Posts tagged ‘tevez’

Agressions, délits sexuels, outrage à agent, matchs truqués, fraude aux assurances, alcotests qui explosent, coke en stock, marie-jeanne, dopage en série, vol de beignets en bande organisée… Les commissariats et tribunaux de notre belle île criminogène ont fort à faire avec les footballeurs depuis le début de saison.

Voir intro dans la première partie, le retour de Crimewatch.

 

27 septembre 2011

Pré-examen de l’affaire Garry O’Connor, au tribunal correctionnel d’Edimbourg (28 ans, international écossais d’Hibernian FC).

Les faits. Le samedi 14 mai dernier, l’ex attaquant du Lokomotiv Moscou est intercepté dans le centre d’Edimbourg avec de la poudre blanche sur lui. Non, Garry ne part pas enrober son Mars de farine avant de le faire frire (voir clip recette, succulent) comme cela se fait chez les Jocks.

Selon la police, O’Connor résiste violemment à l’arrestation et tente de s’enfuir. Cocaïne, outrage à agent, délit de fuite… joli hat-trick pour un jour de match. O’Connor, absent à cette pré-audition, plaide non coupable sur toute la ligne (de coke, évidemment) par le biais d’une lettre envoyée au tribunal.

En mai, il déclara vouloir changer radicalement de lifestyle. Il expliqua qu’il avait dépensé 20 000 £ pour se faire effacer les tatouages au cou (« Ça fait passer un message négatif »). Il aurait mieux fait de changer de coiffure, son mullet étant criminel en soi. Garry se fendit de cette amusante déclaration :

« Je promets d’arrêter de conduire des voitures de sport, j’ai retenu la leçon. J’ai déjà vendu mon Hummer. Je vais m’acheter une Range Rover à la place, c’est plus pépère. »

En attendant, Garry continue d’affoler les compteurs, 10 buts en 12 matchs pour Hibs cette saison. C’est sûr, la coke, ça donne du peps. Le 17 septembre, après avoir marqué, O’Connor souleva son maillot pour y révéler un message digne de la Tea Party : « Only God can judge me. »

Pas tout à fait exact car deux procès attendent O’Connor en 2012. Celui pour l’affaire suscitée et un autre pour fraude aux assurances. En avril 2011, Garry avait simulé un accident avec sa Ferrari Spider F1 pour toucher l’assurance (ici). Un calendrier aussi chargé que Garry donc. Dieu va avoir du boulot.

 

28 septembre 2011

Le tribunal d’Oldham (Greater Manchester) condamne Carlos Tévez à un total de 110 £ d’amende et lui sucre trois points sur le permis pour un excès de vitesse datant de novembre 2010, commis au volant de sa Bentley, peu après la purge Man City-Birmingham City.

Cette affaire ne serait jamais arrivée au stade judiciaire si Carlos avait répondu aux nombreux courriers adressés, le sommant de s’acquitter de la modeste prune et de révéler l’identité du conducteur.

Tevez, absent au tribunal, a fait savoir par ses avocats « qu’il ne comprenait pas l’anglais et laissait ses conseillers s’occuper du courrier. » Ces derniers ont déclaré qu’ils « ne niaient pas que le courrier ait pu arriver » chez lui à Prestbury (Cheshire).

Son avocat, Gwyn Lewis, a annoncé au tribunal que son client ne pouvait choisir l’option rédemption (stage) car ce dernier n’avait pas répondu dans les temps (forcément, puisqu’il n’ouvre jamais son courrier). Lewis a ajouté ce commentaire poignant :

« M. Tevez a déjà beaucoup souffert pour ne pas avoir répondu aux autorités au sujet du stage de rattrapage des points. Mon client s’engage à payer les 110 £ de pénalité dans les 28 jours. »

Déjà en février 2009, Tevez, alors qu’il se rendait à un entraînement Man United, s’était fait arrêté sur l’autoroute M60 pour Bentley aux vitres trop teintées. La police, constatant que le permis de l’Argentin n’était pas en règle, lui avait confisqué l’engin. Patrice Evra, qui talonnait l’Argentin (en Bentley aussi le Pat’) l’avait alors pris en stop. Décidément, très utile Pat’ dans ces embrouilles sur roues, on imagine bien le héros de Knysna se reconvertir dans la concession tout véhicule.

Peut-être en association avec le Citizen Mario Balotelli, qui lui a accumulé plus de 10 000 £ d’amendes routières en un an – sa voiture a été envoyée à la fourrière 27 fois ! Côté club, le turlupin italien a déjà accumulé plus de 300 000 £ d’amendes pour divers gestes peu citoyens (voir ici). Devant tant d’incivilité, les officiers de liaison de Man City s’arrachent les cheveux. L’un deux, au Daily Mail :

« Mario s’en fiche ! Lui, il prend sa voiture pour aller au resto du coin et la laisse plantée n’importe où, mal garée, en double file ou sur une ligne jaune. L’autre jour, sa Maserati avait des ratés, il n’arrivait pas à la redémarrer, alors il l’a abandonnée en plein milieu de la rue. On a dû aller la chercher. Un employé du club lui nettoie régulièrement sa voiture et à chaque fois qu’il vide sa boîte à gants, elle déborde de contraventions. On lui en a parlé mais il s’en contrefout. »

 

28 septembre 2011

Où l’on reparle de Titus Bramble, 30 ans. On se souvient de cette affaire de viol au Vermont Hotel de Newcastle il y a un an (ici). Le défenseur, présent sur les lieux et placé en garde à vue, avait été innocenté un mois plus tard mais son frère (international de Montserrat, Antilles britanniques) avait pris 4 ans et demi de zonzon en août devant la Cour d’Assises de Leeds.

A peine 24 heures après avoir sombré pieds et âme dans la défaite contre les vaillants Canaries de Norwich (voir compte rendu lyrique de notre correspondant sur place dans le Norfolk), Titus décide de fêter cela en allant se pinter sur Yarm, sympathique bourgade du North Yorkshire fort prisée des footballeurs (coin où Lee Cattermole est interdit de pub par les Pubwatch locaux, ici). Le mardi soir à Yarm, c’est « Soirée célibataires » surnommée « Grab a Granny Night » par les autochtones (= on se pécho une grand-mère).

Bramble échoue au Cross Keys et, la grand-mère dûment pécho, c’est donc accompagné qu’il monte dans un taxi à 2 h 30, en route pour son domicile situé dans le célèbre domaine de Wynyard Park, notoire repère de footballeurs (près de Hartlepool, ville où l’on croit encore que les Français ressemblent à des singes, voir ici – accessoirement club de D3 où Nobby Solano, ex-Magpie et plus célèbre Péruvien, évolue actuellement).

