En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

La coupe sombre

La Coupe de la Ligue ne va survivre qu'au rabais et en sursis: le trophée en plastique de la LFP n'a jamais été aussi proche d'une suppression diantrement méritée.
Auteur : Jérôme Latta le 9 Mars 2009

 

Un seul candidat, pour une somme moindre que précédemment : c'est peu dire que les droits de diffusion de la Coupe de la Ligue n'ont pas intéressé grand monde. En ne proposant que dix millions d'euros annuels pour les trois prochaines saisons contre douze auparavant, France Télévisions, faute d'autres diffuseurs intéressés, a mis la Ligue dans l'embarras.

cl_interdit.jpgAu rabais
D'abord parce que ce montant est inférieur au prix de réserve que celle-ci avait fixé, l'obligeant à organiser un second tour dans les quatre mois qui viennent. Problème: "Comment pourrait-il y avoir un second tour alors qu'il n'y a qu'un candidat?", s'interroge Daniel Bilalian, directeur des sports du groupe public, qui argue de la crise pour justifier un montant en baisse, mais qui reste substantiel. Comme à l'accoutumée, la LFP va donc sonner aux portes des télévisions pour faire appel à leur générosité. Cependant, même si le football a prouvé son attractivité commerciale, ces dernières années, avec l'acquisition de toutes sortes de compétitions – par les "nouvelles" chaînes de la TNT notamment, et même le service public (lire "Le coût du tunnel") –, la donne a peu de chances de changer. À plus forte raison dans un contexte économique qui ne cesse de se dégrader.

Ce revers est d'autant plus regrettable pour les clubs professionnels qu'il survient dans le contexte de vifs débats sur le calendrier de la saison prochain, avec la volonté qu'ont les clubs les plus influents de supprimer la trêve hivernale et de faire commencer le championnat le 8 août seulement, au détriment de l'équipe de France, afin que certaines équipes puissent disputer des tournées estivales (lire "Trêve charogne").


Partie remise
Voilà donc que revient à la surface une solution simple, maintes fois revendiquée sur nos pages: supprimer une Coupe de la Ligue de plus en plus indésirable afin de libérer des plages dans le calendrier. Daniel Bilalian ne s'est pas privé de l'avancer: "La Coupe de la Ligue est importante mais pas vitale. Elle n'a pas une ancienneté telle qu'elle ne pourrait pas disparaître, c'est une hypothèse à envisager".

Une telle décision dépend toutefois d'équilibres politiques complexes au sein de la Ligue et rien ne dit qu'une majorité pourra se dégager en sa faveur (1). Non sans quelques hypocrisies, les quarante clubs de l'UCPF (Union des clubs professionnels français) se sont prononcés jeudi dernier, à la quasi-unanimité, en faveur du maintien de la compétition. Sous conditions: "On a 10 millions, mais il faut trouver d'autres financements, sinon on se réunit et on rediscute", a reconnu Jean-Pierre Louvel, président du syndicat des clubs. On retiendra aussi les déclarations respectives de Pape Diouf et Jean-Michel Aulas sur le sujet: "La Coupe de la Ligue part d’un bon sentiment, mais elle complique le calendrier. Je n’en vois pas l’utilité"; "Entre passer à dix-huit clubs et supprimer la Coupe de la Ligue, je choisis la deuxième solution".


Balle dans le pied
L'hypothèse a donc sérieusement repris de la consistance, même s'il faut souligner que les arguments qui poussent certains dirigeants de l'élite à abandonner "leur" compétition sont plus intéressés que les nôtres, s'agissant d'ailleurs moins d'alléger les calendriers que de les remplir d'autres dates. Les raisons abondent pourtant, du point de vue de leurs propres intérêts.

Car au-delà de son absence de légitimité historique, de son "élitisme" à la petite semaine (primes maximales et raccourci vers l'Europe), de ses sponsors hideux, de ses tribunes à moitié vides et de son organisateur hystérique au bord de la pelouse, la Coupe de la Ligue a surtout constitué un handicap pour le football français. En début de saison et avant le joli parcours des clubs engagés en C3, la Ligue s'était alarmée de la chute de l'indice UEFA. Il était temps, car en remplaçant une coupe prestigieuse et convoitée par deux coupes médiocres de second ordre, le foot pro envoie en Coupe de l'UEFA, depuis quinze ans, des équipes beaucoup plus mal classées qu'avant cette piètre invention.


