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La saison 2012-2013 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (QPR, Reading, Stoke, Swansea, West Ham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Norwich, Newcastle, Sunderland, Tottenham, WBA)
  • Matthew Dymore (Everton, Fulham, Man City, Man United, Wigan)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea, Liverpool, Southampton).

Tottenham (5è, 72 points, G-A + 19 / 65 buts pour / 46 contre)

Résumé de la saison
Les Spurs ont failli se qualifier pour la Ligue des Champions et à l’heure du bilan les avis sont partagés, avec au coeur des débats la dualité sémantique du verbe « faillir ». Pour certains, le manager André Villas-Boas, un brin malchanceux, a revitalisé l’équipe et a presque atteint son objectif. Pour d’autres, les plus radicaux, il a failli, donc échoué. Dans l’ensemble, le Portugais est tout de même en ballotage assez favorable.

Les pro AVB (majoritaires) avancent le total de 72 points : le plus élévé du club depuis 1984-85 – 77 points, 3è. Il est en outre inédit depuis l’introduction de la victoire à 3 points (1981) que 72 unités boutent si loin du podium. QPR, Sheffield Wednesday et Leeds (respectivement 5è en 1984, 1986 et 1995) obtinrent 73 points mais la D1 comptait alors 22 clubs (42 journées). En 2011, 72 points vous auraient couronné vice-champion…
Ses détracteurs rétorquent que Tottenham était 3è début mars après sa victoire sur Arsenal, qu’il devançait de 7 points, avec dix journées à disputer. Depuis, les Gunners ont aligné 8 victoires et 2 nuls ; les Spurs 5 v., 3 nuls et 2 déf., leurs seules défaites sur les 22 dernières journées de championnat…

Au vu de ces stats, les observateurs neutres diront que Tottenham n’a pas flanché mais qu’Arsenal et Chelsea (8 victoires sur les 11 dernières journées) ont fini la saison en exocet.

Honnête parcours en Ligue Europe, 1/4 de finale (sorti par Bâle).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Hormis G. Bale et J. Vertonghen (tous deux dans l’équipe PFA de l’année), M. Dawson, M. Dembélé (excellent), A. Lennon, H. Lloris et Sandro (avant sa blessure) ont brillé. Si C. Dempsey n’a pas convaincu tout le monde, il faut souligner que le Deuce a dû composer avec les blessures (12 buts/37 matchs quand même, toutes compétitions confondues).
T. Huddlestone, K. Walker se sont distingués par intermittence. Les opinions sont divisées en ce qui concerne S. Parker, volontaire mais limité à ce niveau, surtout avec le style de jeu des Spurs. Si on voulait chambrer à l’ancienne, on lui collerait l’épithète de « vaillant ».
Le milieu offensif anglo-allemand L. Holtby, 22 ans, a montré quelques belles dispositions (11 matchs, 507 minutes) mais devra confirmer sur la longueur l’an prochain, s’il est davantage utilisé.

Extraordinaire hat-trick de G. Bale : PFA Player of the Year (idem en 2011), Young Player of the Year et Football Writers’ Association Footballer of the Year (ici). Ses buts ont également souvent été décisifs : 9 pions victorieux sur ses 21 en PL (de loin le record cette saison), 4 passes décisives. A également planté une dizaine de superbes mines de plus de 20 mètres (record européen cette saison), comme celle contre Sunderland, dernière minute de la dernière journée PL.

Gareth Bale, il y a quelques années.

Gareth Bale, il y a quelques années.

Rayon déceptions, trois joueurs majeurs n’ont pas renouvelé leur bonne saison de l’an passé :

1) W. Gallas, emprunté, lent, bouletteux et irrégulier. En fin de contrat, donc sur le départ.

2) E. Adebayor, seulement 5 buts/24 matchs. Les Spurs s’en débarrasseraient bien mais qui acceptera de payer ses 5M £ de salaire annuel ?

3) J. Defoe, 11 buts/34 matchs, première partie de saison canon puis rideau après Noël.

L’objectif numéro 1 sera évidemment de conserver Gareth Bale. Sans Ligue des Champions à offrir comme sweetener, il faudra aligner les biftons : le Gallois voudrait autour de 800 000 £ / mois pour sa fidélité au maillot (il touche 450 000 £ actuellement, 3 ans de contrat restants. Le Real serait prêt à débourser 80-100M € nous dit-on mais Bale adore les vacances chez sa tante au Pays de Galles et il devrait rester, au moins pour une saison supplémentaire. Tottenham rejetterait-t-il une telle offre si elle se matérialisait ? Improbable).

Il faudra également recruter deux attaquants et un latéral gauche. L’entrejeu doit être renforcé. Un dégraissage-giclage est possible (Gallas, Huddlestone, Livermore et Adebayor, entre autres), ça aiderait aussi à financer le nouveau salaire de Bale.

L’homme invisible
On a peine remarqué le milieu/ailier gauche Gylfi Sigurðsson (acheté 9M £ à Hoffenheim il y a un an, via Swansea), pourtant 32 apparitions PL (3 buts) et 48 toutes compétitions confondues (7 buts).