Cinq minutes plus tard, gros barouf dans le taxi et devant la détresse de la passagère, le chauffeur décide de filer directement au commissariat le plus proche. Dans la journée, la police met Bramble en examen pour agression sexuelle et possession de Class A drug (vraisemblablement de la cocaïne). Le Black Cat a été libéré sous caution, et immédiatement suspendu par le club, pour une durée indéterminée, le « temps de faire une enquête interne » (communiqué officiel du club). Voir clip des autres ratés de Titus.

D’ordinaire dans ce genre d’affaires, côté club, c’est la langue de bois qui prévaut. Mais pas cette fois. Steve Bruce (manager de Sunderland) s’est déclaré « personnellement trahi » par Bramble. Brucie ne décolère pas, dans le Daily Telegraph :

« Ce qu’il a fait est irrespectueux pour le club, pour moi-même et pour les supporters, qui étaient 1 000 à s’être déplacés à Norwich un lundi soir [à 450 kilomètres, ndlr TK] et si tu demandes à chacun de ces supporters si Titus Bramble aurait dû se trouver en boîte de nuit en semaine, le lendemain d’une défaite, ils te diraient tous non. Les footballeurs sont aujourd’hui coupés de leurs supporters. […] Ils sont grassement payés [Bramble touche 175 000 £/mois, ndlr TK]. La responsabilité morale va de pair avec l’argent et, pour moi, un footballeur ne devrait pas se trouver en boîte de nuit un lundi, mardi ou mercredi, surtout après une défaite – et surtout au vu de sa piètre prestation contre Norwich. A sa place, je me serais enfermé 24 ou 48 heures en faisant profil bas et l’entraînement venu, j’aurais tout fait pour impressionner, plus que lors du match de lundi soir. »

Il n’aura pas échappé à Titus que Brucie n’a mentionné ni le jeudi ni le vendredi dans son coup de gueule.

 

29 septembre 2011

Tesco d’Altrincham, comté du Cheshire, sud du Grand Manchester. Trois jeunes désœuvrés déambulent dans les rayons. Ils parlent fort, en espagnol, roulent des mécaniques et se font vite repérer. Deux d’entre eux croquent un beignet, avant de se diriger nonchalamment vers la sortie. Des hools vraisemblablement, se disent les vigiles devant les caméras de surveillance. Ils interviennent alors en nombre et conduisent le gang dans la pièce « Stop and Search ».

Une scène somme toute banale. Sauf que le meneur n’est autre que le gardien de Man United, David de Gea. Une responsable du magasin, au Daily Mail :

« De Gea et ses deux amis ont été tout sauf subtils ! Ils sont entrés dans le magasin en fanfaronnant et en parlant fort, en espagnol. Le personnel chargé de surveiller les rayons sur les écrans les a vus prendre deux donuts du frigo Krispy Kreme. Et là, ils ont tenté de quitter le magasin sans payer. »

Prix du beignet : 1,19 £. Salaire de l’Espagnol : 300 000 £ / mois. Le club a décliné tout commentaire mais selon une source au club, l’Espagnol se serait fait sacrément charrier le lendemain :

« Les coéquipiers l’ont bien chambré et ont proposé d’aller lui acheter des beignets. »

Les internautes ont suggéré aux supporters de Norwich de balancer des donuts sur le terrain lors du Man United-Norwich du surlendemain. Le club a prévenu :

« Quiconque sera pris balançant un beignet sur le terrain sera expulsé du stade. »

En exclusivité mondiale, TK a réussi à se procurer la bande vidéo de l’arrestation mouvementée de l’Espagnol (grimé, évidemment).

 

7 octobre 2011

Steve Jennings, milieu de terrain de Motherwell (PL écossaise), ainsi que deux membres de la famille Rooney (Wayne, le père, et l’oncle Richie) sont arrêtés en compagnie de six hommes à Liverpool et Glasgow pour une affaire de paris frauduleux sur un match partiellement truqué.

La fraude porterait sur le Motherwell-Hearts du 14 décembre 2010, Hearts avait gagné 2-1 sur un pénalty. Jennings (un Liverpudlien) se serait fait délibérément expulser (pour contestation).

Constatant que plusieurs parieurs, nouvellement enregistrés sur un site en ligne, avait misé de fortes sommes (à 10 contre 1) sur une expulsion dans le match, deux sociétés de paris avaient immédiatement fait part de leurs soupçons aux autorités.

Après une longue enquête de neuf mois, la police et la Gambling Commission ont abondé dans leur sens. Tous les suspects ont été relâchés sous caution après une garde à vue. Le prochain épisode judiciaire de cette affaire est prévu pour début 2012.

 

12 octobre 2011

L’ex Gunner Paul Merson (surnommé « The Merse ») arrêté cette nuit vers 3 h 30 pour conduite en état d’ivresse après avoir perdu le contrôle de son 4×4 Mercedes et percuté un camion sur l’autoroute A40, voir ici. Merson s’en sort bien, blessures superficielles pour l’ex international anglais (rien de grave non plus pour le chauffeur du bahut – la Merc’ est bonne pour la casse). Merson, 43 ans, aujourd’hui consultant sur Sky, dit s’être endormi au volant.

On ne présente plus le gainsbourien Paul Merson, ex footballeur talentueux et poly-addicté (alcool, drogues, jeu) qui ne quitte plus les rubriques agitées des journaux depuis les Nineties, tantôt pour révéler une nouvelle addiction et de nouvelles dettes, tantôt pour parler de mystérieuses potions qu’Arsène concoctait pour les joueurs, mais le plus souvent pour parler de son dernier bouquin (dont « Rock Bottom » – au fond du trou – et « How Not To Be A Professional Footballer », sorti en début d’année, où il écrit notamment avoir claqué 7M de £ chez les bookmakers).

Paul, c’est aussi quelques jouissifs frissons, séquence foot bordélique. Son bout de saison en colocation avec Paul Gascoigne à Middlesbrough (été 1998) reste l’un des grands moments du foot anglais 2.0 (post création Premier League), probablement la pire idée qu’un club ait eu depuis quinze ans (avec la décision de Leicester City d’associer Ade Akinbiyi à Trevor Benjamin, en 2000). Merson, sur son bout de chemin avec Gazza :

« On était déjantés. Paul était une bombe à retardement qui n’attendait qu’à exploser, mais qu’est qu’on s’est marrés ! Il était vraiment alcolo et givré. Moi, j’étais alcolo, accro au jeu et je me traînais un passé de dépendance aux drogues dures. »

L’idylle ne dura pas longtemps. Merson quitta Boro mi-septembre 1998 à cause, déclara-t-il, de la drinking culture qui y régnait et l’empêchait selon lui de combattre son alcoolisme (fort de Cheddar ! Plus tard, il démentit avoir dit cela). Merson a décrit sa vie hors du terrain comme un « énorme bordel alcoolisé ».