La Coupe jusqu'à la lie

stats_finales.jpg

Classement en championnat des vainqueurs de coupe depuis 1985.
Avant l'instauration de la Coupe de la Ligue, de 1985 à 1995, le vainqueur est en moyenne classé quatrième du championnat. Le titre n'échappe même que deux fois  (sur neuf) à une équipe du podium final. Ensuite, les vainqueurs des deux coupes nationales évoluent entre la huitième et la neuvième place...
Cette statistique montre la désaffection des grosses écuries pour les coupes, que ce soit en raison de l'attrait supérieur des places qualificatives pour la Ligue des champions, de la perte de prestige des trophées ou d'un manque de motivation plus ou moins avoué. On observe aussi l'esquisse d'un renversement de tendance: trois fois au cours des quatre dernières saisons, le lauréat de la Coupe de la Ligue a été classé au-delà de la dixième place – ce qui n'est plus arrivé en Coupe de France depuis 2002.


En tout état de cause, il aurait été préférable d'envoyer en C3 le cinquième du championnat tout en préservant le mythe de la Coupe de France... Cela l'est toujours. Si la raison et le souci d'un intérêt supérieur aux intérêts économiques à courte vue prévalaient dans ces affaires, le sort de la Coupe de la Ligue serait vite joué. Las, il faudra probablement attendre trois ans de plus, en escomptant une poursuite de la baisse des audiences et de la qualité des affiches, pour que la Coupe de la Ligue retourne dans le néant dont elle n'aurait jamais dû sortir.


(1) Étienne Moatti dans L'Équipe du 5 mars souligne que le décret qui donne la main aux clubs sur les questions économiques (disposition issue de la menace de grève des joueurs – lire "Une grève passe") étant sur le point de paraître, les présidents hostiles à la Coupe de la Ligue pourraient s'imposer au Conseil d'administration de la Ligue.

Réactions

  • José-Mickaël le 09/03/2009 à 22h14
    Pierre Des Loges
    lundi 9 mars 2009 - 21h30
    > Euh, justement, Nîmes, Créteil et Angoulême étaient en National et sont donc à éliminer... Ensuite, 5 ans, c'est un peu court pour dégager une tendance, non?

    C'est compliqué ! À l'époque il y avait National 1 et National 2, mais avec plusieurs groupes, et Nîmes était 14è du groupe B. Pour comparer avec la situation actuelle, il faut noter comme équivalent National <==> première moitié du National 1 et 2 de l'époque.

    Pour Créteil je n'ai pas trouvé. Sur la RSSSF la saison 1996-97 est incomplète. En tout cas ils ne sont pas en D2. Donc OK, je n'en tiens pas compte.

    Quant à Angoulême, j'ai trouvé : ils étaient avant-dernier de National, donc tu as raison, je n'aurais pas dû les compter (ne sachant pas, je m'étais basé sur le fait qu'aujourd'hui ils sont plus bas).

    Donc ça donne :
    1980 à 1993 : aucun amateur, qu'il y ait ou non des matchs aller/retour
    1994 : Racing 92
    1995 : aucun
    1996 : Nîmes
    1997 : Clermont-Foot
    1998 : Bourg-Péronnas
    1999 : Rouen

    Tous les ans il y a un club amateur sauf une exception, alors qu'auparavant il n'y avait jamais d'amateur sauf une exception. C'est vraiment net !

    > Ensuite, 5 ans, c'est un peu court pour dégager une tendance, non?

    Non, non, ce n'est pas 5 ans, c'est 14 ans, car ensuite il y a tes données, où l'on constate qu'il y a eu 8 clubs amateurs ces 10 dernières saisons. La tendance se poursuit bel et bien. Au total, on passe de 1 amateur en 14 saisons (1980-94) à 12 amateurs en 14 saisons (1995-2008). Et tu ne trouves pas ça significatif ?

    > C'est marrant que tu élimines vite ce qui ne colle pas avec ta théorie.

