Posts tagged ‘Vinnie Jones’

C’est depuis longtemps la fin du soleil et des bikinis mais chez TK, on a décidé d’égaler les plus grands médias en faisant une série d’été. Un premier article sur Michael Johnson a lancé nos récits sur ces footballeurs qui, comme l’été, ont vu leur carrière prendre fin prématurément alors qu’ils étaient plein de promesses. La série a pris un peu de retard, la faute à une investigation toujours plus rigoureuse, allant au fond des choses et notamment celui des pintes de pub british. Pour relancer cette série de fin d’été indien : Billy Kenny, une étoile filante qui se trompa de voie lactée.

Un tacle bien envoyé sur un genou. C’était le genre de truc qui faisait monter aux lèvres de Vinnie Jones un sourire carnassier. Alors, lorsque le petit jeunot d’Everton se pointa inconsciemment dans son pré carré, il n’hésita pas une seule seconde. Boum ! Le marmot à terre, Vinnie le toisa d’un coup d’oeil rapide. Il regarda ensuite rapidement le ref. Pas de carton. Le rictus du milieu de Wimbledon s’élargit un peu plus. « Encore un qui va pas la ramener du match », pensa-t-il presque à haute voix. Satisfait, il reprit sa place sur le terrain et recommença à harasser les Toffees à l’image des chiens de son quartier natal de Watford courant après les bagnoles. Sauf que lui arrivait à leur mordre les roues. Récupérant une nouvelle fois la balle pour les Don’s, il se senti pourtant trébucher et tomba violemment sur l’herbe de Goodison Park. « Bordel de m… Mais c’est quoi ce délire ! », hurla-t-il en se retournant.

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Jeu de mains, jeu de vilains

Jeu de mains, jeu de vilains

Le visage de Jones se liquéfia lorsqu’il vit le jeunot qu’il avait laissé au sol quelques minutes auparavant. Billy Kenny répondit seulement d’un signe de tête provocateur. Il se félicita intérieurement : « Tu l’as pas vu venir celle-là, hein l’enragé ? ». Il le prenait pour qui, ce satané gallois ? Billy, William de son vrai nom, n’était pas un artiste soft comme Gascoigne et n’allait pas se laissait empoigner les balls aussi facilement. À 19 ans, ce tour de League Cup n’était que son troisième match pro, mais son père William Senior était dans les tribunes et il n’allait pas se débiner. Lui, l’enfant de Liverpool. Il n’eut même pas à surveiller ses arrières, Vinnie ne s’approcha pas de lui durant tout le reste de la rencontre.

Aucune raison de prendre la grosse tête, Jones l’avait cherché et il avait répliqué. Ça s’arrêtait là. Les encouragements de ses coéquipiers à l’entraînement lui firent lâcher un sourire mais il reprit aussitôt le travail. À son arrivée dans l’équipe première en octobre, Everton venait d’enchaîner un mois de septembre catastrophique. Quatre défaites en cinq match. L’arrivée de Billy avait apporté de la fraicheur dans le milieu des Toffees pour compenser le manque de forme de Ian Snodin, qui n’avait presque pas joué la saison précédente. Son intégration n’était pas suffisante pour changer les pronostics du derby de la Mersey. Liverpool et ses milieux prometteurs, Steve McMananam et Jamie Redknapp, étaient clairement favoris. Et John Barnes ! S’il n’avait pas le maillot teinté de red, ce dernier aurait pu être un de ses joueurs fétiches… Le match était un lundi soir, le 7 décembre 1992. Billy avait trépigné tout le week-end. Son entraîneur, Howard Kendall, lui avait annoncé rapidement qu’il serait titulaire.

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Pensif, il enfila ses crampons machinalement. Les chants provenant des travées le sortirent de sa concentration. Martin Keown et Peter Beardsley l’entourait dans les vestiaires. L’attaquant lui donna une petite tape sur l’épaule agrémentée d’un clin d’oeil. Il se leva en même temps que ses coéquipiers et se dirigea vers l’entrée du terrain. L’hymne d’Everton commençait à résonner. Son père, ancien joueur des Blues, lui en avait montré l’origine. La musique provenait du générique de la série Z-Cars. Il s’était toujours demandé comment ce vieux show avait pu devenir la musique d’intro d’un match à Goodison Park, là où Liverpool électrisait la foule avec son « You’ll Never Walk Alone ». Il regarda tour à tour McManaman, Barnes et Don Hutchinson. « Ce soir pourtant, vous marchez seul. Seul face à moi », se dit-il intérieurement, gonflant une envie déjà exacerbée par l’enjeu.

Une heure de jeu avait déjà filé. Liverpool dominait mais Barnes ne voyait pas le jour, sevré de ballons. Billy les interceptait tous. Taclait. Se relevait. Balançait de droite à gauche des transversales limpides. Se jetait à nouveau dans les pieds de Jamie Redknapp et allait harasser McManaman. Plusieurs fois il surprit les regards entre les deux compères, incrédules. Mais ça n’empêchait pas les Scousers d’être de plus en plus oppressant. Un corner sur la droite des buts gardés par Neville Southall, la légende des cages à Goodison Park, le fit revenir dans sa surface. Il n’eut pas besoin de sauter. Mark Wright, le central des Reds, se hissa plus haut que tout le monde. « Et merde », pensa-t-il en regardant Southall récupérer la balle au fond des filets. Il n’eut pas le temps de gamberger. Dans la minute qui suivit, il contrôla la balle, l’envoya à l’autre bout du terrain pour Snodin. Son coéquipier passa directement à Mo Johnston. Un tour de rein, deux touches de balles et l’attaquant frappa. Poteau rentrant ! Vingt minutes plus tard, Beardsley portait le coup fatal d’une frappe sèche ! Billy n’entendit même pas le sifflet final du ref. Une victoire pour son premier derby de la Mersey !

Le lendemain, la photo des Toffees victorieux trônait en Une de tous les journaux de la région. Son principal plaisir n’était pas cette couv’ : il avait été élu « man of the match ». À 19 ans ! Beardsley avait même déclaré à des journalistes qu’il était le « Paul Gascoigne de Goodison Park : Goodison Gazza ». Une telle comparaison le rendait fier et l’inquiétait en même temps. La pression d’un tel statut le mettait mal à l’aise. Les supporters toffees l’arrêtait maintenant dans la rue, le comblant d’éloges. Pour eux, il représentait un nouvel espoir de rivaliser enfin avec les voisins honnis. Il était le successeur naturel de Peter Reid.

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La soirée de Noël tomba à point nommé pour décompresser. Chaque année, les joueurs d’Everton se rejoignaient tous au Moat House hotel pour boire dans l’après-midi avant d’aller faire la fête au Conty, la boîte de nuit attitrée des footballeurs de la ville. Chacun était déguisé et les nouveaux devaient chanter sur le dance-floor du club devant tout le monde. Le coéquipier de Billy, Mark Ward, l’avait prévenu avant l’événement. « Prends une chanson que tu connais parfaitement, lui avait-il confié. Moi, c’était Summertime de George Gershwin. Un classique ! ». À force d’enquiller les coups, il sombra totalement, ne reprenant ses esprits que le lendemain matin. Sans se souvenir quelle pauvre chanson il avait pu massacrer. Ses amis lui racontèrent comment il s’était déshabillé devant une strip-teaseuse, dansant devant elle, tous ses coéquipiers morts de rire à côté. « Merde…, souffla-t-il. Heureusement que le coach n’en a pas entendu parler ! ». Kendall était coulant mais pas à ce point. [1]

Cet écart l’avait perturbé. Ce n’était pas le moment de déconner alors que le board d’Everton misait tout sur lui. Les journaux parlaient même de sa future présence en équipe nationale espoir. Sa première cape arriva en mars 93 contre la Turquie. Si les performances d’Everton étaient irrégulières, le club était loin de la zone de relégation et Billy attendait avec impatience l’année suivante. Seule ombre au tableau : une légère douleur au tibia. « Alors doc ? C’est quoi le problème », demanda-t-il candidement au médecin du club après plusieurs radios. La réponse fut pire qu’un tacle de Vinnie Jones. « C’est une périostite tibiale Billy. T’en as pour 6 mois… Je suis désolé ».