Wenger se sépara du Merse en juillet 1997, l’Alsacien en avait probablement assez d’entendre les joueurs se foutre de la bedaine de Paul, qu’il s’était forgée durant la fameuse boozing culture qui caractérisa l’ère George Graham (1986-1995), avec notamment Tony Adams et Kenny Sansom en chefs de buvette ; un trio qui, raconte la légende, aurait pu coucher sous la table tout ce qui se faisait de plus pochard à la même époque, notamment chez les rivaux de Manchester United (B. Robson, P. McGrath, N. Whiteside) ou Liverpool FC et les fameuses social drinking sessions régulièrement organisées par le club pour « souder le groupe » (souder hein, pas soûler).

 

13 octobre 2011

Tribunal correctionnel d’Ispwich (le Suffolk : sa campagne verdoyante, ses villages pittoresques, ses tueurs en série). Carlos Edwards, 32 ans, milieu international trinadéen d’Ipswich Town, D2 (et ex Sunderland) écope de trois mois de prison avec sursis pour avoir conduit sous le coup d’une suspension de permis (et pas d’assurance, etc.). Il devra aussi s’acquitter d’une amende de 2 500 £ et effectuer 200 heures de travaux d’intérêt général.

Le club, de son côté, lui a collé une amende équivalente à deux semaines de salaire. Edwards était déjà passé par la case tribunal il y a quatre mois, pour un beau hat-trick routier (ici). Son permis lui avait été suspendu un an avec amende de 7 650 £ à la clé.

Carlos Edwards est l’un des joueurs de Trinidad et Tobago qui attendent toujours leurs primes de match… du Mondial 2006 (un coup de Jack Warner, évidemment – au sujet de ces primes, lire le bas de ce post complet Spécial Fifa Summer, 2ème partie, paru dans le forum des Cahiers fin septembre 2010).

 

15 octobre 2011

Alerte Conso-Arnaque. Chers lecteurs, soyez vigilants. Une affligeante tromperie sur la marchandise sévit depuis quelques jours sur ebay : Newcastle United y refourgue son vieux mobilier à des prix criminels (voir photos de l’opération frauduleuse).

Le propriétaire du club, l’étrange Mike Ashley, a en effet décidé de vendre chacune des lettres du NEWCASTLE UNITED qui rouillait sur la tribune East jusqu’à la fin août. Le Southerner fait une fixette sur les panneaux géants et le rebranding douteux à la gloire de sa société.

En novembre 2009, Ashley rebaptisa Saint James’ Park d’une adresse email : SportsDirect.com@St James’ Park, en principe « temporairement » (devant le tollé provoqué – ça gronda jusqu’au parlement – toute intention de renaming permanent fut abandonnée, même si, théoriquement, ce ridicule dot.com est toujours le nom officiel de SJP). Depuis octobre 2010, un énorme Sports Direct (visible de la lune ?) orne le toit de la légendaire tribune Gallowgate, le Kop historique de NUFC. Selon un blog du club, à la place des lettres sur la tribune East, on a désormais le classieux : (logo Puma) sportsdirect newcastle united sports direct (logo Puma).

TK a immédiatement alerté Trading standards (protection des consommateurs et répression des fraudes) qui a ouvert une enquête. Toutefois, tout en se disant affligé, cet organisme s’avoue impuissant légalement. Un responsable nous a confiés, en off :

« La tromperie sur la marchandise est avérée, c’est indéniable. C’est l’arnaque du siècle ici sur Newcastle, on a pas vu ça depuis Guivarc’h, Goma ou Boumsong. Mais bon, que voulez-vous, l’argent ira à une œuvre caritative [Newcastle United Foundation] et si des gens acceptent de payer 3 000 £ pour un bout de ferraille, ça les regarde. Peut-être des Chinois qui ont besoin de métaux, ils raflent tout ce qui rouille en ce moment. C’est un sujet hyper sensible ici, notre direction nous a demandé de fermer les yeux sur cette escroquerie. »

Hmm… Dans ce jeu de chiffres et de lettres, on peut se demander quelle somme l’apostrophe de Guivarc’h aurait atteint sur ebay. Assurément un peu moins que la virgule de Ronaldinho.

Kevin Quigagne.

Dans la même série :

Crimewatch # 4

Crimewatch # 3

Crimewatch # 2

Crimewatch # 1

Pour les fêtes, il était logique que le TK vous offre une généreuse hotte de cadeaux faits à l’adversaire. Des plus succulentes boulettes aux immanquables les plus gratinés, nos Pères Noël du jour ne se sont pas ménagés pour faire plaisir à leurs adversaires.

Troisième et dernière partie : du numéro 31 au 41, et en prime, plein de bonus ! (cliquez ici pour voir les première et deuxième parties et lire les explications de vulgarisation sur la notation scientifique).

 

31) Carlos Tévez (Manchester City). Sunderland – Man City (août 2010).

9,25 / 10. Cette saison avait mal débuté pour l’Argentin.

Puta de su raza, he ratado ! Yo soy too homesick

Puta de su raza, que bouleta hombre ! Tengo el mal del pais, soy too homesicko

 

32) Ármann Björnsson (Hartlepool United). Huddersfield – Hartlepool (déc. 2010).

9,24 / 10. Incroyable raté de ce fils de borgne en D3 anglaise.

 

33) Kieron Dyer (Newcastle, saison 2004-2005).

9,22 / 10. Un raté venu d’ailleurs.

- C'est de ta faute !

Tout est d’ ta faute Lee, TOUT !   

 

34) Frank Sinclair (Leicester). Arsenal – Leicester (août 1999).

La réaction de ses coéquipiers vaut le coup d’œil (Gerry Taggart, Neil Lennon et le roi des « drama queens », Robbie Savage, à peine théâtral, prostré au sol, les mains sur le visage comme si un tsunami venait d’emporter le stade). Alors qu’il jouait à Leicester, Frank Sinclair (acheté 2 millions de £ à Chelsea), se bâtit une solide réputation de spécialiste de buts contre son camp spectaculaires et marqués à la dernière minute du match, comme dans ce clip où Arsenal gagna 2-1 (Sinclair était un peu le Richard Dunne des années 2000, neuf auto-réalisations à l’actif de l’Irlandais, série en cours). Tout cela fait bien rire le commentateur grec en tout cas (il se fend la poire l’Hellène).

Le reste du clip vaut aussi le coup d’œil, la collision avec son coéquipier et ex international turc Muzzy Izzet est hilarante (contre Leeds). Ça fait bien rire Robbie Fowler et Ian Walker, le gardien des Foxes (Dave Bassett, le manager de Leicester, trouve ça moins marrant lui).

Sinclair, le "Fox in the wrong box"

Sinclair, le "Fox in the wrong box", ou vice-versa

A ne surtout pas confondre avec Trevor Sinclair. Trevor, c’était ça.

9,20 / 10. Mérite largement sa place dans le Panthéon des Bouletteurs, pour l’ensemble de son oeuvre.

