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De l'audace, Monsieur Antonetti!

Le hold-up raté au Parc des Princes trahit le manque d'ambition offensive de la formation de Frédéric Antonetti cette saison. Analyse tactique de cet exemple d'un mal très commun en D1...
Auteur : Joseph Alfonsi le 4 Avr 2000

 

Ce n’est pas tous les jours Noël. Réussi en terre lyonnaise, le hold-up a cette fois-ci mal tourné à Paris. Certes, les joueurs bastiais auront sans doute livré leur meilleure première mi-temps de la saison, loin de leurs bases. Comme à l’accoutumée, les bleus ont su faire preuve de cœur, de solidarité et d’abnégation dans la conquête du ballon. Mais la très bonne occupation du terrain (entendez un quadrillage en règle) et une grande générosité dans les duels n’ont malheureusement pas suffi. Le match fut enlevé, agréable, et les Corses, de l’avis général, sortent de la compétition la tête haute, sans avoir démérité. Les choses avaient même plutôt bien commencé pour eux puisque, scénario idéal selon leur coach, ils ouvrirent la marque. Las, il furent incapables d’en tirer profit alors que les Parisiens n’étaient pourtant pas au mieux durant toute cette première période. C’est que, si les dispositions prises par Antonetti en matière de récupération (six défenseurs et un milieu récupérateur) ont des avantages, elles hypothèquent, selon nous, les chances offensives de sa formation.
C’est pourtant avec grand soulagement que les supporters avaient salué le retour au club de l’enfant du pays. Le jeune entraîneur corse allait enfin renouer, après une parenthèse de "football-labeur" aussi peu inspiré que frileux, avec l’audace qui fit de lui un des meilleurs coaches de D1, avant son départ. Aujourd’hui, malgré toute l’estime que nous lui portons, reconnaissons que ces espoirs ont été quelque peu déçus. Oubliés, les trois attaquants habituellement alignés, qui faisaient du Sporting une équipe séduisante et efficace, même à l’extérieur! Il nous fallut très vite nous résigner, cette saison, à voir évoluer cette équipe dans un registre défensif peu compatible avec le discours conquérant entendu et les prétentions affichées.
Certes, à Lyon, la tactique mise en place avait fonctionné. Tous derrière, groupés, les Bastiais avaient réussi leur pari: accepter délibérément de subir pour mieux contrer. Un seul contre aura donc suffi à Née pour couronner cette stratégie. Comme toujours, en pareille circonstance, il faut une part de chance. Les bleus n’en ont pas manqué. Sans parler des performances de leur gardien qui multiplie depuis deux ans de véritables prouesses, insuffisamment soulignées d’ailleurs dans la presse nationale. Mais doit-on se satisfaire de ce style de jeu érigé en système, au vu des prestations fournies par le club insulaire à l’extérieur, tout au long de l’année? Très clairement, non.
Comme à Lyon, mais comme à Troyes une semaine auparavant, le Sporting a persisté en présentant, samedi soir, six joueurs à vocation défensive. Un meneur de jeu, Yann Lachuer, et deux attaquants, Née et André, auxquels on devrait décerner une médaille, tant leur tache relève davantage du sacerdoce que de l’activité normale d’un attaquant. Pour une victoire à la désespérée en Coupe, aucun succès en déplacement en championnat. Devait-on considérer, après Lyon, que l’entêtement d’Antonetti s’était enfin avéré payant ou doit-on voir dans cette obstination la principale cause des échecs répétés de l’équipe corse sur le continent?
Pour avoir assisté à la plupart des matchs livrés par Bastia loin de Furiani, on constate que le mal est chronique. Et pour cause. Pourquoi continuer à multiplier les défenseurs alors que, loin de garantir l’inviolabilité des cages (erreurs individuelles, coups de pied arrêtés…), l’hypertrophie du secteur défensif prive l’équipe des solutions indispensables à son équilibre? A Auxerre et à Paris, en championnat cette saison, les Bastiais ont été incapables de se créer la moindre occasion de but, faute de solutions devant. L’isolement des attaquants est frappant. En dépit des efforts surhumains déployés par les deux joueurs, le ballon revient constamment et de plus belle, pour mettre l’équipe entière sous pression, quel que soit le nombre de défenseurs alignés. Du fait d’un abattage démesuré, Frédéric Née se trouve parfois à bout de force pour donner le coup de rein nécessaire au moment crucial. Le joueur est émoussé. Sa lucidité devant le but semble même altérée. Regrettable gâchis.

Certaines équipes souffrent d’un déficit d’attaquants. Ce n’est pas le cas à Bastia où l’on possède, au demeurant, des joueurs d'une grande complémentarité en attaque, auxquels on peut demander, de surcroît, une part de travail défensif qu’ils ne rechigneraient pas à accomplir. Dès lors, si les résultats à domicile sont satisfaisants, et que c’est à l’extérieur que le bât blesse, pourquoi ne pas faire preuve d’un peu plus d’audace, en présentant une équipe résolument plus offensive? Quel est le risque, au vu du pitoyable palmarès présenté jusque-là?
Il ne nous semble pas déraisonnable, ni aventureux, en effet, d’aligner André, Née et Laurent (blessé en ce moment) en attaque, soutenus par Lachuer en numéro 10. L’équipe pourrait ainsi conserver ses quatre défenseurs, aidés de deux milieux récupérateurs. Mieux! Que diriez-vous de ces trois mêmes attaquants, épaulés par Petersen en dix (il en a le bagage technique) et Lachuer en relayeur (rôle qu’il occupait magnifiquement à Auxerre)? Que risque-t-on? La défaite? De toute façon… Avec un tel dispositif, les Bourguignons ont été champions de France. Leur entraîneur ne passe pas, nous semble-t-il, pour un doux rêveur. Et, que l’on sache, sur plusieurs années, ils n’ont pas à rougir de leur défense.

Il reste désormais six rencontres aux Bastiais pour décrocher cette qualification européenne dont ils avaient fait un objectif. La peur de la rétrogradation, mathématiquement pas écartée, ne doit pas constituer un alibi au renoncement. Il est encore temps de mettre fin à une série statistique humiliante, peu en rapport avec le potentiel évident de l’équipe.

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