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Cela faisait seulement quelques semaines que Billy était out des terrains. Il restait chez lui tous les jours. Déprimait. En colère contre tout le monde. Surtout son corps qui n’avait pas supporté l’effort comme il l’aurait voulu, à l’approche de sa première saison professionnelle. Pour passer le temps, il finit par sortir avec des potes alors que le staff lui avait conseillé de se reposer. Il commença à se rendre dans les clubs tous les week-end. S’éloigner de son quotidien, arrêter de penser au football, tout ça devenait une libération. Il gagnait 1000 livres à la semaine donc il n’hésitait pas à boire et faire profiter ses nouveaux amis. D’abord, il s’enchaînait trois ou quatre pintes. Au fil des semaines, le chiffre gonflait, devenant une dizaine.

Un soir, un de ces potes déposa quelque chose sur une table de la boite de nuit. Il lui cria presque dans l’oreille pour passer outre la musique assourdissante : « C’est quoi ? ». « De la coke mate !, Lui répondit l’autre. T’en veux ? ». Billy baissa la tête à hauteur de la poudre et sniffa. Il apprécia la sensation. Au fur et à mesure des soirées, il dépensa de plus en plus en cocaïne. Et en prenait partout. Dans les pubs, dans les clubs et même dans son lit. Se repoudrer le nez devenait une habitude. Une nécessité même. Il s’était promis d’arrêter lorsqu’il reprendrait l’entraînement. Mais Everton l’intéressait désormais à peine. Il ne savait pas si ses coéquipiers faisaient un bon début de saison. Il recevait parfois des appels du coach qu’il avait eu chez les jeunes : Colin Harvey. Harvey prenait de ses nouvelles et semblait s’inquiéter pour lui.

Mark Ward, qui était parfois associé au milieu de terrain avec Billy Kenny

Mark Ward, qui était parfois associé au milieu de terrain avec Billy Kenny

Il finit par revenir sur les terrains. Sans arrêter son train de vie. Certains lundi matin, Billy rentrait chez lui à quatre ou cinq heure. Le temps de prendre quelques lignes blanches, dormir environ une heure, il sautait ensuite dans un taxi pour Bellefield, là où les Toffees s’entraînaient. [2] Un matin, il se réveilla directement dans le vestiaire des joueurs. Nu et complètement désorienté. « Putain, il est quelle heure ?, maugréa-t-il. Et quel jour on est ? ». Comment était-il arrivé dans ce vestiaire ? Comment allait-il en sortir ? Il entendit des pas. La porte claqua. Il tourna la tête. C’était Mark Ward. Le milieu de terrain prenait son thé avec Neville Southall comme tous les matins. Une phrase seulement sorti de la bouche pâteuse de Billy : « Wardy, je suis complètement défoncé ». Ward ne pipa mot. Il alla chercher Southall. Les deux joueurs le tirèrent jusqu’à la baignoire où ils lui mirent la tête dans l’eau froide. Billy commençait à reprendre ses esprits. Mark et Neville l’aidèrent à se foutre dans la douche, le séchèrent et lui filèrent son maillot. [3]

C’était passé cette fois-ci. Mais le staff d’Everton commençait à se douter que quelque chose n’allait pas. À l’entraînement, Billy ne voyait pas bien la balle et n’arrivait pas à tirer droit. Colin Harvey essayait bien de lui parler, de venir jusqu’à chez lui pour l’emmener s’entraîner. Rien n’y faisait. Des échantillons d’urine et de sang montrèrent vite l’étendue des dégâts. Howard Kendall, dont les pommettes roses devenaient rouges quand il s’énervait, lui infligea une amende de deux semaines de salaire. Officiellement pour « absence à l’entraînement ». Les parents de Billy lui demandèrent des explications. Ils étaient dévastés. Acculé, Billy promit d’arrêter tous ses écarts. Il allait bientôt retrouver les terrains, se disait-il. « Ma chance va tourner. Je vais rejouer et tout ira mieux ». Kendall l’envoya en cure de désintox avec l’espoir que Billy retrouve ses qualités. Qu’il devienne le joueur qu’il était destiné à être. Il n’en fit rien. Au début du mois de décembre 93, Billy apprit que Kendall avait démissionné et était remplacé par un Gallois, Mike Walker. À son arrivée, le nouveau manager parla à Billy. Il était prêt à lui offrir une seconde chance. Mais la patience de Walker ne dura que quelques semaines.

Cela faisait un an que Billy avait connu sa première et seule sélection avec l’Angleterre espoir. Il avait récemment refusé d’être remplaçant pour un match avec la réserve des Toffees. Walker le convoqua dans son bureau. Il lui parlait de son train de vie, de son incapacité à se sortir de ses démons. Billy n’écoutait pas. Ce n’est que lorsque Walker lui indiqua que son contrat était rompu qu’il leva la tête.

Quoi ?

Tu m’as bien entendu, lui répondit l’entraîneur. C’est plus possible de te garder, tu as dépassé la ligne trop de fois ».

Billy était abasourdi et n’arrivait pas à croire ce qu’il se passait. Il implora Walker. Au lieu de lui donner l’aide dont il avait besoin, il lui fermait la porte au nez ! De retour chez lui, Billy ne se posa qu’une seule question : « Qu’est-ce qui va m’arriver ? ». Il avait 20 ans.

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19 octobre 2002. Billy regardait un résumé du match d’Everton sur Match of the Day. Il suivait toujours le club même après en avoir été viré. Un ancien coéquipier, Graeme Sharp, avait tenté de le relancer à Oldham où il officiait en tant qu’entraîneur. Mais son train de vie n’avait pas changé et il s’était fait dégager encore plus vite qu’à Everton. Il se souvenait du sentiment de dégoût qui l’avait animé. À 21 ans, il avait décidé de prendre sa retraite professionnelle. Il avait depuis joué des matchs en amateur. Croisé des gens qui l’avait reconnu, avait pris de ses nouvelles.

Il avait finit par arrêter la coke il y a quatre ans. Il avait une fille depuis deux ans. Avoir un enfant aurait pu changer sa vie à Everton se disait-il. Il chassa cette pensée et se concentra sur le résumé de match. Un jeune joueur, Wayne Rooney, pas encore 17 ans, venait de marquer un but splendide face à Arsenal. Laissant les commentateurs dithyrambiques. Les pensées de Billy le reprirent : « Pourvu qu’il ne finisse pas comme moi. ».

Christophe-Cécil Garnier. 

NB: Cet article est une version romancée de la vie de William Jr « Billy » Kenny, peu documentée. Il se base sur ses déclarations faites dans différentes interviews, un livre d’un de ces ex-coéquipiers et les vécus des supporters d’Everton glanés sur les forums.

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[1] Cette histoire a été narrée par Mark Ward (photo plus haut) dans son autobiographie « Hammered« . Il raconte d’ailleurs lors de cette même soirée comment il a tiré à blanc sur un coéquipier déguisé en pape, faisant prendre feu son costume.
[2] L’ensemble de ces passages sur l’addiction à la cocaïne se base sur une interview donnée au Daily Mail en 1998 et sur un article concernant l’explosion de Wayne Rooney dans le journal The People en octobre 2002.
[3] C’est une autre histoire racontée par Ward. Avec toutefois un problème de concordance temporelle. Il raconte que cet épisode du vestiaire s’est passé peu après la fête de Noël et peu avant qu’il soit viré d’Everton. Les deux événements sont pourtant espacés d’un an et « Not long after » peut dire deux semaines comme quatre mois. De plus, dans ses interviews, Billy Kenny déclare qu’il a commencé à se droguer et picoler après sa blessure. Devant ces deux versions, il a été choisi de privilégier celle du principal intéressé.

Dimanche 2 décembre à 12 h 30, à l’occasion du deuxième tour de FA Cup, l’AFC Wimbledon (D4) affrontera sa nemesis, son usurpateur d’identité, Milton Keynes Dons (D3). Une rencontre que toute l’Angleterre du football attend sabre aux dents depuis dix ans.

La lecture de l’introduction est fortement recommandée.

[Cliquer sur les photos fait tout chose parfois]

Début années 80.

Si les Dons aiment muscler les matchs, ils affectionnent aussi les entraînements à la fois (très) rugueux et décalés.