 

35) Nicklas Bendtner (Arsenal). Arsenal – Liverpool (avril 2008).

Intercepte le ballon qui allait entrer et s’emmêle les pinceaux dans ce quart de finale de Ligue des Champions.

9,17 / 10. Mieux que Benny Hill.

 

36) Salomon Kalou (Chelsea). Chelsea – Portsmouth (mai 2010).

9,16 / 10. Kalou, fatigué, connaît un gros coup de Pompey.

 

37) Lee Dixon (Arsenal, années 90).

Tony Adams se retient d’éclater de rire, et il y a de quoi.

9,15 / 10. C’est plus marrant avec les effets spéciaux de Match Of The Day.

 

38) Ryan Giggs (Man United). Man United – Arsenal (fév. 2003).

Match légendaire de 8ème de FA Cup, et l’une des plus houleuses confrontations entre les Red Devils et les Gunners (Arsenal gagna 2-0). Le Daily Mail rapporta :

« Un match disputé dans une ambiance détestable, où chaque décision de l’arbitre Jeff Winter déclencha autour de lui les protestations hostiles de groupes de joueurs ».

Roy Keane dut même raisonner Winter qui voulait étriper Gary Neville

Roy Keane en train de raisonner Jeff Winter qui veut étriper Gary Neville

C’est après ce match qu’Alex Ferguson, fou de rage, tapa dans une chaussure qui alla s’écraser sur l’arcade sourcilière de David Beckham, au grand dam de Posh qui ordonna illico à David de se trouver un autre club, plus respectueux de son joli minois (le Real). Fergie, lui, peu au fait de la chose esthétique, considéra que la blessure n’était « qu’une simple éraflure, rien de plus » (qui nécessita des points de soudure, comme dirait l’autre).

La BBC écrivit sur son site : « There is no suggestion that the United manager intended to injure the England captain ».

Une « simple éraflure », selon Fergie

Revenons à l’action sur le terrain. Giggs reçoit un long ballon de Beckham… il échappe à Keown… crochète Seaman… mystifie Campbell… se retrouve dans le but vide… et met au-dessus.

« Candidat pour le raté du nouveau siècle » écrivit le Guardian. Qui ajoute : « Tous les Gunners étaient supérieurs à leurs adversaires, même les joueurs périphériques tels Edu et Francis Jeffers ».

Cette évaluation qui place ce bon vieux Franny au-dessus des Giggs, Beckham, Ferdinand, Keane, Scholes et autres Van Nistelrooy permet de se faire une idée, même vague, de l’état de méforme de Man United ce jour-là. Arsène Wenger, lui, ne se déclara pas si surpris que ça du raté de Giggs, il déclara :

« Je suis quelqu’un d’optimiste… J’ai d’abord cru qu’Ashley Cole reviendrait mais j’ai vu que ça serait impossible ; j’ai alors remarqué que Giggs était sur son pied droit, bien sûr, il aurait dû marquer de là où il était, mais ces choses-là arrivent. S’il avait été sur son pied gauche, il aurait marqué ».

C'est Fergie qui va pas être content...

Et comment je vais expliquer ça à Fergie moi ?

9,13 / 20. Et si ça avait été le gauche, il caracolait en tête du hit-parade.

Le raté qui suit sur le clip (signé Carew) n’est pas mal non plus !

 

39) Sam Ricketts (Bolton). Bolton – Blackburn (nov. 2009).

9,12 / 10. Superbe coordination entre le gardien et son défenseur, qu’on apprécie à sa juste valeur au ralenti.

 

40) Jerzy Dudek (Liverpool). Liverpool – Man United (janv. 2002).

Le quotidien The Independent sous-titra : « United laugh loudest in comedy of errors ». Mais c’est Arsenal qui mit tout le monde d’accord cette saison-là, puisque les Gunners remportèrent largement le titre, avec sept points d’avance sur Liverpool (Arsenal fit même le doublé Championnat-coupe – comme ça fait drôle de lire « Liverpool deuxième » ; et « doublé championnat-coupe » pour Arsenal file aussi un choc).

9,05 / 10. Il a fallu des boulettes de gardien pour que Forlan marque en Angleterre.

 

41) John Arne Riise (Liverpool). Liverpool – Chelsea (avril 2008).

Superbe tête plongeante de l’ex Monégasque sur un centre de Kalou dans cette demi-finale de Ligue des Champions, à la dernière seconde de la 95ème minute, et devant le Kop… Cela fit bien rire Avram Grant en tous les cas (comme ça fait étrange de lire « Liverpool » et «demi-finale de Ligue des Champions » côte à côte). Cette « Spéciale Riise », à la trajectoire lobante, n’est pas mal non plus.

9,03 / 10. Sacré joueur de tête ce Riise.

 

LES BONUS

Voici une belle série de boulettes de gardiens.

Nick Hancock (comique et présentateur télé anglais) offre une heure de rétrospective « Cagades et boulettes en tout genre » :

Première partie. Deuxième partie. Troisième partie. Quatrième partie.

Cinquième partie. Sixième partie. Dernière partie.

 

Tour du monde exotique de la boulette

Les trente plus beaux ratés du football international, selon un récent sondage du Guardian, en clips. Car le Royaume-Uni n’a bien sûr pas le monopole de la boulette. Voici quelques superbes échantillons étrangers, venus des quatre coins de la planète foot.

Arnaldo Vera, en Coupe Libertadores…

Ilija Sivonjić

Jon Dahl Tomasson…

Yakubu, en Coupe du monde 2010 (il s’échauffait pour sa saison avec Everton)…

Andrès Mendoza, contre l’Equateur…

Superbe but contre son camp en Hongrie…

Restons en Hongrie…

Splendide raté de Mo Idrissou en Bundesliga…

Kalusha Bwalya, après une course folle (le commentateur va en avaler son micro)…

Kei Kamara, en MLS

William Owusu dans le derby de Bruges, deux fois…

Le malheureux Jurrie Koolhof célèbre son but un peu tôt…

Hilarant gardien japonais qui se feinte lui-même…

Kuba, en Bundesliga…

L’Allemand Gomez, contre l’Autriche (l’Allemagne est-elle l’autre pays de la boulette ?).

Un Islandais dans ses œuvres à présent…

Abreu, San Lorenzo contre River Plate (commentaire très couleur locale)…

Ola Kamara en Norvège…

Mame Niang, toujours en Norvège…

Passage obligatoire par la France…

Incroyable boulette sauce belge…

L'Allemagne, l'autre pays de la boulette ?

L'Allemagne, l'autre pays de la boulette ?

Destination Mexique…

Retour en Norvège…

Pour finir, ce magnifique florilège international… et celui-ci…

Mais rassurons-nous, ça boulette aussi dans d’autres sports, en hockey sur glace par exemple. Donnons le mot de la fin aux rubgymen, en particulier à Will Carling… l’ex-amant de Lady Diana n’a pas toujours brillé.

