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Bielsa : laissons aux supporters leurs héros

La démission de Marcelo Bielsa, tout le monde a un avis dessus. À commencer par les observateurs supposément neutres, qui expliquent aux supporters ce qu’ils doivent penser.

Auteur : Christophe Kuchly le 10 Août 2015

 

 

Passée l’heure du choc arrive celle de l’analyse: pourquoi Marcelo Bielsa a-t-il quitté son poste à la tête de l’Olympique de Marseille? À première vue, parce qu’on a voulu modifier son contrat (selon lui) et qu’il est complètement psychorigide. La direction et l’entraîneur argentin sont tous les deux responsables de la situation, et chacun placera alors le curseur où il le veut sur l’échelle des culpabilités. Mais la crise, aussi inattendue soit-elle dans le contexte du football français, est finalement plutôt logique, inéluctable.

 

 

Bielsa le transformateur

Marcelo Bielsa a une vision et ne s’en départit pas. Cela a toujours été le cas et c’est ce qui le rend si particulier dans un métier où l’adaptation est reine, à tous les niveaux. Comme Zdenek Zeman, autre apôtre du football offensif, il prouve club après club, sélection après sélection, le pouvoir qu’a un entraîneur sur son équipe. Si certains pensent que les joueurs décident du sort d’une rencontre, lui prouve que du travail acharné peut complètement changer la manière dont ils se comportent et leur niveau intrinsèque. Pour le meilleur ou le pire – souvent le meilleur – mais toujours dans l’adaptation à sa philosophie. On aime ou pas, mais il n’y a pas de surprise, hormis celle de voir des équipes se réinventer totalement.

 

 

 

 

Contrairement au Tchèque, et à la plupart des gens quel que soit leur métier, le Loco ne transige pas non plus hors du terrain. Le luxe des puissants, de ceux qui refusent l’Inter ou le Real parce que le projet ou le timing n’est pas bon: c’est comme il veut ou pas du tout. Une droiture qui s’accompagne d’une totale liberté d’action: quiconque ayant étudié son parcours et ses multiples démissions pour des motifs plus ou moins cohérents vu de l’extérieur sait d’où vient son surnom de “Fou”. Vouloir jouer avec lui, en imposant un joueur dans l’effectif ou en modifiant les termes d’un contrat, c’est être sûr de perdre. Pas certain que Bielsa soit gagnant non plus, mais l’homme est de toute façon plus autodestructeur que carriériste.

 

 

Ingérence philosophique

Il fallait être très courageux pour engager l’Argentin, et un peu inconscient pour essayer de le manoeuvrer. Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune, dont on ne saura sans doute jamais la responsabilité réelle – sauf dans des “off” plus ou moins fiables –, et le désormais ex-entraîneur olympien ont en tout cas figé les positions: les détracteurs de Bielsa se régalent et les autres se replient sur leur idée de départ... même s’il faut quand même un peu de mauvaise foi pour défendre le choix d’annoncer une démission à la presse avant de parler aux joueurs, surtout à l’ère des réseaux sociaux. Beaucoup de consultants, liés aux coaches français, peuvent ajouter un élément dans leur dossier à charge “Marseille quatrième et éliminé prématurément en Coupe”. Les autres, journalistes ou non, sont également prompts à relativiser encore plus le bilan d’un coach pourtant adulé à Marseille.

 

Et c’est là qu’est le coeur du problème: cette forme d’ingérence philosophique pour expliquer aux supporters ce qu’ils doivent penser de leur entraîneur et de leur club. Évidemment, tous ne sont pas acquis à la cause de Marcelo Bielsa, encore moins maintenant. Mais il est d’une grande étrangeté de vouloir prouver aux premiers concernés qu’ils sont dans l’erreur. Que les rivaux chambrent, c’est une chose. Que les observateurs neutres réarrangent la vérité en est une autre. Ce travers, qui se voit de manière d’autant plus nette qu’il concerne un entraîneur étranger – Jardim et même Ancelotti, à l’époque, ont également dû avaler quelques couleuvres – dont la réputation dépasse le palmarès, enlève tout romantisme au football pour en faire une grille de chiffres.

 

 

Football pur, innocent… voire naïf

Si on n’est pas amoureux d’un club, on le regarde sans passion, détaché du résultat. Que donnait l’OM de Bielsa à ceux qui se fichaient qu’il gagne ou perde? Du spectacle via des systèmes et des mécanismes tactiques rarement utilisés ailleurs, le tout dans un contexte parfaitement sain: pas de déclarations maladroites sur les autres entraîneurs, joueurs ou arbitres. Rien qui puisse nuire au sport dans son ensemble, contrairement aux milliers de problèmes qui le gangrènent à toutes les échelles, de la corruption aux combines financières en passant par le climat délétère dans lequel certains présidents et entraîneurs s’épanouissent et prouvent leur valeur. Le seul linge sale lavé en public le fut en famille. Aussi irrespectueuse la manoeuvre puisse-t-elle être, il est toujours moins grave de mettre la pression sur son patron que sur des arbitres.

