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Vidéo : le rugby dans l’engrenage

“L’arbitrage vidéo, ça marche dans le rugby!” croient savoir ses partisans pour le football. Ça marche si bien que l’IRB en a étendu l’application… et que les polémiques explosent.

Auteur : Jacques Blociszewski le 29 Août 2013

 


Nombreux sont ceux qui voient un exemple dans l’adoption par le rugby de la vidéo pour l’arbitrage. Voilà un sport moderne dont le foot ferait bien de s’inspirer, disent-ils. En oubliant d’emblée que le rugby, dont le jeu est découpé en phases successives, se distingue fondamentalement du football – dont l’intérêt et l’intensité résident dans la continuité du jeu [1]. Aujourd’hui, espérons qu’ils se posent au moins quelques questions après la déroute de l’application accrue de la vidéo dans le Top 14.


Rappel des faits : l’International Rugby Board (IRB) a décidé d’étendre l’utilisation de la vidéo dans l’arbitrage. Jusqu’alors principalement employée pour valider certains essais, elle concerne désormais aussi le jeu déloyal et les brutalités, les hors-jeu, les passes en-avant, les obstructions et les joueurs passés en touche. Et l’on peut remonter jusqu’à deux regroupements précédant un essai. Important: l’arbitre vidéo a maintenant lui aussi le droit de demander un visionnage, et non plus seulement l’arbitre de champ.
 

 



 

“C’est catastrophique”

Le constat après les premières journées de Top 14 est plus que négatif:
“Le jeu s’arrête en permanence” (Marc Delpoux, entraîneur de Perpignan), “C’est épouvantable” (Christian Lanta, Bayonne). “C’est catastrophique”, déplore Marc Lièvremont, ancien entraîneur du XV de France, qui ajoute: “Je ne comprends pas comment le législateur a pu aller aussi vite, aussi loin” (lire "Top 14: nouvelle polémique autour de l'arbitrage vidéo"). Didier Mené, patron des arbitres français, est très inquiet, lui qui regrettait déjà trop d’erreurs des arbitres vidéo la saison passée. Cela ne va pas s’arranger avec le nouveau protocole, trop vaste.


Ainsi, l’outil qui est censé abolir les polémiques est lui-même au coeur d’une vive polémique. Le paradoxe n’est qu’apparent. En effet, une image est toujours subjective, elle peut tromper autant qu’être porteuse de vérité. Consulter des images en plein match est donc un défi insurmontable: trop long, nombreuses situations indécidables, risques d’erreurs… L’arbitre vidéo, ce décideur virtuel loin du terrain, isolé dans son cocon, voit son rôle considérablement augmenté. Il doit trancher, difficilement, au vu d’images qui souvent ne disent rien, ou si peu, voire se contredisent. Et ce jugement venu d’ailleurs éloigne toujours davantage le rugby de son esprit et de l’humanité qu’il revendique.


Faire plaisir à la télévision ?

Matches hachés, qui durent dix minutes de plus, déresponsabilisation des arbitres centraux demandant la vidéo pour un oui pour un non, impatience du public des stades en attendant la fin d’interminables visionnages: la vidéo new look nuit gravement au rugby. La nouvelle règle montre clairement que l’IRB ne sait pas ce qu’est une image et encore moins une réalisation télévisuelle. Seule son éventuelle volonté de faire plaisir à tout prix à la télévision peut expliquer une initiative aussi calamiteuse. Et même cette volonté-là serait une mauvaise idée, car contrairement à ce qui est trop souvent cru (à commencer par les gens de télé, généralement de fervents pro-vidéo), la télévision et les réalisateurs n’ont pas grand-chose à gagner à une assistance vidéo étendue. D’abord parce que si le rugby veut rester regardable et faire de l’audience, ses matches doivent garder un minimum de continuité et de dynamisme. Ensuite parce que les réalisateurs télé devenant des acteurs majeurs de l’arbitrage de ce sport, le choix des images qu’ils mettront à l’antenne – ou non – sera couramment contesté.


En outre, la télévision ne peut pas tout voir. Les décisions de l’arbitre vidéo ressembleront donc à une loterie. Imaginons l’expulsion d’un joueur pour brutalité au vu des images diffusées. Il faudra décider très vite, à partir d’images hors contexte, alors que le soir même d’autres plans viendront peut-être contredire cette décision hâtive (bien que prenant deux ou trois minutes, ce qui, en plein match, est très long). Que de polémiques, alors, le lendemain...