    Je n'élimine rien, je t'explique qu'on ne peut rien conclure de cas particuliers, qu'il faut étudier dans la globalité. Sinon on peut toujours trouver des cas particuliers qui ne marchent pas (comme Auxerre en finale 1979, etc.) mais qui ne prouvent rien.

    > Corrélation établi sur 14 ans pour l'une, 5 ans pour l'autre.

    Non, 14 ans et 14 ans.

    > Peut-on comparer compte tenu que le nombre de matchs en coupe d'Europe a également explosé ces dernières années pour les clubs français?

    Le nombre de matchs en coupe d'Europe n'est pas moins important en Allemagne, Angleterre et Italie, et pourtant il n'y a pas de baisse de niveau des finales chez eux.

    > En France, n'importe qui pouvait jouer en C1, faute de leadership, de la période Marseillaise finissant en 1993 à la période Lyonnaise débutant en 2001.

    Ce n'est pas vrai durant la période 2002-09 où, pourtant, le niveau des finales de coupe de France continue à être nettement plus bas que dans les trois pays européens que j'ai examinés.

    > Ensuite, tu as des différences de règles, avec des matchs aller-retour en Italie, et des matchs à rejouer en cas de nul en Angleterre

    Le cas de l'Italie, je l'ai dit, ça se joue en matchs aller et retour et c'est ça qui explique l'indice plus bas. Mais, et c'est ça qui est important, le niveau n'a pas baissé. En Angleterre et en Allemagne non plus.


  • Pierre Des Loges le 09/03/2009 à 22h31
    Je suis pas d'accord avec toi, José-Mickaël. On peut enfoncer le clou en soulignant que la coupe de la Ligue anglaise est plus ancienne que la coupe de la Ligue française et que cela n'a jamais handicapé les clubs anglais en FA Cup.

    Simplement, quand Ferguson aligne la réserve de M.U. en Carling Cup (l'équivalent de la coupe de la ligue), il la gagne. Pas sûr que les managers du big 4 mettent forcément tout pour gagner la FA Cup, on voit d'ailleurs quelques surprises en FA Cup (les matchs à rejouer ayant par exemple sauvé Arsenal contre Cardiff cette saison). Mais les réservistes de M.U. sont sans problème supérieurs à ceux du PSG.

    J'ai le sentiment au vue des compos d'équipes que les clubs français ne se soucient des 2 coupes qu'à partir des quarts de finale. Avant, il y a le maintien / l'Europe/ le titre à assurer. J'ai pas le sentiment que ce soit différent en Angleterre, mais chez eux, les bancs de touche sont plus fournis.

  • José-Mickaël le 09/03/2009 à 23h04
    En Angleterre, la coupe de la League existe depuis très longtemps, donc c'est normal qu'il n'y ait pas eu de changement. Et puis comme tu dis, Manchester a un tel effectif que les remplaçants peuvent la gagner. Mais en France, on ne joue plus les coupes à fond. Avant qu'apparaisse la coupe de la Ligue, il faut croire que si puisque le niveau était nettement plus élevé, qu'il n'y avait pas de clubs amateurs en 1/4, et que le changement se fait en 1995 (et non pas, par exemple, en 1989 avec la suppression des matchs aller/retour).


  • Jean-Pierre Tokoto le 09/03/2009 à 23h05
    Je trouve que vous vous donnez beaucoup de mal avec des stats jusqu'à la 3ème décimale, en oubliant l'impact de réglements importants comme l'automatisation de jouer chez le plus petit s'il y a au moins 2 divisions d'écart.

  • José-Mickaël le 09/03/2009 à 23h33
    Jean-Pierre Tokoto
    lundi 9 mars 2009 - 23h05
    > Je trouve que vous vous donnez beaucoup de mal avec des stats jusqu'à la 3ème décimale, en oubliant l'impact de réglements importants comme l'automatisation de jouer chez le plus petit s'il y a au moins 2 divisions d'écart.

    Tu penses que l'obligation de jouer à l'extérieur chez un petit ayant 2 divisions d'écart a plus d'importance que la suppression des matchs aller/retour qui, pourtant, n'a eu aucun impact sur le nombre de clubs amateurs en 1/4 ou sur le niveau des finales ?