 

Il n’est peut-être pas le si grand technicien qu’on voudrait qu’il soit, sa rigidité l’emmène sans doute un peu sur le terrain de la bêtise, mais Marcelo Bielsa n’a pas gagné le respect des supporters en trichant. Certains entraîneurs ont fait mieux que lui sur le plan des résultats mais n’ont jamais obtenu le quart de son estime auprès des fans, les premiers concernés par le score (après les joueurs eux-mêmes). Cela n’a pas été fait en racontant un récit mythologique, malgré un certain storytelling au moment de son arrivée, mais en jouant un football pur, innocent au point sans doute d’en être naïf. Certes, l’histoire n’aura duré qu’un an et apporté ni trophée, ni qualification en Ligue des champions. Mais, en dehors des employés du club, personne ne dépend directement de ses rentrées d’argent. Le seul lien entre un public et le terrain est affectif. Une passion qui aura été intense et ne mérite aucune remise en question extérieure. Parce que même si le but du football est de gagner, un tableau d’affichage ne raconte rien et s’oublie bien vite…

 

Réactions

  • Tetsuo Shima le 12/08/2015 à 10h51
    Basile mais pas boli
    11/08/2015 à 15h28

    Perso je donne encore de la valeur à la parole donnée. Si je négocie un contrat et qu'à un moment on se dit "on est d'accord, on reste la-dessus", la négociation est finie, il reste juste à signer. Revenir un mois après pour la signature avec "quelques modifications" c'est une rupture du contrat moral.
    ---

    Je suis d'accord avec toi là-dessus. Sauf que si tout est aussi clair pour tout le monde, pourquoi un mois après ce contrat n'était-il toujours pas signé ?
    C'est peut-être uniquement de la faute des dirigeants de l'OM mais pour l'instant on n'en sait rien.

    L'autre truc qui me surprend c'est que l'année dernière, Labrune est bien revenu sur la parole donnée à Bielsa concernant le mercato, ce qui a provoqué la fameuse colère en conférence de presse de ce dernier. Pourtant il n'a pas démissionné à ce moment-là. Pourquoi être resté vu que les valeurs auxquelles il semble tant tenir ont été bafouées à l'époque ?

    La fameuse réunion de mercredi dernier aura peut-être tout simplement été la goutte d'eau faisant déborder le vase.

    Mais les fameux principes de Bielsa face à la parole donnée ne sont pas si stricts que ça, sinon il aurait démissionné dès septembre 2014.

  • fabraf le 12/08/2015 à 14h30
    Ou tout simplement que l'an dernier, il n'avait pas négocié ce point avec Labrune. Donc il était fâché qu'on lui ait menti mais ne se voyait pas démissionner sur un point qui n'avait pas fait l'objet d'un accord.
    D'où également le temps que le contrat de la présente saison a pris. Bref, on peut en émettre des hypothèses.

    Par contre, je reste surpris qu'on regarde encore Bielsa alors que personne ne s'interroge sur le changement de pied de la Direction.

  • Sens de la dérision le 12/08/2015 à 18h18
    Bah si je m'interroge à chaque message en disant que l'attitude de Bielsa peut être vue selon divers prismes selon les changements voulus/opérés par la direction de l'OM.

  • r_v_matou le 12/08/2015 à 18h39
    J'ai toujours dit que la présence de Levin avec le DG était un chiffon rouge pour Biella.
    Et une démonstration que Labrune ne compte que pour peu de choses.
    Que MLD veuille se blinder car l'OM a été la cause de soucis judiciaires pour RLD, on le comprend tous et je pense que Biella aussi.
    Mais envoyer les deux là, sans Labeurs, c'est un signal qui parle non?
    Et la discussion n'a certainement pas été " nous sommes là pour trouver un cadre légal à vos exigences, conformément à la parole donnée par le président.
    Vu que Levin semble être l'envoyé de MLD pour asseoir son autorité, pas difficile d'imaginer la teneur de la discussion. Et franchement, je vais même jusqu'à penser qu'ils ont négocié du genre " si ça vous convient pas, la porte c'est par là".
    C'est sa propriété, MLD en fait ce qu'elle veut, mais à court terme, elle vient de montrer que dans la société actuelle, l'autoritarisme amène à l'inefficacité. Car l'OM reste un club qui a encore bien besoin de se structurer. Et n'a toujours personne pour le faire.