Par ailleurs, si vous avez des nouvelles de l’ailier droit David Bentley, merci de nous contacter. L’ex international anglais, 28 ans, aurait posé ses valises sur la piste du Barnum Blackburn après une virée russe à Rostov.
Arraché à Blackburn Rovers en 2008 pour 16M £ avec un contrat de six ans à la clé et 220 000 £/mois, celui qui fut surnommé en 2007 « le nouveau David Beckham » (pour ses qualités de centreur et tireur de coups francs) pourrait bien se voir étiquetter « The new Francis Jeffers » s’il persiste dans l’errance. N’a pas enfilé le maillot Spurs depuis presque trois saisons et il ne rentre pas dans les plans de l’entraîneur, même ses plus glauques. Devrait être prêté ou incité à aller finir sa carrière chez l’Oncle Sam.

Highlights
Les principaux : la superbe victoire 3-2 sur Man United à Old Trafford en début de saison, puis 2-1 contre Arsenal en mars, 3-1 sur Man City en avril. Superbe période fin novembre-début mars, 34 points engrangés en 16 matchs. Belle victoire 3-0 sur l’Inter Milan en ligue Europe. Et les buts et exploits de G. Bale évidemment

Lowlights
La défaite 5-2 contre Arsenal en novembre, alors que Spurs menait 1-0 (expulsion bête – mais méritée – d’Adebayor), un revers qui s’inscrivait dans une mauvaise série (trois défaites d’affilée).

Le manager
André Villas-Boas. On l’attendait au tournant (ici) et les avis sont partagés sur son bilan (voir plus haut) mais globalement, on met l’échec de la non-qualification en Ligue des Champions sur le compte de la déveine. L’un de ses mérites aura été d’avoir repositionné Gareth Bale en ailier très offensif, avec licence to roam – liberté de flotter/repiquer. A même parfois évolué en 9 ou 10.
Résultat : 26 buts en 44 matchs. L’ex latéral gauche a marqué autant qu’au cours de ses cinq précédentes saisons Spurs cumulées.
On reproche parfois à AVB de ne pas avoir anticipé et recruté un avant-centre au mercato d’hiver. Il est cependant facile d’être sage après les évènements (« Hindsight is a wonderful thing » disent les Anglais) et bien malin qui aurait pu prévoir une si spectaculaire baisse de forme de J. Defoe après une phase aller de feu (16 buts, toutes compétitions confondues – 3 entre Noël et fin mai).

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Photo de la saison

Il adore les madeleines en forme de coeur de tata Bale.

Il adore les madeleines en forme de coeur de tata Bale.

West Bromwich Albion (8è, 49 points, G-A -11 / 48 buts pour / 59 contre)

Résumé de la saison
Saison réussie pour WBA, la meilleure en D1 depuis 1980-81 (voir article TK).
Phase retour néanmoins médiocre (16 points engrangés seulement – 11 défaites, 4 victoires).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Les satisfactions sont nombreuses, à commencer par l’arrière central nord-irlandais Gareth McAuley, 33 ans : doublement élu WBA Player of the Year par les joueurs et les supporters, sans oublier sa récompense de Disabled Supporters’ Player of the Year décernée par les supporters handicapés du club.
Ont également fait bonne figure : le gardien Ben Foster, l’Argentin Claudio Yacob, l’Ecossais J. Morrison, le Nord-Irlandais Chris Brunt et, last but certainly not least, le surpuissant Belge Romelu Lukaku (17 buts PL/35 matchs) qui s’en est retourné dans son club, Chelsea, où le Mou comptera probablement sur lui.

Rayon déceptions, hormis Peter Odemwingie, on a peu vu Graham Dorrans. Liam Ridgewell devra essayer l’an prochain de faire davantage admirer ses talents défensifs que son cul. On a aussi le sentiment que Shane Long (8 buts PL/31 matchs, 2 162 minutes de jeu) en a encore sous la pédale, pour peut-être confortablement atteindre la douzaine de buts par saison s’il évite les blessures et la concurrence.

L’objectif général sera de faire au moins aussi bien, car difficile de faire mieux que 8è pour WBA, surtout que le 7è (Liverpool) est à douze points, même s’il reste à voir si Everton, sans Moyes, continuera à finir régulièrement dans le top 6.
La Premier League est désormais scindée en trois groupes plus ou moins distincts : 6 énormes cylindrées quasi indélogables abonnées aux premières places ; une huitaine de poursuivants qui se disputent la suprématie du ventre mou ; et le reste qui lutte pour le maintien. L’objectif optimal d’un club modeste comme WBA sera donc d’engranger 50-55 points en espérant faire un bon coup en coupe, à la Wigan.

Sur le plan individuel, il faudra recruter un défenseur central et un avant-centre.

