Posts tagged ‘Wayne Rooney senior’

Agressions, délits sexuels, outrage à agent, matchs truqués, fraude aux assurances, alcotests qui explosent, coke en stock, marie-jeanne, dopage en série, vol de beignets en bande organisée… Les commissariats et tribunaux de notre belle île criminogène ont fort à faire avec les footballeurs depuis le début de saison.

Voir intro dans la première partie, le retour de Crimewatch.

 

27 septembre 2011

Pré-examen de l’affaire Garry O’Connor, au tribunal correctionnel d’Edimbourg (28 ans, international écossais d’Hibernian FC).

Les faits. Le samedi 14 mai dernier, l’ex attaquant du Lokomotiv Moscou est intercepté dans le centre d’Edimbourg avec de la poudre blanche sur lui. Non, Garry ne part pas enrober son Mars de farine avant de le faire frire (voir clip recette, succulent) comme cela se fait chez les Jocks.

Selon la police, O’Connor résiste violemment à l’arrestation et tente de s’enfuir. Cocaïne, outrage à agent, délit de fuite… joli hat-trick pour un jour de match. O’Connor, absent à cette pré-audition, plaide non coupable sur toute la ligne (de coke, évidemment) par le biais d’une lettre envoyée au tribunal.

En mai, il déclara vouloir changer radicalement de lifestyle. Il expliqua qu’il avait dépensé 20 000 £ pour se faire effacer les tatouages au cou (« Ça fait passer un message négatif »). Il aurait mieux fait de changer de coiffure, son mullet étant criminel en soi. Garry se fendit de cette amusante déclaration :

« Je promets d’arrêter de conduire des voitures de sport, j’ai retenu la leçon. J’ai déjà vendu mon Hummer. Je vais m’acheter une Range Rover à la place, c’est plus pépère. »

En attendant, Garry continue d’affoler les compteurs, 10 buts en 12 matchs pour Hibs cette saison. C’est sûr, la coke, ça donne du peps. Le 17 septembre, après avoir marqué, O’Connor souleva son maillot pour y révéler un message digne de la Tea Party : « Only God can judge me. »

Pas tout à fait exact car deux procès attendent O’Connor en 2012. Celui pour l’affaire suscitée et un autre pour fraude aux assurances. En avril 2011, Garry avait simulé un accident avec sa Ferrari Spider F1 pour toucher l’assurance (ici). Un calendrier aussi chargé que Garry donc. Dieu va avoir du boulot.

 

28 septembre 2011

Le tribunal d’Oldham (Greater Manchester) condamne Carlos Tévez à un total de 110 £ d’amende et lui sucre trois points sur le permis pour un excès de vitesse datant de novembre 2010, commis au volant de sa Bentley, peu après la purge Man City-Birmingham City.

Cette affaire ne serait jamais arrivée au stade judiciaire si Carlos avait répondu aux nombreux courriers adressés, le sommant de s’acquitter de la modeste prune et de révéler l’identité du conducteur.

Tevez, absent au tribunal, a fait savoir par ses avocats « qu’il ne comprenait pas l’anglais et laissait ses conseillers s’occuper du courrier. » Ces derniers ont déclaré qu’ils « ne niaient pas que le courrier ait pu arriver » chez lui à Prestbury (Cheshire).

Son avocat, Gwyn Lewis, a annoncé au tribunal que son client ne pouvait choisir l’option rédemption (stage) car ce dernier n’avait pas répondu dans les temps (forcément, puisqu’il n’ouvre jamais son courrier). Lewis a ajouté ce commentaire poignant :

« M. Tevez a déjà beaucoup souffert pour ne pas avoir répondu aux autorités au sujet du stage de rattrapage des points. Mon client s’engage à payer les 110 £ de pénalité dans les 28 jours. »

Déjà en février 2009, Tevez, alors qu’il se rendait à un entraînement Man United, s’était fait arrêté sur l’autoroute M60 pour Bentley aux vitres trop teintées. La police, constatant que le permis de l’Argentin n’était pas en règle, lui avait confisqué l’engin. Patrice Evra, qui talonnait l’Argentin (en Bentley aussi le Pat’) l’avait alors pris en stop. Décidément, très utile Pat’ dans ces embrouilles sur roues, on imagine bien le héros de Knysna se reconvertir dans la concession tout véhicule.

