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Bienvenue au FC Pôle emploi

Chaque année, de nombreux joueurs en fin de contrat entament une période de galère, rythmée par les rendez-vous au Pôle emploi, les stages UNFP et les coups de fils aux quatre coins de l'Europe. Plongée au cœur de leur quotidien.

Auteur : Frédéric Scarbonchi et Antoine Raguin le 9 Juin 2015

 

 

Entre stratégies personnelles et politiques des clubs, la carrière d'un footballeur peut prendre un tournant à tout moment. C'est ce qui est arrivé à l'ex-Niortais Johan Letzelter en fin de saison dernière. "J'étais en fin de contrat après cinq saisons au club, raconte-t-il. J'avais une clause d'une année supplémentaire mais je n'ai pas fait assez de matches pour la remplir. Il y avait toujours moyen de s'arranger pour prolonger, mais le club avait d'autres projets à mon poste et je n'en avais pas spécialement envie non plus." Après avoir pris part à l'Indian Super League avec le Mumbay FC d'octobre à décembre, il est de nouveau à la recherche d'un club.

 

Pour Julien Outrebon, la situation est plus cocasse. Pilier de Luzenac, deuxième de National la saison dernière, le gaillard défenseur devait participer au championnat de Ligue 2 cette année. Fin août, après de nombreux rebondissements, la ligue et la fédération en décident autrement. Le club ariégeois ne monte pas et disparaît du paysage footballistique national [1]. Lorsque le mercato estival 2014 ferme ses portes, Julien Outrebon est sans club. En décembre, il signe pour six mois au Amiens SC, en National, après quelques mois difficiles à gérer.

 

 

 

L'impact de la crise économique

Comme 250 à 300 des 1.200 pros en fin de contrat au 30 juin, les deux sportifs se sont retrouvés sur la liste des joueurs libres de l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat de la profession. Si certains font au préalable le nécessaire pour signer dès le 1er juillet dans un nouveau club, les autres sont en "vacances" prolongées. Autrement dit, au chômage. Un terme qui fait peur, même dans le foot. "C'est surtout de la frustration, souligne Johan Letzelter. On se demande pourquoi ça nous arrive, car on a toujours l'impression de bien faire. Ce n'est pas une période facile à vivre." Et Julien Outrebon de préciser: "Même si l'UNFP nous en parle, on ne l'envisage pas vraiment. Je ne m'y étais pas préparé, surtout dans de telles circonstances."

 

Autrefois absent du dictionnaire du footballeur, le chômage y est désormais d'actualité. "Avec les difficultés actuelles du football de haut niveau, on doit s'y préparer à tout moment", opine Letzelter. Le foot pro n'a pas échappé à la crise économique. L'heure est à la restriction. Les clubs de Ligue 1, et encore plus ceux de Ligue 2 et de National, n'ont d'autres choix que de se serrer la ceinture. "En National ou en Ligue 2, le mercato est assez bâtard, juge Julien Outrebon. La plupart des clubs ont des petits budgets et ne peuvent pas se permettre de folie."

 

Il faut donc trouver la parade pour baisser les salaires. Les joueurs de complément, abonnés au banc de touche, sont mis en concurrence avec les jeunes du centre de formation, beaucoup moins chers et plus corvéables. Pour un premier contrat professionnel en Ligue 2, la charte de la LFP indique que le salaire minimum est de 2.100 euros mensuels la première année. "Il y a dix ans, on passait un jeune ou deux par an chez les pros, se souvient Laurent Schmitt, agent de joueurs. Actuellement, c'est beaucoup plus. Ces joueurs sont moins chers que d'autres qui ont deux ans d'expérience en plus." Pour les clubs, l'intérêt est double: en plus de l'aspect financier, il y a le prestige qui va avec. Faire signer des contrats pros aux jeunes valorise le centre de formation.

 

 

Les stages UNFP, moteurs de réinsertion

Seul problème, ces jeunes signent d'abord pour compléter les effectifs à l'entraînement. Ils jouent très peu voire pas du tout en équipe première. Le week-end, leur place est avec la réserve. "Signer un contrat pro ne signifie pas devenir professionnel", prévient Philippe Lafon, secrétaire général de l'UNFP. Après une ou deux années, s'ils ne font pas leurs preuves, ces joueurs sont libérés par leur club. C'est pour eux le début de moments difficiles et un passage obligé par la case chômage. "J'ai été choqué par le nombre de jeunes joueurs au chômage, déplore Johan Letzelter. Des mecs qui ont signé pro mais qui ne jouent qu'avec les réserves. Au final, ils ont un CV vierge et vont rapidement pointer à l'UNFP." Ils viennent s'ajouter à la longue liste des joueurs libres.