Dave ‘Harry’ Bassett ordonne par exemple à ses joueurs de courir les bras en l’air puis d’hurler « Power » en sautant (ce rituel bizarre deviendra une célébration de but) et il encourage activement le jeu dur (notamment lors d’un exercice assez violent intitulé mystérieusement « Harry Ball »). Leur style de foot se transforme en un sport de collision, en une sorte de soule contemporaine, et il n’est pas rare que certaines séances de ce Harry Ball se terminent avec du sérieux grabuge (chevilles esquintées, épaules demises, etc. – on comptera même des cotes cassées).

Et inutile de compter sur les petits nouveaux pour zénifier l’ambiance. Le milieu Dennis Wise arrive de Southampton fin mars 1985 (à 18 ans) après s’être brouillé avec le manager des Saints.

Un an plus tard (mars 1986), débarque une autre forte tête : l’attaquant John Fashanu, 23 ans (Fash the Bash – Fash le Cogneur), acheté à Millwall pour 125 000 £.

Se pointe même… Ian Holloway, 22 ans (pour 35 000 £ et une pige express).

Mai 1986. Le miracle se produit, Wimbledon FC finit 3è de D2 et accède à la D1 ! Leur ascension a été fulgurante : les Dons étaient encore amateurs en 1977 et en D4 en 1983 !

A l’intersaison, le club recrute un parfait inconnu, un joueur amateur du coin manoeuvre de chantier la semaine à 60 £ / hebdo et footeux à ses heures perdues : un certain Vincent Peter Jones, 21 ans. Vinnie Jones arrive de Wealdstone (D9) pour seulement 10 000 £.

Mai 1987. Pour leur toute première saison de D1, les Dons finissent à une superbe 6è place. Derrière eux, du beau linge : Nottingham Forest (8è), Manchester United (11è), Chelsea (14è), Newcastle (17è), Manchester City (21è) et Aston Villa, 22è (tous deux relégués). Les Dons ont collectionné les scalps prestigieux, dont une victoire 2-1 à Liverpool le 28 mars.

Anecdote toute Wimbledonnienne à l’occasion de cette première visite des Dons à Anfield… En descendant les marches sacrées du tunnel, alors que les Reds touchent le This is Anfield de la main, l’impayable Vinnie Jones préfère coller une feuille de papier sur le légendaire panneau. Dessus, le hard man a écrit : « On s’en tape ».

Juin 1987. Dave Bassett quitte le club pour Watford (D1), autre minot inconditionnel du kick and rush (sous le légendaire Graham Taylor, avec Elton John aux commandes) qui a récemment gravi tous les echelons de la Football League en hyper accéléré (D4 a D1 en quatre ans, 1978-1982). Le nouveau manager des Dons est Bobby Gould.

13 mai 1988, veille de la finale de FA Cup. Les Dons viennent de finir 7è de D1 et s’apprêtent à vivre l’évènement le plus important de leur histoire centenaire : la finale de FA Cup contre le quasi invincible Liverpool. Comme il sied tant aux Dons, la préparation sera des plus rock and roll.

Le manager veut faire les choses très professionnellement et isole le groupe dans un hotel chic de Wimbledon (le Cannizaro’s) pour une préparation calme et sereine. Mais la cure de repos va vite tourner à la mise aux verres : les joueurs passent la veille du match à se pinter au Fox & Grapes, le pub local qui servit autrefois de vestiaire à Wimbledon FC à sa création en 1889.

Et ce avec la bénédiction forcée de Bobby Gould, qui après avoir vainement tenté de retenir ses ouailles dans l’hôtel, jette l’éponge et donne lui-même de l’argent aux plus fauchés du groupe pour qu’ils aillent rejoindre la bande à Vinnie au comptoir…

Une soirée qui s’achève sur un sérieux incident entre John Fashanu et un reporter de feu le torchon dominical News of the World (le torchonneux lui avait posé des questions sur ses supposées infidélités ; Fash s’était emporté et, de rage, avait fracassé une porte. Son poing morfla mais il disputa tout de même la finale).

14 mai 1988, Wembley, finale de FA Cup. En déjeunant, les Dons voient Alan Hansen (joueur-cadre des Reds) declarer à la télé, goguenard :

« A Wembley aujourd’hui, il n’y a que des supporters de Liverpool ! Le stade est plein de Reds ! »

Les chants des supps Reds chambrent aussi les Dons, sur le thème des Wombles, leur surnom tiré d’un célèbrissime personnage pour enfants, une sorte de taupe bisounours écolo qui vit dans Wimbledon Common… (clip du tube – numéro 1 des Charts dans les Seventies – et ouais, y’avait pas que les Clash qui cartonnaient à l’époque).

Il n’en faut pas plus pour remonter le Crazy Gang comme des coucous enragés.

Deux heures avant la finale, les Dons commencent leur séance d’intimidation : ils cognent sur les murs du vestiaire des Reds en hurlant insultes et menaces.

Rebelote dans le tunnel de Wembley où ils entonnent leur bizarres chants guerriers, ponctués d’un mystérieux cri hyèneux (« Yiiiiiiiiidaho »). Vinnie Jones va même voir Kenny Dalglish et lui lâche : « Toi, je vais t’arracher une oreille et après je cracherai dans le trou. »

Victoire 1-0 des Dons (voir article TK et clips immanquables), une prouesse considérée comme l’une des plus grosses surprises en finale de la compétition.

Malgré la gloire, l’imprévisible Sam Hammam vit ce triomphe comme un aboutissement et met toute l’équipe en vente ! Dave Beasant, un historique du club (depuis 1979), part pour Newcastle.

1988-1992. Sous la houlette de Bobby Gould (jusqu’en 1990) puis Ray Harford (1992), le club finit 12è, 8è, 7è et 13è de D1. Les affluences moyennes tournent autour de 8 000 spectateurs et ce malgré les prix parmi les plus élevés de D1 (entre 7 et 14 £ – quand un billet dans le Kop d’Anfield ne coûte que 4 £ maximum).

Les joueurs clés de cette période (outre les déjà cités) sont John Scales (futur Red), le milieu Robbie Earle et les attaquants Alan Cork et Dean Holdsworth (à partir de 1992 pour ce dernier).

1991. Hammam déclare vouloir fusionner avec Crystal Palace pour créer « le superclub du sud londonien » et annonce la construction d’un grand stade sur Wimbledon. Les supporters protestent et les médias s’en mêlent. Tous sont unanimes pour condamner cet énième projet insensé. Hammam jette finalement l’éponge.

D’aucuns pensent que ce mariage de convenance n’avait qu’un but strictement financier : Hammam possède des terrains (et parkings) tout autour de Plough Lane et un merger aurait considérablement fait monter la cote du club, surtout à l’orée de cette Premier League qui attisent tant les convoitises.

1991-92. Avec la Premier League qui se profile et le début de la course aux armements, le club connaît de graves problèmes financiers. Les rapports entre Sam Hammam et le Conseil d’arrondissement de Merton (Wimbledon) sont difficiles et le Libanais cherche une solution pour se passer d’eux…

Parallèlement, la ville nouvelle de Milton Keynes (alors ambitieuse cité de 150 000 habitants) continue à rechercher désespérément un club professionnel.

MK, c’est aussi un troupeau de vaches en béton disséminées à travers la ville, triste symbole de cette cité quadrillée à l’américaine et alors seule agglomération européenne de taille sans club de football pro. MK a pigé qu’il serait infiniment plus facile de s’approprier un nid bien douillet plutôt que d’essayer de métamorphoser son piteux club de D8 en machine conquérante bâtie pour affronter les exigences de la Football League.

Eté 1991. Wimbledon quitte le mythique Plough Lane, un stade totalement déglingué que Sam Hammam décrète inadaptable aux nouvelles normes all-seater (rapport Taylor consécutif à la tragédie de Hillsborough).

Pas de superclub avec Crystal Palace mais un partage de stade avec les Eagles ; Wimbledon FC évoluera donc à Selhurst Park dès août 91, sans toutefois abandonner l’ambition de se trouver un chez-soi, ce qui engendrera des années de conflit entre Sam Hammam et le Conseil d’arrondissement. Plough Lane continuera à être utilisé par la réserve Don.