Boîte de Pandore

Le rugby est donc entré dans l’engrenage contre lequel Michel Platini met le football en garde. Pourquoi choisir d’examiner tel type d’action de jeu et pas tel autre? Où s’arrêter? L’arbitre “traditionnel” décide immédiatement, assume son autorité et sa prise de décision, les contestations restent limitées à l’après-match et le doute n’a pas le temps de s’installer pendant une rencontre. Les images, elles, tendent à nourrir les polémiques en créant de l’indécision, et en ouvrant la boîte de Pandore des interprétations différentes et des plans multiples sur une même action. De plus, l'intensité du match pâtit de trop de vidéo, même dans un sport aussi “découpé” que le rugby.


Un bilan désastreux pour cette nouvelle règle, donc, bien que la décision de l’IRB ne soit pas définitive: elle sera (ou non) confirmée en 2014. Les partisans de la vidéo diront sans doute “laissons le temps aux arbitres de s’adapter”. Certes, mais on ne voit pas comment ceux-ci pourront éviter le piège qui leur est tendu. Soit ils ne recourent presque pas à la vidéo (mais alors pourquoi en étendre à ce point l’utilisation?), soit ils l’emploient excessivement (et les matches n’y résistent pas). L’assistance vidéo dans les sports collectifs souffre toujours de cette tare fondamentale: ou trop ou pas assez. La question est insoluble. Les arbitres vidéo doivent-ils être mieux formés? s’interroge-t-on. Mais pourquoi devrait-on les former afin qu’ils s’adaptent à un système absurde?
 


Toujours des contestations

Certains affirmeront que pour valider les essais, c’est formidable. Pourtant, même dans ce cas-là, la vidéo pose problème. Elle place la télévision au coeur de l’arbitrage (ce qui n’est pas rien!) et elle déresponsabilise les arbitres au moment où leur capacité à assumer un choix difficile est le plus nécessaire. Les décisions des arbitres vidéo sont parfois ahurissantes, le jeu est souvent arrêté longuement, pour un résultat pas toujours incontestable.


Une logique millimétrique et de vérification plus proche du saut en longueur que du rugby se substitue à l’esprit du jeu, de magnifiques essais qui en d’autres temps seraient accordés sont maintenant refusés. Et cela après six, voire neuf ralentis et deux minutes cinquante d’attente, comme dans ce remarquable cas d’école qu’est la finale de la Coupe du monde 2007 et l’essai refusé à l’Angleterre (voir la vidéo). Et puis, jusqu’à présent, les joueurs de rugby – à l’inverse des footballeurs – acceptaient les décisions de l’arbitre et ne protestaient pas. Ce temps est révolu: ils s’y mettent. Si la vidéo n’en est pas la seule responsable, elle ne résout rien. Cela fait déjà beaucoup d’éléments à charge, auxquels s’ajoute le trouble créé par les écrans géants [2].


La technologie au service du sport, pas l’inverse

Pour éviter l’effet d’enchaînement et l’engrenage auquel on assiste en ce moment dans le rugby, il faut se passer complètement de la vidéo pendant les matches et se concentrer sur son utilisation rétroactive. Il s’agit en effet de bien distinguer le recours à la vidéo pendant et après les rencontres: avec du temps et à tête reposée, les commissions de discipline peuvent sanctionner et disculper dans des conditions acceptables, tout en exerçant un rôle dissuasif sur les auteurs de tricheries et de brutalités. On doit défendre ce recours raisonné à la vidéo, mais en cours de matches, on a la certitude que les dégâts sont considérables.


Ce rugby jadis si fier de son indépendance, de sa culture et de ses valeurs se soumet aujourd’hui à la télé encore plus que le football, alors même que l’image montre ses limites face à des situations que les hommes, eux, règlent dans l’instant. Ce sont les technologies qui doivent s’adapter au sport et le servir, pas l’inverse. Ne pas analyser et comprendre les relations entre les outils technologiques et le jeu ou le sport concerné revient pour les instances dirigeantes de celui-ci à pénaliser voire détruire ce qu’elles sont censées représenter et défendre. De ce point de vue, la décision du Board est tout simplement irresponsable.
 