    Au fait, ça date de quand, cette règle ?

  • Jean-Noël Perrin le 10/03/2009 à 00h47
    Josémi, ce qui me gêne dans ton raisonnement, c'est d'attribuer intégralement la différence entre les comportements des clubs en CdF depuis quatorze ans à la seule apparition de la CdL, or ce n'est pas le seul point en lequel le foot français de clubs a changé. Il y a aussi l'apparition de la nouvelle formule en C1, plus exigeante et qui a engendré une C1-dépendance pour les grosses équipes ; c'est certes aussi valable à l'étranger, mais les règles de la CdF et du championnat y diffèrent : matchs aller-retour en Espagne et en Italie, match à rejouer en cas de nul en Angleterre - plus le fait que les juniors d'Arsenal soient capables d'éliminer pas mal d'équipe de Premier League, cas dont on n'a pas l'équivalent chez nous -, championnat à 18 clubs en Allemagne.

    Mais surtout, je l'ai déjà évoqué auparavant, ce qu'on peut constater, c'est que la période post-OM et pré-OL, pour faire court, a été marquée par une hiérarchie nettement moins nette des clubs français sur plusieurs années. Ça s'est vu au nombre de titres de champions : entre 1994, premier titre non-marseillais, et 2001, dernier titre non-lyonnais, les vainqueurs du championnat ne sont jamais les mêmes (Monaco et Nantes deux fois, Paris, Auxerre, Lens et Bordeaux une fois chacun) ; et même lors des saisons suivantes et jusqu'à, en gros, il y a 2 ou 3 ans, les équipes de tête sont rarement les mêmes d'une année à l'autre : Lens et Auxerre (2002), Paris (2004), Lille (2005 et 2006), Toulouse (2007) ont fait un passage épisodique sur le podium.
    En résumé : depuis la chute de l'OM et jusqu'à une période assez récente, la L1 hors-OL était nettement plus serrée que fin 80-début 90, et ç'a été particulièrement vrai au début des années 2000 quand Sedan, Nice ou Guingamp connaissaient un séjour durable dans les premières places du championnat. Or une hiérarchie serrée favorise naturellement les "surprises" (qui, du coup, perdent de leur caractère surprenant) et donc les équipes mal classées vainqueurs ou finaliste de Coupe, qui ont souvent été des grosses équipes un peu à la peine en championnat (Paris, Lens, Nantes...).

  • José-Mickaël le 10/03/2009 à 01h12
    Jean-Noël Perrin
    mardi 10 mars 2009 - 00h47
    > Josémi, ce qui me gêne dans ton raisonnement, c'est d'attribuer intégralement la différence entre les comportements des clubs en CdF depuis quatorze ans à la seule apparition de la CdL,

    À part la coupe de la Ligue, qu'est-ce qui s'est passé en 1995 ?

    > or ce n'est pas le seul point en lequel le foot français de clubs a changé. Il y a aussi l'apparition de la nouvelle formule en C1, plus exigeante et qui a engendré une C1-dépendance pour les grosses équipes ;

    La nouvelle formule de la C1 date de quelques années plus tard.

    > c'est certes aussi valable à l'étranger, mais les règles de la CdF et du championnat y diffèrent : matchs aller-retour en Espagne et en Italie, match à rejouer en cas de nul en Angleterre - plus le fait que les juniors d'Arsenal soient capables d'éliminer pas mal d'équipe de Premier League, cas dont on n'a pas l'équivalent chez nous -, championnat à 18 clubs en Allemagne.

    - En France aussi on a eu 18 clubs à une époque.
    - Que les matchs soient aller/retour ou non, ça ne change rien au fait qu'il n'y a pas de baisse du niveau de la coupe ailleurs : en Italie et en Allemagne/Angleterre, c'est pareil.

    > Mais surtout, je l'ai déjà évoqué auparavant, ce qu'on peut constater, c'est que la période post-OM et pré-OL, pour faire court, a été marquée par une hiérarchie nettement moins nette des clubs français sur plusieurs années.