L’homme invisible
Peter Odemwingie. Sur le terrain, car en dehors, on entendit bien parler de lui, voir lowlights. Le Nigérian a écopé de 160 000 £ d’amende cette saison (essentiellement pour avoir critiqué le club, sur Twitter). Il lui reste un an de contrat.

On a peu vu le milieu offensif hongrois Zoltán Gera malheureusement (blessé depuis janvier, genou).

Highlights
Un superbe premier tiers de saison, 3è à l’issue de la 13è journée. Parmi les beaux succès probants, citons les victoires sur Liverpool (3-0), Chelsea (2-1), Everton (2-0) et re-Liverpool, 2-0 à Anfield.

Lowlights
Les défaites 3-0 à Fulham et 4-0 à Norwich, en début et fin de saison. Toute la deuxième partie de championnat (11 défaites).

L’affaire Peter Odemwingie pendant le mercato d’hiver a été la grosse ombre au tableau. L’ex Lillois, un tricard qui ne touche « que » 160 000 £/mois à WBA, decida de forcer son transfert à QPR le 31 janvier, jour du fameux deadline day (le salaire de 350 000 £ proposé par QPR est bien sûr anecdotique, c’est uniquement le challenge sportif de la zone rouge qui le motivait). Pensant qu’Harry Redknapp le recevrait les bras ouverts, il fila à QPR… où le club lui refusa l’accès. Au micro de Sky, il parlait pourtant comme s’il faisait déjà partie du club en arrivant à Loftus Road. De retour à WBA, ses coéquipiers lui avaient préparé une surprise.

Trois mois après ce sketch, Adrian Chiles – célèbre présentateur football et supp Baggies – commit ce jeu de mot limite au moment d’annoncer le Tweet de l’année lors d’une cérémonie de récompenses organisée par le club : « And the Twat of the Year is… » (Et le connard de l’année est…). Le manager Steve Clarke ne goûta guère l’humour Chilesien.

Le manager
Steve Clarke (voir son portrait ici). Pour une première saison aux commandes, ce fut un coup de maître. Seul manager à avoir annoncé un objectif comptable en début de saison, 50 points, pari réussi. Insiste pour se faire appeler Head Coach (au lieu de manager), pour bien souligner son côté hands-on, celui qui dirige les entraînements (c’est devenu une mode depuis un ou deux ans). L’Écossais prône un football défensif et de contre jusqu’à l’heure de jeu le plus souvent, puis bien plus offensif ensuite s’il y a un bon coup à jouer.

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Photo de la saison

Odemwingie tenta une échappée vers QPR. Raté. De retour au bercail, ses coéquipiers lui remirent un maillot QPR…

Odemwingie tenta une échappée vers QPR. Raté. De retour au bercail, ses coéquipiers lui remirent un maillot QPR…

West Ham (10è, 46 points, G-A -8 / 45 buts pour / 53 contre)

Résumé de la saison
Remonté en Premier League un an après sa relégation en Premiership, West Ham aura réalisé une bien belle saison pour un promu et ce, malgré une mauvaise passe entre fin novembre et fin février ou les Hammers n’auront réussi à prendre que 11 points. Finalement très peu inquiété, les pensionnaires d’Upton Park n’auront jamais été plus bas que la 14ème place. En coupe par contre, pas trop de quoi pavoiser. En FA Cup, le club sera éliminé par Manchester United (nul 2-2 chez les Hammers, puis défaite 1-0 à Old Trafford), pas une mauvaise performance en soi. En League Cup, par contre, ce n’est pas le même topo, car si le premier tour fût victorieux, face à Crewe Alexandra (D3) sur le score de 2-0, le second aura été une belle déroute, à domicile (1-4), face à Wigan.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Il paraît éternel, c’est Kevin Nolan, aka le fils spirituel de Sam Allardyce. Une valeur sûre du championnat, qui facture 10 buts en championnat pour 35 titularisations. C’est pas le Brésil, mais ça suffit à faire le bonheur des Hammers. On peut également lui associer Andy Carrol, prêté par Liverpool, la grande tige accro aux tribunaux, a marqué à 7 reprises en 22 titularisations et pourrait même rester définitivement à Londres. Bon, il demande quand même 100 000 £/semaine, c’est donc pas gagné.
On pensera également à Winston Reid, le natif d’Auckland aura véritablement tenu la baraque en défense centrale, récupérant au passage le titre de joueur de l’année via les supporters. Enfin, on n’oubliera pas le portier finlandais Jussi Jaaskelainen (même pas eu besoin de corriger son nom tiens!) qui aura amplement réussi sa mission, à savoir succéder à Robert Green, ni Mohamed Diamé qui se sera révélé aux yeux du grand public.

Au niveau des déceptions, on peut citer Yossi Benayoun, prêté par Chelsea fin août, l’international israélien n’aura participé qu’à 6 matchs de championnat, son prêt étant résilié en janvier.
Le plus beau des flops restant tout de même Modibo « qu’ils ferment leurs gueules » Maïga. Le Malien, acheté 6 millions de £ à Sochaux, ne se sera pas imposé à Londres. Titularisé à seulement 2 reprises en championnat (pour 15 entrées en jeu), il aura réussi à inscrire 2 buts, ratant quelques belles occasions (je pense notamment au match à domicile contre Everton). Espérons pour lui que sa deuxième année soit la bonne.