Peut-être en association avec le Citizen Mario Balotelli, qui lui a accumulé plus de 10 000 £ d’amendes routières en un an – sa voiture a été envoyée à la fourrière 27 fois ! Côté club, le turlupin italien a déjà accumulé plus de 300 000 £ d’amendes pour divers gestes peu citoyens (voir ici). Devant tant d’incivilité, les officiers de liaison de Man City s’arrachent les cheveux. L’un deux, au Daily Mail :

« Mario s’en fiche ! Lui, il prend sa voiture pour aller au resto du coin et la laisse plantée n’importe où, mal garée, en double file ou sur une ligne jaune. L’autre jour, sa Maserati avait des ratés, il n’arrivait pas à la redémarrer, alors il l’a abandonnée en plein milieu de la rue. On a dû aller la chercher. Un employé du club lui nettoie régulièrement sa voiture et à chaque fois qu’il vide sa boîte à gants, elle déborde de contraventions. On lui en a parlé mais il s’en contrefout. »

 

28 septembre 2011

Où l’on reparle de Titus Bramble, 30 ans. On se souvient de cette affaire de viol au Vermont Hotel de Newcastle il y a un an (ici). Le défenseur, présent sur les lieux et placé en garde à vue, avait été innocenté un mois plus tard mais son frère (international de Montserrat, Antilles britanniques) avait pris 4 ans et demi de zonzon en août devant la Cour d’Assises de Leeds.

A peine 24 heures après avoir sombré pieds et âme dans la défaite contre les vaillants Canaries de Norwich (voir compte rendu lyrique de notre correspondant sur place dans le Norfolk), Titus décide de fêter cela en allant se pinter sur Yarm, sympathique bourgade du North Yorkshire fort prisée des footballeurs (coin où Lee Cattermole est interdit de pub par les Pubwatch locaux, ici). Le mardi soir à Yarm, c’est « Soirée célibataires » surnommée « Grab a Granny Night » par les autochtones (= on se pécho une grand-mère).

Bramble échoue au Cross Keys et, la grand-mère dûment pécho, c’est donc accompagné qu’il monte dans un taxi à 2 h 30, en route pour son domicile situé dans le célèbre domaine de Wynyard Park, notoire repère de footballeurs (près de Hartlepool, ville où l’on croit encore que les Français ressemblent à des singes, voir ici – accessoirement club de D3 où Nobby Solano, ex-Magpie et plus célèbre Péruvien, évolue actuellement).

Cinq minutes plus tard, gros barouf dans le taxi et devant la détresse de la passagère, le chauffeur décide de filer directement au commissariat le plus proche. Dans la journée, la police met Bramble en examen pour agression sexuelle et possession de Class A drug (vraisemblablement de la cocaïne). Le Black Cat a été libéré sous caution, et immédiatement suspendu par le club, pour une durée indéterminée, le « temps de faire une enquête interne » (communiqué officiel du club). Voir clip des autres ratés de Titus.

D’ordinaire dans ce genre d’affaires, côté club, c’est la langue de bois qui prévaut. Mais pas cette fois. Steve Bruce (manager de Sunderland) s’est déclaré « personnellement trahi » par Bramble. Brucie ne décolère pas, dans le Daily Telegraph :

« Ce qu’il a fait est irrespectueux pour le club, pour moi-même et pour les supporters, qui étaient 1 000 à s’être déplacés à Norwich un lundi soir [à 450 kilomètres, ndlr TK] et si tu demandes à chacun de ces supporters si Titus Bramble aurait dû se trouver en boîte de nuit en semaine, le lendemain d’une défaite, ils te diraient tous non. Les footballeurs sont aujourd’hui coupés de leurs supporters. […] Ils sont grassement payés [Bramble touche 175 000 £/mois, ndlr TK]. La responsabilité morale va de pair avec l’argent et, pour moi, un footballeur ne devrait pas se trouver en boîte de nuit un lundi, mardi ou mercredi, surtout après une défaite – et surtout au vu de sa piètre prestation contre Norwich. A sa place, je me serais enfermé 24 ou 48 heures en faisant profil bas et l’entraînement venu, j’aurais tout fait pour impressionner, plus que lors du match de lundi soir. »

Il n’aura pas échappé à Titus que Brucie n’a mentionné ni le jeudi ni le vendredi dans son coup de gueule.

 

29 septembre 2011

Tesco d’Altrincham, comté du Cheshire, sud du Grand Manchester. Trois jeunes désœuvrés déambulent dans les rayons. Ils parlent fort, en espagnol, roulent des mécaniques et se font vite repérer. Deux d’entre eux croquent un beignet, avant de se diriger nonchalamment vers la sortie. Des hools vraisemblablement, se disent les vigiles devant les caméras de surveillance. Ils interviennent alors en nombre et conduisent le gang dans la pièce « Stop and Search ».