    Ça, je suis d'accord. Sauf que ça n'a été qu'un facteur agravant : effectivement, le niveau des finales de coupe est le pire vers 2000. Mais il est resté plus mauvais durant la période de domination lyonnaise, et il y a eu presque tous les ans un club amateur en 1/4 (contrairement aux années précédent 1994). La pédiode de domination lyonnaise est aussi une période où ces indicateurs de niveau de la coupe de France sont nettement plus bas.

    De toute façon, tout ça s'est fait progressivement, alors que la baisse du niveau de la coupe de France s'est faite brusquement. Regarde l'indicateur des clubs amateurs : tout change radicalement entre 1994 et 1996 : avant, la présence d'un amateur était une exception ; après, l'exception ait qu'il n'y en ait pas. Pour le niveau des finales, c'est 1995 qui marque la limite. Il n'y a pas de baisse régulière, comme ç'aurait été le cas si elle était corrélée avec un resserrement progressive de la D1. Ou alors tu penses que le resserrement de la D1 s'est fait brusquement en 1995 ? Pourquoi donc ?

    Le resserrement de la D1 pourrait se mesurer en regardant la dispersion (l'écart-type) du classement. Par exemple, en Angleterre, tous les ans le premier a 80-90 points et le dernier a tout juste une vingtaine de points. Les équipes sont réparties sur un vaste intervalle. Le classement en relief s'étire sur une grande hauteur. En France, au contraire, il y a un regroupement au milieu, et l'écart entre les premiers et les derniers n'est pas aussi élevé (si on enlève Metz, Strasbourg et Lyon...) Cette année est particulière, mais d'habitude le classement en relief français est moins étiré que celui de l'Angleterre. Ça traduit une élite plus resserrée qu'en Angleterre. Tu dis que la baisse de niveau de la coupe de France serait due, plutôt, à un resserrement de la D1. Ça peut se mesurer. Il suffit de calculer l'écart-type tous les ans et voir comment il évolue. (Et pour que le test soit plus sûr, il faudra faire pareil dans un championnat où le niveau de la coupe n'a pas baissé.) Mais je n'ai pas le temps... :-)




  • José-Mickaël le 10/03/2009 à 01h22
    J'oubliais :

    > Or une hiérarchie serrée favorise naturellement les "surprises" (qui, du coup, perdent de leur caractère surprenant) et donc les équipes mal classées vainqueurs ou finaliste de Coupe

    Les surprises, c'est quand un club de division inférieure élimine un club de D1. Ce qui provoque ces surprises serait un rapprochement des divisions inférieures par rapport à la D1. Si c'était le cas, il y aurait en particulier un resserrement D2-D1. Or on ne l'observe pas : le classement moyen des promus ne montre aucune évolution significative depuis 30 ans.

    Même si on constate que la D1 s'est resserrée (en regardant l'écart-type des classements), ça n'expliquera pas les surprises dues aux clubs de division inférieures, ça n'expliquera pas pourquoi il y a presque tous les ans un club amateur en 1/4 de la coupe de France.

  • Qui me crame ce troll? le 10/03/2009 à 09h33
    Je vois que ça a continué de discuter. Alors José-Mickaël, tu proposes :

    1990 : aucun amateurs en 1/4
    1991 : aucun
    1992 : aucun
    1993 : aucun
    1994 : Racing 92

    Ensuite arrive la coupe de la Ligue :
    1995 : aucun
    1996 : Nîmes
    1997 : Créteil + Clermont-Foot
    1998 : Bourg-Péronnas
    1999 : Angoulême + Rouen
    ------
    Je fais un reclassement différent :
    1990 : aucun amateurs en 1/4
    1991 : aucun
    1992 : aucun
    1993 : aucun
    1994 : Racing 92
    1995 : aucun

    Ensuite arrive l'arrêt Bosman :
    1996 : Nîmes
    1997 : Créteil + Clermont-Foot
    1998 : Bourg-Péronnas
    1999 : Angoulême + Rouen

    C'est encore plus révélateur, surtout sachant que la France est l'un des pays qui a le plus souffert de cet arrêt au contraire de l'Allemagne dont les joueurs restent en général plus facilement en Bundesliga.