[1] Rappelons les mesures qui, après une Coupe du monde 1990 désastreuse, ont justement amélioré cette continuité: interdiction de la passe en retrait au gardien, obligation pour celui-ci de ne pas conserver le ballon plus de six secondes, décompte réglementé du temps additionnel, sanctions accrues des actes d’antijeu, obligation de sortir du terrain pour les joueurs ayant nécessité l’intervention des soigneurs.
[2] Si les spectateurs des stades s’ennuient autant pendant les visionnages par l’arbitre vidéo, c’est en partie parce qu’ils ne peuvent pas voir les images. Les stades n'étant pas tous équipés d'écrans géants, les responsables de l’arbitrage français ont décidé de ne pas montrer les images sur les écrans existants. Et si les ralentis sont diffusés, la pression sur l’arbitrage s’en trouve évidemment accrue, ainsi que les risques de protestations violentes dans le public.


 

Réactions

  • la rédaction le 29/08/2013 à 17h41
    @Van Der Wiel Age People
    On t'invite à relire notre post précédent, il est long mais vachement bien.

    "Elle n'a pas non plus pour but de régler tous les cas litigieux, mais d'éliminer les erreurs flagrantes (main de Vata contre l'OM en 1990, main de Titi contre l'Irlande...) "oubliées" par le trio arbitral. "
    -> Oui, sauf qu'on ne peut pas limiter l'intervention de la vidéo aux "erreurs flagrantes" et qu'elle interviendra sur les autres types d'actions, celles qui suscitent un doute. (cf. notre post précédent).

    "Donc, par exemple dans le foot, j'estime qu'il ne faut l'utiliser que sur des phases influençant directement le score (franchissement de la ligne de but, but entaché d'un présumé hors jeu ou d'une faute potentielle, faute ou simulation "sifflée" présumée dans la surface de réparation) ou l'intégrité physique d'un joueur (pour déterminer si il y a faute et l'éventuelle couleur du carton) puisque dans ces cas là, quelle que soit la décision de l'arbitre, le jeu est arrêté !"
    -> Non, pas du tout. Il y a des fautes ou fautes présumées "non sifflées", des tas de cas de figure où le jeu se poursuit. Et comment définit-on "une phase influençant directement le score"? Cf. l'impossible définition du périmètre, son arbitraire et la tentation qu'il y aura de l'étendre (notre post précédent). Tu penses vraiment qu'il faille revenir sur chaque faute dangereuse, et même (ré-)évaluer la couleur du carton? Ça, ça relève de la commission de discipline et du revisionnage a posteriori, au cas où l'arbitre s'est franchement trompé.

    Et tout ça ne change rien aux problèmes d'interprétation des actions indécidables, aux polémiques qui s'ensuivront et donc aux immanquables conséquences sur la fluidité du jeu.

    Si l'on prend la problématique dans son ensemble, les problèmes soulevés par l'arbitrage vidéo dans le foot sont insolubles, et ses conséquences néfastes bien plus importantes que ses bénéfices (du moins ceux qui ne sont pas illusoires).

    Si l'on prend la problématique dans son ensemble... Ce qu'aucun partisan de la vidéo n'a jamais fait, parce qu'il n'en prend que des pans particuliers. Et parce que s'il prenait la problématique dans son ensemble, il se heurterait immanquablement aux impasses de cette "solution".

    Améliorons l'arbitrage humain. Utilisons la vidéo a posteriori pour dissuader les brutes et les tricheurs. Cessons de croire au mythe d'une justice absolue. Acceptons les erreurs en faisant en sorte qu'elles soient le moins nombreuses possibles. Comprenons le principe de l'arbitrage, sa difficulté, ses ambigüités. Apprenons les règles. Luttons contre les comportements des joueurs et des entraîneurs qui ne seraient jamais tolérés dans aucun autre sport. Protégeons le jeu.

  • syle le 30/08/2013 à 10h48
    J'ai bien lu, avec attention, l'argumentaire anti-vidéo. Je partage certains points de vue, d'autres non ou, plutôt, pas entièrement car ils me semblent être contournables par une application clairement bornée de l'outil vidéo.