Une scène somme toute banale. Sauf que le meneur n’est autre que le gardien de Man United, David de Gea. Une responsable du magasin, au Daily Mail :

« De Gea et ses deux amis ont été tout sauf subtils ! Ils sont entrés dans le magasin en fanfaronnant et en parlant fort, en espagnol. Le personnel chargé de surveiller les rayons sur les écrans les a vus prendre deux donuts du frigo Krispy Kreme. Et là, ils ont tenté de quitter le magasin sans payer. »

Prix du beignet : 1,19 £. Salaire de l’Espagnol : 300 000 £ / mois. Le club a décliné tout commentaire mais selon une source au club, l’Espagnol se serait fait sacrément charrier le lendemain :

« Les coéquipiers l’ont bien chambré et ont proposé d’aller lui acheter des beignets. »

Les internautes ont suggéré aux supporters de Norwich de balancer des donuts sur le terrain lors du Man United-Norwich du surlendemain. Le club a prévenu :

« Quiconque sera pris balançant un beignet sur le terrain sera expulsé du stade. »

En exclusivité mondiale, TK a réussi à se procurer la bande vidéo de l’arrestation mouvementée de l’Espagnol (grimé, évidemment).

 

7 octobre 2011

Steve Jennings, milieu de terrain de Motherwell (PL écossaise), ainsi que deux membres de la famille Rooney (Wayne, le père, et l’oncle Richie) sont arrêtés en compagnie de six hommes à Liverpool et Glasgow pour une affaire de paris frauduleux sur un match partiellement truqué.

La fraude porterait sur le Motherwell-Hearts du 14 décembre 2010, Hearts avait gagné 2-1 sur un pénalty. Jennings (un Liverpudlien) se serait fait délibérément expulser (pour contestation).

Constatant que plusieurs parieurs, nouvellement enregistrés sur un site en ligne, avait misé de fortes sommes (à 10 contre 1) sur une expulsion dans le match, deux sociétés de paris avaient immédiatement fait part de leurs soupçons aux autorités.

Après une longue enquête de neuf mois, la police et la Gambling Commission ont abondé dans leur sens. Tous les suspects ont été relâchés sous caution après une garde à vue. Le prochain épisode judiciaire de cette affaire est prévu pour début 2012.

 

12 octobre 2011

L’ex Gunner Paul Merson (surnommé « The Merse ») arrêté cette nuit vers 3 h 30 pour conduite en état d’ivresse après avoir perdu le contrôle de son 4×4 Mercedes et percuté un camion sur l’autoroute A40, voir ici. Merson s’en sort bien, blessures superficielles pour l’ex international anglais (rien de grave non plus pour le chauffeur du bahut – la Merc’ est bonne pour la casse). Merson, 43 ans, aujourd’hui consultant sur Sky, dit s’être endormi au volant.

On ne présente plus le gainsbourien Paul Merson, ex footballeur talentueux et poly-addicté (alcool, drogues, jeu) qui ne quitte plus les rubriques agitées des journaux depuis les Nineties, tantôt pour révéler une nouvelle addiction et de nouvelles dettes, tantôt pour parler de mystérieuses potions qu’Arsène concoctait pour les joueurs, mais le plus souvent pour parler de son dernier bouquin (dont « Rock Bottom » – au fond du trou – et « How Not To Be A Professional Footballer », sorti en début d’année, où il écrit notamment avoir claqué 7M de £ chez les bookmakers).

Paul, c’est aussi quelques jouissifs frissons, séquence foot bordélique. Son bout de saison en colocation avec Paul Gascoigne à Middlesbrough (été 1998) reste l’un des grands moments du foot anglais 2.0 (post création Premier League), probablement la pire idée qu’un club ait eu depuis quinze ans (avec la décision de Leicester City d’associer Ade Akinbiyi à Trevor Benjamin, en 2000). Merson, sur son bout de chemin avec Gazza :

« On était déjantés. Paul était une bombe à retardement qui n’attendait qu’à exploser, mais qu’est qu’on s’est marrés ! Il était vraiment alcolo et givré. Moi, j’étais alcolo, accro au jeu et je me traînais un passé de dépendance aux drogues dures. »

L’idylle ne dura pas longtemps. Merson quitta Boro mi-septembre 1998 à cause, déclara-t-il, de la drinking culture qui y régnait et l’empêchait selon lui de combattre son alcoolisme (fort de Cheddar ! Plus tard, il démentit avoir dit cela). Merson a décrit sa vie hors du terrain comme un « énorme bordel alcoolisé ».