L’objectif va être clairement de se maintenir le plus vite possible et pourquoi pas d’aller chercher une place en première partie de tableau. Pour ça, les dirigeants s’activent sur le marché des transferts avec la signature du portier du Betis Seville, Adrian. Ils seraient également à la recherche d’un buteur pour épauler Nolan, sondant notamment Gary Hooper du Celtic, Andy Caroll de Liverpool et Alvaro Negredo du FC Seville (une offre de 14,5m£ ayant été refusée par les dirigeants sévillans).

L’homme invisible
Alou Diarra. Il voulait repartir en Angleterre, il n’aurait peut être pas dû. Acheté pour 2 millions d’euros, l’ancien capitaine des Bleus n’aura jamais vraiment percé avec son nouveau club, ne récoltant qu’une seule titularisation pour deux entrées en jeu. Lors du mercato de janvier, il est prêté à Rennes où il ne fera pas d’étincelles, les supporters rennais étant plutôt content de le voir partir. Parfois, Alou, il faut savoir dire stop. Ton club formateur, Louhans-Cuiseaux est dans une situation catastrophique. Injecte des billes et aides-les à remonter.

Highlights
Les victoires dans les derby face à Fulham (3-0), QPR (2-1) et Chelsea (3-1). Autrement, pas spécialement de coups d’éclats, si ce n’est des nul à Liverpool (0-0) et contre Manchester United (2-2).

Lowlights
L’élimination par Wigan (1-4) en League Cup. La mauvaise série entre fin novembre et fin février, qui aurait pu coûter cher au club, si les trois relégables n’avaient pas un rythme de pangolin.

Le manager
Un vieux grigou, j’ai nommé Sam Allardyce. Arrivé au club au moment de la descente, il lui aura permis de remonter parmi l’élite, puis de se maintenir. Certes, c’est pas du grand art, mais globalement c’est efficace et ça suffit aux attentes des supporters et du board. Alors, Sam a rempilé pour deux ans, félicitations à lui.

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Photo de la saison

Toute la journée, fraîcheur Narta.

Toute la journée, fraîcheur Narta.

Wigan (18è, 38 points, G-A -26 / 47 buts pour / 73 contre)

Résumé de la saison
La descente leur pendait au nez depuis trois saisons : 16ème en 2010, 16ème en 2011 et avant-dernier avant la dernière journée, 15ème en 2012 et relégable pendant 24 journées. Eux qui aiment tant jouer avec le feu, il n’est ainsi pas surprenant de les voir se brûler cette année. Wigan compte pourtant autant de victoires que Stoke ou Southampton, mais bien davantage de défaites. Pire défense avec celle de Reading, leur attaque n’a pas assez compensé, bien qu’ils aient marqué autant de buts que Swansea.
Comme le Birmingham City cuvée 2011, Wigan descend en gagnant une Coupe. En l’occurrence la FA Cup, qui vient récompenser une équipe généreuse et très plaisante à voir jouer.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Pour aller vite, les satisfactions viennent de l’attaque et les déceptions, de la défense. Shaun Maloney (player of the year), Aruna Koné (première saison) et Maynor Figueroa ont été les hommes forts, influents et décisifs. Quand il joue au football, le jeune Callum McManaman peut s’avérer très utile, tout comme l’élégant Jordi Gomez.
A l’inverse, la défense centrale, dont Gary Caldwell, a pêché. Al-Habsi n’a pas reproduit la belle saison 2011/12, et a été remplacé par Joel Robles (pas exempt de tout reproche, loin de là).

L’objectif demeure simple, en substance : remonter illico. Cela passera inévitablement par un renouvellement d’effectif ; on imagine mal les hommes forts (et moins forts) cités plus haut ne pas céder aux sirènes de Premier League ou d’ailleurs, et même Dave Whelan l’admet. Reste l’énigme Europa League : la lâcheront-ils dès le début ou la tenteront-ils pour le plaisir ? La saison dernière, Birmingham avait réalisé une excellente phase de groupe tout en terminant quatrième de Championship. Le doublé n’est donc pas insurmontable.

L’homme invisible
L’Espagnol Albert Crusat, joueur régulier de l’exercice 2011/12 et absent des terrains depuis la fin septembre pour une blessure au genou. Cinq passages sur le banc en Premier League et une titularisation en League Cup, le temps de délivrer une passe décisive. Son seul fait de gloire de la saison.

Highlights
Indéniablement la victoire en FA Cup, premier titre de l’histoire du club.
En Premier League, la période février-mars avec trois victoires en quatre matchs, sortant le club de la relégation et faisant croire au retour de l’opération sauvetage de la saison précédente (sept victoires sur les neuf derniers matchs, dont Liverpool, MU et Arsenal).

