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Djorkaeff 1995, coup franc avec sursis

Un jour, un but - Le 16 août 1995 au Parc des Princes, Youri Djorkaeff marque dans les dernières minutes d’un France-Pologne qualificatif pour l’Euro 1996. Son échec aurait changé l’histoire. 

Auteur : Richard Coudrais le 4 Avr 2020

 

 

C’est comme si on était revenu au bon vieux temps des années Platini, quand un coup franc bien placé réglait quelques situations mal embarquées.

 

Lorsque Reynald Pedros et Youri Djorkaeff élaborent leur stratégie pour tirer le coup franc accordé à la 87e minute de la rencontre France-Pologne, les Bleus sont au bord du précipice.

 

 

 

 


Porte de sortie

Le but du Polonais Andrzej Juskowiak en première mi-temps, consécutif à une perte de balle de Zidane, a jeté un froid sur le Parc des Princes. L’équipe de France est de nouveau confrontée à son inefficacité offensive face à un adversaire qu’elle domine pourtant copieusement.

 

Les occasions françaises se sont multipliées en vain en deuxième mi-temps, facilitées par l’exclusion du défenseur Tomasz Lapinski avant l’heure de jeu. Un penalty fut même accordé, mais Lizarazu a vu son tir repoussé par le gardien polonais – confirmation de la malédiction du latéral dans cet exercice

 


 

 

La défaite qui se dessine éliminera pour de bon la France de l’Euro 1996 et indiquera la porte de sortie à son sélectionneur Aimé Jacquet. Elle réduira ainsi à néant deux ans de travail mis en place depuis le funeste France-Bulgarie de 1993.

 

Le successeur de Gérard Houllier s’est vu assigner l’objectif fou de remporter la dernière Coupe du monde du siècle, organisée dans l’Hexagone. Une participation à l’Euro 1996 en Angleterre s’avérait indispensable pour aguerrir un groupe au contexte particulier d’une phase finale.

 

Depuis son intronisation, Aimé Jacquet n’a pas eu la tâche facile. Une partie de l’opinion publique ne le voyait que comme un intérimaire chargé de préparer le travail d’un homme providentiel.

 

L’ancien entraîneur de Bordeaux a tenté plusieurs options. Il a voulu construire autour d'Éric Cantona, mais la nouvelle idole de Manchester s’est sabordée un soir de janvier 1995 en réglant son compte à un supporter de Crystal Palace. 

 


Première pierre

Jacquet a tenté de se conformer à la mode nantaise, incluant jusqu’à quatre Canaris dans son onze de départ, mais la fusion ne s’est jamais produite.

 

C’est sur la pelouse de Nantes que, paradoxalement, Jacquet propose en avril 1995 la première esquisse de son projet: une équipe avec Deschamps capitaine, Desailly en vigie et un duo Zidane-Djorkaeff pour dynamiser l’attaque. Les Bleus l’emportent 4-0 contre la Slovaquie et semblent partis vers une nouvelle dynamique.

 

Quatre mois plus tard, voici cette embellie remise au point mort face à la Pologne. Reynald Pedros est entré après l’heure de jeu, suivi par Youri Djorkaeff cinq minutes plus tard. Les deux remplaçants discutent autour du ballon posé sur le côté droit de la surface.

 

Tout indique que c’est le gaucher nantais qui va le frapper. Finalement, c’est Djorkaeff qui tente sa chance, du pied droit. Sa frappe flottante passe au-dessus du mur polonais et va se nicher sur la droite du gardien, qui plonge trop tard. Et qui attendait certainement le tir de Pedros.

 

Le Parc des Princes explose de joie et Aimé Jacquet pousse un ouf de soulagement. Son équipe de France n’est pas encore qualifiée pour l’Euro 1996, mais elle n’est pas non plus encore éliminée.

 

Les fantômes de France-Bulgarie semblent définitivement s’en aller. Quelques jours plus tard, à Saint-Denis, le premier ministre Alain Juppé pose la première pierre du "grand stade" destiné à accueillir la finale de la Coupe du monde 1998.

 

 

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Réactions

  • gimlifilsdegloin le 04/04/2020 à 19h42
    Bel article ! Ce coup franc m'était revenu récemment en mémoire, d'ailleurs, en me disant que si Djorkaeff l'avait mis à côté, les Bleus n'auraient jamais gagné la coupe du monde.

