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Divorce à la parisienne

À Paris, le mélodrame fait partie de la culture maison. Samedi soir, contre Troyes, la représentation était de bonne facture: distribution de qualité, dialogues originaux, bande-son fournie et coups de théâtre à foison...
Auteur : Eugène Santa le 3 Mars 2003

 


Samedi soir, lors de PSG-Troyes, joueurs et public parisiens ont sans doute vécu l'une des soirées les plus étranges qu'il leur ait été données de suivre depuis plusieurs années. Si la victoire a finalement été au rendez-vous, c'est après une rencontre à rebondissements, à la fois sur le terrain et dans les tribunes, qui laissera des traces pour l'ensemble des acteurs de la vie du club parisien. Les "chèvres" à l'abattoir Les groupes de supporters avaient prévenu de leurs intentions samedi dans l'après-midi: protester pacifiquement contre les piètres résultats de leur club et faire la grève du supporter. Ces menaces ont effectivement été mises en exécution dans la soirée. En fait, c'est d'une véritable campagne de contestation visuelle et sonore dont il s'est agi au Parc des Princes, banderoles et huées à l'appui. Les premières victimes du courroux des supporters locaux furent évidemment les joueurs parisiens. C'est donc dans une incroyable bronca que le speaker du Parc annonçait la composition de l'équipe avant le coup d'envoi du match: les noms des joueurs étaient copieusement sifflés tour à tour, Ronaldinho bénéficiant d'une relative mansuétude. L'intensité sonore montait encore d'un niveau au moment de l'entrée des Parisiens sur la pelouse. Autant dire que ces derniers devaient composer avec une ambiance des plus pénible: une situation particulièrement délicate pour des footballeurs déjà fébriles après trois défaites consécutives en championnat. L'opération déstabilisation lancée par les supporters portait d'ailleurs rapidement ses fruits: après quelques secondes de jeu et sur son premier ballon, Potillon envoyait une passe pourtant facile directement en touche. Quelques minutes plus tard, alors que le score était toujours nul et vierge, Alonzo s'allongeait difficilement et laissait échapper une balle sur une frappe pourtant anodine. Les supporters voyaient ainsi leurs protégés multiplier les impairs, et leurs adversaires du soir envoyer deux coups francs au fond des filets d'Alonzo. Au bout d'une demi-heure, les Parisiens étaient donc menés 0-2. Si le but recherché était de donner un salvateur coup de fouet aux joueurs parisiens, le mouvement engagé par les supporters du club s'avérait totalement contre-productif. Fernandez-Auteuil, douloureuse séparation Ce sont donc trente minutes de cauchemar qui venaient de se dérouler pour les joueurs parisiens, mais également pour leur entraîneur. Car si les premiers avaient déjà été l'objet de la colère des ultras parisiens par le passé, Luis Fernandez découvrait pour sa part les joies de la contestation publique. Pour la première fois, des fans parisiens ont ainsi scandé massivement des "Fernandez démission" dès le coup d'envoi de la partie. Dans les travées d'Auteuil, l'emblématique "Luis", ex-âme du club, se transformait ainsi en "Fernandez", simple quidam du coaching dont la tête pouvait être réclamée comme celle de n'importe quel entraîneur de L1. Un curieux retournement de situation pour des ultra-réversibles, qui avaient sauvé la peau de leur coach il n'y a même pas trois mois. Un changement d'attitude justifié, selon les Supras 91, par l'attitude même de l'entraîneur parisien, coupable à leurs yeux de ne pas "reconnaître une dérive sportive inadmissible et récurrente", de "prendre les supporters pour des cons", en énonçant des objectifs variables selon les périodes de l'année, ou encore de "cracher sur le virage Auteuil" (1). Une prise de conscience relativement tardive de la démagogie de Fernandez et de ses manipulations pour sauver sa tête. Une prise de conscience en tout cas accélérée par des déclarations du coach parisien, qui aurait ainsi déclaré: "Auteuil? Je ne connais pas" à des supporters de cette tribune au début du mois de février (2). La défaite, passe encore, mais le déni de reconnaissance, nettement moins. Cela dit, ces déclarations restent énigmatiques, concernant un entraîneur qui aime jouer de son aura auprès du public pour se couvrir auprès de ses employeurs. Car en l'absence de source fiable quant à la réalité des affirmations du coach parisien, un doute subsiste: quel était son intérêt de se mettre ainsi l'un des groupes les plus influents du Parc à dos? A contrario, le désamour subit du virage Auteuil pour Fernandez facilitera sans doute le départ de ce dernier à l'intersaison… "Diviser pour mieux