Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Vendroux, les copains d'abord

Autoportrait craché – Vétéran du journalisme sportif, directeur des sports de Radio France: Jacques Vendroux, c'est un demi-siècle de carrière à la maison, entouré de sa famille et de ses amis.

Auteur : Jérôme Latta le 27 Oct 2016

 

 

Je suis le saint patron du foot à la radio. Son saint pépère. En 71, j'ai créé le Variétés Club de France, en 72, le multiplex. Depuis, je gère ce patrimoine. Cinquante ans que je suis comme à la maison à la Maison de la radio, et ça ne va pas être facile de me déloger. J'atteindrai la limite d'âge en mars 2018, mais j'ai déjà la parade: me faire embaucher comme consultant.

 

J'ai connu l'époque héroïque, quand on rentrait dans les vestiaires, quand on mangeait avec les joueurs, avant tout ce cirque. Mais je ne vous dirai pas que c'était mieux avant: de quoi voudriez-vous que je me plaigne, aujourd'hui? Le foot-business, les dérives, la corruption? Je n'en ai jamais entendu parler: je n'écoute que les stations de Radio France. J'ai passé le message aux jeunes: "C'est que du sport". On n'est pas là pour réfléchir ou critiquer. C'est comme dans le multiplex: tu donnes le score et les buteurs, et tu passes l'antenne.

 

 

 

 

Au Variétés Club de France, je ne me suis fait que des amis, des tas. Facebook peut aller se rhabiller. Avec le Variétés, j’ai eu beaucoup d’infos, mais je n’ai jamais rien sorti sans l’accord des personnes concernées. On est tous restés amis. Je n'ai pas d'ennemi, je n'en vois pas l'intérêt. J'étais copain avec Claude Bez et Bernard Tapie, qui ne pouvaient pas se sentir. Ils me demandaient de faire passer des messages, tout ça en échange d'une petite rafale de scoops. Ça me plaît de jouer les entremetteurs.

 

J'aurais pu le faire entre Platini et Blatter. Michel, c’est la famille pour moi, c’est un peu mon petit frère, je veux le protéger. Je n’ai donc jamais remis son honnêteté en question. Mon métier ne m’y oblige pas. Vous comprenez, je connais très bien ses enfants, sa femme – que j'ai embauchée comme assistante au service des sports, dans les années 90. Et puis c'est moi qui avais poussé, avec le Variétés, pour qu'il remplace Henri Michel au poste de sélectionneur. On a tellement de dettes l'un envers l'autre qu'on n'aura jamais fini de payer.

 

Moi, je ne me serais jamais fâché avec Blatter. Il y a deux ans, je l'ai encore reçu sur France Info. Les ennuis commençaient à pleuvoir sur lui, mais il était là pour lâcher un scoop mondial sur le déplacement en hiver de la Coupe du monde 2022. Je n'allais pas lui poser des questions embarrassantes, je ne suis pas le FBI. Et puis c'est une question de respect.

 

Il faut respecter le pouvoir. Je suis le petit-fils d'un député-maire de Calais, le petit-neveu du général de Gaulle et le fils du chef de cabinet de Maurice Herzog, secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports de 1958 à 1966. Mon père m'a dégoté un stage à l'ORTF en 66 en appelant Raymond Marcillac, qui dirigeait les sports: "Mon fils est un glandeur, il n'aime que le foot. Que peux-tu faire pour lui?" Ma carrière était lancée. Je rêvais d'être Thierry Roland, c'est lui m'a formé.

 

Ne croyez pas que la vie n'a été pavée que de roses. À Furiani, je suis tombé de haut et dans le coma, le 5 mai 92. Miraculé. Les collègues à ma droite et à ma gauche sont morts. Le professeur Saillant et Serge Blanco, deux amis, m'ont remis sur pied. Six mois d'hôpital. Enfin, quand je dis ça, on me rappelle que j'ai signé en août sur Canal+, avant de revenir à Radio France en octobre. Aucun souvenir.

 

Ma philosophie, c'est qu'il faut savoir profiter de la vie, et en faire profiter les siens. La famille, les amis, la famille des amis… Les journalistes d'Inter et d'Info, je me considère même comme leur grand frère. Je suis leur parrain à tous. Mon fils chez beIN et ma fille chez TF1? Je n'ai pas décroché mon téléphone, je n'y peux rien si les CV ne sont pas anonymes.

 

Je suis un affectif, j'ai besoin d'aimer, et qu'on m'aime. Alors je sais m'entourer. Les gens que je ne connais pas, ou que je n’apprécie pas, je ne m’en occupe pas. Je choisis mes causes, je choisis mes amis et je les considère comme mes frères. Le clan Vendroux. Quoi de plus jouissif que de commenter des copains? Ou de commenter avec des copains: cherchez un consultant football de France Info qui n'ait pas été membre du Variétés…

 

Il y a des jaloux qui prétendent que ce n’est pas une attitude déontologique. De la déontologie dans le journalisme sportif! Pourquoi pas du journalisme, tant qu'on y est? De toute façon, je suis une institution, un personnage, j'échappe à la critique. Ma voix, comme celle de Thierry Roland, a bercé votre enfance. "Elle fait partie du patrimoine", m'avait dit Sarkozy en me remettant l’ordre national du mérite. Vous ne pouvez que m'aimer. Vous êtes un peu mes amis, vous aussi.

