche gouvernementale et ses effets face au virus, il est raisonnable de penser que telle ou telle approche permet plus facilement de continuer ou reprendre plus vite/moins vite.
    _> Biélorussie: on ignore le problème, on continue
    -> Allemagne: on contrôle depuis le début, on va pouvoir reprendre (on a repris même)
    Italie, Espagne: on se l'est bien pris dans la gueule, on va pouvoir reprendre bientôt.

    France, Pays-Bas: on ne sait pas trop si on va se prendre une deuxième vague: on arrête tout, et au pire on aura pris trop de précaution.

    L'anomalie de la reprise, c'est l'Angleterre: on est encore en train de galérer face au virus, mais on fonce!

  • Lyon n'aime Messi le 08/06/2020 à 13h51
    L'Italie, l'Espagne et la France ayant connu une situation sanitaire assez proche, on peut considérer qu'il y a là aussi une anomalie.

La revue des Cahiers du football