    De toute façon, le meilleur moyen de vérifier que la fautive est la Coupe de la Ligue est de la supprimer et de se donner rendez-vous dans cinq ans ;)

    José-Mickaël
    lundi 9 mars 2009 - 21h30
    OK, Nîmes a battu des clubs qui pourtant n'étaient pas fatigués. Mais est-ce que tu ne crois pas que, parfois, c'est le contraire qui se produit ? Là tu donnes seulement une poignée de cas. Pour tenir compte de tous les cas, il faut faire des statistiques.
    ----
    Enfin les statistiques on peut donner des niveaux de confiance dans le calcul des moyennes. Les "on constate" et "ça se voit" ne suffisent pas.

  • Pierre Des Loges le 10/03/2009 à 11h27
    Bon, voyons un peu en détail les finales incriminées et tentons de les expliquer par autre chose que "c'est la faute de la CdL".

    1994-1995: PSG-Strasbourg.

    Une finale médiocre??? Le Racing est la seule équipe à avoir battu le grand FC Nantes en championnat cette saison et revit depuis l'arrivée de Duguépéroux, en témoigne les victoires contre Bordeaux en quart et Metz en demie. Quant au PSG, c'est l'année de leur exploit en LdC face au Bayern et au Barça. Donc rien d'illogique à trouver ce 'casting' en finale.

    1995-1996: Auxerre-Nîmes

    Auxerre, éliminé très rapidement des coupes d'Europe (2e tour en UEFA, sorti par Nottingham Forrest) mise tout sur le championnat, et la coupe de France. Au premier tour, ils éliminent Lyon à Gerland, une perf car les Lyonnais avaient fait de la CdF en objectif majeur. Ils surclassent le PSG (qui est un peu en pleine épopée européenne) en huitième de finale 3-1, puis Marseille, en D2 mais sur le point de remonter dans un Vélodrome en fusion grâce à un Charbonnier en état de grâce pour s'offrir sa deuxième CdF et son premier doublé.
    Nîmes de son côté atteint la finale à la surprise générale en surclassant Saint-Etienne (qui descendra en D2 à la fin de la saison), puis en souffrant davantage face à Strasbourg, qu'ils battent en prolongation 3-2. Notons que Strasbourg ayant été tiré en premier, avec les règles actuelles, ce quart de finale aurait eu lieu à la Meinau et on aurait peut-être moins parlé des crocos. Montpellier, en demie, s'imagine déjà disputer la revanche de 1994 et prend le match de haut avec la fameuse décla de Nicollin: "Si on perd, on rentre à cheval!". Bref, un parcours qui n'aurait peut-être pas eu lieu avec les règles actuelles, et qu'on peut plus attribuer à la négligence de certains gros qu'à une influence quelconque.

    1996-1997: Nice-Guingamp

    La CdF la plus surprenante, avec l'élimination incroyable du PSG face au Clermont Foot en huitième de finale. Ricardo aligne pourtant la grosse équipe, celle qui jouera deux finales de C2 de suite. Mais l'équipe n'est pas en confiance. Elle s'achemine vers une qualif facile, menant 4-1. Mais Clermont marque, ce qui fait vaciller la confiance d'une équipe qui s'est déjà pris deux traumatismes avec la défaite 6-1 face à la Juve et 3-0 face à Monaco, au Parc des Princes. Pas en confiance, le PSG se fait remonter à 4-4 avec un but gag à la dernière minute lié à une mésentente entre N'Gotty et Lama, traduisant un réel manque de confiance, qui se traduit ensuite lors des tirs aux buts.
    Pour les finalistes, Guingamp n'est pas si surprenant que cela: c'est la deuxième saison de Ligue 1 des Bretons, grand spécialiste de la CdF quand ils étaient amateurs. Nice surprend plus. Comme l'a dit Roger plus haut: Nice était largué de longue date en championnat, et n'avait que la CdF pour redorer leur blason. Ils bénéficieront notamment des contre-performances des autres, en sortant Clermont en quart et Laval, tombeur de Monaco - qui avait fait tourner en raison de leur parcours en championnat (futur vainqueur) et en coupe UEFA (demi-finalistes) - en demie-finale.

