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Dossier arbitrage (4) Protéger et professionnaliser les arbitres

Avant même de penser à des solutions pour améliorer l'arbitrage, il faudrait garantir la protection des arbitres contre les pressions des joueurs et des dirigeants, au prix d'une petite révolution culturelle qui pourrait inclure la professionnalisation…

Auteur : Pierre Martini le 19 Fev 2001

 

 

Protéger l'arbitre…
Il est plus que jamais indispensable de rappeler certaines règles disciplinaires très simples afin de supprimer les comportements les plus inadmissibles de la part des joueurs et des entraîneurs, comportements inimaginables dans tous les autres sports où les arbitres ne sont pas assaillis par des fous furieux hurlants et gesticulants à chaque décision prise contre leur équipe.


Concernant les contestations, une campagne à la fois pédagogique et répressive en faveur d'une fermeté accrue permettrait de rappeler les règlements existants pour les cas de contestation, qui devraient théoriquement être toujours punis d'un carton jaune. Il faudra cependant une véritable révolution culturelle afin de changer les mentalités, ces pratiques faisant depuis si longtemps partie du bagage de base des footballeurs qu'elles sont devenues de véritables réflexes.

 

…des joueurs…
Une mesure séduisante est inspirée du rugby, et consisterait à faire reculer l'équipe qui redouble sa faute de vaines protestations, c'est-à-dire d'avancer de 10 mètres l'endroit où le coup franc doit être joué. Il faudra habituer les publics à subir cette double peine, mais elle aurait le mérite de dissuader progressivement les protestataires professionnels qui finiraient par se faire siffler par leurs propres supporters (comme ceux-ci sifflent un récidiviste qui écope d'un carton rouge prévisible pénalisant son équipe).


Dans le même ordre de mesures simples, l'interdiction formelle de toucher le ballon après sa perte (ce qui inclut les bagarres au fond des cages après un but) serait suffisamment claire si elle était sanctionnée systématiquement d'un carton jaune Les sanctions rétrospectives (évoquées dans la 2e partie de notre dossier) seraient une arme de choix pour punir les auteurs de pressions physico-vocales répétées, que les arbitres ne peuvent pas toujours punir en temps réel, sous peine de voir les rencontres dégénérer un peu plus (et leurs accusateurs s'acharner sur leur manque de psychologie). Ce sera avec un plaisir total que nous apprendrons les cartons rétroactifs de l'auteur d'une faute incontestable qu'il sera venu contester.


Ces mesures techniques (il en existe d'autres, comme l'interdiction totale d'adresser la parole au juge de ligne) auront fait la preuve de leur efficacité quand, parfaitement intégrées, elles ne seront appliquées que dans des cas devenus beaucoup plus rares. Là encore une période de transition (c'est-à-dire d'apprentissage pour les joueurs) serait nécessaire, d'un coût finalement très raisonnable en regard du bénéfice final.

 

…et des dirigeants
Les arbitres ne doivent pas seulement être protégés sur le terrain, mais tout autant dans les coulisses. La rébellion française a mis en évidence la responsabilité d'une Ligue extrêmement partiale et laxiste et encline à laisser les arbitres dans une position aussi précaire que possible (voir L’arbitre aussi rage).

 

À l'heure où les dirigeants en appellent à l'excellence économique, il faudrait que ceux-ci se rendent enfin compte de la nécessité de protéger le corps arbitral contre leurs propres tendances à en faire des jouets, et à lui garantir un cadre de travail digne. S'ils veulent vraiment, comme ils le prétendent, supprimer les aléas de l'arbitrage, ils doivent assumer leurs propres responsabilités et commencer par s'interdire tout dérapage verbal. Mais ils ne tiennent peut-être pas à perdre de si précieux moyens de pression…


En France, il apparaît clairement que l'indépendance et la sérénité des arbitres ne pourront être garanties sans un retour dans le giron de la Fédération, après avoir coupé les liens organiques avec la LNF. Les Commissions de discipline et d'appel ne peuvent non plus rester sous la seule influence des clubs pros, comme l'a montré leur totale perte de crédibilité ces derniers temps (voir La faillite disciplinaire du foot français, 23/01).