Kevin Quigagne.

Manchester City. Hier, club prolétaire de troisième division ; aujourd’hui, silo à Galactiques en herbe. En ces temps de fortes turbulences à City, nous avons souhaité revenir en détail sur la métamorphose du club depuis juillet 2007, ainsi que sur leur début de saison (la troisième partie est ici).

Quatrième et dernière partie : d’octobre 2010 à la mi-novembre 2010. Et un mois d’octobre très agité.

3 octobre. Manchester City–Newcastle (2-1). De Jong découpe Hatem Ben Arfa, à la 3ème minute du match. On est en Angleterre, donc l’arbitre laisse jouer. Ben Arfa est évacué, double fracture tibia-péroné.

De Jong est un habitué des coups tordus. L’amateur de kung-fu avait cassé la jambe de l’Américano-Ecossais Stuart Holden en mars dernier lors d’un match exhibition USA-Pays-Bas. Voir le clip.

Holden, miné par les problèmes sérieux ces dernières années, tentait de revenir dans le foot anglais après avoir été sauvagement agressé à la sortie d’une boîte de nuit de Newcastle en 2005, ce qui l’avait forcé à retourner aux USA jusqu’en 2009. Et bien sûr, il y a eu ce tacle thoraxien sur Xabi Alonso en finale de coupe du monde, où l’Espagnol y laissa la moitié d’une cote.

72ème minute du match. Le semi-placardisé Adam Johnson entre et illumine instantanément un match terne où la plupart des Citizens sont à la peine. A la 75ème, le surdoué anglais réalise un numéro de virtuose sur l’aile et débloque la situation d’un superbe tir croisé. Johnson en action.

Victoire 2-1 pour City. Une victoire quasi miraculeuse qui tient à deux décisions arbitrales controversées. Un pénalty imaginaire accordé à City, contre un pénalty indiscutable refusé à Newcastle. Ajouté à l’attentat non sanctionné sur Ben Arfa, ça fait beaucoup pour un match. Une énième polémique sur les « bouchers » et autres équarrisseurs du football anglais est déclenchée.

L’honorable confédération des bouchers ne le remercie pas

L’honorable confédération des bouchers ne le remercie pas

5 octobre. On apprend que la hache de guerre est définitivement déterrée entre Mancini et Tévez. Les insultes ont fusé dans les vestiaires de City dimanche, à la mi-temps du Man City-Newcastle (alors qu’il y avait 1-1). Tévez, le nouveau boss, rentre aux vestiaires. Très énervé, l’Argentin se lance dans une vigoureuse causerie de mi-temps (Mancini n’est pas encore arrivé). Il se plaint du manque d’organisation et du dispositif ultra-défensif de l’équipe. Mancini pénètre dans le vestiaire au moment où Tévez, vociférant et gesticulant, est en pleine critique tactique. La réaction de l’Italien est cinglante :

 « Shut up. I am the boss »

L’Argentin, surpris, s’assoit, et marmonne dans sa barbe. Ce qui déclenche une grosse altercation scarfacienne en globish. Mancini explose :

« Go fuck your mother ».

Le natif de Fuerte Apache bondit alors vers l’Italien. Le staff et les joueurs interviennent et les séparent. Mancini engueule ses joueurs, puis sort en claquant la porte, suivi de près par Tévez. Les deux hommes partent s’expliquer dans le bureau de Mancini. Tévez dispute la deuxième mi-temps avant d’être remplacé par Vieira à la 85ème.
 
L’idylle n’aura duré qu’un été

L’idylle n’aura duré qu’un été


5 octobre. Le club annonce, par la voix de Brian Marwood, l’influent administrateur du club, que les étés dépensiers, c’est fini.

Mancini nie avoir insulter Tévez. Et déclare que tout ce qu’on a lu dans la presse à ce sujet, c’est « a lot of bollocks ». Hmm, c’est vrai qu’il a fait des progrès en anglais Roberto.

7 octobre. Quatre jours après l’agression sur Hatem Ben Arfa, on apprend que De Jong renégocie son contrat. Ne comptant pas rester tricard toute sa vie (il ne touche qu’un dérisoire 80 000 £ par semaine), il demande 120 000 £. Il s’écrit aussi dans les journaux (de qualité) que Ben Arfa aura refusé de recevoir De jong à l’hôpital de Manchester.

Patrick Vieira annonce qu’il finira sa carrière à City. A 650 000 £ par mois, Pat devrait pouvoir ainsi compléter ses trimestres de retraite tranquillement.

10-17 octobre. Le furoncle du « journalisme » anglais, The News of the World (bourrin dominical de l’écurie News International des Murdoch), sort son traditionnel « scoop du dimanche ».

Joe Hart a été filmé, en compagnie de Gareth Barry, lors d’un week-end à Puerto Banus, faisant innocemment la fête au bar Lineker’s (propriété de Wayne Lineker, frère de), la veille de rejoindre le camp d’entraînement anglais en vue du Angleterre-Montenégro.

 

Au Lineker’s, on sait faire la fête

Au Lineker’s, on sait faire la fête

Rien de bien shocking, mais dans le climat actuel mancunien, cela suffit à déclencher une nouvelle polémique sur la fameuse « drinking culture » si chère aux Britanniques. Mancini livre ses impressions culturelles (dans l’Observer du 17 octobre) :

« Malheureusement, cela fait partie de la culture anglaise. Quand je jouais à Leicester [bref passage en 2001], on allait boire au pub après l’entraînement, mais sans se bourrer, enfin, pas moi. Je dois dire que je ne comprends pas les joueurs qui boivent jusqu’à l’ivresse. En Italie, nous n’avons pas cette culture de boire jusqu’à tomber par terre. Chez nous, on préfère sortir avec les filles ! Et c’est ce que je faisais quand je jouais, et c’est ce que je dis à mes joueurs maintenant : sortez avec des femmes, c’est beaucoup mieux que de se saouler ! »

L’Italien oublie qu’en Angleterre, les joueurs, polyvalents, font les deux. Le Don Juan ajoute :

« Le problème c’est qu’après un certain âge, le corps ne supporte plus ces excès. Dès 28 ou 29 ans, on commence à payer le prix. Si on ne boit pas, on peut jouer très longtemps. Regardez Pietro Vierchowod, il a joué jusqu’à 40 ans, et à 100 %. Et Zanetti est toujours au top à 37 ans »

14 Octobre. Malcolm Allison (surnommé Big Mal), figure mythique du club et du foot anglais, décède à 83 ans. Ce personnage haut en couleurs (ancien vendeur de voitures d’occasion, parieur professionnel et propriétaire de boîte de nuit) a été l’entraîneur-adjoint du grand Joe Mercer à City, de 1965 à 1972 (puis brièvement manager de City en solo, en 1973, et 1979). Mais Allison était bien plus qu’un simple adjoint, c’était un pionnier, qui avait des responsabilités clés à City. Avec Mercer, il est l’artisan de la plus glorieuse période du club, le bref intermède à coupes, de 1968 à 1972, quatre trophées en deux ans – Champion d’Angleterre, FA Cup (1969), Coupe de la Ligue (1970) et Coupe des Vainqueurs de coupe (1970), ainsi qu’une place de quatrième en 1972, à égalité de points avec le deuxième. Il conduisit les vedettes du club, les Mike Summerbee, Francis Lee et Colin Bell au succès national et européen. Un trio international qui faisait alors la nique à celui d’en face, la triplette magique des Red Devils, Best-Chartlon-Law (ce dernier signera même à City en 73), en nette perte de vitesse (descente en D2 en 1974).