1992. Joe Kinnear est nommé manager. Il fera de l’excellent boulot et restera à Wimbledon jusqu’en mai 1999.

1994. Sam Hammam revend Plough Lane à feu Safeway (supermarchés) pour 4M £. Certains observateurs notent le côté louche de la manoeuvre et l’extrême complaisance du Conseil d’arrondissement concernant la mystérieuse altération des statuts du stade. Envolées donc les covenants, restrictions majeures qui stipulaient que le site, si vendu, ne pourrait servir qu’à la pratique du sport ou d’autres loisirs.

1995. Formation du WISA, la Wimbledon Independent Supporters’ Association, un groupe militant qui éclipsera le Wimbledon FC Official Supporters Club, jugé trop mou pour mener à bien les rudes luttes à venir. WISA deviendra très actif par la suite, notamment dans la création du Dons Trust début 2002, groupe d’un millier de supporters-membres qui fondera l’AFC Wimbledon six mois plus tard.

Côté terrain, les Dons alignent les excellentes saisons en D1 : 9è en 1995, 14è en 1996 et 8è en 1997 (auxquels s’ajoutent  deux demi-finales de coupe en 1997, FA Cup et League Cup).

1996-1997. Plusieurs Conseils d’arrondissement du sud de Londres refusent d’accorder un permis de construire au projet de nouveau stade du Wimbledon FC (on refuse également à Sam Hammam l’implantation de divers business, dont une usine).

Hors de lui, le Libanais met le paquet pour délocaliser Wimbledon qui se voit envoyer aux quatre coins du Royaume et au-delà : Manchester, Gatwick (!), Cardiff, l’Ecosse, la côte Sud et surtout Dublin, destination fortement convoitée. Malgré le feu vert de la Premier League (la FA ne tranche pas) et le fort intérêt suscité à Dublin notamment auprès de la population locale et de personnalités (dont Paul McGuinness, manager de U2), sevrées de football de haut niveau, la fédé irlandaise refuse cette énième excentricité Dons (un Niet approuvé, après coup, par l’UEFA et la Fifa).

C’est à cette époque que Sam Hamman vend 80 % de Wimbledon à deux richissimes pigeons norvégiens de passage (alors parmi les plus grosses fortunes d’Europe) attirés par cette Premier League si aguichante (ils viennent d’échouer dans leur tentative de racheter Leeds United). Hammam leur fait superbement l’article et les assure qu’ils n’auront aucun mal à délocaliser. Les deux gogos mordent à l’hameçon et s’imaginent acheter une franchise à l’américaine.

Tout en restant au board, Hammam réalise une incroyable plus-value :  Wimbledon est officiellement vendu pour 30M de £ [1], soit une invraisemblable culbute de x 750 ! (en 16 ans, et peu d’investissements).

Janvier 1999. Wimbledon frappe un grand coup sur le marché des transferts : le Gallois John Hartson est acheté à West Ham pour 7,5M £, record du club.

Mars 1999. Joe Kinnear, manager, est foudroyé par une crise cardiaque (non fatale) juste avant un match contre Sheffield Wednesday à Hillsborough et se retire temporairement du football. Les Dons sont sous le choc et dégringolent de la sixième à la seizième place en deux mois, leur classement en fin de saison. Cela sent le purgatoire de D2 pour eux et Hammam tempête :

« Si l’on doit descendre, on laissera une trainée de sang d’ici à Tombouctou. »

Eté 1999. Hammam se brouille avec les deux zillionnaires Norvégiens et quitte le club. Enfin, plus ou moins, car tout comme Vinnie Jones (qui vient de raccrocher les crampons après une saison à QPR), il n’est jamais bien loin (il possède encore des actions, qu’il vendra neuf mois plus tard).

Juillet 1999. Un nouveau manager arrive et il détonne sérieusement : il s’agit du marxiste-léniniste norvégien Egil Olsen (ci-contre). Le cérébral Egil, réputé man-motivator hors pair (à la Brian Clough), commettra l’erreur fatale de se pointer aux premiers entraînements Dons… en Wellingtons vertes, déclenchant l’hilarité générale. Enfin, pas longtemps, car le Crazy Gang lui brûlera ses deux paires. Il continuera à les porter en arpentant la ligne de touche pendant certains matchs, ce qui ne manquera pas de faire pouffer.

Le mariage entre ce petit club moribond et celui qui a hissé la Norvège dans le Top 10 du classement Fifa dans les Nineties interloque (4è en 1993 et 7è en 1999, deux phases finales de Coupe du monde. Entre 1993 et 1996, la Norvège n’encaissa qu’un seul but en open play ! Olsen tentera d’adopter ce système à Wimbledon, sans grande réussite).

Les experts rassurent, en soulignant la filiation naturelle entre le Wimbledon de Harry Bassett et la philosophie kick and rush d’Olsen depuis les Seventies (basée sur une défense de zone, des contre-attaques éclairs, un targetman géant et des ailiers supersoniques). Les non experts, eux, ne s’embarrassent pas de ces considérations tactiques et se lêchent les babines à l’idée de voir Olsen se faire bizuter par le Crazy Gang.

Car les énergumènes du CG n’ont que faire de l’éblouissante carte de visite de ce maître-tacticien et le premier entraînement est surtout mémorable pour la sauvagerie de l’accueil réservé à l’intello Scandinave : les joueurs lui…

A suivre.

Kevin Quigagne.

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[1] Selon le WISA, l’un des rares à avoir eu accés aux comptes du club au moment du redressement judiciaire en 2003, cette somme de 30M £ souvent avancée dans les médias serait exagérée, sans que l’on connaisse le montant de la vente – comptes opaques.

Deuxième partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 7 au 13 février.

Au sommaire :

  • Faubert fait la grève
  • Incroyable « Hand of God » non sifflée
  • Vinnie Jones et son remake de « Escape to Victory » … avec Gazza
  • C’est officiel : Ashley Cole is the best (pas au tir au 22, mais en latéral gauche)
  • Publication de la Football Money League
  • Paul Gascoigne. Le parquet, lessivé, jette l’éponge
  • Fin officielle de la saga Alex Oxlade-Chamberlain (reprise au mercato d’été)
  • Shefki Kuqi: son extraordinaire aventure, du Kosovo en guerre à Newcastle United en crise
  • Hicks et Gillett. Les Tom & Jerry du foot anglais are back
  • Le jardinier de Man City se défoule contre Man United
  • West Ham aura le Stade Olympique. Dossier complet
  • 27è journée de Premier League. Ânes à Lyse, TOP XI & FLOP XI et notes des joueurs

Et bien plus encore…

 

LUNDI 7 FÉVRIER

Julien Faubert fait des siennes. L’ex Galactico pique sa crise juste avant le match contre Birmingham. Coup de calgon en trois actes.

Acte I. Julien arrive à Upton Park deux heures avant le match. Avram Grant lui annonce qu’il ne jouera pas. Là-dessus, l’ex Girondin disparaît et se fait la malle (alors que tous les joueurs convoqués au stade sont censés rester pour la durée du match).

Acte II. James Tomkins se blesse à l’échauffement. Grant a alors besoin de Faubert, il le cherche mais point de Julien. Il arrive à le recontacter dix minutes après le début du match et lui demande de rappliquer. Faubert aurait alors refusé.

Acte III. Le mono-capé passera devant la commission de discipline du club la semaine prochaine, et risque deux semaines de salaire d’amende (soit 68 000 £).

Il ne faudra donc plus dire « un retour du diable vauvert », mais un « départ du diable Faubert ».

Faubert, Hammer amer

Faubert, Hammer amer

 

Tottenham révèle sa botte secrète pour convaincre l’Olympic Park Legacy Company de lui refiler le stade olympique : de la street dance et du judo. A voir la version tendance « theme park participatif » des Spurs. Ça risque d’être juste pour décrocher le cocotier. West Ham dévoile la sienne, bien plus « Disco Inferno ». Décision en fin de semaine.

 

Incroyable « Hand of God » non sifflée entre Blyth Spartans et Droylsden en 8è de finale du FA Trophy (coupe entre les 266 clubs professionnels et amateurs de D5 à D8, finale à Wembley, parfois télévisée). La version longue (3 mns) est à voir ! (surtout pour la réaction du public et de ce dirigeant qui tape comme un malade sur la guérite, à 2’02 !). Comble du malheur pour Blyth (club lésé), c’est celui à la main baladeuse qui marqua le but égalisateur à la 81è (2-2). Mais il y a une justice, Blyth gagna le replay deux jours plus tard.

