La Revue de stress, ce serait la chronique des médias sportifs vus depuis notre cabane au fond du jardin: Courbis, Lalanne, le football français dans France Football, PSG-OM font les frais de ce coup d'essai, agrémenté de quelques bonifications…
Les "familles" ont la parole
Plutôt que de balancer des opinions préconçues et définitives sur l'état du football français en 2003, France football a judicieursement choisi de lui consacrer une enquête-feuilleton en allant à la rencontre des acteurs du milieu, au cours de longs entretiens par métiers et par groupes de trois. La série avait été introduite par Aimé Jacquet dont l'enthousiasme, mais aussi les arguments, font toujours plaisir à entendre dans le marasme ambiant.
La discussion entre Elie Baup, Vahid Halilhodzic et Jean-François Domergue, s'est ainsi révélée particulièrement instructive sur leur vision désabusée des footballeurs professionnels et de leur propre métier. Les joueurs ont été représentés par Olivier Quint, Nestor Fabbri et José Cobos — un plateau un peu trop exemplaire mais pas moins intéressant — les arbitres par Bruno Derrien, Patrick Lhermitte et un arbitre de la Ligue de Picardie.
Jusqu'à présent, ces différentes "familles" ont globalement démenti le verdict d'un déclin du foot national, mais ce mardi, les présidents de club sont conviés à s'exprimer et parmi eux figurera Christophe Bouchet, nouvel "ultra-libéral" du football, sous l'œil de ses homologues d'Amiens et Sedan. À suivre, donc…
La rédaction des Cahiers dément formellement. |
Les Franck et les Francis
La "premier feuilleton-vérité avec des stars françaises", c'est "60 jours / 60 nuits" sur Canal+, qui aura eu le mérite de nous apprendre que quand Francis Lalanne va commenter un match au Vélodrome pour France Bleu Provence, il séjourne chez les Lebœuf. Nous rappelons notre position de principe favorable à l'interdiction des Francis dans le football, c'est-à-dire des pseudo vedettes en mal de médiatisation qui profitent du football pour entretenir leur notoriété. Francis Huster ayant réduit sa présence, le principal danger réside donc dans le chanteur à cuissardes, dont ni l'œuvre ni les ventes de disques ne pourraient justifier une pareille exposition. Collé aux basques de l'équipe de France, Lalanne (dont on peut penser qu'il continue à surjouer son rôle de poète extatique même quand il n'y a pas de caméras), est exemplaire de ces personnalités dont l'existence médiatique ne tient plus qu'à leur opportunisme.
La fabuleuse vie de Franck Lebœuf, pleine d'amis sympas. |
Le plan média de Rolland Courbis
L'événement médiatique du début d'année aura été sans conteste le retour de Rolland Courbis sur le banc d'Ajaccio, soigneusement préparé avant même la levée officielle de son interdiction d'exercer son métier. Quel métier, demandera-t-on? Car tel un Djorkaeff qui n'est ni attaquant, ni milieu, ni joueur de foot, Courbis a toujours papillonné entre les fonctions d'entraîneur, de manager et d'agent. Toujours est-il que dès le 7 janvier, France Football lui offrait l'occasion de donner libre cours à ses arguments de plus ou moins bonne foi, dans un de ces articles à décharge qui surgissent parfois dans le bi-hebdomadaire (voir
La soupe est servie).
On bascule nettement dans la comédie lorsque l'ex-Toulonnais, probablement à court de superlatifs pour dénoncer l'injuste vindicte dont il fut la victime, s'exclame dans L'Equipe (11/01) "On a voulu m'exterminer!". Il évoque peut-être le journal dans lequel il s'exprime, et qui, à l'occasion des perquisitions réalisées au siège du RC Lens, évoquait le 19 décembre "l'ombre de l'affaire Courbis". Par contre, il a refusé de s'exprimer dans les colonnes du Monde, montrant qu'il savait choisir son terrain.
Mais qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. Pour l'ensemble des médias de la planète football, nous compris, Courbis est un excellent client, jamais avare en rodomontades et en provocations, une indispensable figure du milieu si l'on risque l'expression. Comme Guy roux, il aspire à atteindre la postérité en devenant une sorte d'icône médiatique, mais à la différence du Bourguignon, il compte moins sur ses résultats sportifs que sur sa faculté à alimenter la chronique. En tout cas, les deux matches nuls consécutifs de l'ACA ont dû ravir un entraîneur qui déteste tellement la victoire à trois points qu'il évite souvent de gagner.
La brève à Rolland
"Je suis l'un des Français qui ont payé le plus d'impôts ces dernières années" (L'Equipe). Oui, mais il a fallu insister un peu.
Vu sur le site du PSG : une tentative de couper court aux accusations des joueurs qui ne mouillent pas le maillot? |
Le challenge
Le tirage au sort de la Coupe de France nous a donc malencontreusement fait hériter de la redoutable affiche PSG-OM, comme l'année passée et quelques autres avant elle… Le pari pour les médias est donc de taille, puisqu'à peine quelques mois après le battage ayant précédé la rencontre du championnat (voir
Psychose toujours), il va leur falloir remettre le couvert et chevaucher de nouveau le cheval sécuritaire.
Ça recommence en tout cas de la même façon, puisque c'est encore l'horaire qui fait polémique, cette fois fixé à 20H45. Le maire de Boulogne, Jean-Pierre Fourcade, a ouvert les hostilités en ressortant la menace de la délocalisation…
Bilan de l'actualité
L'épreuve de saison
Supporter Charles Biétry commentant la Coupe de la Ligue.
Le débat qu'on aurait préféré plus vif
Pourquoi les clubs pros n'ont-ils pas de bâche chauffante à 50.000€ ?
La déclaration pour l'histoire
Claude Simonet (Le Monde) : "J'ai été saoulé de coups. J'ai courbé l'échine".
Le médiamètre des CdF
1. Rolland Courbis.
2. Fabrice Fiorèse.
3. Pierluigi Collina.
4. Christophe Dugarry.
5. Claude Simonet.