Lowlights
Hélas, c’était sans compter sur les contre-performances qui suivirent (une victoire en huit matchs), ainsi que celles qui avaient précédé (beaucoup trop de défaites, donc) et accéléré la dégringolade.

Le manager
Roberto Martinez a quitté le navire Latics avec un bilan statistiquement moyen ; sa cote est pourtant montée en flèche. On le félicite de s’être battu avec ses idées et ses ambitions, et d’avoir longtemps lutté pour le maintien malgré un effectif des plus modestes.
On parle beaucoup d’Owen Coyle, de Stuart Pearce, de René Meleunsteen et de Mike Phelan, ex-adjoints de Ferguson démissionnaires, pour le remplacer. Parmi quelques autres.

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Photo de la saison

Faites attention aux hooligans en gilet jaune.

Faites attention aux hooligans en gilet jaune.

Et voilà, that’s all folks pour notre troisième saison parmi vous (et ouais, déjà).

Cette année, crise oblige, pas de destinations de rêve comme Wigan ou Doncaster ou même d’île paradisiaque (Man) pour nos holidays. En anticipation du Tour de France 2014, TK fera un grand tour du Yorkshire, en stop, avec méga-étapes à Barnsley et Hull, sur les traces de Mido et Bernard Mendy.

TK reviendra quand il aura trouvé des supporters locaux satisfaits de nos deux ex-cadors de Ligue 1.

Merci à tous & toutes pour votre fidélité, vos commentaires et toussa et nous vous souhaitons la meilleure trêve estivale possible. On vous laisse avec le guide d’intersaison des clubs de Premier League. Ils joueront un peu partout sur notre belle planète dans les semaines à venir, peut-être dans un stade near you.

Une dernière chose : vous aussi pouvez faire partie de la légende TK ! Toute collaboration, même pour un temps équivalent au coaching de Torquay United par Leroy Rosenior (oui, on aime bien cette référence), est la bienvenue. N’hésitez pas à nous poker à l’adresse suivante : teenagekickscdf@gmail.com, ou sur notre Twitter ou Facebook (ouais, on est carrément 2.0).

Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Et pour voir les nouvelles tenues des vingt clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.

Oh, et pour suivre la toute nouvelle chaîne Youtube Fitness d’Owen Hargreaves lancée lundi (non, ce n’est pas une blague), c’est ici. Ça vaut pas Véronique et Davina mais avouez que le joueur le plus unfit de la planète qui lance une chaîne basée sur la condition physique, ça en jette plus que l’aérobic de Véro et sa copine. Et déjà, un manager est tombé sous le charme d’Owen : l’inévitable Mister Eriksson, à Leicester City. Le Suédois serait prêt à l’enrôler, voir article (SGE lui donna la plupart de ses 42 capes anglaises).

Aujourd’hui : West Ham United, deuxième partie (pour les autres parties, cliquez à droite de l’article, Articles récents). En début de semaine prochaine, dernière partie de ce bilan Premier League (Wigan et Wolverhampton Wanderers).

[nb : tous les chiffres sont en £. Ceux de la rubrique financière portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

WEST HAM UNITED deuxième partie (20è, 33 points. G-A – 27 / 43 buts pour / 70 contre)

Bref résumé de l’épisode West Ham précédent

Après avoir passé la saison à croire mordicus que leurs 21 internationaux les sauveraient, que Carlton Cole, Kieron Dyer et Avram Grant se métamorphoseraient miraculeusement en Rooney, Giggs et Fergie, les Hammers ont mordu la poussière, après avoir pitoyablement vendangé 2 879 occasions (dans ces eaux-là, source : statistiques Flopta).

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Avoir fait de juteux profits dans la pornographie n’est pas une garantie de réussite dans le football (cf Gold & Sullivan, voir épisode précédent). Moins de déclarations chocs dans les tabloïds ou sur Twitter et plus d’action sur le terrain, ont demandé les fidèles supporters. Ils n’ont pas été écoutés. Niveau devoirs de vacances, il faut absolument faire réviser la règle du hors-jeu à Carlton Cole, Fred Piquionne et les autres : 120 flagrants délits d’offside cette saison. Carlton Cole est « born offside », comme disait Alex Ferguson de Filippo Inzaghi.

Il serait également judicieux de muscler le budget « Stadiers et forces de police », en prévision des derbies contre Millwall. Le dernier, fin août 2009 (Coupe de la Ligue), avait vite fortement dégénéré, avant, pendant et après le match, jusque dans le métro londonien (voir détails ici).

Le dernier West Ham - Millwall fut mouvementé
Le dernier West Ham – Millwall fut mouvementé

Côté secteurs à renforcer, si les Hammers veulent être crédibles et confortablement installés en PL au moment du grand déménagement vers le stade Olympique (2014 ?), il doivent commencer par recruter de bons latéraux – l’Australien Lucas Neil n’ayant jamais été remplacé à droite et le Congolais Hérita Ilunga s’étant révélé un flop à gauche.