 

Sian Massey, la désormais célébrissime arbitre assistante (et prof de sport à Coventry le reste du temps) était de retour sur la ligne de touche ce week-end, dans le Chesterfield-Aldershot (D4). Un sans-faute selon la presse. Deane Smalley, auteur de deux buts pour les Spireites, a déclaré : « Elle a vraiment été parfaite. » Même son de cloche chez les perdants du jour, Dean Holdsworth, entraîneur des Shots (le prochain club d’Ashley Cole ?) : « J’ai été très impressionné, elle a superbement dirigé la touche.» Faudra envoyer le DVD à Gray & Keys.

 

Roberto Matteo limogé. Il entraînait les Baggies depuis juin 2009 et les avait fait remonter en PL. La situation s’était légèrement détériorée à WBA depuis trois mois : 13 défaites sur les 18 derniers matchs. C’est le quatrième limogé de la saison de PL (le cinquième en incluant Martin O’Neill). Voir le diaporama de l’Independent sur la trentaine de managers virés en League Football cette année (PL + Football League, 92 clubs).

 

MARDI 8 FÉVRIER

Vinnie Jones annonce qu’il veut Paul Gascoigne dans son remake du film « Escape to Victory ». En novembre dernier, les TK avaient parlé du souhait de Gazza de jouer dans ce remake imaginé par Vinnie Jones début 2010, voir article (entrée du 10 novembre).

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le bookmaker 888sport offre une cote à 500 contre 1 pour un Oscar décerné à Gazza. Ce dernier devrait être aux côtés de Vinnie Jones, qui n’a pas annoncé officiellement quelles autres célébrités seront de la partie. Beckham est pressenti pour le rôle que tenait Bobby Moore (3 contre 1), ainsi que Cantona (5-1), Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney (10-1). Le gardien pourrait être le champion gallois de boxe Joe Calzaghe (16-1), joué par Sylvester Stallone (« Sly ») dans l’original de 1981. D’ailleurs, Sly et Michael Caine, qui jouait lui aussi dans la version originale, pourraient également faire une apparition. Joey Barton est à 66-1. En fait, y’aura tout le monde, quoi. L’évasion risque de ne pas être trop discrète (surtout avec Gazza).

Jones – Gazza, comme au bon vieux temps

Vinnie Jones a prévenu cependant qu’il faudrait encore au moins trois ans au projet pour aboutir. Il serait en discussion avec des producteurs de Los Angeles.

Oh well, on ne verra peut-être jamais ce remake (ou alors une version lowcost avec Francis Jeffers, Massimo Taibi et Mickael Ricketts dans les rôles principaux) mais on ne se lasse pas de ces « Sun exclusive updates » réguliers de ce bon Vinnie sur toutes ces stars qui pourraient bien figurer dans son film qui pourrait bien se faire, un jour, s’il arrive à convaincre son monde.

Un duo Jeffers - Rooney...

Un duo Jeffers - Rooney...

… ou Taibi – Ronaldo

Owen Coyle (manager de Bolton) envoie à Mike Riley, patron des arbitres, un DVD florilège des principales erreurs d’arbitrage cette saison (du moins, sa version). Le justicier Trotter explique sarcastiquement dans le Daily Mail :

« J’ai envoyé ce DVD à Mike Riley. Déjà, en octobre on en était à quatorze incidents majeurs, Dieu seul sait à combien on en est maintenant. »

Harry Redknapp désapprouve la stratégie peu subtile de l’Ecossais :

« Moi, je l’achèterai pas ce DVD ! Un tas de managers passent leur temps à râler. Faut bien reconnaître cependant que certaines équipes obtiennent des décisions en leur faveur à force de plaindre. Certains arbitres craignent les réactions de tel ou tel manager. »

 

Ashley Cole est élu « Meilleur Joueur de l’équipe nationale en 2010 » par un sondage de supporters publié sur le site de la FA (Gerrard, 2è et Adam Johnson, 3è). Ashley Cole figurait dans la UEFA Team of the Year 2010. Sélectionné pour affronter le Danemark demain (87è cape), Cole battra ainsi le record de capes pour un latéral gauche anglais, 86 (propriété de Kenny Sampson, ex Gunner). Cole est considéré comme le meilleur left-back anglais de tous les temps, avec Stuart Pearce, qui lui aussi, savait appuyer sur la gachette (il était offensif et aimait allumer, quoi).

 

MERCREDI 9 FÉVRIER

Danemark 1 – Angleterre 2. Match assez plaisant, entre une équipe d’Angleterre jeune et new look, et un Danemark très anglais (la moitié du XI évolue en PL) qui possède quelques individualités intéressantes, dont l’impressionnant milieu offensif Christian Eriksen (Ajax), très technique et vif, et qui est né à Middelfart, ce qui fait beaucoup pouffer en Angleterre.

Grands débuts (réussis) de Jack Wilshere en tant que titulaire (2è cape, un an après son premier match en PL, avec Bolton, où il avait été prêté pour se faire les dents). Premières capes aussi pour Kyle Walker (Spurs, prêté à Aston Villa) et David Stockdale (gardien, Fulham), pour la première fois dans les 23 (non utilisés). Grand retour (très réussi) de Scott Parker qui n’avait pas enfilé la tunique blanche depuis 2006, et qui réussit l’exploit de compter quatre capes anglaises… avec quatre clubs différents ! (Charlton, Chelsea, Newcastle, West Ham). Pas mal de joueurs n’ont fait qu’une mi-temps. Hormis Wilshere et Parker,  bonnes prestations de Milner, Barry, Rooney, Ashley Young, et Darren Bent. Match moyen de Dawson, Glen Johnson, Ashley Cole, Lampard et Terry. Voir les notes du Guardian, celles de l’Independent et de Sky.

Le prochain rendez-vous (qualification Euro 2012) sera contre le Pays de Galles à Cardiff le 26 mars. Cette affiche sera le premier match à domicile du nouvel entraîneur gallois, Gary Speed, ainsi que la centième confrontation Wales-England. Des Gallois qui n’ont enregistré qu’une seule victoire sur les sept derniers matchs (contre le Luxembourg) et n’ont pas battu les Anglais à Cardiff depuis 1955. Ils sont dernier du groupe G, avec 0 point (3 défaites).

 

Bobby Zamora, pour son grand retour sur les terrains, marque avec la réserve de Fulham contre Brighton (match amical), le club où il avait explosé entre 2000 et 2003, faisant passer les Seagulls de la D4 à la D2 (76 buts en 125 matchs). Le Cottager était absent des terrains depuis le 11 septembre dernier (jambe cassée) et un tacle musclé de Karl Henry (Wolves). On devrait le revoir en PL dans dix jours.

 

JEUDI 10 FÉVRIER

Deloitte publie sa quatorzième édition de la Football Money League (chiffres d’affaires saison 2009/2010). La Premier League compte sept représentants parmi les vingt premiers. Tous les détails dans le pdf Football Money League. Les revenus du premier Anglais, Man United (3è au classement), s’élèvent à 350M d’€ et se répartissent ainsi : 128M de droits médias ; 122,4 de billetterie ; 99,4 pour les activités commerciales (merchandising, sponsoring, etc.). Les vingt clubs de la FML (tous dans le Big Five européen) ont remporté quarante-trois titres domestiques (championnats et coupes) sur cinquante possibles ces dix dernières années.

 

Paul Gascoigne. Il devait comparaître la semaine prochaine devant le tribunal de Northallerton (North Yorkshire) pour répondre d’une conduite en état d’ivresse lors du fameux week-end champêtre « Bières, pêche et nature » en février 2010 (crédité d’un fort respectable 3,49 grammes).

Le parquet annonce donc qu’il abandonne les poursuites, basta. Le tribunal jette l’éponge, par arrêt du juge à la cinquième tournée. Ce procès, qui n’aura donc jamais lieu, avait été reporté quatre fois, dont la dernière le 3 novembre 2010 au terme d‘une extraordinaire audience de cinq heures. Le juge, Nigel Tapley, las et à bout de force, avait alors abdiqué devant les pitreries et autres turlupinades de Gazza, qui s’ajoutèrent aux atermoiements de son avocat Stephen Andrews qui abandonna son client en cours de procès. Gazza s’auto-représenta, ce qui donna lieu à des scènes rarement vues dans un tribunal anglais. Son compère Michael Harvey (auteur d’un honnête 2,02 g), passera bien, lui, devant le tribunal. Gazza avait alors été intercepté dans le Yorkshire au terme d’un week-end bucolique des plus mouvementés (arrêté trois fois par la police en 48 heures).