 

 

Les citations authentiques de Jacques Vendroux placées dans ce texte peuvent être retrouvées dans son autobiographie Amoureux foot, et dans les articles:
"La voix du football", Le Monde.
"Une journée avec… l'infatigable Jacques Vendroux" (Le Monde)
"Jacques le fantaisiste" (L'Équipe)
"Jacques Vendroux : «La radio, c’est mon ADN»" (Coulisses Médias)

 

Réactions

  • Lucho Gonzealaise le 27/10/2016 à 17h57
    Tonton Danijel
    aujourd'hui à 14h47

    Par contre, c'est moi où son fils (qui commente quelques matchs sur Bein) est pas trop mal?
    ---------

    Disons qu'il s'est amélioré, il était insupportable à ses débuts, donnant l'impression d'être pote avec toutes les personnes qu'ils interviewait, sauf que ça semblait surtout gêner l'interlocuteur. D'ailleurs, ses collègues se foutaient pas mal de lui. Il s'est un peu calmé depuis et ça reste supportable.

  • Fugazi le 27/10/2016 à 20h29
    Pour moi Vendroux ce sont les multiplex France Inter avec Pierre Loctin. De la radio à la papa, avec beaucoup d'approximations, mais finalement plaisante.
    Par contre je ne supportais pas un TOC de Vendroux : l'usage superflu des termes "permettez moi l'expression" ou "comme on dit dans le football". Par exemple :"l'équipe a, permettez-moi l'expression, défendu becs et ongles devant ses buts", "le joueur, comme on dit dans le football, cire le banc de touche".

  • suppdebastille le 27/10/2016 à 21h38
    Le jeune Thierry Gilardi faisait partie de cette équipe de commentateurs du multiplex d'Inter au début des 80'

  • Vas-y Mako! le 27/10/2016 à 23h49
    Vendroux c'est mon enfance, les matchs écoutés discrètement après le couvre-feu au milieu des années 70, le 7-3 de Nancy à Nice en 78, les remontées folles des Verts , notamment le 5-1 ( avec deux buts à la 118 et 120 ème minute) en coupe contre Nantes en 77, après avoir perdu 3-0 à lien
    Alors après en grandissant, et lui en vieillissant, c'est devenu moins magique, et à la fin des années 80 lorsque c'était lui le chef du multiplex, c'est devenu carrément pénible (il n'arrêtait pas de couper la parole aux envoyés spéciaux, même sil venait de la leur donner et même s'il ne se passait rien de particulier sur les autres stades). Et se multiples références au Variétés..
    Mais c'est ma madeleine de Proust, et rien que pour cela, je ne peux lui en vouloir d'avoir mal tourné.

  • Vas-y Mako! le 28/10/2016 à 00h00
    et à propos de journalistes sportifs, les commentaires ( sur l'arbitre notamment) de ces extraits de France-Italie 78 sont délicieux ( T.Rolland, Bernard père).
    lien

  • Espinas le 28/10/2016 à 08h22
    José-Mickaël
    27/10/2016 à 16h50
    Les supporters lyonnais chambrent les Stéphanois qui ont fêté le fait d'avoir joué une finale de coupe des clubs champions ? Ça me laisse sans voix.
    -----
    Ils ont fêté une défaite contre des Allemands après la finale dans une autre ville que la leur, et c'était organisé par Jacques Vendroux.

    Moi ça me suffit

  • Espinas le 28/10/2016 à 08h25
    José-Mickaël
    27/10/2016 à 16h50
    Je sais pas si tu veux mon opinion sur l'OM 93, en général je demande aux supporters marseillais toujours de me raconter l'épopée europénne de 93-94 pour défendre leur titre.

  • Ba Zenga le 28/10/2016 à 14h15
    Espinas
    aujourd'hui à 08h25

    José-Mickaël
    27/10/2016 à 16h50
    Je sais pas si tu veux mon opinion sur l'OM 93, en général je demande aux supporters marseillais toujours de me raconter l'épopée europénne de 93-94 pour défendre leur titre.

    --

    Il dit qu'il voit pas le rapport. La tentative de corruption a été avérée sur un match de championnat. Par contre, si tu veux, on te raconte comment c'était bien de jouer, que dis-je de gagner, une finale de Coupe d'Europe (qui reste d'ailleurs la chose qui fait une différence fondamentale entre l'OL et Sainté, ne vous en déplaise).

La revue des Cahiers du football