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Corse - Pays basque : le symbole a fait pschitt

Vendredi, la Corse et le Pays basque se sont affrontés à Ajaccio. Une occasion d'affirmer sa différence identitaire qui n'a toutefois pas attiré les foules sur l'Île de Beauté. Reportage.

Auteur : Frédéric Sanz le 30 Mai 2016

 

 

Ils sont nombreux, dans les travées du stade Ange-Casanova de Mezzavia, à ne pas avoir attendu la séance des tirs au but pour quitter leur siège et se diriger vers la sortie. Et pour ceux qui sont restés, la séance a paru interminable. En tribunes, certains priaient qu’un basque loupe: la victoire de la Squadra était secondaire, ceux-là aussi souhaitaient surtout que ça se finisse.

 

 

La fête annoncée du football Corse a-t-elle eu lieu? Certes, "les frères" de lutte, comme le revendique Edmond Simeoni, père de l’actuel président du conseil exécutif de Corse et figure du nationalisme, étaient bien là. Mais la fête, elle, n’a pas vraiment été au rendez-vous. Sorti du cadre symbolique, de l’importance que revêt la Squadra et de ce qu’elle dégage pour une partie des Corses, le match en lui-même aurait pu passer totalement inaperçu: 1.700 spectateurs, une affluence famélique, même pour un match sans enjeu, alors que des centaines d’invitations qui ont circulé dans l’île pour garnir un peu plus les tribunes. Pour les autres, débourser entre quinze et vingt euros pour assister à une telle rencontre peut se discuter...

 

À l’entrée du stade, un petit stand posé à la hâte permet à quelques-uns de faire leur beurre avec des écharpes de la rencontre et des maillots des deux équipes. Dans la tribune populaire, Corses et Basques sont réunis en partie. En partie seulement, car chaque camp de l’île n’a pas trop vocation à se mélanger: une dizaine de supporters de l’Orsi Ribelli, les supporters de l’ACA Ajaccio, ont préféré le quart de virage.

 

 

« On n’est pas français »

L’entrée des équipes est bruyante. Bombes agricoles et fumigènes vont animer le match. En exagérant un peu, on serait tenté de dire que la ferveur s’est arrêtée là. Pas tout à fait, quand même: les deux hymnes retentissent. Le Diu, l’hymne corse, se fait entendre dans un silence respectueux et impressionnant. En tribunes, on serait presque tenté de regarder de travers ceux qui osent parler.

 

Le problème, c’est qu’une fois l’émotion passée, l’ambiance de cathédrale se maintient pendant toute la première période. Le spectacle n’aide pas: sur une surface difficile, Corses et Basques multiplient les approximations techniques. Dans un 3-6-1 sans véritable avant-centre, la Squadra n’enflamme pas la Pignata, surnom du stade de Mezzavia. Seul Rémy Cabella – qui, il y a deux ans à la même époque, se préparait au Mondial brésilien – est à créditer de quelques gestes de classe. Les occasions sont rares, la possession est pour l’Euskadi, largement composée de joueurs de l'Athletic Bilbao, et l’adrénaline pour personne.

 

Dans les gradins, on discute, parfois dos au match. On applaudit sur le premier but de Santelli, et quelques-uns tentent de lancer des clappings, en vain. C’est en deuxième période qu’une vingtaine de supporters, en tribune populaire, va tenter de mettre l’ambiance. Sous la banderole "Corsica and Basque country united against France", le chant le plus populaire sera "On n’est pas français!" Les autres banderoles réclament l’indépendance, la coofficialité ou encore l’amnistie. Au moins, l’esprit est là. Derrière les buts, on se démène pour lancer des chants, on espère être repris par tout le stade. Difficile. Heureusement, dix-huit tirs au but dans la séance (1-1 à la fin du temps réglementaire) permettront à ceux qui avaient envie de s’égosiller de se libérer un peu, et ce malgré la première défaite de la Squadra depuis 2009.

 

 

 

Symbole politique mais échec populaire

Le 29 mai 2015, à Bastia, la rencontre entre la Squadra Corsa et le Burkina Faso (1-0) s’était tenue devant 3.000 spectateurs. Le nombre est à diviser par deux en un an. Les explications sont multiples. "Si le match s’était joué en Corse, il y aurait eu du monde", dit-on sur les réseaux sociaux, en référence à Ajaccio, la cité impériale, parfois appelée "la première ville de France" par ceux du Nord de l'île.

 

Depuis la victoire nationaliste aux élections territoriales en décembre, il souffle sur la Corse l’envie profonde de se distinguer du continent, de mettre en exergue son identité. Mais le match de vendredi soir ne l’a pas prouvé. Le chemin est encore long. Pourtant, lors des traditionnelles sessions de l’Assemblée de Corse, le sujet était majeur pour les politiques. D'ailleurs, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni se sont rendus au stade, au moins pour la séance des penaltys. Preuve que le symbole était fort.