Acte I. Peu après être arrivé dans la paisible bourgade pour une partie de pêche (idée initiale), Gazza et son pote se font expulser d’un B&B au bout d’une nuit, après avoir refait la déco de la chambre (la police est appelée). On sent que c’est mal barré pour la pêche.

Acte II. Le lendemain, les deux histrions se font arrêter pour troubles sur la voie publique dans un takeaway du coin. Le matos de pêche est resté dans la camionnette. Seul le décapsuleur et la glacière ont servi.

Acte III. Ils se font arrêter pour conduite en état d’ivresse un peu plus tard dans la soirée (5,51 g en combiné). Une confusion s’installe alors sur l’identité du conducteur ; mais comme ils ont tous les deux explosé l’éthylo, une chose est certaine : celui qui conduisait était bourré. Bilan du week-end : trois arrestations, des hôteliers à dédommager, un procès en perspective, une amende pour trouble sur la voie publique et aucun poisson inquiété.

Le 9 décembre dernier, Gazza avait pris huit semaines de prison avec sursis (et trois ans de suspension de permis) pour une autre conduite en état d’ivresse, cette fois à Newcastle en octobre 2010 (dans la moyenne, 2,85 g). Gazza est actuellement en cure de désintox à Bournemouth.

 

Nicola Cortese, le président de Southampton, met fin à la saga Alex Oxlade-Chamberlain dans le Daily Mail, en déclarant, en substance, qu’il ne se laissera pas impressionner par « les gros de la Premier League. »

Le jeune prodige Saint avait suscité la convoitise d’une huitaine de clubs de PL, dont Arsenal et Man City mais l’affaire avait mystérieusement capoté. Un point de discorde pourrait expliquer ce non transfert. Southampton vise la remontée en D2 cette saison (ils sont actuellement 5è). Jusqu’au 25 janvier, ils étaient d’accord pour vendre AOC aux Gunners, tout en le conservant jusqu’à la fin de saison (comme pour ce qu’il s’était passé avec Theo Walcott, lui aussi ex Saint, vendu 9M en janvier 2006). A contre-coeur, Arsène Wenger avait accepté cette condition. On sait que Man City a contre-attaqué vers le 28 janvier, probablement avec une offre supérieure aux Gunners (qui auraient proposé 10M de £). Et quand Man City s’en mêle, le club vendeur se lèche les babines… Cortese a-t-il décidé de patienter encore quelques mois pour faire chauffer les enchères ? C’est bien possible. L’Italien fait diversion dans le Daily Telegraph :

« Certains clubs de PL se sont bien comportés, très professionnellement. D’autres ne m’ont même pas appelé, aucune communication, rien, ils ont juste envoyé un fax. Je les ai mis directos à la poubelle. »

Faut dire que Cortese s’y connaît niveau déontologie. En début de saison, il avait interdit l’accès de St Mary’s à des journalistes et photographes locaux qui n’écrivaient pas ce qu’il avait envie de lire.

 

Enorme surprise de l’après-Mercato : Shefki Kuqi signe pour Newcastle ! (jusqu’en juin, rôle de « joker »). Commentaire d’un Mag sur un forum :

« Shefki Kuqi, c’est mieux que rien. Il a dû signer pour deux pence et un paquet de chips par semaine. Il fera l’affaire comme remplaçant, il est pas mauvais. Il peut devenir le nouveau Sibierski, qui sait ?  »

Le Finlandais planant de 34 ans (célèbre pour ses célébrations de but « bellyflop ») vient d’être libéré par Swansea (D2). Le Plan D de Newcastle, commente le Daily Mail (le plan B était le Brésilien Ewerthon et le plan C Thierry Henry). Pardew, sur cette surprenante acquisition :

« […]  Je connais bien Shefki, c’est quelqu’un d’honnête et un gentleman. C’est aussi un joueur que j’ai toujours admiré. Je ne vais pas ici parler de ces prestations [des dernières saisons], mais il se donne toujours à fond et c’est une présence physique pour nous. »

Shefki Kuqi, c’est aussi une poignante aventure dans le foot d’Europe de l’Ouest pour ce Kosovar d’origine albanaise. Treize clubs, et un long périple commencé en 1989 à Vucitrn au Kosovo (à l’époque intégré à la Yougoslavie). Alors qu’il a 12 ans, sa famille doit fuir d’urgence le Kosovo, dans la peur, par train et bateau. Direction la Finlande où les Kuqi demandent l’asile politique. Dans ce lien, Kuqi revient sur ces années sombres, de la lente détérioration des relations avec les Serbes, avec qui les Kosovars vivaient et s’entendaient bien jusque là, jusqu’à la haine et la violence orchestrées par les partisans de Slobodan Milosevic contre son peuple. Newcastle sera peut-être la dernière étape d’une longue carrière commencée en 1995 loin de sa terre natale. Il compte 62 sélections pour la Finlande (7 buts).

 

Où l’on reparle de Hicks et Gillett, H & G, les Tom & Jerry du foot anglais. Comme nous l’avions écrit lors de l’incroyable vente de LFC en octobre dernier, H & G avaient promis de contre-attaquer, se considérant victimes d’une « formidable escroquerie » de la part de New England Sports Ventures, de la banque RBS et du directoire du club. Les ex propriétaires de Liverpool, qui avaient disparu en jurant de se venger, tels de vils Satanas et Diabolo, lancent officiellement des poursuites contre tous ceux connectés de prés ou de loin à Liverpool FC. La High Court de Londres examine aujourd’hui le bien-fondé ou non de l’interdiction imposée en octobre dernier (« anti-suit order », injonction de non poursuite), empêchant alors H & G de bloquer la vente du club par le biais d’un tribunal d’instance de Dallas. Sans espoir de récupérer légalement Liverpool, ils veulent qu’un tribunal américain tranche sur les dommages et intérêts qu’ils réclament (un milliard de $). H & G avaient perdu 140M de £ dans la vente de LFC. L’audience durera deux jours et déterminera s’ils peuvent poursuivre en justice tout ce joli monde aux Etats-Unis.

Va-t-on s'en débarrasser un jour ?

Arrivera-t-on un jour à s'en débarrasser ?

Ils peuvent s’attendre à une robuste riposte. NESV tente de faire bloquer toute possibilité de procès outre-Atlantique, et la RBS a annoncé qu’elle porterait plainte contre le duo. Tandis que Martin Broughton, ex président de LFC, envisage, lui, de porter plainte contre H & G pour diffamation…

 

VENDREDI 11 FÉVRIER

Roy Hodgson nommé entraîneur des Baggies (West Bromwich Albion), qui essaieront de ne pas descendre et, ainsi, déroger à la tradition yoyo du club (sept descentes & montées sur les neuf dernières saisons).