    1997-1998: PSG-Lens
    Retrouver d'un côté le champion de France (Lens), de l'autre un spécialiste de la coupe qui, largué en championnat, éliminé rapidement de la LdC, n'a que ça pour sauver sa saison et permettre à Ricardo et Denisot de partir sur un joli doublé, est-ce si surprenant?

    1998-1999: Nantes-Sedan
    Aimé Jacquet, Jean Djorkaeff, Marcel Desailly ont la main lourde dès les premiers tours avec une incroyable succession de choc entre clubs de D1 et D1-D2. Résultat: Nantes est le seul club de D1 à atteindre les quarts, un place qu'ils ont mérité en sortant le PSG au Parc en 16e et Metz à Saint-Symphorien en 8e. Ils assumeront leur statut en battant ensuite 3 clubs de D2: Guingamp, Nîmes, puis Sedan. A noter que le vainqueur aurait de toute façon évoluer en Ligue 1 vu que Sedan sera promu à la fin de la saison 1998-1999.
    C'est vrai que cette année-là, s'il y a 1 seul club de D1 en quart de la CdF, il y en a 8 en quart de la CdL (Toulouse, Metz, Lens, Auxerre, Sochaux, Montpellier, PSG, Rennes). On pourrait donc y voir une corrélation, surtout que Lens bazarde son 8e de finale contre Laval car ils sont demie-finalistes de la CdL. Mais n'oublions pas non plus que:
    - Bordeaux et Marseille se tirent la bourre en championnat, vont loin en coupe d'Europe (tout comme Lyon) et de ce fait font tourner en coupe. Marseille se fait sortir 2 fois par Lens, leur bête noire cette saison. Bordeaux se fait sortir par Le Havre en CdL (relégué en D2 en fin de saison), et par le fantôme du grand FC Metz en CdF, à chaque fois au premier tour.
    -Plusieurs chocs de favoris ont lieu dès les premiers tours, dont un PSG-Nantes dès les seizièmes de finale.

    1999-2000: Nantes-Calais
    Voir Nantes faire une deuxième finale d'affilée, avec un Landreau spécialiste des tirs aux buts, rien de surprenant. Par contre, Calais, c'est la plus grosse surprise de la CdF. Mais Gueugnon avait gagné la CdL cette année-là (et le Red Star avait été en demie en s'imposant à Saint-E et à Sedan). Et Troyes, Saint-E, Sedan, les trois promus se maintiennent (et plutôt bien) cette saison-là. Donc de manière générale, les clubs de D1 cette année-là semblent bien moins motivés pour les deux coupes, et peut-être moins fort par rapport aux autres. On peut mettre en cause l'influence des compétitions européennes (la LdC en deux phases de poules et la coupe de l'UEFA pompent beaucoup d'énergie à Marseille, Bordeaux et Lens), ou dire que le niveau de la D1 est extrêmement faible cette année-là (à pondérer par l'exploit de l'OM face à MU ou les perfs de Lens en UEFA). Ou que le championnat focalise toutes les attentions.

    2000-2001: Strasbourg-Amiens
    Là aussi une grosse surprise. Mais Amiens est cette année-là une vraie équipe de coupe, vu qu'ils ont aussi atteint les quarts de finale de la CdL. Quant à Strasbourg, ils sont bons derniers, mais ont changé d'entraîneur à la trêve, avec l'arrivée d'Yvon Pouliquen. Et en coupe, cette équipe a un tout autre état d'esprit: elle étrille Lyon, deuxième du championnat, 3-0 en quart, puis le leader intouchable, Nantes, 4-1 en demi-finale! OK, peut-être que Lyon avait plus la tête à la CdL (qu'ils vont remporter) et la LdC (où ils seront très proches des quarts...). Mais la demie-finale face à Nantes, c'était tout simplement le match de leur vie pour les joueurs alsaciens, assez impressionnants ce soir-là.