Wenger se sépara du Merse en juillet 1997, l’Alsacien en avait probablement assez d’entendre les joueurs se foutre de la bedaine de Paul, qu’il s’était forgée durant la fameuse boozing culture qui caractérisa l’ère George Graham (1986-1995), avec notamment Tony Adams et Kenny Sansom en chefs de buvette ; un trio qui, raconte la légende, aurait pu coucher sous la table tout ce qui se faisait de plus pochard à la même époque, notamment chez les rivaux de Manchester United (B. Robson, P. McGrath, N. Whiteside) ou Liverpool FC et les fameuses social drinking sessions régulièrement organisées par le club pour « souder le groupe » (souder hein, pas soûler).

 

13 octobre 2011

Tribunal correctionnel d’Ispwich (le Suffolk : sa campagne verdoyante, ses villages pittoresques, ses tueurs en série). Carlos Edwards, 32 ans, milieu international trinadéen d’Ipswich Town, D2 (et ex Sunderland) écope de trois mois de prison avec sursis pour avoir conduit sous le coup d’une suspension de permis (et pas d’assurance, etc.). Il devra aussi s’acquitter d’une amende de 2 500 £ et effectuer 200 heures de travaux d’intérêt général.

Le club, de son côté, lui a collé une amende équivalente à deux semaines de salaire. Edwards était déjà passé par la case tribunal il y a quatre mois, pour un beau hat-trick routier (ici). Son permis lui avait été suspendu un an avec amende de 7 650 £ à la clé.

Carlos Edwards est l’un des joueurs de Trinidad et Tobago qui attendent toujours leurs primes de match… du Mondial 2006 (un coup de Jack Warner, évidemment – au sujet de ces primes, lire le bas de ce post complet Spécial Fifa Summer, 2ème partie, paru dans le forum des Cahiers fin septembre 2010).

 

15 octobre 2011

Alerte Conso-Arnaque. Chers lecteurs, soyez vigilants. Une affligeante tromperie sur la marchandise sévit depuis quelques jours sur ebay : Newcastle United y refourgue son vieux mobilier à des prix criminels (voir photos de l’opération frauduleuse).

Le propriétaire du club, l’étrange Mike Ashley, a en effet décidé de vendre chacune des lettres du NEWCASTLE UNITED qui rouillait sur la tribune East jusqu’à la fin août. Le Southerner fait une fixette sur les panneaux géants et le rebranding douteux à la gloire de sa société.

En novembre 2009, Ashley rebaptisa Saint James’ Park d’une adresse email : SportsDirect.com@St James’ Park, en principe « temporairement » (devant le tollé provoqué – ça gronda jusqu’au parlement – toute intention de renaming permanent fut abandonnée, même si, théoriquement, ce ridicule dot.com est toujours le nom officiel de SJP). Depuis octobre 2010, un énorme Sports Direct (visible de la lune ?) orne le toit de la légendaire tribune Gallowgate, le Kop historique de NUFC. Selon un blog du club, à la place des lettres sur la tribune East, on a désormais le classieux : (logo Puma) sportsdirect newcastle united sports direct (logo Puma).

TK a immédiatement alerté Trading standards (protection des consommateurs et répression des fraudes) qui a ouvert une enquête. Toutefois, tout en se disant affligé, cet organisme s’avoue impuissant légalement. Un responsable nous a confiés, en off :

« La tromperie sur la marchandise est avérée, c’est indéniable. C’est l’arnaque du siècle ici sur Newcastle, on a pas vu ça depuis Guivarc’h, Goma ou Boumsong. Mais bon, que voulez-vous, l’argent ira à une œuvre caritative [Newcastle United Foundation] et si des gens acceptent de payer 3 000 £ pour un bout de ferraille, ça les regarde. Peut-être des Chinois qui ont besoin de métaux, ils raflent tout ce qui rouille en ce moment. C’est un sujet hyper sensible ici, notre direction nous a demandé de fermer les yeux sur cette escroquerie. »

Hmm… Dans ce jeu de chiffres et de lettres, on peut se demander quelle somme l’apostrophe de Guivarc’h aurait atteint sur ebay. Assurément un peu moins que la virgule de Ronaldinho.

Kevin Quigagne.

Dans la même série :

Crimewatch # 4

Crimewatch # 3

Crimewatch # 2

Crimewatch # 1