 

Ged Coyne, jardinier de Man City, est interdit de réseaux sociaux par la direction du club. Faut dire qu’il avait envoyé du lourd sur sa page Facebook avant le derby mancunien :

« Man United, c’est des pourritures. […] Gary Neville est un bouffon […]. Old Trafford est le Théâtre des Connards Finis […]. Alex Ferguson, ou plutôt Alex purple-head Ferguscum. »  (scum = pourriture)

Il avait aussi insulté les supporters de Man United et évoqué une fête de supporters Reds dans un pub à thème (australien) de Manchester (le Walkabout, chaîne de drinkodromes), finalement annulée par la police :

« Les flics sont intervenus car Manchester est une ville totalement Blue, et des supps de Man City auraient pris d’assaut le Walkabout et brûlé ce trou à rats merdique. »

La page Facebook de Coyne (avant effacement)

La page Facebook de Coyne (avant effacement)

Il avait conclu sa p’tite soirée anti-MU en remplaçant la photo de son profil par celle d’un graffiti « Fuck MUFC ». Le club, qui a récemment quasiment interdit à ses joueurs d’utiliser les réseaux sociaux (sinon pour des banalités) pourrait maintenant étendre l’interdiction à l’ensemble du personnel. Ou s’inspirer de Portsmouth qui a décidé de coller une amende de 1 000 £ par mot tweeté ou facebooké (voir article) si le message dépasse les bornes. Steve Cotterill, manager, se justifie :

« J’ai dit aux gars de ne rien dévoiler sur eux, sur l’entraînement et le club, sinon, c’est 1 000 £ par mot […]. On a eu des pépins récemment, avec Greg [Halford], pas le plus finaud du groupe, alors bon, basta. S’ils passaient plus de temps à s’entraîner et moins sur l’ordi, on serait meilleur. »

 

Le Olympic Park Legacy Company’s vote à l’unanimité en faveur du dossier West Ham pour l’occupation du stade olympique après les Jeux de 2012 (l’OPLC est un comité mi-gouvernemental, mi-municipalité du Grand Londres, composé de quatorze personnalités d’horizon divers, dont seulement deux issues du football). Il est cependant peu probable que West Ham emménage avant la saison 2014-2015. Upton Park sera revendu pour financer les travaux (100M de £, ajout d’un toit, rangées de sièges rétractables, etc. en ce moment, le siège derrière les buts le plus près du terrain serait à 45 mètres).

Le projet West Ham

Le projet West Ham

Le Conseil d’arrondissement de Newham prêtera 40M, et l’Olympic Delivery Authority versera une subvention de 35M (voir détails du projet). Tout comme Manchester City en 2003, West Ham récupéra un superbe stade de 60 000 places à moindre frais. Ce qui fait écrire à David Conn dans le Guardian que les propriétaires de West Ham, le duo Gold & Sullivan, « touchent le jackpot ». West Ham, très endetté (75M), projette de rembourser partiellement ses dettes et générer 100M £ de revenus annuels d’ici 2014. Ils tablent initialement sur une moyenne de 35 000, à peu près la même qu’à Upton Park.

Le comité a basé son jugement sur cinq critères principaux. West Ham a donné satisfaction sur quatre d’entre eux (seul l’aspect financier, surtout sur la partie « diversifications des revenus non dérivés du football » a fait un peu tiquer). Tottenham n’a pas convaincu le comité sur deux critères, la vitesse de réouverture du stade après les J.O et la flexibilité d’utilisation.

En réalité, il s’agissait d’un vote fortement influencé politiquement où les dés étaient pipés d’avance, avec Sebastian Coe dans le rôle du joueur de bonneteau. L’ex champion olympique de demi-fond, devenu Lord Coe, en tant que président de la candidature anglaise pour les J.O de 2012, avait promis au président de l’IAAF que le stade olympique, dit « stade minimaliste » (une coquille), conserverait sa piste olympique. Coe, qui vise la présidence de l’IAFF, avait vu rouge quand Tottenham, à la surprise générale, avait posé sa candidature l’automne dernier. Les Spurs, eux, prévoyaient de tout démolir et reconstruire un stade spécifique foot. En contrepartie, Tottenham s’engageait à rénover entièrement l’enceinte de Crystal Palace pour en faire un vrai stade d’athlétisme moderne.

Le gouvernement voulait absolument le projet WH car le plan bulldozer des Spurs, aussi coûteux (300M de £ minimum) que controversé, aurait été difficile à faire passer aux contribuables, le stade Olympique ayant coûté plus de 500M de £. Ajouté au scandale du New Wembley (800M de £ d’argent public) qui devait à l’origine servir de stade olympique (mais des querelles gouvernement Blair-FA avaient fait capoter ce qui pourtant semblait la solution idéale), cela aurait fait beaucoup à faire avaler à un contribuable anglais actuellement gavé de cette vaseuse « Big Society » qui sert de feuille de vigne, tout en transformant les budgets publics en peau de chagrin (« A society in which individual citizens feel big ». Une société d’obèses, quoi).

Cette décision du comité met fin à une affaire longue et complexe qui avait commencé dès août 2010 quand les premières rumeurs émergèrent que Tottenham hésitait à mener à bien son projet de nouveau stade (voir détails du projet Spurs). 

Le futur stade de Tottenham, maybe

Le futur stade de Tottenham, maybe

Le Stade Olympique (multi-sport) demeurera propriété publique (géré conjointement par Newham Council et WH), mais sera loué via une société tierce (WH tente d’obtenir un bail de 250 ans). On devrait y voir du cricket, des concerts et UK Athletics aura le droit de l’utiliser vingt jours par an (pour une vingtaine de « first-class athletics events » – on se demande comment ils vont trouver autant de manifestations attirant les foules).

Daniel Lévy, président de Tottenham, mécontent du procédé de sélection, a déclaré qu’il porterait plainte auprès des autorités européennes (irrégularités commises selon lui, voir détails). Il pourrait cependant vite décider d’abandonner toute poursuite, l’affaire étant quasiment entendue (ratification du gouvernement et maire de Londres seront une formalité).

Tottenham devra donc se rabattre sur son gigantesque projet initial, le Northumberland Development Project, en partenariat avec AEG (voir brochure de présentation). Le hic de ce NDP est que non seulement son coût est faramineux (les dernières estimations tournent autour de 500M de £) mais les obstacles sont nombreux, incontournables et complexes. Or, le temps manque aux Spurs pour rattraper le retard accumulé sur leurs concurrents du Big Four (Spurs n’engrange que 37M de £ de revenus billetterie par saison, soit 1,8 fois moins que Chelsea, 67M, 2,5 fois moins qu’Arsenal, 94M, et presque 3 fois moins que MU, 100M).

Le Conseil d’arrondissement d’Haringey (où se trouve Tottenham), ainsi que divers organismes (dont English Heritage, patrimoine, et Transport for London) avaient donné le feu vert au club le 30 septembre dernier… mais en leur imposant un très lourd cahier des charges (comportant les contraignantes sections 106 et 278, plan d’urbanisme). Des obligations contractuelles qui ne raviraient pas Spurs (forcés notamment de financer tout ou partie des infrastructures type voierie autour du nouveau stade, ainsi que la rénovation de bâtiments classés et la « régénération » de cet arrondissement qui en a bien besoin – il y en aurait pour 100M de £ au total). Ce qui expliqua le soudain changement de direction de Tottenham vers le stade Olympique.

Bref historique de la bataille pour l’occupation du Stade Olympique. Ainsi que l’historique des nombreuses batailles médiatiques à coup de déclarations vachardes entre les Spurs et West Ham (surtout via Karren Brady, la vice-présidente de West Ham, qui allume sec via le Sun, où elle tient une sorte d’éditorial défouloir).

 

WEEK-END DU 12 ET 13 FÉVRIER

27è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats). Les notes sous les ânes à Lyse ont celles des lecteurs de l’Observer.

TOP XI TK :

————————–Van der Sar———————–

Ricketts——–G Cahill————–Vidic————-Enrique

Silva—————Nani————-Meireles———–Holden

————–van Persie——————-Ba—————

Remplaçants : Hennessey, Baines, Kompany, Parker, Kranjcar, Wilshere, Suarez

Ont aussi brillé : Smalling, Dorrans, Salcido, Hangeland, Song, Fabregas, Vaughan,  Sidwell, Grandin, Sturridge, Richardson

FLOP XI TK :

——————————Gordon————————–

Zubar—————Berra———Scharner———–Elokobi

Boa Morte—–Lampard———-Milijas——–Bilyaletdinov

——————-Torres—————-Harewood————–

 Remplaçants : Begovic, Baines, Stearman, Da Costa, Reid, Zabaleta, Elmander

Ont aussi vrillé : Foster, Dunn, Salgado, Kolarov, Harewood, P Neville, Heitinga, Fellaini, Arteta, Jenas, Barry, T. Cahill, Anelka – et TOUTE l’équipe de Stoke City (excepté Pennant, maybe), ainsi que la moitié de l’équipe de Birmingham.

 

Les ânes à Lyse des matchs

MAN UNITED 2 – MAN CITY 1. Pas un classique mais rencontre illuminée par un somptueux retourné acrobatique de Rooney. En Angleterre, certains peine-à-jouer osent qualifier cette merveille de vulgaire « shinner » ! (tir du tibia).