L’excentrique et pionnier Malcolm Allison

L’excentrique et pionnier Malcolm Allison

L’excentricité de Malcolm Allison est légendaire. En 1968, cet original au look de mafioso italo-new-yorkais, et play-boy notoire, persuade le club de changer de tenue pour… le rouge et noir du AC Milan ! Et ça marche, l’équipe devient victorieuse avec la tunique rossonera (puis reprend ses couleurs traditionnelles).

La veille d’un derby à Old Trafford, l’année du titre pour City (1968), Big Mal va même jusqu’à payer un complice pour escalader un mur du stade, et mettre le drapeau de United en berne ! (qui restera comme cela pendant trois jours).

Changement de tenue correcte exigé

Changement de tenue correcte exigé

En 1972, déterminé à éclipser les voisins de Man United, il rejette une offre de la Juventus. Quelques années plus tard, il connaîtra le succès à l’étranger, avec le Sporting (doublé titre-coupe en 1982).

Allison était surtout un entraîneur innovateur aux méthodes révolutionnaires, en particulier en matière de tactique et fitness (secteurs du jeu qu’il avait observés en Autriche au moment de son service militaire, il en avait aussi profité pour étudier la tactique des Magyars Magiques). Il fut le premier à imposer deux séances d’entraînement par jour, et, en 1965, introduisit les salles de gymnastique. Il obligeait aussi ses joueurs à s’entraîner avec les rugbymen de Salford !

L’image de Big Mal, celle qui restera à jamais gravée dans les mémoires, c’est aussi celle de l’homme exubérant, portant élégamment borsalino et manteau de fourrure, fumant un énorme cigare d’une main, tout en buvant au goulot d’une bouteille de Champagne de l’autre.

 

Le George Best des managers de l’époque

Le George Best des managers de l’époque

Parmi les nombreuses citations de Big Mal, celle-ci, en forme de pied de nez autant au système qu’à son successeur à City, en 1980 :

« John Bond a sali mon nom avec toutes ses insinuations sur ma vie privée. Mes deux femmes ont été terriblement choquées ».

Et celle-ci, sur son président de l’époque (Peter Swales), lors de son grand retour à City, en 1979 (soldé par un échec) :

« Dès que j’ai rencontré Peter Swales, et que j’ai vu sa coupe code-barre et ses deux mèches cache-misère à la Bobby Charlton, son blazer England, ses chaussures en faux cuir de daim, j’ai pensé : « ça va pas marcher cette histoire«  ».

Bien vu, l’attelage improbable entre l’homme à la coiffure PPDA et Malcolm Allison atterrit vite dans le fossé.

Hommage à Malcom Allison

Hommage à Malcom Allison

17 octobre. Blackpool–Man City (2-3). Match engagé et un peu fou (41 tacles, 25 occasions des deux côtés, quatre buts marqués dans le dernier quart-d’heure), gagné largement grâce à l’emblématique Tévez, auteur de deux buts. En toute fin de match, Silva inscrit le plus beau but du match.

City a bénéficié d’un arbitrage très favorable. Deux des trois buts de City sont entachés d’irrégularité (hors-jeu et faute), tandis qu’un but refusé aux Seasiders était valable.

Peu convaincant sur ce match, et sur ce début de saison, City occupe tout de même la deuxième place au terme de cette huitième journée, à deux points du leader Chelsea.

23 octobre. Mancini reparle de « problème culturel » touchant les joueurs britanniques (la fameuse drinking culture). Brian Marwood acquiesce. Parmi les joueurs britanniques, seul James Milner semble trouver grâce aux yeux des responsables du club. Marwood sur l’ex Villan, dans le Daily Telegraph du 23 octobre :

« Milner, je lui fais totalement confiance. Je sais que s’il sort, il fera un bowling, ou ira au cinéma, mais sera au lit à 22 heures. Mais d’autres joueurs ne sont pas aussi responsables, et cela nuit à leurs performances. On fait sans cesse passer des tests de salive aux joueurs. Les joueurs étrangers, comme Kolo et Yaya éduquent nos jeunes joueurs. Ils sont musulmans et ne boivent pas. David Silva ne boit pas non plus, il ne fume pas et sort rarement. Il faut que nos jeunes joueurs anglais apprennent à s’amuser sans boire à l’excès ».

C’est sûr que quand il y en a qu’un ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes (des buveurs anglais, bien sûr).

23 octobre. A la veille de la réception d’Arsenal, Micah Richards, international anglais (22 ans), livre une interview à l’Observer. Malgré son jeune âge, Richards fait figure de vétéran à City. Il est le seul réel titulaire survivant de l’ère « ordinaire » (pré-2007), et seul joueur à être présent au club, sans interruption, depuis l’âge de 15 ans.

Micah Richards, jeune vétéran du club

Micah Richards, jeune vétéran du club

Dans cette interview, il y est question de Steven Ireland, arrivé au club en même temps que lui (2003) et vendu à Aston Villa dans des conditions controversées. Le journaliste, David Conn, nous livre un extrait des propos d’Ireland au moment de son départ forcé :

« Ce club a perdu son âme. Il n’y a plus de culture de club ici. Mancini est froid et ne communique pas. Les jeunes joueurs n’ont aucun respect, se pavanent et portent des montres à 10 000 £ ».

Micah Richards tente de rester diplomatique avec son ancien copain aigri mais se lâche un peu :

« Le départ de Steven pour Aston Villa est devenu très médiatisé, on le pressait de questions et ses paroles ont dépassé sa pensée. Aucun jeune ici ne porte des montres si chères ici ! De toute manière, l’argent fait partie intégrante du foot, et c’est un peu fort de la part de Steven de dire cela ! »

L’ex gamin de Chapeltown, quartier chaud de Leeds, en remet une couche :

« De toute manière Steven n’est pas vraiment le mieux placé pour faire la morale sur ce point, il venait à l’entraînement en Bentley à 300 000 £ ! Et il avait fait peindre les jantes en rose pour sa femme ! Et pis il venait aussi en Audi R8 blanche avec un logo Superman… Steven adore le bling, alors bon, il a peut-être perdu une occasion de se taire ».

