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Alex Ferguson, le devoir de mémoire

Dans le documentaire Sir Alex Ferguson : Never Give In, le légendaire entraîneur de Manchester United confie à son fils les souvenirs d'une vie exceptionnelle. 

Auteur : Christophe Zemmour le 1 Avr 2022

 

Le film débute par un test. Face caméra, Alex Ferguson répond à des questions de son fils Jason. Sur des aspects basiques de sa vie, comme les prénoms de ses enfants et sa date de naissance, aussi bien que sur ses souvenirs les plus forts. Le but est de mettre à l'épreuve la mémoire du natif de Govan, victime en 2018 d'une hémorragie cérébrale. 

La mémoire, voilà bien le thème principal de ce documentaire qui revient sur la vie d'Alex Ferguson en s'attardant surtout sur son parcours jusqu'au triplé de 1999. Ne jamais abandonner, pour ne jamais oublier. Ou bien est-ce l'inverse. 

 

 

Les origines et les valeurs

Attaquant coriace et redoutable, Alex Ferguson a connu une carrière de joueur honorable, quoique marquée par un échec fondamental sous les couleurs de son club de cœur, les Glasgow Rangers, auxquels il gardera une rancune tenace suite à son traitement après la déroute en finale de la Coupe d'Écosse 1969 face au Celtic.

Le récit appuie sur ses origines modestes et ouvrières, avec force images et films d'époque d'excellente qualité, insiste sur le rôle de son père et de son entraîneur, qui sauveront sa carrière des dérives et des tentations classiques de la jeunesse. 

Valeurs de travail, humilité de l'ouvrier des chantiers navals, positionnement anticapitaliste : autant de points de caractère et d'héritage familial soulevés dans cette première partie du film. On regrette justement que la polémique autour de son non-positionnement lors de la reprise de Manchester United par la famille Glazer ne soit pas évoquée.

Parce que Ferguson n'occulte pas, en revanche, les remords de ce passage blessant voire traumatique chez les Rangers et son manque de courage face aux dirigeants du club lorsque la question de la confession catholique de son épouse avait été abordée lors de son recrutement.

Mais c'est aussi, peut-être, ce qui explique la ténacité qui va être la sienne par la suite dans le rôle de coach, d'East Stirlingshire à Manchester United en passant, surtout, par Aberdeen où il accomplit ses premiers exploits notables, glanant au passage quelques titres nationaux et la Coupe des Coupes 1983 face au Real Madrid.

Archives et confessions

Le film est bien évidemment accompagné de témoignages de proches et joueurs qui l'ont côtoyé, étoffant le portrait d'un homme à la détermination et aux capacités de meneur uniques. En fil rouge, il y a cet accident cérébral de 2018 qui est raconté par épisodes, en parallèle du récit principal. 

C'est ici que les confessions se font plus intenses, plus émouvantes, à la fois du côté de la famille et de celui de Ferguson, qui raconte ce qui l'a alors le plus effrayé : perdre la mémoire, les souvenirs de la vie d'un entraîneur de club peut-être la plus fastueuse que l'on ait connue.

 

 

Au-delà de cette solidité narrative, Sir Alex Ferguson : Never Give In bénéficie également d'un montage efficace, beau, voire exaltant par moments. Le travail de recherche d'archives est remarquable, comportant certains passages illustrant parfaitement le témoignage des intervenants. 

On pense par exemple au récit de Ferguson assistant pour la première fois à un match de Ryan Giggs, le décrivant comme "dansant sur le terrain" - ce que le film montre alors sur une action magnifique du Gallois se baladant en équipe de jeunes. 

Le réalisateur Jason Ferguson fait probablement son choix de plan le plus pertinent lorsqu'il traite les dernières minutes de la finale du Camp Nou face au Bayern Munich. C'est l'apothéose à la fois de l'histoire de l'entraîneur et d'un documentaire passionnant, qui réussit l'exploit de faire vibrer le spectateur, que l'on connaisse déjà ou non les faits évoqués, que l'on soit supporter de Manchester United ou non. 

 

 

Sir Alex Ferguson: Never Give In, de Jason Ferguson, 1h48, 2021. Disponible en VOD.

 

Réactions

  • Mangeur Vasqué le 02/04/2022 à 09h21
    Merci pour l’article, Christophe.