Certains philistins ont osé le qualifier de « shinner »

Certains philistins ont osé le qualifier de « shinner »

Première mi-temps à l’avantage de City (MU aligné dans un 4-5-1 frileux), deux belles occases ratées par Silva et Yaya Touré (sublime combinaison, voir début du clip). Deuxième mi-temps équilibrée. Superbe charnière centrale Smalling-Vidic. Nani, homme du match. Le but de Man City met fin à presque huit heures d’invincibilité de Van der Sar. Rooney, auteur du plus beau ciseau acrobatique de l’histoire du foot anglais ? Possible, mais n’oublions pas celui de Trevor Sinclair, signalé ici dans les Cadeaux de Noël (entrée # 34). Cliquez ici pour voir d’autres ciseaux acrobatiques mémorables.

MU : Van der Sar 8; O’Shea 6, Smalling 8, Vidic 8, Evra 8; Scholes 7 (Carrick 79, 6), Nani 9, Fletcher 6, Anderson 7 (Berbatov 67, 6), Fletcher 6; Giggs 8, Rooney 7.

Man City : Hart 6; Richards 8, Lescott 7, Kompany 8, Zabaleta 7; Milner 6 (Dzeko 60, 7), Barry 7; Silva 9, Y Touré 6, Kolarov 5 (Wright-Phillips 53, 7); Tevez 7.

 

WEST BROMWICH ALBION 3 – WEST HAM 3. Superbe match et admirable comeback des Hammers menés 3-0 après une demi-heure de jeu… WBA aurait même pu mener 6-0 après vingt minutes.Centième titularisation PL de Scott Parker avec WH. But de Demba Ba pour ses débuts Hammers.

WBA : Myhill 6; Jara 5, Olsson 6, Scharner 4, Shorey 5, Brunt 6, Dorrans 7 (Tamas 82 n/a), Mulumbu 6 (Morrison14, 5), Thomas 6 (Barnes 61, 4); Odemwingie 5, Fortuné 7

WH : Green 6; Jacobsen 6; Da Costa 7; Reid 6; Bridge 6; O’Neil 7 (Spector 78, 6); Parker 8; Noble 6; Boa Morte 6 (Piquionne 57, 7); Ba 8; Cole 7

Demba Ba

Demba Ba, l'un des meilleurs ce week-end

 

BOLTON 2 – EVERTON 0. Solide performance des Trotters qui, il est vrai, n’ont pas eu à forcer leur talent. Deux Cahill sur le même terrain, Gary (Bolton) et Tim (Everton), mais avec des résultats opposés. Celui qui ne marque jamais a claqué (Gary, homme du match), et celui qui marque souvent (Tim) a tout raté, y compris un « sitter » (immanquable). Encore un but de Daniel Sturridge, le troisième en trois matchs, lui qui ne marquait jamais à Chelsea… Exécrable performance des Toffees, décrite comme certains supporters comme l’une des pires sous la longue ère Moyes (depuis 2002). Ce qu’a confirmé Moyes lui-même. Seul Leighton Baines a surnagé. Zat Knight, qui jouait son 50è match de PL d’affilée, sorti sur blessure (ligaments du genou).

Bolton : Jaaskelainen 7; Cahill 7; Knight 6 (Wheater 28, 7); Ricketts 6, Robinson, 7; Taylor, 7 (Lee 60, 7); Holden 8; M Davies 8; K Davies 7; Elmander 7; Sturridge 9 (Muamba 90)

Everton : Howard 5; Baines 5; Heitinga 5; Distin 5; Neville 4; Coleman 5 (Osman 61, 4); Bilyaletdinov 5 (Beckford 61, 5); Arteta 6; Cahill 5; Fellaini 6; Anichebe 5 (Baxter 78, 6)

 

ARSENAL 2 – WOLVES 0. Un bon Arsenal face à des Wolves aux dents bien tendres. La finition laisse cependant toujours à désirer côté Gunner. Superbes Wilshere and Fábregas. Enorme prestation de Hennessey (gardien des Wolves). 550è match de Wenger. Voir les notes des joueurs.

 

LIVERPOOL 1 – WIGAN 1. Un bon mais malchanceux Suárez (frappe deux fois les montants), sévèrement malmené par Gary Caldwell, l’Ecossais s’en tirant à bon compte (un jaune). Bon match des Wiganais, qui signent là une solide performance de batailleurs. Voir les notes des joueurs.

 

SUNDERLAND 1 – TOTTENHAM 2

Neil Warnock : « Un arrière central qui porte des chaussures dorées ou jaunes, ça devrait être interdit par le règlement. »

Résultat logique pour un match plaisant, surtout en première période. Les Spurs manquent cruellement d’un buteur, et Sunderland encore davantage (Defoe, toujours aux canonniers absents, aucun but cette saison). Voir les notes des joueurs. Jolies grolles toutes jaunes de Gallas, qui ont dû faire sortir de ses gonds Neil Warnock (bouillonnant manager vieille école de QPR et consultant radio & TV), qui avait déclaré en 2009, en voyant un anonyme arrière central de D3 porter des chaussures brillantes, à la Ronaldo : « Un centre-back avec des chaussures dorées ou jaunes, c’est pas possible ça, ça devrait être interdit par le règlement. »

BLACKPOOL 1 – ASTON VILLA 1. Match plaisant et équilibré, superbe première mi-temps. Un Blackpool qui se devait d’être prudent après cinq défaites de suite (et bloqué à 28 points depuis Noël). Sévère expulsion de Makoun. Onzième but sur corner de la saison pour Blackpool. Voir les notes des joueurs. Retour en PL de Sian Massey sur la ligne de touche, avec les compliments d’Holloway et Houllier (on passera sur les chants de quelques demeurés Villans en faveur d’Andy Gray, ex buteur d’AV). Garde du corps et vestiaire séparé pour Massey.

 

FULHAM 0 – CHELSEA 0. Pas de place au romantisme à Craven Cottage le jour de la St Valentin (match disputé lundi 14 – le lundi soir est appelé le « graveyard slot », en raison des audiences faiblardes). Désamour entre Ancelotti et Abramovitch (guère enchanté de voir Drogba faire tapisserie) et scènes de ménage feutrées entre l’Italien et l’Ivoirien. Un Chelsea qui se cherche toujours, aligné en un 4-3-2-1 mou du bulbe. Torres en pointe, avec Anelka et Malouda derrière lui. Un milieu à cinq mais qui joua trop étriqué, guère épaulé par un Cole incapable de monter (suivait-il les consignes ultra-défensives ?). Tout cela sous les yeux de José Mourinho (une réunion Mourinho-Drogba dans l’air ?).

Piètre prestation d’Anelka et Torres, résumée dans ce diaporama. L’Espagnol fut remplacé par Drogba à la 71è, mais lui non plus ne brilla pas, et se prit des des « Are you Torres in disguise? ». Un Torres sevré de bons ballons et bien muselé par Hangeland et Hughes. Dempsey rate un pénalty. Excellent match de Steve Sidwell (reject de Chelsea) et bonnes prestations de Salcido, Hangeland, Hughes et Baird. Voir les notes des joueurs.

 

BIRMINGHAM 1 – STOKE 0. Petit saut de Zigic à la 91è pour mettre tout le monde d’accord. Mais Dieu que ce fut indigeste, Stoke procédant en looooongs ballons devant pour trouver Carew, et Birmingham faisant de même avec Zigic… S’extraire soi-même des hémorroïdes sans anesthésie, avec un duo James Blunt-Susan Boyle en fond sonore, aurait probablement paru plus festif que de cogner cette « snorefest » (purge sans nom).

« Sans doute le match le plus chiant ce week-end en Europe » a déclaré un supporter des Blues à la radio après le match. Pourquoi s’arrêter à l’Europe ?

Aucune note, ça rimerait à rien et fausserait tout le barème de notation.

 

BLACKBURN 0 – NEWCASTLE 0. Guère mieux que le match précédent, mais sans extraction de quoi que ce soit. Match musclé, surtout au milieu (Nolan). Piètre match de Salgado, habituellement fiable mais qui s’est fait régulièrement griller par Leon Best. Hoilett, trop tendre et classieux pour ce genre de combat de tranchées, sorti à la mi-temps (salement malmené par les Magpies). Voir les notes des joueurs.

Kevin Quigagne.