    J'ai un peu de mal avec l'argument qui veut que la vidéo, une fois introduite dans un cadre précis, verrait forcément son utilisation s'étendre irrémédiablement au delà des limites du raisonnable.
    Déjà parce qu'il s'agit d'un procès d'intention.
    Ensuite car je pense justement que le rugby vient de nous sauver de cette dérive, en l'illustrant on ne peut plus clairement.

    Maintenant, puisqu'on parlait de modalités d'application, je vais tenter de détailler un peu.

    Dans mon idée, donc, on pourrait limiter l'usage de la vidéo aux actions de but ou de penalty sifflé :
    - si un but est marqué et que l'arbitre a un doute, il demande la vérification pendant que les joueurs rejoignent le rond central pour l'engagement.
    - si l'arbitre siffle un penalty mais craint d'avoir été abusé, il peut demander un avis vidéo.
    On s'en tient à ces deux cas, et basta !
    Le reste n'a pas la même importance. Ce qui est décisif - d'autant plus qu'il ne s'en marque que peu dans un match - c'est le but.

    Ensuite, on remonte jusque où ?
    Je proposais 15 secondes, car en 15 secondes sur une action de jeu, il se passe beaucoup de choses, et une défense a largement le temps d'intervenir. On ne peut jamais dire qu'un but est directement provoqué par un fait de jeu ayant eu lieu plus de 15 secondes auparavant, sans que l'équipe adverse n'ait la possibilité d'enrayer cette action dangereuse.
    Et 15s, ça reste par ailleurs suffisamment court pour être visionné rapidement.
    Après, cette limite reste forcément arbitraire et peut être discutée, en gardant à l'esprit l'absolue nécessité de ne pas tomber dans les travers illustrés par le Top 14 le week-end dernier.
    On peut aussi, au lieu de fixer une limite en durée, la fixer en espace, comme initialement dans le top 14 : l'embut au rugby (et ça a très bien fonctionné comme ça durant des années) ou la surface de réparation au football.
    Là encore, on reste sur des visionnages courts, une équipe ne posant jamais son jeu plus d'une poignée de secondes dans la surface adverse.
    Ca ne me pose aucun problème de considérer que les faits de jeu ayant eu lieu hors des 15 dernières secondes ou hors de la surface (comme on voudra, mais j'ai une préférence pour les 15s) ne sont pas aussi décisives et ne doivent pas faire l'objet du même traitement.
    Ca me gêne d'autant moins que la "justice absolue" sur un terrain de foot tout au long d'un match est illusoire et, quelque part, pas vraiment souhaitable sauf à vouloir un foot complètement aseptisé. Ce n'est donc pas le but que je poursuis. Il s'agit juste d'essayer de réduire dans la mesure du possible le nombre d'erreurs décisives, qui font basculer un match.

    Je conserve la commission de visionnage pour tout ce qui est application de sanctions à postériori.
    Ca sort complètement du champ d'utilisation de la vidéo pendant un match telle que je la conçois et, pour le coup, on tombe en plein dans les dérives que l'on redoute.

    Last but not least, la vidéo serait évidemment à la disposition de l'arbitre central, et ne pourrait être utilisée que sur sa demande.
    Elle serait accessoirement utilisée dans l'opacité la plus absolue : pas de retransmission des images visionnées par l'arbitre vidéo sur grand écran ou à la télé. Et aucune diffusion du dialogue entre l'arbitre central et l'arbitre vidéo.
    L'esprit doit rester le suivant : l'arbitre central prend sa décision, mais peut demander l'avis de l'arbitre vidéo pour la confirmer ou l'infirmer en cas de doute. Dans le cas où la vidéo n'apporte rien, il s'en tient à sa décision, fruit de son interprétation de l'action. Basta.

    Il ne s'agit donc en aucun cas d'ôter des prérogatives à l'arbitre central. Tout au contraire, il s'agit simplement de mettre un outil à sa disposition.
    Une sortede filet qui pourrait faciliter pas mal la tâche quand même. Souvent, quand un arbitre valide un but foireux, rien qu'au bruit du stade, il sait immédiatement qu'il s'est planté. Le bruit, dans le public, n'est pas le même pour simple déception que pour une vraie bévue. Et là, il doit faire son match avec cette erreur en tête. C'est compliqué.
    Et ça me semble avoir assez peu de sens.