    2001-2002: Lorient-Bastia
    Et si Yvon Pouliquen était un coach de coupe???? Il reprend le dernier de la classe à la trêve, pour la deuxième année de suite. Et deux fois de suite, il va métamorphoser son équipe en coupe, les réservistes des merlus sortant le PSG au Parc 1-0 en quart. Bastia de son côté réalise un parcours sérieux, sortant Libourne, puis Sedan. Là encore, on peut soupçonner les gros d'avoir la tête:
    - au championnat (avec le duel Lyon-Lens, arbitré par Auxerre et le PSG qui se battront pour la troisième place)
    - aux coupes d'Europe (les Nantais allant relativement loin)
    La coupe de la ligue??? Elle oppose Lorient (vraie équipe de coupe) à Bordeaux, qui s'impose 3-0. Il me semble que cela n'explique pas la chute des gros...

    2002-2003: Auxerre-PSG
    Retrouver deux vainqueurs récents de la CdF en finale, est-ce si surprenant? Surtout avec des demi-finales 100% D1 (PSG-Bordeaux et Auxerre-Rennes) qui montre un regain d'intérêt

    2003-2004: PSG-Châteauroux
    Le PSG en finale, logique, ils sont deuxième du championnat et élimine plusieurs gros au passage (OM, Nantes...)
    Châteauroux a surtout bénéficié de deux choses:
    - Monaco joue Lyon en huitième. Pour impressionner leur dauphin en championnat, DD fait le choix de mettre la grosse équipe et l'ASM s'impose 4-1. Mais en quart, DD préfère se focaliser sur la LdC, fait tourner, et on n'est pas remplaçant de Givet et Edouard Cissé sans raison: l'ASM s'incline 1-0 à domicile contre Châteauroux.
    - Et puis, Christian Clavier a eu la main lourde, en opposant en demie-finale les deux spécialistes de la CdF: Nantes-PSG, et donc dans l'autre demie-finale, Chateauroux-Dijon.
    Si Monaco n'avait pas fait l'impasse (ou à la limite, laisser passer Lyon qui n'avait plus de LdC à jouer), et si les demis avaient été moins déséquilibrées, je pense pas qu'on aurait retrouvé les Castelroussins en finale.
    des gros pour la CdF.

    2004-2005: Auxerre-Sedan

    OK, cette année-là, la CdF est vite décapitée vu qu'Auxerre s'offre Nîmes en demie et Sedan s'offre Monaco à Monaco. Mais la présence d'Auxerre, meilleur représentant français en coupe d'Europe (quart de finaliste, face au CSKA, futur vainqueur) n'est pas une surprise. Sedan, de son côté, a piégé Monaco à Louis II. Ils ne monteront pas cette année-là, mais Sedan finira 5e de Ligue 2, soit une équipe de haut de tableau, pas une surprise comme Chateauroux.

    2005-2006: PSG-OM
    Bon, y en a que ça étonne une telle affiche??? Honnêtement????

    2006-2007: Sochaux-OM
    C'est l'année des sochaliens qui gagnent en Gambardella et en CdF. Et la deuxième finale de suite de l'OM. Pas illogique.

    2007-2008: Lyon-PSG
    Le champion contre le vainqueur de la CdL, qui n'a que ça pour oublier une saison cauchemardesque. Est-ce si surprenant??? Et Perrin signe, comme Pouliquen ou Denoueix (Nantes) un doublé.

    Conclusion: si on fait abstraction du classement, on note que les finalistes sont souvent des équipes de coupe. Ou qui ont des 'entraîneurs de coupe'.
    Pouliquen, Denoueix, Perrin sont des entraîneurs ayant fait le doublé.
    Guy Roux a gagné 3 coupes de France sur cette période.
    Lorient et le PSG ont été en finale des deux coupes la même saison.
    Après, il y a aussi eu les aléas du tirage au sort qui ont entraîné la disparition rapide des clubs de Ligue 1 en 1998-1999 notamment. Les impasses de certains clubs plus préoccuppés par le championnat/la coupe d'Europe que la CdF (mais qui ont assez souvent fait l'impasse également en CdL, sauf quand ils se sont trouvés près de la remporter, comme Lens en 1999, ou Lyon en 2001 à la rigueur).

    Bref, l'hypothèse de la coïncidence avec l'arrivée de la CdL me semble plus valide, voir le faible niveau de la ligue 1 qui a beaucoup fait jaser l'année de la finale de Calais...

La revue des Cahiers du football