Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Cubillas 1970, l’heur du Pérou

Les belles histoires de la Coupe du monde – Durant le Mundial mexicain de 1970, un jeune joueur péruvien du nom de Teófilo Cubillas éclate à la face du globe. Il deviendra le footballeur le plus illustre de l’histoire de son pays.

Auteur : Christophe Zemmour le 8 Juin 2018

 

 

Le séisme a été ressenti jusqu’à Lima, à plus de six cents kilomètres de l’épicentre, au large de Chimbote. D’une magnitude de 7,9 à 8 sur l'échelle de Richter, il dévaste, en ce 31 mai 1970, la côte péruvienne. Le pays subit alors la pire catastrophe naturelle de son histoire, faisant plus de 70.000 morts et des centaines de milliers de disparus et de blessés. La nouvelle ne parvint que deux jours plus tard aux joueurs de la sélection péruvienne, qui doit disputer dans quelques heures son premier match dans ce Mundial mexicain.

 

 

 

 

Dans l’incertitude quant à la sécurité de leurs proches, ils ont la tête ailleurs et se demandent s’ils vont se présenter sur le terrain face à la Bulgarie. Avant de se raviser et de décider d’offrir de la fierté et de la joie à des compatriotes vivant alors un terrible drame. Le Pérou est mené 2-0 à la 49e. Alberto Gallardo et Héctor Chumpitaz, en l’espace de cinq minutes, renversent la situation avant qu’un jeune joueur élégant de vingt-et-un ans n’offre une inestimable victoire aux siens.

 

Teófilo Cubillas vient déjà de s’offrir son plus beau souvenir de la compétition: “Nous voulions absolument donner quelque chose au pays. Malgré la tristesse due au tremblement de terre, nous étions incroyablement heureux d'avoir pu offrir un peu de réconfort à nos compatriotes. Ce sont des sentiments difficiles à décrire." Cubillas, le Pérou, la Coupe du monde, ce n’est alors pas une finalité, mais bien le début d’une belle et longue aventure.

 

 

Adoubé par le Roi

Le jeune meneur de jeu, qui se définit comme un footballeur polyvalent et libre sur un terrain, va être la révélation du tournoi, faisant montre d’un énorme talent et d’une adresse redoutable balle au pied et face au but. C’est grâce aux conseils de son sélectionneur d’alors, un certain Didi, qu’il devient “ambidextre et aussi fort sur les frappes et les coups de pied arrêtés”. Celui que ses coéquipiers de l’Alianza Lima avaient commencé à surnommer ”El Nene", en raison de sa taille et de ses traits de jeune garçon, enchante tout un pays et confirme des dispositions de buteur qu’il avait affichées… dès sa première saison dans l’élite péruvienne, en terminant meilleur artificier. Il n’avait alors que dix-sept ans.

 

Cubillas inscrit un doublé face au Maroc, le premier et le dernier d’une victoire (3-0) qui qualifie le Pérou pour les quarts de finale de cette Coupe du monde 1970. La meilleure performance d’une sélection qui n’avait alors disputé que l’édition initiale de 1930 et qui a réussi à tenir un nul décisif (2-2) face à l’Argentine en qualifications, privant ainsi l'Albiceleste du tournoi mexicain. Seul buteur de son équipe contre la RFA, il ne peut éviter la défaite (1-3) qui dirige donc le Pérou, malgré une deuxième période de qualité, vers un quart de finale face au Brésil.

 

 

 

 

La sélection à la diagonale rouge a décidément du mal à entrer dans ses matches et, si cela fait aussi son charme, cela va sérieusement l’handicaper contre la Seleçao. Péruviens et Brésiliens offrent un spectacle excitant et constant, et ce sont les seconds qui font la course en tête tout le long du match. Cubillas est un danger permanent, fait étalage de ses qualités et d’une maturité bluffante, marquant le but du 2-3. Surtout, il gagne le respect de ses adversaires du jour, dont le plus illustre d’entre eux. C’est ainsi que Pelé, tout juste couronné pour la troisième fois, répondra quant à sa propre présence à la future édition allemande: “Non, mais ne vous inquiétez pas, vous verrez mon successeur. Teófilo Cubillas."

 

 

Tel un phare dans la nuit

La carrière du prodige péruvien va encore durer presque deux décennies. Le temps de remporter la Copa América 1975, de s’illustrer en Copa Libertadores, inscrivant plus de cent buts avec l’Alianza Lima. Un club qu’il portera dans son cœur et qu’il n’aura de cesse de retrouver, malgré des escapades en Amérique du Nord, ou en Europe - dont la plus célèbre et la plus prospère sera à Porto, entre 1974 et 1976.

 

Le Pérou jouera également les Coupes du monde de 1978 et 1982. Durant la compétition argentine, Cubillas renouvelle l’exploit, rare, de marquer cinq buts. Le plus célèbre d’entre eux reste ce coup franc génial de l’extérieur du pied face à l’Écosse. Une frappe qui aurait alors "décidé de tirer les coups francs” le génial José Luis Chilavert. L’histoire se terminera de manière controversée, avec cette fameuse défaite (0-6) face au pays hôte, ainsi qualifié pour la finale.

 

Le 8 décembre 1987, l’équipe de l’Alianza s’écrase en mer sur le vol de retour vers Lima. Il n’y aura qu’un seul rescapé. Alors qu’il était officiellement retraité depuis un an, Cubillas reprend du service en tant qu'entraineur-joueur pour aider le club à se reconstruire. L’équipe accrochera finalement la deuxième place du championnat. D’un bout à l’autre de la brillante carrière de Cubillas, il y aura donc eu une catastrophe. Et à chaque fois, il aura été la fierté et la lumière des siens. Leur joie.

 

Réactions

  • Richard N le 09/06/2018 à 09h26
    Quel beau joueur que ce Cubillas ! J’ai surtout connu la période 1978-1982 du Pérou. Un maillot magnifique, des joueurs très techniques, un gardien fou (Ramon Quiroga). J’espère trouver leurs dignes successeurs durant ce mondial russe. Merci pour ce bel article, Christophe...

  • Ba Zenga le 09/06/2018 à 14h35
    Merci Richard.

  • Sens de la dérision le 10/06/2018 à 08h54
    Téofilo, c'est l'ancêtre de Toifilou (dont je viens de découvrir qu'il a mis un terme à sa carrière il y a 2 jours) ?
    J'aime ces articles !

La revue des Cahiers du football