    Voilà la vidéo telle que je pourrais la concevoir. Telle que j'aurais envie de la voir mise à l'essai, même.
    Limitée à ce cadre, elle ne servirait d'ailleurs qu'assez peu souvent, vraisemblablement pas dans tous les matches, et prendrait peu de place.

    Cela étant, la vie sans vidéo me semble encore tout à fait vivable, et je n'en fais absolument pas un cheval de bataille prioritaire.

  • la rédaction le 30/08/2013 à 11h06
    @syle
    Merci encore de ton effort d'argumentation, mais honnêtement, on pense avoir déjà réfuté ces arguments (maintes fois) et désigné les effets pervers en cascade de toutes les modalités d'application - y compris celles que tu proposes et en particulier l'illusion du "cadre précis" et celle de la "demande de l'arbitre" (l'exemple récent du rugby montre que, pour se couvrir, l'arbitre appelle la vidéo presque systématiquement - finie, donc, la joie ou la déception spontanée sur un but, on vivra ces émotions en différé, en poireautant).

    On a aussi dit que si la limitation du champ d'intervention à l'en-but en rugby a un sens, on n'en trouve aucun équivalent cohérent en football.

    PS : pas de retransmission des images visionnées par l'arbitre vidéo? Tu crois vraiment que les télés vont accepter de ne pas diffuser de ralentis des actions incriminées?!

  • lemon le 30/08/2013 à 11h16
    syle, tu te rends quand même compte qu'on parle d'un sport dont beaucoup de fans n'hésitent pas à hurler "Mais putain y avait pas hors-jeu sérieux" en jouant à PES ...

  • Van Der Wiel Age People le 30/08/2013 à 11h39
    Désolé Dame rédac, mais une fois de plus, vous occultez le fait que le pouvoir d'utiliser ou pas la vidéo doit rester à l'appréciation de l'arbitre central...comme au rugby. Comme il choisit aujourd'hui de suivre ou pas l'avis de ses assistants. L'arbitre vidéo ne constituerait qu'un assitant supplémentaire. Pas un système infaillible qui résoudrait tout.

    A l'arbitre central de ne pas chercher à se couvrir pour un oui ou un non. C'est lui le directeur de jeu et il le restera avec cette application. Il peut donc ne pas s'en servir de tout un match.

    Je n'oblige pas l'arbitre central à s'en servir à tort et à travers (dérive actuelle du rugby qui va être rapidement corrigée). De plus, s'il décide (c'est son interprétation de l'action) qu'il y a hors jeu ou pas faute, le jeu se poursuit comme actuellement sans vidéo et peu importe s'il s'est trompé puisque cela revient à la situation actuelle.

    J'ai du mal à voir en quoi cela pourrait provoquer une injustice (sachant qu'à l'heure actuelle, nous savons tous que le score d'un match peut être différent selon qui arbitre).

    A propos des phases influençant directement le score : en foot, cela concernerait un but ou penalty ; en rubgy, c'est pour un essai ou drop/pénalité/transformation qui passe ou pas entre les poteaux.

    Quand vous dites : "Tu penses vraiment qu'il faille revenir sur chaque faute dangereuse, et même (ré-)évaluer la couleur du carton?"
    --
    Je précise qu'à partir du moment où il y a coup de sifflet, les ralentis sont visionnables immédiatement par l'arbitre vidéo et il peut communiquer une information à l'arbitre central qui peut aller soit dans le sens de ce que le central a décidé ou alors l'inciter à changer sa première décision et transformer en rouge un carton initialement jaune.

    Cela constitue du co-arbitrage et doit s'effectuer via une oreillette et donc pas besoin d'y passer 2 plombes en faisant une demande officielle en 4 exemplaires...

    Quand vous dites : " Luttons contre les comportements des joueurs et des entraîneurs qui ne seraient jamais tolérés dans aucun autre sport. Protégeons le jeu."
    ---

    Evidemment. Et j'irai même plus loin dans le sens pédagogique à propos par exemple des comportements des joueurs dans les surfaces de réparation sur les coups de pieds arrêtés. Protégeons le jeu, oui, 100 fois oui...en aidant les arbitres.

    De mon point de vue, se passer d'une assistance humaine et technologique pour l'arbitre central en 2013, est une énorme erreur.