Par ailleurs, il faut changer la politique (ruineuse) du club en matière de salaires et ne plus distribuer les contrats risqués et mirobolants urbi et orbi (mais sur ce point-là, on peut faire confiance à Gold & Sullivan pour ne pas imiter leurs dispendieux prédécesseurs islandais). Non seulement ces largesses plombent les finances mais il est ensuite quasi impossible de revendre des joueurs aussi grassement payés (cf le fiasco Kieron Dyer, première partie).

Allardyce (à droite) teste un nouveau moyen pour rendre Carlton Cole plus mobile
Sam Allardyce (à droite), le nouveau manager, teste son tout dernier stratagème (avec signal sonore anti hors-jeu) pour rendre Carlton Cole plus rapide et alerte

Sam Allardyce révélait récemment en conférence de presse que ça ne se bouscule pas au portillon pour acheter les Scott Parker, Rob Green, Carlton Cole & co. Tottenham ne semble plus trop chaud pour verser 7M en transfert et 300 000 £ en salaire mensuel pour le trentenaire Parker. Fenerbahce a proposé 10M la semaine dernière, offre acceptée par WH mais Parker veut rester en Angleterre (pour raisons familiales – son père est récemment décédé et le Hammer ne veut pas s’éloigner de sa mère). Aston Villa se positionne pour attirer Parker dans ses filets, pour environ 5M de £, mais les Villans doivent d’abord régler le cas Downing. Allardyce veut recruter huit joueurs afin de réapprovisionner les stocks (voir ici, douze joueurs déjà partis ou libérés).

Ils ont repris le boulot quand ?

Dès qu'il a vu les entraînements de Big Sam, Carlton Cole a filé illico à Stoke
Dès qu’il a vu les entraînements de Big Sam, Carlton Cole a illico filé à Stoke

Vendredi 1er juillet. Reprise musclée, à la Big Sam (Allardyce), voir menu pré-rentrée. Quatre internationaux Hammers manquaient à l’appel : le Mexicain Barrera (Gold Cup – il signe un doublé en finale de Gold Cup, voir clip), le Gallois Collison ainsi que Parker et Green qui étaient dans le groupe contre la Suisse le 4 juin et ont donc eu droit à du rab farniente. Plusieurs matchs amicaux sont prévus en juillet, ainsi qu’une mini-tournée scandinave. Le premier match de Championship aura lieu le dimanche 7 août à domicile contre Cardiff. En attendant, les Hammers sont partis aujourd’hui en Suisse pour un stage (mais sans Carlton Cole, qui a filé sur Stoke pour discuter avec les Potters, le deal pourrait se faire autour de 5M).

Par ailleurs, après nous avoir joué les Misérables toute la saison, West Ham passe à Hernani. L’arrière central brésilo-polonais Hernâni José da Rosa a été mis à l’essai cette semaine et sera de la virée continentale, en vue de combler les trous en défense centrale (départs de Gabbidon, Da Costa et Upson).

Trucs bizarres / marrants

Nombreux, on s’en doute. Citons le comique coup de sang de Julien Faubert le 5 février, l’ex Galactico a achevé cette saison son opération « hara-kiri programmé » (voir détails). Enfin, plus qu’un an de contrat à honorer pour Juju qui, si tout se déroule comme prévu, sera mûr pour la D2 à Doncaster ou Hull l’été prochain (la Lazio s’intéresserait vaguement à l’ex Galactico).

il vient de rêver que Kieron Dyer marquait
Avram Grant se réveille en sursaut : il vient de rêver que Kieron Dyer marquait

Les incessantes et parfois pénibles déclarations de Karren Brady (vice-présidente du club) et son duo de propriétaires avides de publicité, surtout pendant la saga du Stade Olympique. Un conseil à Brady qui tient une page fourre-tout moralisatrice dans le torchon Sun : avant de donner des leçons de savoir-diriger aux autres clubs / présidents / propriétaires, s’assurer que son propre club n’est pas une pétaudière.

Les indiscrétions (de joueurs ?) sur Avram Grant qui piquerait des roupillons dans son bureau pendant les entraînements (ça change des visites de maisons de passes en profondeur après l’entraînement pendant son séjour à Portsmouth).

Le coup des supporters de Millwall (site House of Fun) : la banderole anti West Ham trainée par un avion au-dessus du stade de Wigan le 14 mai, « Avram Grant Millwall Legend ». Dans un timing parfait, elle est apparue au-dessus du DW Stadium au moment même où Wigan égalisait à 2-2 (avant de l’emporter 3-2, reléguant donc les Hammers en D2).

Sans oublier aussi la marrante récompense qui met la cerise sur le rateau : Carlton Cole a remporté le championnat des Flops de Fantasy F**kwit, l’extraordinaire site qui vénère les nuls (voir ici).

Le Manager cette saison

Avram Grant. Une énigme totale depuis son irréelle apparition sur le sol anglais en 2006 (à la Bernadette Soubirous), comme directeur technique à Portsmouth. Limogé le 15 mai et remplacé par Sam Allardyce. Un acte surnaturel imputable à un homme : Roman Abramovich (l’ombre du « super agent » Pini Zahavi plane également sur ce mystère).