  • fabraf le 12/08/2015 à 21h00
    @Sens de la dérision

    Je veux dire que personne ne s'interroge sur le changement de pied de la Direction INDÉPENDAMMENT de Bielsa. Pourquoi a-t-elle voulu revenir sur un accord ?

    Pour moi, vu qu'on n'en sait rien, il y a 3 possibilités :
    - Labrune a outrepassé sa fonction et a acté des éléments inacceptables. Dans ce cas, il s'en trouverait délégitimé et devrait sous peu (être) démissionner(é).
    Je n'y crois pas trop car il a toujours soutenu MLD et a bien nettoyé le club. Mais pourquoi pas.

    - La Direction a voulu se débarrasser de Bielsa car elle ne veut pas (plus) s'appuyer sur une personne omnipotente. La décision fut prise il y a un moment mais ne pouvait pas être annoncé avant sous peine de compromettre le mercato et de fâcher les supporters.
    Je crois davantage à cette théorie sauf que pourquoi MLD a reçu Bielsa pour lui assurer de son soutien en mai dernier ?

    - La Direction a fait preuve d'amateurisme et a voulu revenir sur certaines clauses. Je ne m'étendrai pas sur cette hypothèse car je n'y crois tout simplement pas. Sinon comment expliquer la présence du fameux Ivan à cette réunion où devait juste se signer un contrat déjà négocié ?

    Bref, selon moi, il est plus intéressant d'essayer de comprendre le raisonnement de la Direction car elle aura plus d'incidences sur la voie du club.
    Tu l'as compris r_v_matou, je peux partager ton raisonnement sauf le dernier paragraphe.

    Quand à l'attitude de Bielsa, ManuFou et Basile ont bien résumé les positions :
    - une négociation n'est terminée qu'une fois le contrat signé (Manu)
    - une négociation est terminée au moment où les parties l'ont validé même oralement (Basile et moi)
    Pas besoin de gloser davantage pour savoir s'il a eu raison ou pas vu que chacun réagit selon ses principes.

  • Luis Caroll le 12/08/2015 à 22h50
    tu oublies une 4e possibilité : La direction a voulu continuer à négocier, c'est tout. Quiconque a déjà essayé de signer un contrat avec une société dont le CA dépasse 100M€ sait pertinemment qu'avoir l'accord d'une seule personne, fut-ce le DG, ne suffit jamais.
    Et que, je me répète, tant que ce n'est pas signé, il n'y a rien. R.I.E.N.
    Et Bielsa a beaucoup trop d'expérience pour ne pas le savoir.

  • Tonton Danijel le 12/08/2015 à 23h50
    Encore d'accord avec ce dernier poste. L'OM, c'est pas une TPE où un patron décide tout et on peut effectivement être à tu et à toi en toute confance. Il y a Labrune qui négocie avec Bielsa ET avec MLD pour voir ce qui est possible en fonction des exigences de chacun (sportives pour le premier, financières pour la seconde). Et ça se joue au plus buté des deux. Bielsa est psychorigide, visiblement MLD l'est tout autant...

  • fabraf le 13/08/2015 à 11h19
    Luis Caroll
    12/08/2015 à 22h50

    tu oublies une 4e possibilité : La direction a voulu continuer à négocier, c'est tout.

    - - -
    Ce n'est pas une possibilité : c'est un fait. La question est pourquoi voulait-elle continuer à négocier ? J'ai beau cherché des hypothèses, aucune ne me convainc totalement.

    Ensuite, tu peux répéter " tant que ce n'est pas signé, il n'y a rien. R.I.E.N.", ce n'est pas pour ça que tu auras raison ! Chacun réagit selon ses principes. De plus, je ne suis même pas sûr que devant la justice tu auras gain de cause : un accord de principe peut valoir contrat. (Tout comme, je le précise, rien n'indique que ma conception est LA bonne, non plus.)

    @Tonton
    J'ai répondu sur ce point en page 3, le 10/08/2015 à 16h15.

  • Luis Caroll le 13/08/2015 à 15h55
    Je suis curieux de savoir quel type d'accord oral est reconnu par la justice comme un engagement contractuel, tu m'éclaires?

    Ce que je veux dire par continuer à négocier, c'est négocier sans agenda caché, comme la plupart des théories du complot que tu relaies l'imaginent.

    Et si chacun réagit selon ses principes, 1/ Bielsa si les siens étaient si fermes serait parti bien avant (principes visiblement à géométrie variable) 2/ Il n'évoluerait pas dans le foot pro si il imaginait qu'on peut négocier avec une seule personne dans une si grande maison.

  • Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà le 13/08/2015 à 16h25
    Il n'est pas nécessaire en France que les contrats soient écrits. Je ne suis pas juriste/avocat, mais c'est l'un des premiers trucs qu'on t'enseigne.

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