 

Ces chômeurs pas comme les autres ne doivent pas se laisser aller pour autant. "Il faut garder la confiance et se tenir prêt physiquement, explique l'ancien Niortais. La pire des choses est de se laisser aller et d'être à la rue le jour où on décroche un essai." Plusieurs solutions s'offrent à eux pour se maintenir en forme. Certains préfèrent, ou sont forcés, de s'entraîner seul, comme Julien Outrebon: "Je faisais des footings tous les jours. Et aussi du vélo, car le footing, c'est rébarbatif." Mais ces solitaires ne touchent pas toujours le ballon.

 

D'autres participent aux stages de préparation de l'UNFP. Depuis 1990, sous la direction de René Charrier, le syndicat des footballeurs met en place deux périodes de trois semaines, en juillet et août, pour permettre à ces joueurs de rester au niveau physiquement. Laurent Schmitt n'hésite pas à conseiller à ses protégés en rupture de contrat de s'y inscrire. "C'est un stage très bien organisé avec des mecs qui sont dans des conditions remarquables pour exercer leur métier, souligne l'agent. L'UNFP fait un boulot remarquable." "On crée un club professionnel pour quelques semaines, détaille Philippe Lafon, l'un des organisateurs du stage. On fonctionne avec des entraîneurs diplômés [2]. On a un staff de qualité avec des médecins, des kinés, un entraîneur des gardiens... Et le centre d'accueil est du même acabit. Les joueurs ont tout sur place." Et rien à débourser: les frais sont à la charge du syndicat, aidé par la fédération et la ligue.

 

L'été dernier, Johan Letzelter était de la partie. Il y avait déjà participé en 2004. "Beaucoup de joueurs n'y pensent pas, mais s'inscrire au stage est la première chose à faire lorsqu'on est sans contrat. S'entraîner seul, c'est compliqué. À l'UNFP, on est nourri, logé, on a un encadrement de qualité et on est en groupe. La situation est plus facile à supporter." Malgré une situation pesante, pas question de parler de concurrence. La bonne ambiance et l'entraide sont de rigueur. "Ce n'est pas une compétition, reprend l'ancien Chamois. Les règles sont définies à l'avance. Les entraîneurs sont là pour donner du temps de jeu à tout le monde, que ce soit un joueur avec une grosse carrière ou un jeune." Avec deux entraînements quotidien et des matches tous les trois jours, les joueurs ont de nombreuses occasions de séduire les recruteurs.

 

À chaque rencontre, face à des clubs de Ligue 1, Ligue 2 ou National [3], ils sont nombreux aux abords des pelouses. S'il n'y a aucune garantie de retrouver un club au terme des six semaines, le taux de réinsertion est plutôt flatteur pour l'UNFP: sur les quarante-cinq stagiaires de l'été 2014, seulement onze n'ont pas retrouvé de club au cours de la saison. Les trente-quatre autres ont repris du service, le plus souvent dans les divisions inférieures en France ou à l'étranger. Pour ceux qui n'ont pas pris part au stage, le constat est moins glorieux. L'UNFP recense une centaine de chômeurs.

 

 

 

L'appel du monde amateur

Parallèlement à cet accompagnement sportif, le syndicat propose aussi un suivi administratif. "C'est un accompagnement invisible, mais il est tout aussi important", juge Philippe Lafon. Les joueurs font les premières démarches du chômeur, dont le célèbre premier rendez-vous à Pôle emploi. "C'est le même que pour toute autre personne au chômage, sauf qu'en tant que footballeur, il n'y a jamais d'offre pour nous, se rappelle Julien Outrebon. On y va parce qu'on a besoin de toucher les indemnités de chômage, mais on sait très bien qu'il n'y aura pas de miracle." Une indemnité qui représente 57% du dernier salaire, plafonnée à 6.000 euros par mois.