J'emmerde aujourd'hui... et si j'achetais un club et mettais Grant manager, ça s'rait marrant ça
… Qu’est-ce qu’on s’emmerde ici ! Et si j’achetais un club et mettais Grant manager, ça me divertirait tiens

Nous sommes fin mars 2005. Israël, managé par Avram Grant, vient d’aligner deux matchs nuls contre l’Irlande et la France, en phase qualificative de Coupe du Monde 2006. Pas mal de supporters considèrent que Grant a eu de la chance et ils le surnomment « Hatachat shel Avram » (Avram le verni). Abramovich, qui suit de près la sélection israélienne, est impressionné. Il est même totalement sous le charme. A tel point que le propriétaire de Chelsea va voir ce bon Avram et lui déclare sa flamme, à sa façon : « Avram, j’aime ton style de winner, je vais acquérir un club israélien et tu en seras l’entraîneur. » Le hic c’est que les régulations UEFA interdisent à quiconque de posséder plus d’un club. L’ex protégé de Boris Eltsine demande alors à Lev Leviev, un ami businessman, d’acheter le club d’Hapoel Tel Aviv. Mais ce dernier n’est pas trop chaud pour se mettre Hapoel dans la poche et le deal ne se fait pas.

Qu’à cela ne tienne, l’oligarque trouve une autre solution. Il pourrait directement confier à Grant un rôle bidon de director of football à Chelsea mais il sait que cela rendrait José Mourinho furieux et il a encore besoin du Mou. Il décide donc de faire entrer Grant en Premier League par la porte de derrière. Il contacte le zillionaire russo-isréalien Arcady Gaydamak, dont le fils est alors co-propriétaire de Portsmouth avec Milan Mandaric, flanqué de Harry Redknapp comme manager (et après on s’étonne que Pompey se soit retrouvé dans une incroyable mouise quelques saisons plus tard…). En juin 2006, Grant se retrouve bombardé directeur technique du club, chargé donc de conseiller Redknapp en matière de tactique et stratégie…

Bravo Avram pour ta prestation cones-chasubles d'aujourd'hui,
Bravo Avram pour ta prestation cones-chasubles de ce matin, monstrueuse

A Pompey, les responsabilités de Grant sont résumées dans le surnom qu’il récolte illico : BBC (bibs, balls and cones = chasubles, ballons et cones). Personne ne sait trop ce qu’il fait là, à commencer par lui-même. Grant ne va pas s’éterniser sur la cote sud. Début juillet 2007, inévitablement, il atterrit à Chelsea, au grand dam de Mourinho. Le club vient de perdre (largement) son titre de Champion d’Angleterre, a été défait par Liverpool en demi-finale de Champions’ League et Abramovich en a soupé du Mourinho, en place depuis trois saisons. Les relations entre les deux hommes sont exécrables.

Chelsea-Man United, finale de la Champions’ League 2008, moment d’une importance suprême. On attend d’Avram Grant une causerie churchillienne qui va galvaniser les troupes. Au lieu de ça, l’Israélien bafouille trois mots inaudibles avant de disparaître.

Mi septembre 2007, après un énième accrochage avec Abramovich, le Special One jette l’éponge et se fait limoger par consentement mutuel (voir détails). Avram Grant rapplique. Dès son arrivée, il s’aperçoit que gagner le respect des joueurs va s’avérer compliqué. Les Terry and co regrettent Mourinho et se demandent qui est cet inconnu au bataillon. Ils lui reprochent également son manque de passion et ses piètres talents de motivateur ne les convainquent pas plus. Bref, à peine débarqué, Grant a déjà perdu le vestiaire qu’il n’avait de toute manière aucune chance de conquérir. Certains joueurs ne se gênent pas pour critiquer ouvertement cet étrange manager qui ne possède aucune qualification UEFA (pas nécessaires à l’époque), emploie des méthodes vieillottes et leur semble terriblement incompétent (voir le wiki anglais de Grant).

Euh... les gars, j'ai un truc à vous dire... euh... good luck.
Euh… les gars, euh… écoutez….good luck

Une anecdote illustre bien l’impopularité de Grant. Moscou, 21 mai 2008, finale de Ligue des Champions, Chelsea-Man United. Vu l’importance monumentale de la situation, on attend de Grant une causerie churchillienne qui va galvaniser les troupes fatiguées et chauffer le vestiaire à blanc. Ou au moins une tentative. Comme disent les Anglais « Cometh the hour, cometh the man » (approximativement : Sonne l’heure, arrive le sauveur). Au lieu de cela, l’Israélien marmonne trois mots inintelligibles avant de retourner s’asseoir dans son coin… Les joueurs se plaindront plus tard que les paroles de Grant étaient si inaudibles, baragouinées et peu inspirées qu’ils ne comprirent rien à ce qu’il racontait. Certes, ces mêmes joueurs auraient peut-être chanté les louanges de Grant si Terry n’avait pas glissé et mis son pénalty sur le poteau et Anelka raté le sien…

