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Arconada 1982, le moral dans les chaussettes

[saga Mundial 1982] Luis Arconada, capitaine et gardien de la sélection espagnole, se voyait bien soulever la Coupe du monde en 1982. Mais le rêve a tourné court. 

Auteur : Richard Coudrais le 2 Juil 2022

 

L'aventure aura été de courte durée. Un premier tour poussif dans un groupe qui semblait à sa portée, puis une défaite, presque attendue, contre la RFA, ont réglé le sort de l'équipe d'Espagne. Il reste encore un match contre l'Angleterre, mais quel qu'en soit le résultat, la sélection hôte du Mundial 1982 n'atteindra pas les demi-finales, son objectif minimal annoncé.

Luis Arconada a enlevé ses gants, les a glissés sous son bras et se dirige vers le vestiaire. Au passage, il serre la main des arbitres et de quelques adversaires, en gardant un visage neutre pour masquer sa déception. Le capitaine a raté sa Coupe du monde, comme à peu près tous ses partenaires. Mais lui, en outre, n'a pas été à la hauteur de sa réputation.

Déjà, contre l'Irlande du Nord, c'est une erreur de sa part qui a provoqué le but de Gerry Armstrong. La défaite a eu pour conséquence de faire basculer l'équipe espagnole dans le groupe de la RFA et l'Angleterre plutôt que celui de la France et de l'Autriche, a priori plus abordable.

Quand l'Espagne et la RFA sont opposées le 2 juillet à Santiago-Bernabéu, dans le contexte de curieux groupes à trois au second tour, la défaite est interdite pour l'une comme pour l'autre équipe.

 

 

Chef de file

Les joueurs ibériques ont bénéficié de quatre jours de repos de plus que les Allemands, mais ils n'en tirent aucun avantage sur le terrain. Si la sélection de RFA vit quant à elle un Mondial très chaotique, on retrouve ce soir-là une Mannschaft conquérante, appliquée, intransigeante, du genre à toujours gagner à la fin.

Elle évolue pourtant à dix et demi, son capitaine et buteur Karl-Heinz Rummenigge, blessé à la cuisse depuis le début du tournoi, étant réduit à un rôle de figurant - il cédera sa place à la mi-temps à Uwe Reinders.

Depuis le début du tournoi, les Espagnols pratiquent un football assez approximatif, cherchant à compenser par l'engagement leur déficit d'imagination collective. Il manque à cette équipe un éclaireur, un Zico ou un Platini, un leader capable de rendre ses coéquipiers meilleurs.

Le sélectionneur José Santamaria a misé sur la cohésion en alignant cinq joueurs de la Real Sociedad, double champion d'Espagne. Luis Arconada est le chef de file de cette ossature basque, un statut qu'il revendique fièrement en portant les chaussettes de son club, ce qui lui est souvent reproché.

Dès leur premier match, la Roja a été accrochée par le Honduras. Les joueurs du petit pays d'Amérique centrale avaient ouvert le score très tôt et l'équipe espagnole n'avait pu égaliser que sur un penalty bienvenu.

Le deuxième match contre la Yougoslavie a failli tourner à la déroute, avant qu'un autre penalty, plutôt généreux (la faute avait été commise en dehors de la surface), ne relance l'équipe espagnole et brise le moral des partenaires de Safet Susic.

À la mi-temps, contre la RFA, le score de 0-0 entretient l'espoir, mais en deuxième période, l'équipe allemande accentue sa domination. Après cinq minutes de jeu, Wolfgang Dremmler envoie une lourde frappe vers le but espagnol. Arconada s'interpose sans parvenir à bloquer le ballon, et Pierre Littbarski surgit pour ouvrir le score.

 

 

Pas à la hauteur de son événement

C'est la deuxième fois en deux matches que le gardien espagnol repousse un ballon dans les pieds d'un adversaire qui fait mouche. Le gardien de la Real Sociedad est sous le feu des critiques : on ne lui pardonne pas d'être si brillant à la mi-temps, dans les spots publicitaires, et si fébrile sur le terrain.

Les joueurs ouest-allemands dominent la rencontre. À l'entrée du dernier quart d'heure, on retrouve le jeune Littbarski dans la surface espagnole, à la réception d'une passe de Paul Breitner. L'attaquant, seule note d'élégance dans un ensemble conçu dans la robustesse, dribble un défenseur et voit le gardien basque s'avancer vers lui. Il n'a alors plus qu'à glisser le ballon à Klaus Fischer, qui conclut.

 

 

L'Espagne sauve l'honneur dans les dernières minutes sur un joli but de Jesus Zamora, mais la défaite est consommée. Et, avec elle, l'élimination. Le public y aura cru jusqu'au bout, mais l'évidence s'impose avec cette défaite : l'équipe d'Espagne, dénuée de grands joueurs et de fonds de jeu, n'était pas à la hauteur de son événement.

Il serait injuste d'attribuer l'échec de l'équipe d'Espagne à son seul gardien. La presse locale ne l'épargnera certes pas, mais elle s'en prendra également aux autres joueurs, au sélectionneur, à la fédération. Puis aux organisateurs du tournoi, car ce Mundial 82 sera un échec pour l'Espagne tout entière, tant sur le terrain qu'au niveau de l'organisation, brouillonne et inefficace.

Luis Arconada restera le capitaine de la sélection espagnole et participera à l'Euro 1984 où celle-ci, légèrement renouvelée, ira jusqu'en finale. Arconada sera un des grands artisans de ce parcours, se montrant irréprochable... jusqu'au coup franc de Michel Platini qui nuira définitivement sa réputation.

 

 

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21 juin. Un jour, un but : Giresse 1982, la controverse de Valladolid

24 juin. Manu Amoros, forte tête

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Réactions

  • Vas-y Mako! le 03/07/2022 à 22h55
    Il aura quand même donné son nom à un geste technique, à l’instar de Madjer ou Panenka. Ce n’est pas donné à tout le monde.

  • Red tattoo le 04/07/2022 à 09h12
    C'est sans doute injuste, mais on se souvient en effet surtout de lui pour ses bourdes et pour l'échec de l'Espagne au Mundial 82.

  • Vas-y Mako! le 04/07/2022 à 10h12
    C’était quand même un bon gardien, comme Zubizarreta qui lui aussi est souvent associé à quelques bourdes mémorables.

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