    Je partage votre avis sur les points suivants :
    - dire qu'il y a faute ou pas faute, cela ne peut que relever de l'interprétation ;
    - dire qu'il y a intentionnalité ou pas, cela ne peut que relever de l'interprétation ;

    Mais par contre savoir :
    - si le ballon a franchi ou pas la ligne, la part d'interprétation est minime ;
    - si la faute a lieu dans la surface de réparation ou en dehors, la part d'interprétation est minime ;
    - si un joueur est hors jeu en faisant action de jeu lors d'une action amenant un but, la part d'interprétation est minime.
    Des consignes claires de la DNA doivent suffire à l'arbitre central pour statuer sur la décision finale à prendre et de façon la plus uniforme possible.

    C'est cela qu'une utilisation intelligente (comme nos arbitres) de l'arbitrage vidéo doit améliorer.

  • Rose & Borg le 30/08/2013 à 11h53
    @ Van Der Wiel Age People

    [...]
    Mais par contre savoir :
    - si le ballon a franchi ou pas la ligne, la part d'interprétation est minime ;
    - si la faute a lieu dans la surface de réparation ou en dehors, la part d'interprétation est minime ;
    - si un joueur est hors jeu en faisant action de jeu lors d'une action amenant un but, la part d'interprétation est minime.
    [...]

    Coupe du Monde 1998 : Match de poule Norvège - Brésil. Pénality accordé à la Norvège pour une faute dans la surface avec à la clé une victoire de la Norvège sur le Brésil.
    Toutes les télés françaises ont tourné les images en boucle sur le thème du "yapapéno" ... jusqu'à ce que deux ou trois jours plus tard un plan de la télé suédoise (si je me rappelle bien) révèle que .. ben si, yavépéno.
    Certes c'est un cas parmi d'autres. Certes ce n'est pas toujours comme ça. Mais les images vidéo aussi peuvent donner à interprétation.

  • la rédaction le 30/08/2013 à 12h15
    @Van Der Wiel Age People

    Pardon, mais tu te berces d'un grand nombre d'illusions...

    "A l'arbitre central de ne pas chercher à se couvrir pour un oui ou un non. C'est lui le directeur de jeu et il le restera avec cette application. "
    -> Tu sembles ignorer la pression phénoménale que subissent les arbitres, auxquels on reproche même des décision légitimes, ou encore les tricheries des joueurs. Leur constant procès en nullité. Le chantage aux "enjeux". Seul un arbitre suicidaire ne convertira pas un doute, même minime, en appel à la vidéo.

    Tu ignores dramatiquement,aussi, le sentiment qu'engendrera la non-application de la vidéo si une "injustice" survient hors de son périmètre ou si l'arbitre choisit de ne pas y recourir. Ce sera incompréhensible au nom même du principe de l'arbitrage vidéo, et tu le formules involontairement en écrivant: "peu importe s'il s'est trompé puisque cela revient à la situation actuelle". L'arbitrage vidéo poursuit une "justice" chimérique, mais il ne s'arrêtera pas en chemin.

    "si la faute a lieu dans la surface de réparation ou en dehors, la part d'interprétation est minime"
    -> Bien au contraire. On rappelait dans les "idées fausses sur les règles" qu'une faute commencée en dehors mais se poursuivant dedans pouvait, à l'appréciation de l'arbitre, être sanctionnée d'un penalty. Quand tu as deux corps et un ballon en mouvement dans un espace en trois dimensions, la notion de "dedans-dehors" relève bien du binarisme que l'on reproche aux arbitres-bashers. Une fois encore, ce sont les situations indécidables qui poseront des problèmes insolubles.

    "A propos des phases influençant directement le score : en foot, cela concernerait un but ou penalty"
    -> Ah ah. Mais pas les "non-but" et les "non-penalties"? Tu zappes carrément la moitié des situations polémiques et décisives sur le score... Celles pour lesquelles il faut trouver un moyen d'arrêter le jeu, ou de remonter le fil de l'action. Ubu, bienvenue.

    "- si un joueur est hors jeu en faisant action de jeu lors d'une action amenant un but, la part d'interprétation est minime."
    -> Encore une illusion. On l'a déjà dit, on le redit: et les hors-jeu pour moins de 30 centimètres, c'est-à-dire pour une marge ininterprétable?