 

 

 

Avram Grant restera comme le pire performer en interviews et conférences de presse depuis Christian Gross et Jacques Santini. Gross, c’était la mantra « Vi vil continue to verk hard ». Santini affectionnait les longs silences anxyogènes ponctués d’un « I am very api to be ‘ere in ze big club. » Grant, lui, c’est la méthode Coué : « Je suis satisfait de mes joueurs et beaucoup d’enseignements positifs sont à tirer de cette raclée ô combien encourageante. »

Gross : » Vi vil continue to verk hard  » – Santini : (long silence)…  » I am very api to be ‘ere in ze big club « 

Grant est de loin le pire performer en interviews et conférences de presse depuis Christian Gross (1997-1998) et Jacques Santini (août – nov. 2004). Si Gross était un adepte de la mantra « Vi vil continue to vork hard », et l’ex Stéphanois un aficionado de longs silences anxyogènes habituellement ponctués d’un « I am very api to be ‘ere in ze big club » (voir clip marrant), Grant, lui, embrasse la méthode Coué qui laisse tout le monde coi. Tout ce que l’Israélien pouvait ânonner inlassablement au micro était l’antienne « Je suis satisfait de mes joueurs, on a bien joué et beaucoup d’enseignements positifs sont à tirer de cette raclée ô combien encourageante. » Et ce, même quand Kieron Dyer était sur le terrain (certes, fait rarissime), c’est pour dire.

In / Out (au 8 juillet)

In : A. Faye (Stoke, gratuit), K. Nolan (Newcastle, 4M)

Out : M. Da Costa (Lokomotiv Moscou, 1,5M), R. Kováč (Bâle, 440 000). K. Dyer, A. Edgar, H. Eyjolfsson, D. Gabbidon, T. Hitzlsperger, L. Jacobsen, F. Modelski, J. Spector, A. Street, M. Upson (tous libérés).

Retours de prêt : M. Fry, O. Lee, F. Nouble, J. Spence

Le big boss est…

Le duo David Gold-David Sullivan, 30,6 % chacun (pour le reste des actionnaires, c’est-à-dire CB Holding Limited – secteur bancaire – c’est compliqué, islandais et placé en redressement judiciaire). En 1988, les inséparables Gold & Sullivan, qui ont grandi à l’ombre d’Upton Park (le premier a été un talentueux junior au club), avaient déjà acquis 27 % de West Ham. En 1993, ils jetèrent leur dévolu sur Birmingham City, un club alors en redressement judiciaire qu’ils raflèrent pour moins d’un million de £ (ils le vendirent en août 2009 pour 82M). Mi janvier 2010, les deux chauds lapins (voir première partie) ont repris le club lourdement endetté à des Islandais qui dépensaient sans compter (Björgólfur Gudmundsson et Eggert Magnússon, respectivement ex propriétaire et président). En arrivant, Sullivan sortit les violons et déclara :

 

« Notre intention est de rester ici pour toujours, jusqu’à notre mort. Nous ne sommes pas venus ici dans l’optique de refourguer le club à un Russe dans cinq ans. »

A un Russe non, mais à un Qatarien ? Avant d’ajouter, des trémolos dans la voix :

« C’est chouette quand des gens du cru acquièrent le club de football local. »

Les médisants soupçonnent Gold & Sullivan d’avoir racheté West Ham  uniquement pour s’accaparer à peu de frais le stade olympique généreusement financé par les contribuables (485M) et ensuite réaliser une belle opération sur la vente d’Upton Park. Une fois installé dans un Stade olympique transformé, si le club est en PL, il pourrait valoir jusqu’à 500M de £. En sus de l’investissement initial (50M, pour 50 % du club), les deux David ont injecté 24M en cash (contre augmentation du pourcentage d’actions, passé à 61,2).

La dette, estimée en janvier 2010 par les nouveaux propriétaires à 110M (dont 20M dus à Sheffield United) est redevenue « raisonnable » à l’échelle PL. Elle pourrait reprendre du poil de la bête si le club ne retrouvait pas très vite l’élite, la masse salariale du club étant énorme pour la D2 (même si certaines clauses contrat incluent vraisemblablement une baisse des salaires en cas de descente, espérons-le pour eux).

Prix des abonnements et billets (adultes) saison 2011-2012

Abonnements : 515 à 730 £ (WH compte 26 000 abonnés). Billets : de 32 à 47 £

Chiffre d’affaires (revenus) / masse salariale et autres stats financières

72M / 54M. Perte avant impôts : 21M. Dette : 34M*

(*2010, voir introduction. Des estimations plus récentes, et invérifiables jusqu’à la publication des comptes 2010-2011 l’hiver prochain, situeraient la dette aux alentours de 80M – augmentation notamment due à un nouveau prêt de l’ordre de 30M contracté en juin 2011, prêt à taux zéro accordé par les propriétaires).

Kevin Quigagne.