 

Les stages et les essais ne permettent parfois pas non plus de retrouver un contrat à la fin de l'été. S'offre alors une première option pour éviter une trop longue période de chômage, où le risque est l'oubli: un retour en arrière vers le monde amateur. Pour la plupart de ces joueurs, le recul ne fait pas peur, et les offres sont assez nombreuses. Julien Outrebon avait reçu des propositions de clubs de CFA et de National, mais elles ne l'avaient pas convaincu. "Les clubs de CFA, c'est moi qui les ai repoussées, confie-t-il. Après l'aventure Luzenac, j'avais obtenu le droit de jouer en Ligue 2, et redescendre en CFA n'était pas une priorité. J'ai préféré attendre un peu."

 

Johan Letzelter a fait le même choix: "Ça arrive de refuser une offre qu'on n'estime pas intéressante en début de mercato, en se disant qu'il y aura mieux plus tard. Le problème, c'est que quand ça ne se passe pas comme prévu quelques mois plus tard, on regrette." L'optimisme des premières semaines laisse alors place au pragmatisme. Julien Outrebon a choisi de se relancer à Amiens, en janvier, mais reconnaît qu'il aurait pu signer en CFA "pour jouer afin de retrouver un contrat pro au mois de juin".

 

Et les négociations sont parfois très serrées. "Pour les clubs, si ce n'est pas nous, ce sera un autre, glisse Johan Letzelter. Les joueurs qui sont à l'UNFP ne peuvent pas être gourmands car il y a beaucoup de monde susceptible de passer avant eux. Il faut accepter de baisser son salaire pour jouer." "Les clubs ne veulent parfois pas prendre tel ou tel joueur en estimant qu'il est trop cher sans même avoir discuté avec lui", ajoute le secrétaire général de l'UNFP, Phillipe Lafon, qui précise que le syndicat n'intervient pas dans les négociations. Il confirme également que ces joueurs en stage sont loin d'être en position de force et appelle souvent à leur lucidité: "Ils sont conscients de leurs difficultés et qu'ils doivent repasser par le National ou la Ligue 2 pour se relancer." Mais la signature au niveau amateur peut s'avérer être un casse-tête juridique, comme pour Johan Letzelter: "Comme j'ai évolué à l'étranger, je n'ai pas le droit de signer dans un club amateur sous un contrat amateur. Je suis obligé de signer un contrat fédéral."

 

Un contrat qui coûte une somme conséquente aux clubs amateurs et qui n'est pas toujours dans les habitudes du football d'en bas. Ivan Velandia, formé au FC Lorient, a été laissé libre à la fin de son contrat stagiaire. Il choisit alors de rebondir à Évreux, en CFA 2, en 2010. Il signe un contrat d'avenir. Et pour le salaire? "Ce n'est pas vraiment un contrat, ça ressemble plus à une licence, explique-t-il. Après, tu te mets d'accord avec le président ou le directeur sportif…"

 

 

La tentation de l'exotisme

Mais le joueur au chômage sait qu'il devra faire de gros sacrifices en descendant aussi bas. Si sa vie de famille le lui permet, une autre option s'offre à lui: l'étranger. Un choix de carrière qui intéresse de plus en plus les joueurs: en 2013, la France était le deuxième plus gros exportateur de footballeurs au monde derrière le Brésil. "Un départ à l'étranger est une solution de plus en plus privilégiée par les joueurs, confirmait l'an dernier Pascal Bollini, directeur du stage UNFP. Avec le développement de championnats professionnels un peu partout dans le monde, de nouvelles opportunités apparaissent."

 

Mais le chemin est parsemé d'embûches, entre agents crapuleux ou salaires impayés. "On les met en garde par rapport à des offres venant de l'étranger, des destinations exotiques qui leurs promettent monts et merveilles, indique Philippe Lafon. On leur dit de faire attention et de demander des assurances pour éviter les mauvaises surprises. Avec nos relations avec la Fifpro, on connaît les différents championnats où il y a des problèmes de paiement. Mais la décision revient aux joueurs."

 

Malgré tout, il y a quelques bonnes opportunités. L'Indian Super League en était une. Ce championnat indien a accueilli Nicolas Anelka, David James ou encore Robert Pires. Mais aussi des joueurs moins réputés, comme Johan Letzelter, qui a profité de son réseau.