    Je n’ai pas vu ce docu mais j’ai pas mal lu sur “les années Govan” de Fergie en particulier, fascinantes.

    Govan est un quartier de Glasgow, très connu au Royaume-Uni, surtout pour ses chantiers navals, aujourd'hui disparus. Pendant longtemps Govan fut l’archétype du quartier ouvrier et dur, réputé pour ses bastons, ses pubs "rough" et la vigueur de ses mouvements sociaux. Les "tenements" de Govan et Glasgow (logements sociaux écossais, style HLM) lien sont célèbres (particulier à l'Écosse au Royaume-Uni, on n'en trouve pas ailleurs au R-U. A Glasgow, les tenements, qui apparurent au 19è siècle pour faire face à la rapide expansion de la ville, because la Révolution industrielle, étaient de deux sortes, en gros ceux pour la middle-class - bâtis dans le West End de la ville, quartier aisé, superbes, construits pour durer, en pierre type "sandstone" - et ceux pour les ouvriers et autres dans l'East End et ailleurs, souvent de vrais taudis. Ceux d'Édimbourg, qui subsistent en tout cas, sont plus vieux, 17è siècle je crois pour les plus anciens. On en trouve pas mal dans la superbe New Town lien, architecture géorgienne lien, très prisés £££ évidemment. Quand le Consulat général de France d'Édimbourg était à Randolph Crescent dans la New Town, et qu'on devait y aller pour les papiers et toussa, la balade de la gare Waverley au consulat était particulièrement géniale (bon, tout Édimbourg est génial bien sûr mais la vieille ville, le Royal Mile, Grassmarket et compagnie, est hyper touristique. Très peu de touristes dans la New Town).

    Célèbres bien sûr aussi à New-York, où on y logeait/entassait surtout les immigrés. Il y a un musée du tenement à New-York lien, bâtisses aujourd'hui très prisées (il existe différents types de tenements, beaucoup de ceux de Glasgow, construits à la va-vite pendant l'entre-deux-guerre et après WWII, ont été détruits dans les années 1960-70. Par ailleurs, Glasgow, tout comme Édimbourg, avait ses tenements "middle-class". Le National Trust écossais possède une sorte d'appart témoin tenement à Glasgow lien. Pas mal subsistent, ceux du centre-ville & West End et donc plus classieux, comme les vieux tenements retapés de New-York ou Édimbourg).

    Dans les années 1980-90, Govan devint synonyme de délinquance, drogues & co. J’y ai passé deux chouettes soirées début juillet 1990, lors d’un tour Angleterre-Écosse, je connaissais des ex-étudiants dans le coin.

    Coin aussi célèbre pour Rab C. Nesbitt (et sa famille, qui créchait à Govan), série mythique de la télé british. Accent à couper à la machette lien (quand elle fut diffusée aux USA, ils durent mettre des sous-titres).

    Fergie y a grandit, y fut représentant syndical trois ans les pour apprentis, et y a tenu brièvement un pub en 1978 (rep syndical dans l’usine Remington Rand fabrication de machines à écrire, 1 600 employé.es. quand Fergie y bossait – ferma en 1963. Il commença à Remington en 1961, un ans après son apprentissage et son boulot d’outilleur en chantier naval).

    Selon cet article fascinant lien, Remington (boîte américaine) avait la réput’ d’être un nid à problème, déjà aux USA et cette réput’ empira quand la maison-mère ouvrit une usine à Glasgow, en 1949. Grèves/menaces de grèves qui expliqueraient peut-être sa délocalisation aux Pays-Bas, en 1963 donc. Après guerre, pour redémarrer l’industrie, surtout en Écosse, le gvt britannique avait fait le forcing pour attirer des boîtes étrangères. L’Italien Olivetti s’était aussi installé à Glasgow la même année, et y resta jusqu’en 1981. (Pour les plus jeunes, Olivetti c’était aussi des machines à écrire. Toujours pr les djeuns, une machine à écrire c’est ça : https://i. lien. Que c’était pénible à utiliser ces bécanes).

