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Au nom de la loi

Parmi les conséquences dramatiques de l'arrêt Bosman, la complète perte de sens des contrats entre clubs et joueurs perturbe gravement le football professionnel. Un domaine à réglementer d'urgence, afin de rétablir un minimum d'éthique et de stopper les dérives les plus inquiétantes...
Auteur : Curtis Midfield le 8 Mai 2000

 

L’arrêt Bosman a révolutionné les structures du football professionnel. Indirectement, il a également modifié la façon d’appréhender le métier de footballeur. Le nomadisme, par exemple, garantie d’une croissance des revenus s’est généralisé. La forme des contrats est pourtant restée la même. Les joueurs continuent ainsi à se lier pour plusieurs années à un club. Du moins théoriquement, puisqu’à la moindre difficulté ou à la moindre offre financière supérieure, dirigeants ou joueurs n’hésitent plus à faire fi des engagements pris pour en contracter de nouveaux tout aussi fragilement définitifs. La durée d’un contrat ne signifie désormais plus rien si ce n’est la garantie de réaliser une affaire financière (voir le cas de Luccin en partance pour l’Italie dès l’an prochain en dépit d’un contrat courant encore sur de longues années).
Cette dérive est malheureusement accompagnée d’une tendance de plus en plus forte à ne plus respecter les règles établies et les paroles données. Dernier exemple en date (et signe avant coureur d’un mal qui pourrait créer de gros dégâts pour les clubs français et également pour beaucoup de jeunes), le départ de deux jeunes de l’A.S.Cannes. Les deux ont décidé de passer outre les contrats de non-sollicitation qu’ils avaient signés en 1998. L’un préférant finalement un autre club français, l’autre émigrant à Bologne. Plus que la décision des familles de ne plus respecter les accords passés (après tout l’avenir pécuniaire des enfants est une motivation que bon nombre de parents comprendront), c’est l’attitude du monde professionnel qui est à condamner à travers ces exemples. En effet, la non-sollicitation est un principe qui a été voté par l’ensemble des clubs professionnels français. L’évidence voulant que chacun respecte les engagements pris. C’est compter sans la cupidité de certains agents de joueurs et sans les turpitudes de certains dirigeants qui (à l’exemple d’un Aulas contestant l’accord sur les droits télévisés qu’il a signé en toute liberté) ont oublié les règles existantes et ont bafoué l’éthique professionnelle.
Ajoutez à ces dérives un élitisme se développant au mépris des plus petits et du monde amateur, un individualisme forcené, une perte des valeurs de solidarité et d’exemplarité, le dopage, des relations supporters-clubs qui oscillent entre amour et haine et vous aurez un panorama non exhaustif de ce qui c’est passé depuis un peu plus de cinq ans, date de l’arrêt Bosman (décembre 1995).
Dès lors, il est compréhensible que dans cette dérégulation permanente, le respect d’un contrat ou d’une parole soient devenus des valeurs archaïques aux yeux de beaucoup. De même, comment s’étonner des dérives comportementales constatées au plus petit niveau quand les héros que l’on veut imiter sont au mieux des enfants gâtés (Anelka) au pire des voyous (Blondeau). Voir à ce sujet l'article de Clément Jumeau dans ce numéro.
Il revient donc aux instances dirigeantes d’agir afin de fixer de nouvelles limites à un cadre qui ne cesse de se transformer. La FIFA travaille déjà sur les questions de contrat et de limitation des salaires. Terrain miné par excellence, elle avance précautionneusement et il faudra sans doute du temps avant qu’une nouvelle réglementation apparaisse sur la question. Un même travail doit cependant être effectué par l’UEFA pour résoudre au niveau européen les disparités dues à des législations différentes. Avec une DNCG présente partout, une fiscalité égale (en la renforçant ailleurs plutôt qu’en la diminuant en France) et des règles de protection concernant la formation et la préformation communes à tous, il y a fort à parier que les problèmes de contrats non respectés et de course aux gains se résorberaient de façon spectaculaire.
Le problème pour l’UEFA est d’arriver à appliquer ces solutions dans le cadre des accords généraux établis par l’Union Européenne. Une démarche qui sous entend d’aller à l’encontre d’un libéralisme très dominant.
Toutefois, les prémices d’une exception sportive européenne prônée principalement par la France commencent à prendre forme. Ils semblent être le résultat d’un début de prise de conscience des politiques, ceux-ci s’apercevant que la déréglementation à outrance menace profondément l’éthique du sport professionnel en général et du football en particulier. La lutte risque cependant d’être longue alors que les correctifs devraint être apportés rapidement. En effet, à la vitesse des modifications passées nous risquons très rapidement de ne plus reconnaître le sport qui nous faisait rêver il n’y a pas si longtemps. Espérons donc que pour une fois, les hommes de bonne volonté l’emportent sur les intérêts financiers.

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