 

Fallait-il une autre opposition? En 1967, la Corse avait affronté l’Équipe de France de Just Fontaine au Vélodrome, devant 20.000 spectateurs. Les insulaires l’avait emporté 2-0. Aujourd’hui encore, ce match est une référence. À l’époque, la rencontre n’avait eu aucune autre signification que sportive. Les temps changent.

 

 

 

Squadra Corsa – Euskadi : 1-1 (8 tab à 9)

Buts : Santelli (20e) pour la Squadra Corsa ; Bergara (47e) pour les Basques.

Squadra Corsa : Leca (Vincensini, 46e) – Coulibaly, Bocognano (Aine, 60e), Modesto – Poggi (Cioni, 46e), Pierazzi (Vincent, 56e), Cahuzac, Cavalli, Lippini (Marchetti, 60e) – Cabella – Santelli (Romain, 64e). Entraîneur: Jean-Michel Cavalli.
Euskal Selekzioa : Iraizoz (Riesgo, 46e) – Capa (Zaldua, 46e), Berchiche, Elustondo (Ansotegi, 46e), Garrido (Gonzalez, 46e) – Rico (Susaeta, 46e), Ituraspe (Bergara, 46e), Xabi Prieto (Merino, 46e), Zurutuza, Gurpegi – Eraso. Entraîneur : José Maria Amorrortu.

 

 

Réactions

  • Yohan Cowboy le 30/05/2016 à 13h49
    Roy compte tout et Alain paie rien
    aujourd'hui à 13h39
    ---
    Le "Au moins, l'esprit est là", je ne le perçois pas du tout comme un soutien et un regard positif, juste un constat de l'esprit de contestation, qui n'est pas spécialement valorisé. Pour moi, l'idée c'est juste : à défaut d'avoir du monde par rapport à ce que les nationalistes espéraient, ceux qui sont là sont contestataires.

  • TheDoctor le 30/05/2016 à 14h53
    @ dugamaniac

    Pour vous répondre sur plusieurs points, en rien je ne critique le fait de publier un CR de ce type de match. Je disais qu'il semble justifier de se poser la question sur la légitimité de rapporter cet événement (et ses travers).

    Et concernant la faible affluence, ça ne semble pas sorcier à comprendre... L'événement dépasse ici largement le cadre du sportif, et rien oblige les corses à se joindre et donc cautionner les idées véhiculer par ces rassemblements.

  • Portnaouac le 30/05/2016 à 15h36
    TheDoctor
    aujourd'hui à 14h53

    Pour vous répondre sur plusieurs points, en rien je ne critique le fait de publier un CR de ce type de match. Je disais qu'il semble justifier de se poser la question sur la légitimité de rapporter cet événement (et ses travers).

    ---------------

    Moi qui ai fait "jésuite 2ème langue", je peine un peu (doux euphémisme) à voir où se situe la nuance...

    Je vais quand-même continuer à y réfléchir un peu, en tâche de fond.

  • djay-Guevara le 30/05/2016 à 16h05
    "Les explications sont multiples. "Si le match s’était joué en Corse, il y aurait eu du monde", dit-on sur les réseaux sociaux, en référence à Ajaccio, la cité impériale, parfois appelée "la première ville de France" par ceux du Nord de l'île."

    C'est magique ca! Donc apres se desolidariser de la "metropole", les nationalistes vont se desolidariser d'Ajaccio... On est toujours l'opprimé de quelqun j'imagine.

  • dugamaniac le 30/05/2016 à 16h06
    Je ne comprends pas si ton problème c'est l'existence pur et simple d'une équipe de corse avec des joueurs volontaires pour jouer 1 ou 2 matchs de prestige par an.
    Ou la récupération qui peut en être faite par certains groupes.

    Sinon, je connais l'équipe de Corse, les basques, la bretagne, la catalogne,je me demandais s'il y en avait d'autres en France?

    L'équipe nationale allemands n'étant pas une réponse assez représentative du foot alsaço-lorrain pour que je la prenne en compte, je préviens

  • dugamaniac le 30/05/2016 à 16h07
    (@ TheDoctor mon incompréhension)

  • Yohan Cowboy le 30/05/2016 à 17h04
    dugamaniac
    aujourd'hui à 16h06
    ---

    Oui, il y a notamment l'Occitanie et la Provence.

  • Roy compte tout et Alain paie rien le 30/05/2016 à 19h01
    Il y a Tahiti et la Guadeloupe qui ont presque une "vraie" sélection aussi. Du coup j'imagine que La Réunion et la Guyane l'ont également.

  • dugamaniac le 30/05/2016 à 19h52
    Merci, je vois que l'Occitanie et la Provence évoluent seulement avec des joueurs amateurs par contre, selon wikipedia.

    Je sais qu'il existe aussi une coupe UEFA des régions, où l'équipe d'Aquitaine brille pas mal d'ailleurs.

    Vraiment, j'aime bien cette idée de sélections qui existent à côté du foot officiel au travers de valeurs tellement différentes du foot pro d'élite.

  • mr.suaudeau le 30/05/2016 à 19h56
    Et la Selecioun du Comté de Nice!
    lien

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