    Je parlais de l’épisode du pub à la fin de ce long poste sur Lee Sharpe :

    “Après sa carrière de footeux pro, et après 2 semi-échecs en tant qu'entraîneur en Ecosse, ayant un peu marre du foot, en 1978 Ferguson achète un pub, comme beaucoup d'ex- joueurs a l'époque, dans son quartier natal ouvrier (chantiers navals) de Govan à Glasgow. Pub bien Far West où le Glasgow Kiss – coup de boule – se pratique en guise de bienvenue, pub dont il se débarrassera très vite, 6 mois plus tard, las de devoir sans arrêt appeler la police pour faire arrêter les bastons monstres qui y éclatent pour un wee ou pour un lien

    Fergie a souvent dit, notamment dans son autobio (celle de 2013, je n’ai lu que quelques chapitres) combien ces deux épisodes (rep syndical, tout en jouant pour les fameux Queen’s Park, et tenancier de pub) ont été formateurs pour lui, comme leader et manager de foot.

  • Ba Zenga le 03/04/2022 à 14h50
    Merci Mangeur pour ton retour et tes précisions sur les tenements, toujours aussi intéressantes. Le passage sur la jeunesse de Ferguson à Glasgow est l'une des meilleures parties du documentaire.

  • Mangeur Vasqué le 04/04/2022 à 22h57
    Merci. Je vais essayer de me mater ça alors.

    L’architecture géorgienne lien est de trèèèsssss loin mon style archi préféré. Mais surtout parce qu’elle empêche Newcastle United d’agrandir St. James' Park. Pour sortir de leur ghetto de petit club avec des tribunes ridicules, la seule véritable possibilité pour les Mags est d’agrandir la (minuscule) Tribune Est. Or, impossible car tout autour y’a les deux rues de la Leazes Terrace, bourrées de maisons d’archi géorgienne, classées et donc intouchables (l’ensemble fait partie de la “Leazes Conservation Area”). C’est con pour eux hein… Condamné à rester un petit club donc avec des tribunes toutes bizarres lien, une ridiculement haute, une basse et une grotesquement basse. Bref, ça fait pas très sérieux tout ça.

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    Recommandation itinéraire non touristisque et plus que bon marché (gratos en fait) à Édimbourg.

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    De la gare Waverley (près du Scott Monument), marchez vers la New Town toute proche, juste à traverser la rue vers Princes Street (la grande artère commerçante. Je vous aurais bien conseillé d'aller faire un tour à Jenners, le superbe grand magasin lien) mais il a fermé y'a deux ans lien. En restauration, espérons que ça dure moins de temps que la Samaritaine).

    Faites-là (Princes Street) si vous voulez cependant. Assez insolite dans le sens où elle n’a qu’un côté (contruction de bâtiments interdit de l'autre côté, pour ne pas gâcher la vue - seulement des arrêts de bus), un peu comme si le Boulevard Haussman n’avait qu’un côté. L’autre côté a donc été laissé délibérément libre pour préserver la magnifique vue dégagée sur Princes Street Gardens lien (PSG), PSG et ses merveilles, théâtre en plein air, musiciens, ses joueurs de cornemuses, etc. Dans PSG, y'a aussi la Scottish National Gallery, gratos donc, lien et lien. Navette (gratos... lien) vers les deux autres musées du network "National Galleries Scotland", on va y revenir. Un PSG avec des trucs gratos, c'est pas courant, profitez-en.

    De Princes Street superbe vue sur le panorama cityscape de la Old Town lien, la partie haute hyper touristique. Malheureusement, gros “overtourism” là haut.

    Si vous avez un compte avec Virgin Money, visitez absolument le Virgin Lounge sur St Andrew Square, à 200 mètres de la gare Waverley, entrée de la New Town. Si vous n’avez pas de compte chez eux, ouvrez-en un.

    Clip sur ces “lounges”, concept unique au Royaume-Uni. Je garde mes comptes épargnes Virgin avec rendement quasi zéro juste pour profiter, gratuitement, de ces wonderful lounges, surtout celui d’Édimbourg. lien

    Archi ancienne superbe, l’endroit le plus convivial du Royaume-Uni. Café, thé, viennoiseries, gâteaux, journaux, laptops, journaux, piano, toilettes, wifi, ordis, tablettes, etc. Service super gracieux. Tu peux y rester la journée. Ces endroits servent aussi aux assos et au WI du coin (Woman Institute, une institution britannique). Le vendredi c’est un peu une ruche d’activité, très middle-class mais très sympa.

    Des fois y’a même une sorte de “butler” (majordome)qui te sert le thé et les cakes. Ce sont des volontaires, certains aiment se déguiser, c’est leur truc, pourquoi pas. Sont toujours extrêmement plaisants.