 

Le défenseur, par l'intermédiaire de Bernard Mendy, a collaboré avec l'agent Bruno Satin, mandaté pour placer cinquante joueurs dans la draft. "Il s'est passé trois semaines entre le moment où il nous a présenté le projet et la proposition de contrat. Au moment où il m'a fait l'offre, le stage était terminé, j'étais chez moi, et je n'avais rien, donc ça a facilité la chose." Et quand il a vu les stars signer et l'ISL commencer à faire l'actualité, plus rien ne le retenait. "Financièrement, c'était intéressant. Parce que c'est net d'impôt, parce qu'on est nourri, logé. On n'a rien à sortir là-bas, on avait même un téléphone. Et puis, pour un mec comme moi qui n'a joué qu'en Ligue 2, pouvoir jouer dans des stades de 100.000 places, dans la même équipe qu'Anelka et Ljungberg, contre Del Piero… Ce sont des noms qui font rêver." Une expérience qui l'a ravi au point de vouloir tenter à nouveau sa chance à l'étranger: "Après, je ne cracherais pas sur un truc en France, mais à offre égal, je choisirais l'étranger, c'est sûr."

 

Une autre piste fait beaucoup fantasmer: le Qatar. Si, pour certains agents, tous les joueurs y pensent, d'autres comme Laurent Schmitt estiment que cette destination est réservée à une élite: "Les mecs qui vont au Qatar, ce sont des bons joueurs qui y vont pour se faire de l'argent." Pas de joueurs de seconde zone, donc.

 

Si l'Inde était finalement une proposition "carrée", les pistes les plus loufoques émergent parfois. Julien Outrebon a ainsi participé au championnat d'Europe militaire avec l'équipe de France. "Ça a permis de faire parler de moi, de dire que j'existais encore et surtout que j'étais compétitif. Je l'ai fait dans cette optique là: me montrer. Ça m'a aussi permis de jouer et de me changer un peu du quotidien." Surtout que l'aventure s'est soldée par un succès et les sollicitations médiatiques qui vont avec.

 

 

 

Les exemples Signorino, Barbosa...

Faire parler de soi. Une solution qui revient souvent dans la bouche des joueurs et de leurs conseillers, dont Victor Lemée, qui s'occupe de la communication de Landry N'Guémo, au chômage jusqu'au dernier mercato hivernal avant de signer à l'AS Saint-Étienne. "Mon objectif était de lui donner une actualité alors qu'il n'en n'avait pas. J'ai trouvé de nombreuses interviews pour que Landry puisse raconter son expérience à Lens [4], en lui donnant notamment des éléments de langage et en le guidant selon le média auquel il répondait." "Tout le monde se connaît dans le football, les recrutements se font par bouche-à-oreille", ajoute l'ancien lorientais Ivan Velandia.

 

Internet aurait pu casser tout ça. C'était l'objectif des plateformes de rencontre entre dirigeants et joueurs, comme celle de Foot National, site internet consacré à l'actualité du football amateur. Mais la réussite est discutable. Pour l'actuel portier de Saint-Geneviève-des-Bois, les clubs n'y font même pas attention: "Le football reste un métier de réseaux car les clubs doivent recevoir quelque chose comme mille CV par saison."

 

Et le temps peut parfois être long. Beaucoup des personnes interrogées estiment que le chômage devient préoccupant quand, en novembre ou décembre, le joueur n'a encore signé nulle part. Et quand le football ne veut vraiment plus de vous, il est l'heure de penser à l'après-carrière. "J'ai déjà passé mes diplômes d'entraîneur, raconte Julien Outrebon. Pendant que je jouais avec Luzenac, j'avais suivi une formation en préparation mentale, coaching et management." Pour lui, un joueur doit être prêt à voir sa carrière s'arrêter "du jour au lendemain".

 

Un discours dans lequel se retrouver Johan Letzelter: "Il n'y a pas d'âge pour la reconversion. On a aussi des réunions à l'UNFP pour ça, car ils ont un service reconversion. Ils nous conseillent de regarder à côté. Ça fait longtemps que je fais des trucs à côté. J'ai déjà passé des formations." Victor Lemée nuance et ne trouve pas que la reconversion "soit monnaie courante", même si "certains reprennent leurs études ou passent des diplômes pour préparer leur deuxième carrière".