régner" serait-il l'un des principes enseignés aux brillants élèves de l'ENA? Auteuil isolée Pour autant, au fil de la rencontre, les supporters de la tribune d'Auteuil sont apparus relativement isolés dans le Parc des Princes. Si la première demi-heure a donné l'image d'un parfait consensus parmi les 40.000 spectateurs, le retournement de la situation sur la pelouse (avec le passage du score de 0-2 à 4-2) a en revanche mis en exergue les premiers signes de profondes divergences entre Auteuil et Boulogne, mais également avec le public moins fervent des tribunes Paris et Présidentielle… Alors que les "Fernandez démission" entonnés à tue-tête par Auteuil — et une large part du public environnant la tribune — étaient majoritairement repris en début de match, ceux-ci s'apaisaient peu à peu à mesure que Heurtebis voyait ses filets trembler. Alors que le virage reprenait une dernière fois ce refrain à l'approche de la fin de la partie, des sifflets s'élevaient des tribunes alentour pour condamner in fine cette rébellion anti-Luis. Quelques minutes auparavant, l'entrée de Francis Llacer, conspué par Auteuil, avait été saluée par des "Cisco" hurlés avec enthousiasme dans la tribune opposée. Une allégresse retrouvée et exprimée également dans le Kop Boulogne au travers de chants d'encouragement entonnés dès la réduction de la marque par Pedron. Ces divergences rappelaient également que le jour même, les mots d'ordre venant d'Auteuil et Boulogne, s'ils s'accordaient sur le fond dans la dénonciation des mauvais résultats, divergeaient sur la forme. Les premiers avaient "vidé leur bloc" (3) pour l'occasion et refusé d'encourager les leurs tout au long de la partie, les seconds préférant un silence ponctuel pendant 30 minutes (une durée qui s'est ironiquement avérée totalement conforme à la dérive des joueurs parisiens, absent du jeu pendant cette période sur la pelouse du Parc). Selon Le Parisien de dimanche, des bagarres ont éclaté côté Boulogne entre les Boys et les Gavroches, les premiers étant partisans de la ligne dure envers Fernandez. Le black-out de Canal Plus Dans l'affaire, quelle attitude saluer? Auteuil, qui lâche finalement Fernandez après plusieurs mois de soutien sans faille? Le public des tribunes latérales, prêt à pardonner une demi-heure calamiteuse à ses joueurs à condition de voir une seconde mi-temps totalement maîtrisée? Ou Boulogne, avec sa foi parfois aveugle en certaines icônes du club? À vrai dire, difficile de le savoir. Et à la limite, qu'importe. Car au final, cette situation pour le moins ubuesque n'est qu'une énième résultante du drame permanent que vit le club parisien depuis l'arrivée de Charles Biétry aux commandes du club en 1998. Toujours fidèle, depuis cinq ans, malgré des résultants décevants, le public parisien apparaît aujourd'hui totalement désorienté par la gestion sportive et financière calamiteuse du staff et de l'équipe dirigeante. Le ras-le-bol apparaît de façon évidente (la banderole aperçue dans la tribune Boulogne est à ce titre symptomatique: "Joueurs, staff, dirigeants, tous responsables. Dégagez!") et la victoire de samedi risque de ne pas suffire pour sauver les meubles d'une saison qui pourrait encore virer au désastre, au gré des derniers résultats. Devant une telle situation, on reste dubitatif sur le traitement pour le moins léger de cette actualité par l'équipe de Jour de Foot. Le résumé du match a ainsi totalement fait fi de la fronde des supporters locaux: aucune image de la tribune Auteuil désertée, pas une allusion aux manifestations d'avant-match… Seule une référence un peu floue à la tribune d'Auteuil qui "reste silencieuse" après le but d'Aloisio est venue interrompre ce bel exercice de camouflage de la part des équipes de Canal Plus (4). Au final, c'est même Laurent Perpère, président du PSG, qui était interviewé pour réclamer l'union sacrée et rappeler les objectifs du club pour la fin de la saison: "Il reste encore quelque chose à gagner". Une bonne bouffée d'oxygène et d'optimisme dans la voix de son maître. Dans un tel contexte, cela rassurera sans doute les supporters. (1) Communiqué des Supras Auteuil à lire sur www.supras91.net (2) Information donnée par le communiqué des Supras et reprise par L'Equipe dans son édition du 2 mars. (3) En réalité, l'absence des supporters d'Auteuil était plus symbolique que réelle, nombre d'entre eux s'étant massés dans les autres "blocs" de la tribune. (4) Curieusement, l'équipe de Téléfoot a pour sa part consacré une partie conséquente de son sujet sur PSG-Troyes à cet épisode…

Réactions

  • NoNo93 le 03/03/2003 à 20h01
    Pourquoi nous racheter, ils l'ont déjà fait avec Leroy et Andre Luiz...

La revue des Cahiers du football