Détournements de billets: la ligue pas mieux que la fédération
Au pays du foot français, les institutions, bien loin de s'aiguillonner pour mieux servir le public qui les finance, rivalisent de d'indignité sans surprendre personne puisqu'elles se livrent aux mêmes malversations. Après les billets virtuels de la FFF pour le France-Espagne de janvier, voilà les quotas minimums de supporters pour la finale de la Coupe de la Ligue
Auteur : Jamel Attal
le 31 Mars 1998
Au pays du foot français, les institutions, bien loin de s'aiguillonner pour mieux servir le public qui les finance, rivalisent de d'indignité sans surprendre personne puisqu'elles se livrent aux mêmes malversations. Après les billets virtuels de la FFF pour le France-Espagne de janvier, voilà les quotas minimums de supporters pour la finale de la Coupe de la Ligue. 14 000 billets pour chaque club, livrés très tard, alors que les demandes locales étaient deux à trois fois supérieures. L'an dernier, les Girondins avaient reçus 17 000 places dans un Parc des Princes pourtant presque plus petit de moitié... 25 000 places ont été mises en vente dans toute la France avant même les demi-finales. Restent 25 000 sésames distribués à l'entière discrétion de la Ligue. Ce week-end, lors de la finale de la Coupe de la League, Wembley était moitié rouge (Middlesbrough), moitié bleu (Chelsea). En France, pour les grandes occasions, c'est un tiers de vrais supporters tolérés, un tiers de location sauvage sans annonce, et un tiers d'invités.
Le feuilleton du Stade de France se poursuit, et les mêmes détournements d'intérêts publics se reproduisent, pour le profit politique d'une minorité. En cette année 1998, le SdF est un fabuleux produit de marketing et de promotion pour nos caciques, il n'est pas question de l'ouvrir à n'importe qui. Au moment où il s'agit de convaincre le public du PSG de venir à Saint Denis, cette exclusion est bien peu judicieuse, d'autant qu'il y avait aussi là l'occasion de partager avec la Province cette infrastructure censément nationale.
On peut être sûr que la finale de la Coupe de France donnera lieu aux mêmes pratiques. Rien n'est plus prévisible que la médiocrité.