    Par contre, certains sont pas mal brainwashés Virgin. Quand ils sont de service, Virgin Lounge d’Édimbourg fait un peu secte je dois dire – la baise libre en moins, libre ou pas libre d’ailleurs. Évitez de les brancher Virgin et Richard Branson, ils – souvent elles d’ailleurs – sont intarissables. Feignez un intérêt pour les boiseries du 18è et les hauts plafonds avec larmier mouluré en saillie (bref, racontez n'importe quoi pour vous éclipser, sauf évidemment si vous vénérez Gourou Branson).

    Tout est gratos, offert par Virgin. Goinfrez-vous et faites honte à la France, c’est Dick qui règle, de Necker (pas l’hosto, l’île dans les British Virgin Islands, lien). Il paye moins d’impôts qu’un mec au RSA alors n’hésitez pas à finir les chocolateries jusqu’à la crise de foie, et bourrez votre sac à dos pour le matin, midi et soir sur toute la durée de votre séjour.

    Y’a deux de ces Virgin Lounges dans l’hypercentre de Londres et 4 ou 5 ailleurs au Royaume-Uni (mais hormis celui d’Édimbourg, que des trucs modernes à ma connaissance).

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    De là, donc la Place St Andrew, filez vers le coeur de la New Town. Zigzaguez entre George Street et Queen Street, rues et placettes intéressantes, jusqu’à Randolph Crescent (environ 30 mns à pied de la gare), là où se trouvait le Consulat Général de France, et le French Institute, jusqu’à vers 2016 (il sont dans la Old Town depuis).

    A 10 minutes à pied, y’a la Scottish National Gallery of Modern Art lien, superbes, au pluriel car y’en a deux, la One et la Two lien. Beaux jardins, souvent des expos. Scuptures permanentes de Barbara Hepworth et Henry Moore, entre autres.

    On retrouve notre navette gratos lien (le “Gallery Bus”, celle qui fait les 3 musées – gratos – du réseau National Galleries Scotland lien et qui peut vous ramenez vers Princes Street et le centre-ville si vous vous sentez petit joueur.

    Une fois injectée votre dose d’art gratos, filez vers le génial Dean Village, à 5 minutes à pied lien. Un endroit magique, hors du temps. Petit (quelques rues/ruelles) et unique. Peu de touristes. Totalement préservé du temps, y'a un gros cahier des charges. Tellement bien préservé qu’on y tourne des “period dramas”, films/séries historiques. Aucun café ou commerce n’y est autorisé.

    De là, suivez la promenade longeant la rivière Water of Leith, vers le nord, pendant environ 20 minutes.

    Vous arrivez alors dans le super quartier de Stocksbridge lien.

    Au pont, sur Kerr Street, si vous tournez à gauche, vous allez vers le Royal Botanical Garden lien (super... et gratos bien sûr, sauf les serres), et en face y'a Fettes College lien, surnommé le “Eton du Nord”, un célèbre collège-lycée privé.

    Par contre pas gratos Fettes College, mais environ 30 000 £ par an (pour les toffs paupérisés donc puisque Eton est à 45 plaques/an). Tony Blair et pas mal de rugbymen connus (apparemment) y ont fait leur scolarité jusqu’au bac lien. Bon, passons…

    Posez-vous dans Stocksbridge, classieux quartier “bohémien” (mais plutôt bohémien tendance germanopratine) lien

    Cosmopolite, bobo-hip donc, quelques étudiants non boursiers y habitent, dans des “HMOs” (grandes maisons avec colocations XXL, jusqu'à 12 studios). Boutiques originales, vintage chic. Gastropubs et cafés sympas. Vibes sympas, superbe archi.

    Le centre-ville (mettons Princes Street Gardens) est à 30 mns à pied. Stop possible mais “stroll” (flânerie) très sympa.

    Coût de mon bon plan : zéro £. (Et cherchez pas dans le Guide du Croûtard encroûté, c’est un itinéraire 100 % original de ma concoction.)

  • Mangeur Vasqué le 04/04/2022 à 23h25
    (Haussmann.... Stockbridge)

  • Mangeur Vasqué le 04/04/2022 à 23h34
    (Women's Institute lien).

La revue des Cahiers du football