Ireland, amateur de bling bling, et moralisateur

Ireland, amateur de bling bling, et moralisateur

24 octobre. Man CityArsenal (0-3). Bentley rose ou pas, Man City se fait battre à domicile par les Gunners, 3-0, dans un match musclé qui tourne vite à l’avantage des Gunners, en cruise control après l’expulsion express de Boyata (préféré à Lescott), dès la 5ème minute. City s’est bien battu, mais certains cadres, dont James Milner et Yaya Touré, n’ont pas été à la hauteur. Rien que le banc de Man City dans ce match coûtait 96M de £ ! (Given, 6, Bridge, 12, Lescott, 22, Johnson, 7, Vieira, 0, Adebayor, 25 et Balotelli, 24).

Au terme de cette neuvième journée, Man City occupe la 4ème place, à égalité de points avec Arsenal et Man United, 17.

26 octobre. Etonnantes images du Daily Mail et du Sun sur une extraordinaire nouba la veille, entre joueurs… et étudiants de l’université de Saint Andrews en Ecosse lundi soir ! (où les joueurs faisaient un break golf). Un étudiant raconte à la radio (voir le clip de cette fête) :

« On était tranquillos dans un pub, le Lizard, et on a vu débarquer Gareth Barry, Joe Hart, Adam Johnson et Shay Given ! On a tous cru qu’on avait trop forcé sur la bouteille, mais c’était bien eux. Ils nous ont payés plein de coups. Joe Hart s’est tout de suite imposé en patron, il et a commencé à sortir les billets de 50 £ et à les distribuer comme des confetti, pour que tout le monde se paie un coup. Puis on est allé faire la fête dans un appart. A un moment, Hart est monté sur la table et a dansé, on avait tous peur que la table bascule et qu’il se blesse ! »

Un autre, dans le Sun :

« Les joueurs faisaient des Jägerbombs [cocktail à base de Jägermeister], et s’envoyaient les shots. A une heure du mat, les joueurs ont suivi tout le monde dans un petit appart’ d’étudiant, et Barry a gueulé « on est venu de loin, il fait du vent, il pleut, on est à Saint Andrew’s, maintenant on fait la fête ! ». Là-dessus, il s’est envoyé une rasade de Triple Sec. Finalement, les quatre joueurs sont partis vers 2h30. Ils étaient super sympas, disponibles et ont signés des dizaines d’autographes »

Vive la démocratisation des fêtes du Crous avec footeux milliardaires.

27 octobre. Tévez s’envole pour Buenos-Aires, en principe pour 4 jours, officiellement juste pour récupérer d’une blessure (à la cuisse) et voir sa famille. Le Guardian parle d’un mal du pays aigu. Il se dit aussi que l’Argentin a besoin de mettre un peu de distance entre lui et Mancini. Ce dernier déclare dans le Times :

« Je ne sais rien sur sa situation familiale, on n’en a pas discuté. Tout ce que je sais, c’est que sa famille lui manque beaucoup. Il n’y a aucun problème Tévez ».

30 octobre. Wolverhampton–Man City (2-1). Mancini répond par un gros coup de gueule aux accusations de « décadence généralisée » (fêtes, démobilisation, perte d’autorité, vestiaire en révolte). « The party is over », titre le Daily Telegraph du jour. Voici le message de l’Italien à ses joueurs, rapporté par le DT, avant le déplacement à Wolverhampton :

« Fini de faire la fête. Dorénavant, je ne tolérerai aucun débordement de ce genre. Vous avez le droit de sortir et jouer au golf pendant votre jour de congé mais les cuites comme celle de lundi soir à Saint-Andrews, basta. De lourdes sanctions tomberont si vous dépassez encore les bornes. Certains ici ne sont plus concentrés ni sur les objectifs ni sur leur jeu et vont le payer cash. On joue tous les trois jours en ce moment et récupérer est primordial ».

En attendant, City perd 2-1, sans combattre, contre l’avant-dernier Wolves. Karl Henry, de retour parmi les Loups après son attentat contre le Wiganais Jordi Gómez, met Yaya Touré sous l’éteignoir au milieu. L’un des problèmes de fond de City, son manque de cohésion et d’esprit d’équipe, saute aux yeux lors de ce match. Adebayor et Kompany s’accrochent sur le terrain. Au contraire des Wolves, une équipe soudée qui se connaît parfaitement : sept des onze Wolves alignés contre City faisaient partie de l’effectif lors de la montée en 2009.

La saison dernière, à ce moment précis de la saison (dix journées), le City de Mark Hughes avait deux points d’avance (et était encore en lice en Coupe de la Ligue). La crise s’intensifie. Les deux prochaines semaines pourraient être cruciales pour Mancini. Et le derby mancunien qui approche…

1er novembre. Au surlendemain de la piteuse défaite chez les avant-derniers, The Independent confirme que les problèmes s’accumulent à City. On apprend que Yaya Touré est rentré directement chez lui après avoir été remplacé à la mi-temps du match contre Arsenal (et après en être venu aux mains avec Milner dans le tunnel !). La réaction officielle du club est aussi singulière que comique :

« Yaya Touré a quitté le stade afin d’éviter les embouteillages. C’est ce qui se fait habituellement ».

Par ailleurs, le Sun publie des extraits de déclaration d’une « source » au club :

« Personne dans le vestiaire n’aime Mancini. Y’a des fois où il essaie de jouer les durs, mais personne n’y prête attention. Il n’y a aucun esprit d’équipe ici car le manager n’a aucun respect auprès des joueurs, et certains parient déjà sur sa date de limogeage. Ils ne savent pas qui ils préféreraient, tout ce qu’ils savent, c’est qu’ils ne veulent plus du manager. Ce club, c’est le bazar total ».

Une situation qui fait penser au destin des trois supporters les plus connus de City : les frères Gallagher, Ricky Hatton (boxeur cocaïnomane parti en vrille cette année, en rehab) et Nick Leeson (le Kerviel anglais, responsable à lui seul de la faillite de la banque d’investissement Barings – lors de son arrestation, Leeson portait un maillot de City, immortalisé dans le film Rogue Trader, avec Ewan McGregor).

 

Ricky Hatton, dans les cordes

Ricky Hatton, dans les cordes

Tevez croit encore au Père Noël

Tevez croit encore au Père Noël

3 novembre. Tévez est enfin de retour d’Argentine, mais ne pourra pas être aligné contre Poznan en Ligue Europe le lendemain. La presse parle d’une grosse dispute entre Mancini et les frères Touré. Aucun des deux n’est du voyage en Pologne.