 

Vers la professionnalisation?
La professionnalisation des arbitres, souvent et depuis longtemps défendue, n'est pas une panacée, mais doit être enfin sérieusement envisagée après avoir été un serpent de mer. Leur situation a sensiblement évolué depuis quelques années avec des indemnités passées à 9000F par match de première division, mais leur statut reste précaire avec l'obligation de mener deux carrières simultanément, d'entretenir leur condition physique et de concilier le tout avec leur vie privée. La FIFA s'est déclarée favorable à la professionnalisation et a ébauché des programmes de formation en ce sens. Les instances françaises travaillent aussi depuis un certain temps sur cette hypothèse, notamment via le Conseil supérieur de l'arbitrage", mais le dossier n'avance pas vite et les principaux concernés semblent préférer majoritairement un statut semi-professionnel, nettement amélioré.


Qu'une "élite" arbitrale puisse se consacrer entièrement à l'exercice de ce délicat métier semble relever du bon sens, à condition qu'elle bénéficie d'une formation de haut niveau et soit soumise à des exigences athlétiques renforcées, afin de pouvoir observer une significative amélioration de la qualité de l'arbitrage. Il faudra aussi éviter d'éventuelles dérives corporatistes, qui verraient les arbitres s'auto-administrer et se coopter. Leur affirmation "politique" ne serait pourtant pas superflue, dans un univers où ils pèsent de si peu de poids devant les puissances économiques. L'assainissement de l'atmosphère autour des arbitres, sur les terrains et autour, permettrait à terme de faire disparaître une des pollutions majeures du jeu, qui fait qu'erreurs d'arbitrage et pressions diverses s'entretiennent les unes les autres. Des réformes institutionnelles sont urgentes pour prendre le problème par le haut et à bras-le-corps. Le football professionnel se vante souvent de pouvoir lever des milliards, mais est moins enclin à financer ce type de réforme, leur l'intérêt (général) ne correspondant pas à leurs priorités.


Sous l'impulsion de la Fédération, qui en a fait une priorité du nouveau mandat de Claude Simonet, le chantier de l'arbitrage semble enfin ouvert. Les groupes de travail qui ont été constitués à l'issue de la table ronde du 29 janvier abordent en effet beaucoup des aspects évoqués dans ce dossier (en les étendant au football amateur): détection et recrutement, formation continue, organisation, professionnalisation, technologies d'assistance et réforme du système disciplinaire. Ils doivent rendre leurs conclusions le 31 mai prochain. Espérons que leurs travaux seront suivis d'une politique volontariste et cohérente, et de décisions autres que symboliques…

 

Dossier arbitrage
(1) La vidéo, un crime contre le football.
(2) Les solutions techniques.
(3) Un débat : le double arbitrage.

Réactions

  • FD le 20/02/2001 à 00h00
    Reculer de 10 m? Ca marche au rugby parce que ca peut donner l'occasion de scorer par penalite, mais au foot, je ne suis pas sur que ca reste aussi efficace. Je crois plutot a l'expulsion temporaire (qui existe aussi au rugby, hand). A mon avis, un joueur qui l'ouvre trop aupres de l'arbitre devrait passer 10 minutes sur la touche. Outre que ca penaliserait ses coequipiers, je suis persuade que ca calmerait certaines grandes gueules, non?

  • houbahouba le 20/02/2001 à 00h00
    Prendre 10 m pour contestation? A tester.
    Mais je pense que l'explusion temporaire c'est mieux, à la place du carton jaune 5 ou 10 mn pour aller se calmer. Et la seconde expulsion sera définitive bien sûr!
    D'autre part, est-ce qu'un jour les Présidents retourneront là où ils doivent être: en tribune Présidentielle! Je crois bien que c'est un phénomène unique au monde, non , de voir les bancs de touches squattés comme ça. Il s'asseyait où Berlusconi, sur les genous de Sacchi....

  • ZZ le 20/02/2001 à 00h00
    Le fameux carton blanc (expulsion temporaire de 5 min) existe déjà dans certains championnats amteurs, non sans succès... c'est vrai que c'est une mesure à tester... Puisqu'on en est au chapitre protection des arbitres et professionnalisation, je ne peux m'empêcher de faire remarquer que les arbitres ont aussi une responsabilité dans le pourrissement du climat même s'ils restent bien évidemment les principales victimes... Il y a qd même un certain laxisme dans l'arbitrage... les tirages de maillots, les joueurs qui poussent plus loin le ballon alors que l'arbitre a sifflé ou que le ballon est sorti en touche... ce sont autant de fautes que le règlement prévoit de sanctionner mais que les arbitres ne sanctionnent que très rarement.