 

Cette étape ne peut de toute façon pas intervenir plus tôt: "On s'est aperçu que quand on leur parle de la reconversion dès le début du stage, ce n'est pas la priorité, constate Philippe Lafon. Quand vous venez en stage, c'est pour vous entraîner et jouer des matches, pas pour entendre parler de reconversion. Bien souvent, il y a une famille, des enfants qui sont derrière. Donc il ne faut pas faire n'importe quoi non plus." L'UNFP travaille d'ailleurs conjointement avec une association, Europ Sport Reconversion, pour aider le joueur à "l'après". Le jeune joueur qui a touché du doigt le rêve pro, lui, n'a pas réellement été préparé à cette triste réalité pendant sa formation. "On nous conseillait de faire des études après le bac, se souvient Ivan Velandia. Mais quand tu es aux portes du monde professionnel, tu ne pense pas forcément aux études."

 

Ce qui nourrit ces chômeurs en shorts, ça reste l'espoir. Impossible de ne pas relativiser en pensant à ceux qui ont connu la galère avant de rebondir, comme Hérita Ilunga, aujourd'hui à Créteil (L2) après deux passages au chômage et un contrat amateur à Carquefou, en National. Le secrétaire général de l'UNFP ne manque pas d'exemples: "Un garçon comme Franck Signorino, qui était avec nous il y a quatre ans, a magnifiquement rebondi. Aujourd'hui, il fait un parcours très honorable à Reims en Ligue 1. Il est passé par le stage, Cédric Barbosa aussi."

 

Partir en National après le stage UNFP, et finir par être l'emblème d'un club de L1 à trente-neuf ans. Cédric Barbosa, c'est un peu le joueur que tout chômeur devrait afficher en poster sur le mur de sa chambre. Avant de partir pointer.

 

[1] Après s'être vu refuser l'accession en Ligue 2 puis la réintégration en National, le club ariégeois évoluait cette saison en DHR (septième échelon) et a décroché son billet pour la DH.
[2] L'été dernier, Faruk Hadzibegic (ex-Sochaux, Dijon, Bastia...) et Laurent Fournier (ex-Paris Saint-Germain, Strasbourg, Auxerre...) encadraient le stage. Ils étaient eux aussi à la recherche d'un club.
[3] L'UNFP a joué l'été dernier contre des équipes comme Clermont, Laval ou Metz.
[4] Landry N'Guémo aurait dû signer à Lens l'été dernier. Mais les soucis financiers du club artésien lui ont valu une interdiction de recrutement. Après plusieurs mois à s'entraîner avec le Racing, Landry N'Guemo, dans l'impasse, a coupé les ponts.

 

Réactions

  • Sens de la dérision le 09/06/2015 à 08h43
    Super article !

  • plumitif le 09/06/2015 à 10h05
    Effectivement, du très bon boulot (éclairage, intervenants, mise en valeur de l'intervention pour la plupart méconnue de l'UNFP, infos sur les pistes exotiques).

  • Kireg le 09/06/2015 à 10h08
    Très intéressant et bien ficelé.
    Merci.

  • José-Mickaël le 09/06/2015 à 13h12
    Ah oui, super boulot ! C'est détaillé, documenté, avec des témoignages, et c'est drôlement intéressant (et pas souvent abordé). Puisqu'on est en période de votes intensifs, s'il y avait un vote pour l'article de l'année, voilà peut-être celui que je choisirais.


  • bcolo le 09/06/2015 à 13h27
    Bravo pour cet excellent travail. Si ça pouvait inciter les clubs de L1 ou L2 à en recruter quelques uns, plutôt que des plans foireux qui ne riment à rien...

  • Troglodyt le 09/06/2015 à 13h51
    C'est vraiment un chouette article, merci les gars.

  • Kara Bourré le 09/06/2015 à 14h03
    Je me joins aux commentaires précédents: bel article sur un sujet trop peu abordé.
    Des subtilités concernant les types de contrats m'étaient complétement inconnues, notamment le fait de ne pas pouvoir signer dans un club amateur en revenant d'une expérience à l'étranger.

    Le tout agrémenté de témoignages, c'est du tout bon.

  • Corben Gallas le 09/06/2015 à 14h19
    Si j'ai bien compris, on peut signer dans un club amateur, mais un contrat "fédéral" obligatoirement. Pas de contrat amateur dans ces conditions.
    Merci et bravo pour cet article.

  • Marius T le 09/06/2015 à 17h23
    Je ne sais pas si c'est toujours possible, le deal le plus sympa, c'était contrat fédéral pas trop gros (pour ne pas assommer le club en charges sociales) + indemnités chômage + black.

  • Marius T le 09/06/2015 à 17h24
    Il y avait même une concurrence féroce puisque le nombre de contrats fédéraux étaient limités dans un club.

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