    L'arbitrage vidéo, c'est génial dans un monde et des conditions idéales qui n'existent pas dans la réalité. Ça résout des problèmes qu'un meilleur arbitrage humain résoudrait à 90%, charge à nous d'accepter le solde d'erreur. Ça crée des problèmes décuplés pour le reste, et ça a des conséquences dramatiques pour le jeu.

  • syle le 30/08/2013 à 12h54
    la rédaction
    aujourd'hui à 12h15
    @Van Der Wiel Age People
    -> Tu sembles ignorer la pression phénoménale que subissent les arbitres, auxquels on reproche même des décision légitimes, ou encore les tricheries des joueurs. Leur constant procès en nullité. Le chantage aux "enjeux". Seul un arbitre suicidaire ne convertira pas un doute, même minime, en appel à la vidéo.

    -----

    Ce serait d'ailleurs précisément le rôle de la vidéo : que l'arbitre puisse y recourir en cas de doute sur une action de but, plutôt que de commettre la bourde - certes tellement humaine - qui va alimenter son procès en nullité.
    Progrès ou calamité, question d'appréciation.

    _________________________


    la rédaction
    aujourd'hui à 12h15
    -> Ah ah. Mais pas les "non-but" et les "non-penalties"? Tu zappes carrément la moitié des situations polémiques et décisives sur le score... Celles pour lesquelles il faut trouver un moyen d'arrêter le jeu, ou de remonter le fil de l'action.

    --------

    Là, entièrement d'accord.
    Je n'entrevois pas de solution pour cela qui ne nuise au déroulement du jeu. C'est pourquoi j'avais moi-même fait l'impasse là-dessus, considérant que ça ne pouvait pas être traîté par la vidéo. Ce qui n'est pas gravissime tant que l'on considère la vidéo comme un petit outil supplémentaire pour l'arbitre central dans certains situations, et non comme l'arme ultime qui voit tout partout et fait par elle-seule régner la justice.
    Mais il y a peu d'unité chez les pro-vidéo, qu'ils soient fanatiques ou modérés, sur les modalités d'application. J'en attendrais éventuellement une utilisation ultra-cadrée et ultra-limitée (en assumant complètement les frustrations que ça pourrait générer), d'autres en attendent une utilisation plus large, chacun réclame un truc différent, donc ça complique pas mal les choses.

    __________________________________


    la rédaction
    aujourd'hui à 11h06
    @syle
    Merci encore de ton effort d'argumentation, mais honnêtement, on pense avoir déjà réfuté ces arguments (maintes fois) et désigné les effets pervers en cascade de toutes les modalités d'application - y compris celles que tu proposes et en particulier l'illusion du "cadre précis" et celle de la "demande de l'arbitre" (l'exemple récent du rugby montre que, pour se couvrir, l'arbitre appelle la vidéo presque systématiquement - finie, donc, la joie ou la déception spontanée sur un but, on vivra ces émotions en différé, en poireautant).

    On a aussi dit que si la limitation du champ d'intervention à l'en-but en rugby a un sens, on n'en trouve aucun équivalent cohérent en football.

    PS : pas de retransmission des images visionnées par l'arbitre vidéo? Tu crois vraiment que les télés vont accepter de ne pas diffuser de ralentis des actions incriminées?!

    -----------

    Pour le visionnage, je voulais simplement dire par là que l'arbitre vidéo voit les images qu'il veut, la TV diffuse les images qu'elle souhaite, mais on ne doit à aucun moment voir l'arbitre vidéo en train de visionner telle ou telle image.

    Pour le reste, effectivement, c'est un sujet sur lequel on finit forcément par tourner en rond, tant il a été traité ici-même.
    Les opposants à la vidéo réfutent les allégations des pro-vidéo par des arguments certes respectables, qui n'ont pas forcément vocation à être partagés.

    Question de point de vue et d'appréciation, donc, à un moment donné.
    Il est cependant intéressant de les confronter épisodiquement.
    Maintenant, ne tenant pas la vidéo pour la clef du bonheur terrestre, et ayant eu la chance de pouvoir exposer mon point de vue, je n'ai plus rien à défendre ni à ajouter.
    Juste à remercier pour cet article et ce débat.