  • marco le 20/02/2001 à 00h00
    oui zz les arbitres ne sanctionnent pas les petites fautes... mais en ont ils les moyens?
    Si aujourd'hui un arbitre sanctionne cette multitude de gestes, c'est quarante expulsions par match (oui 40) et 25 penalties...


    si la Ligue (ou instance habilitée) fait un geste fort, exprime la volonté de siffler penaltie pour un petit accrochage ou faute et carton pour les petits gestes habituels alors là on pourra penser à les voir disparaitre, ces gestes...


    L'arbitre ne peut à lui tout seul assumer toutes les responsabilités en jeu... (imagine la reaction des joueurs sur le terrain, l'arbitre serait alors designe comme cible surtout qu'il serait le seul à siffler ça...)

  • GMAN le 20/02/2001 à 00h00
    Protéger les arbitres? Je voudrai bien savoir si c'est pour protéger les arbitres que la CAF a suspendu un an deux arbitres, un tunisien et un sénégalais, coupables de grossières erreurs. En soi, je ne trouve pas ça scandaleux (encore que, je n'ai pas vu les images) mais je me demande si la CAF protège suffisamment les arbitres lorqu'ils se rendent dans certains pays où le foot est le jouet des dictateurs locaux. Chez les dirigeants on a souvent tendance à exiger des comptes sans fournir de contreparties. A quand une véritable politique disciplinaire qui permettrait de réduire la difficulté à arbitrer?

    (1) Un comité qui sanctionnerait a posteriori tous les contestateurs et simulateurs par un carton jaune "administratif"

    (2) un réglement disciplinaire progressif où chaque carton compte [par ex, 3 cartons=1 match de suspension; 6 cartons=2 matchs; 9=3]

    (3) un règlement où un joueur qui blesserait un autre joueur serait suspendu jusqu'à la récupération du blessé [par ex, un mois de suspension pour Van Handenhoven pour son tacle sur Roy dans Troyes-Metz].

  • marco le 20/02/2001 à 00h00
    GMan je suis plutot d'accord avec toi sauf pour les blessures. La blessure n'a en effet bien souvent aucune proportion avec la gravité du geste, aussi est ce une mesure sans queue ni tete...
    Un tacle dangereux peut etre oublié alors qu'un meme tacle, pour peu qu'il blesse, va couter deux mois de suspension... Ce n'est pas l'effet qui est condamnable mais le geste, aussi est ce non seulement stupide, mais mauvais...
    De plus, le football reste un sport de contact et la blessure en fait partie.


    Cette opinion, que tu presentes, est de plus en plus presente dans l'arbitrage. Cette année à auxerre un joueur qui sort sur blessure a provoqué la transformation d'un jaune en un rouge. C'est aberrant. C'est de plus une grossière incitation dans ce cas à la simulation.
    Punissons le geste avant de punir la blessure...

  • GMAN le 20/02/2001 à 00h00
    Dacodac avec toi Marco, c'est vrai qu'il y a des attentats qui provoquent des blessures légères et des tacles simplement ratés qui donnent fractures ouvertes. Ca doit être le côté négatif de la vidéo: à force de voir et revoir et qui plus est au ralenti des chevilles qui font 90°... eurghh !!

  • Loul le 27/02/2001 à 00h00
    Il me semble que la Fifa a dans ses cartons une modification du réglement autorisant l'arbitre à faire reculer le mur sur un coup franc de 9m15 supplémentaire en cas de non-respect de la lien

    De même que l'expulsion temporaire, ce genres de mesures permettrait de faciliter l'arbitrage et de lisser les différences entre arbitres (expulsion plus ou moins "facile" à obtenir).



    Pour les contestations il serait bon de s'inspirer du Rugby où si elles sont interdites, le capitaine (et lui seul) peut demander des éclaircissements. Ces scènes affligeantes à chaque penalty sont lassantes, la meute ne laissant que peu d'air au pauvre lien


    Je suis personnellement pour la vidéo (au moins son essai dans certaines situations) et pour toutes les aides à l'arbitrage mais avant de se lancer dans cet aspect des choses, que le monde du football fasse des arbitres des professionnels et qu'il toilette les lois du jeu (éclaircissements, sanctions intermédiaires...).

La revue des Cahiers du football