    Par contre, petite correction : le duo Zidane-Djorkaeff d'entrée de jeu n'a été mis en place qu'à partir du match contre l'Azerbaïdjan. Lors du France-Slovaquie fondateur, Zidane était seul milieu offensif derrière le duo Loko-Ginola.

  • Citron Merengue le 04/04/2020 à 21h19
    En fait quand on regarde les classements finaux de ce groupe de qualification, si tous les autres résultats avaient été les mêmes, nous aurions quand même été qualifiés en cas de défaite puisque nous aurions quand même fini 2èmes du groupe, et parmi les meilleurs 2èmes devant les Pays Bas, évitant les barrages.
    Mais en vrai j'ai le souvenir de ce coup franc qui fut un vrai soulagement, avant les historiques France-Azerbaïdjan et surtout Roumanie-France. Grâce à ce coup franc nous étions encore à égalité à 11 pts avec la Pologne à la fin du match.
    D'ailleurs ce coup franc fit visiblement très mal à la Pologne qui ensuite s'effondra sur les 3 derniers matches de qualif (2 nuls dont un contre les azéris et une défaite). Alors que nous avons enchaîné 3 victoires.
    D'ailleurs dans mon souvenir, Roumanie-France à Bucarest ce fut LE match fondateur de la génération Zizou avec un match de gros costaud face sans doute à la meilleure génération roumaine d"histoire. Avec notamment un match incroyable de Karembeu et Zizou.

  • Citron Merengue le 04/04/2020 à 21h42
    Bref cet article m'a replongé dans les débuts de mon suivi fanatique d'inconditionnel Bleu.
    Je n'ai commencé à suivre régulièrement les Bleus (avant, vivant en Espagne, je n'ai suivi que les phases finales et quelques matches de qualif comme la double confrontation victorieuse face à l'Espagne pour l'Euro 92 et le France-Bulgarie dont on ne cite plus le score) qu'à partir de la campagne de qualif de l'Euro 96. Qui fut dure et laborieuse avec beaucoup de 0-0 dans mon souvenir. Mais je vous remercie pour cet article qui rappelle combien cette campagne de qualification fut importante dans le sacre de 98. Et combien notre qualification à l'Euro 96, finalement une phase finale réussie pour les Bleus, fut laborieuse mais fondatrice. Certains éléments clé de la campagne 98 sont entrés dans le 11 titulaire à ce moment là (Zizou, Karembeu, Djorkaeff, Liza).
    Cette phase de qualification est aussi l'illustration de la volonté de Jacquet de reconstruire l'équipe de France sur une base défensive extrêmement solide. 2 buts encaissés en qualification (1 à Bucarest, 1 face à la Pologne). Solidité défensive qui se confirmera à l'Euro (2 buts encaissés) puis lors de la coupe du monde 98 (2 buts encaissés aussi). Bref, entre 94 et 98, la France encaissera 6 buts en match officiel sur 22 matches (10 de qualif, 5 à l'Euro et 7 en cdm). Ce qui nous rappelle que la France de 98 c'est au moins autant la France de Blanc Deschamps et Desailly que celle de Zizou et Djorkaeff.

  • José-Mickaël le 05/04/2020 à 00h59
    Merci Citron Merengue pour le rectificatif : il me semblait bien que la France n'aurait pas encore été éliminée. Il restait quand même trois matchs (Azerbaïdjan, Roumanie, Israël).

    Et en effet, le match fondateur est Roumanie-France. L'ayant enregistré au magnétoscope, je me le suis très souvent revisionné et le connais presque par coeur. Je me souviens notamment de l'accueil de l'équipe de France : les Roumains qui sifflent la Marseillaise, inaudible, puis qui chantent à plein poumons leur hymne (on n'entendait plus la fanfare). Quelle ambiance ! Peut-être que ça a surmotivé les Bleus, qui ont joué comme des morts de faim, réalisant une première mi-temps inoubliable. Karembeu en voulait tellement qu'il a marqué un but en accompagnant le ballon dans les filets.