  • Van Der Wiel Age People le 30/08/2013 à 13h30
    Sauf que sur les 3 situations évoquées, si il y a une position claire de la DNA (exemple : siffler ou ne pas siffler penalty lorsque la faute commence en dehors de la surface et se termine dedans, accorder ou ne pas accorder un but marqué en situation de hors jeu d'un cheveu ou d'un pied), tous les arbitres prendront la même décision. Par exemple, avantage à l'équipe qui attaque. Charge aux joueurs de s'adapter, ni plus ni moins qu'actuellement (ce qui influerait en plus sur leur aspect psychologique et les inciterait à se retenir de tacler à tout va puisque visionnage il pourrait y avoir...)

    Actuellement, non seulement l'arbitre ignore dans les grandes largeurs (à cause de la vitesse du jeu notamment) si le joueur est hors jeu ou pas et où commence la faute, mais en plus sa hiérarchie ne lui impose pas de directive claire et précise(remember les fautes sifflées dans la surface sur cpa à l'OM et au PSG mais pas à tous les autres clubs)...

    "Seul un arbitre suicidaire ne convertira pas un doute, même minime, en appel à la vidéo" : voilà un beau procès d'intention, et qui reste à démontrer.

    "Ce sera incompréhensible au nom même du principe de l'arbitrage vidéo," : vous en faites un principe absolu alors qu'il ne s'agit que d'une assistance, pas d'un substitut.

    Concernant les autre situations polémiques, ce qui dérange le plus le spectateur

    "Ça résout des problèmes qu'un meilleur arbitrage humain résoudrait à 90%" : j'ai foi en l'être humain, mais franchement je ne crois pas en la chimère d'un meilleur arbitrage (rien que la règle du hors jeu me semble injugeable à vitesse réelle, il faut avoir un oeil sur le passeur, un oeil sur les défenseurs...et un oeil sur le receveur, ah ah...à part en Ukraine depuis 1986, je ne pense pas connaître des arbitres ainsi "équipés")

    Vous parliez d'ubu, on n'en est pas loin...

    Et puis, il va falloir m'expliquer en quoi un "non but" influence le score...

    Et m'expliquer aussi pourquoi on devrait se passer d'une assistance type vidéo sous prétexte qu'elle est imparfaite et ne règle pas tout...selon ce genre de raisonnement, on devrait se passer des médicaments puisqu'ils sont incapables de protéger tous les patients et qu'ils ont des effets secondaires.

    Au passage, je signale que refuser d'essayer quelquechose sous pretexte que cela peut ne pas fonctionner, ce n'est pas très progressiste...(ah j'oubliais le fameux principe de précaution sanctuarisé).

    Moi, j'aimerais juste que l'on essaye, comme Syle je suis loin d'en faire un cheval de bataille.
    L'arbitrage à 5 est censé être un progrès...ce n'est pas ce que j'ai constaté pour l'instant, mais je suis très heureux que l'on essaye.

    Pour Rose et Borg, ton exemple est très bon même si il se produit une fois tous les 10 ans (comme le Liverpool - Chelsea de 2005).
    Cependant, un arbitre vidéo avec une consigne claire à appliquer dans ce genre de cas (par exemple, si il y une doute sur faute ou pas, priorité à la défense) dira au central quoi faire en 30 secondes...si le central a déjà sifflé. Sinon, pousuite du jeu.

  • la rédaction le 30/08/2013 à 16h31
    Bon, encore une fois, on a l'impression d'avoir déjà réfuté les points que tu avances, alors ça va être la fin de partie pour nous.

    Juste : "Au passage, je signale que refuser d'essayer quelquechose sous pretexte que cela peut ne pas fonctionner, ce n'est pas très progressiste..."

    -> Alors là, c'est très simple: il y a des tas de trucs dont on peut à l'avance identifier les effets pervers et calculer les limites, nous épargnant de les tester. Par exemple, on peut s'éviter de faire de la R&D sur la cafetière à énergie nucléaire, aussi moderne soit cette dernière. Mais bon, c'est peut-être réac de notre part (attention, toutefois, de ne pas tomber dans la thirezthorique chemin faisant: lien).

    -> Ensuite, il faut bien avoir à l'idée que le football est un domaine (et ô combien en matière d'arbitrage) ou l'imbécillité est quand même largement au pouvoir, et qui nous a habitués à promouvoir et pérenniser des pratiques objectivement stupides. Aussi est-il bien difficile de faire confiance à son intelligence et sa capacité à faire machine arrière, aussi patent soit le désastre.

La revue des Cahiers du football