    Il y a d'ailleurs vraiment un avant et un après ce match : avant, l'équipe de France doute et fait beaucoup plus de matchs nuls que de victoires. Après, c'est un superbe enchaînement en vue de l'Euro : la victoire facile contre Israël, puis le chef-d'oeuvre offensif contre le Portugal (je me souviens m'être dit, devant ma télé : ça faisait depuis France-Brésil 86 que je n'avais pas vu une telle qualité de jeu), la victoire facile contre la Grèce (une fois Zidane entré), la promenade en Belgique (ça faisait longtemps qu'on n'avait pas gagné là-bas, et là il y avait une impression de force tranquille : je savais qu'on allait gagner), encore une victoire contre la Finlande je crois, et même un victoire de prestige contre les futurs champions d'Europe chez eux - un peu chanceuse quand même. Et après l'Euro c'est reparti sur les mêmes bases avec notamment le 4-0 contre la Turquie et le but magique de Pirès...

    Brusquement on était devenu une des meilleures équipes du Monde. Et c'est Roumanie?France, je trouve, qui est le match charnière.

  • pipige le 05/04/2020 à 10h27
    Merci pour cet article.

    Je me souviens de ce match qui a vraiment failli tout changer. La France avait dominé la Pologne de la tête et des épaules, et une défaite aurait été catastrophique.

    J'avais je crois hurlé de bonheur sur l'égalisation (oui j'exagère)

    Notons que ce match est aussi le (vrai) début de (l'excellente) carrière de Djorkaeff en équipe de France. A jacquet sera reconnaissant à son milieu offensif en lui offrant une place de titulaire indiscutable jusqu'à sa retraite internationale.



  • Toto le Zéro le 05/04/2020 à 10h51
    Été 1995, en vacances au Portugal (pays de mes parents) ce mois d'août là, je suivais le match sur un vieux poste radio qui datait sûrement de l'ère pompidolienne... Je pestais contre la fatalité bien plus que contre ces fichus Polacs (le buteur Juskowiak jouait justement au Sporting du Portugal mais allait passer à l'Olympiakos).
    Que le soulagement fut grand au coup franc de Youri!
    Mine de rien, après le France-Bulgarie de sinistre mémoire, l'EDF n'a plus loupé de compétition à partir de cet Euro 1996.

  • Tonton Danijel le 05/04/2020 à 12h40
    Oui, Roumanie-France dut le match fondateur des années Jacquet, mais que ce coup-franc de Djorkaeff fut un soulagement... (Djorkaeff qui avait également marqué le premier but des bleus de Jacquet lors du premier match amical post-Bulgarie en Italie, permettant une victoire historique sur la pelouse des futurs finalistes de la World Cup américaine...).

    Surtout qu'après le pénalty raté de Lizarazu (repris par un autre joueur mais également repoussé par le gardien) ça sentait vraiment mauvais... Bruno Masure avait dit le lendemain du bourreau Andrzej Wo?niak: "Si le pape est polonais, Dieu est gardien de but..."

  • gimlifilsdegloin le 05/04/2020 à 16h04
    On peut aussi se dire que si la Pologne avait battu la France, elle aurait eu de meilleurs résultats lors des trois derniers matchs, car encore en bonne position pour se qualifier. Et oui, le grand match qui manquait à l'équipe de France, c'est la victoire en Roumanie (à l'aller, les Bleus avaient largement dominé, mais sans marquer). N'empêche que le match contre la Slovaquie, après l'indigent nul en Israël, était un premier tournant et est d'ailleurs celui qui a permis à Zidane de s'installer comme titulaire et à Jacquet d'expérimenter son 4-3-1-2, qui deviendra 4-3-2-1 à partir de l'Azerbaïdjan.

  • Özil paradisiaque le 06/04/2020 à 10h20
    C'est drôle de voir l'évolution des commentaires télé : je m'attendais à une critique immédiate des 2 gardiens (qui il est vrai ne sont pas inoubliables).

    Moi ça me vend du rêve, ces maillots qui brillent, ce legging pour Lama : les images de l'enfance!

  • lyes le 06/04/2020 à 14h29
    Je me souviens de ce coup franc, à 13 ans c'était pour moi une sorte de petit antidote de France Bulgarie, match qui semblait perdu, impossible de marquer même en dominant.
    J'avais dis à mon père "on dirait un coup franc de Platini", le ballon qui rentre presque au sol, facile, intelligent.
    J'ai quand même eu le droit à un monologue paternel explicatif Platini vs Djorkaeff.

    25 ans plus tard je persiste, c'est du pur Platoche ce coup franc.

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