Mancini réagit aux rumeurs incessantes selon lesquelles il aurait « perdu le vestiaire ». Il affirme qu’il n’y a aucun problème avec les Touré ou tout autre joueur et qu’il a l’adhésion et la confiance de tous au club.

4 novembre. Poznan Man City (3-1). Troisième défaite de City d’affilée, ce qui n’était pas arrivé depuis dix-neuf mois. Certes, le quatorzième du championnat polonais a été chanceux, mais, côté City, on note encore trop d’approximations pour espérer mieux (avec Vieira, Boyata, Richards, et Bridge dans la catégorie « peut mieux faire »). Tévez, souffrant toujours d’une douleur à la cuisse droite, n’a pas été aligné.

Mancini devient parano, et ses rapports avec la presse se compliquent. Il réaffirme sa détermination de rester en place et, visiblement touché par les critiques, il déclare :

« La presse se déchaîne contre moi simplement parce que je suis italien. Je suis désolé de dire cela, mais les Anglais sont très nationalistes quand il s’agit de football ».

Sauf, quand on s’appelle Roberto, et qu’on a beaucoup de succès. Comme Roberto… Matteo, manager du prochain club que City doit affronter, et la success story de ce premier quart de championnat (6ème au classement).

6 novembre. Vingt-quatrième anniversaire de la prise de pouvoir d’Alex Ferguson à Man United. Et bientôt le premier anniversaire de l’ère Mancini à City, si on lui laisse le temps de souffler sa bougie. Les bookmakers donnent l’Italien à 13/8 comme premier entraîneur de PL de la saison à se faire limoger.

Vingt-quatre ans déjà pour Ferguson. C’est en effet le six novembre 1986 qu’il débuta sa révolution, après le chaos laissé par Ron Atkinson. Le Daily Telegraph en profite pour faire le parallèle entre les situations des deux clubs, et rappelle les propos de l’Ecossais au moment de la nomination de l’Italien, le dix-neuf décembre 2009, quand on lui apprit que Mancini était le dix-septième manager depuis son début de règne :

« 17 ? C’est tout ? Ah bon, je pensais qu’il y en avait eu plus. Vivement le vingtième ! Ce nouveau manager [Mancini], c’est un coup de poker, hein ? Enfin, seul l’avenir nous le dira, ce n’est pas un championnat facile »

Le DT rappelle les propos crus de Garry Cook, chief exec de City, après le limogeage de Hughes :

« Mark Hughes a payé le prix pour la trajectoire de ses récents résultats »

Le message est clair, si la « trajectoire » de ceux de Mancini ne se redresse pas vite fait, à commencer par WBA demain, ça sera la porte pour l’Italien. Si City perd ce match, cette troisième défaite de rang en championnat constituerait leur pire série depuis novembre 2008.

7 novembre. West Bromwich AlbionMan City (0-2). Match de bonne facture des Citizens, bien supérieurs aux Baggies. City était aligné en 4-2-3-1, avec Barry et De Jong positionnés devant la défense, Balotelli, Silva et Yaya Touré dans un rôle offensif, et Tévez devant, semblant moins esseulé qu’a l’accoutumée. L’apport de Balotelli et Silva, préférés à Milner et Johnson, a porté ses fruits.

Balotelli marque deux fois, ses premières réalisations en championnat (avant de se faire expulser bêtement à l’heure de jeu). C’est la première victoire des Blues sans un but de Tévez… depuis janvier 2010 ! Match monstrueux de Yaya Touré (élu Homme du match), ainsi que Kompany, impressionnant de solidité. Belle prestation également de David Silva, l’une des rares satisfactions de ce premier tiers de saison.

8 novembre. Un peu de tendresse dans un monde de brutes. Micah Richards, celui qui avait acheté – avec Adam Johnson – le droit de passer une soirée avec Katie Price (voir troisième partie), déclare finalement qu’il renonce à ce privilège :

« Finalement, je vais laisser ça à Adam, moi, ça me dit rien, de toute manière, c’est pas moi qui avait fait monter les enchères, et vous avez vu la carrure du copain à Katie ? [Alex Reid, un cage-fighter]… Alors, bon, je fais gaffe, quoi ! ».

9 novembre. La tension monte sur Manchester avant le 166ème derby mancunien. Cette année, ce match que les journaux appellent « The battle of Manchester », revêt une signification particulière. D’une part, la suprématie United est menacée, pour la première fois depuis 1991 (la dernière fois que City a fini devant United au classement), les deux équipes étant au coude à coude au classement. D’autre part, le centre de gravité financier s’est déplacé vers Eastlands.

Question sécurité, la police a interdit la vente d’alcool du centre-ville au COMS, à l’est de la ville (d’où le surnom du stade). Deux mille policiers et stadiers ont été mobilisés, et ce, pour éviter la répétition des scènes de violence qui avaient marqué le dernier derby à Eastlands (avril 2010). Une vingtaine de hooligans avaient été arrêtés lors d’échauffourées (le frère de Mame Biram Diouf avait même été frappé).

Dans les médias, Mancini ne s’enflamme pas. Il déclare simplement que son équipe n’a peur de personne et qu’elle peut « battre United n’importe quand », tout en prenant bien soin de souligner son respect pour les clubs tels Man United, même si ajoute l’Italien, « ce qui compte ce n’est pas le nombre de trophées, mais le respect et l’histoire du club, et la nôtre est riche ».

Alex Ferguson, lui, est d’humeur provocatrice en conférence de presse et se moque de ce qu’il appelle « l’habitude qu’a City de crier sur tous les toits ».

Au-delà de cette soudaine profusion d’argent (aspect qui a le don d’énerver Ferguson) qui a fait de City un club à part, et qui tel un geyser pétrolier intarissable sème la zizanie à tous les niveaux, cette pique a pour cible principale le braillard Number One du club, Garry Cook (chief exec), qui a souvent déclaré aux supporters sa volonté de bâtir « ce qui sera incontestablement le plus grand et le meilleur club de football au monde ».

Fergie se demande si les supporters Citizens ne sont pas « embarrassés » par les méthodes d’auto-promotion du club. Il fait aussi référence au poster « Welcome to Manchester », affiché un peu partout dans la ville pour célébrer l’arrivée de Tévez à City [en référence au fait que City serait géographiquement le seul vrai club de la ville].

La stupidité s’affiche

La stupidité s’affiche

Il déclare :

« Je ne sais pas qui a eu l’idée de sortir cette affiche « Welcome to Manchester », probablement un publicitaire, mais, à mon avis, City ne doit pas en être bien fier, c’était une idée stupide. Beaucoup des supporters de ce club ont dû se sentir gênés. Certains se sont laissés déborder par l’occasion. J’en ai même vu un qui s’est fait tatouer « City, vainqueur de la Coupe d’Europe ». Enfin, voyons ! […] Je crois surtout que beaucoup de leurs supporters préféreraient voir la couleur d’un trophée avant de crier victoire sur tous les toits »

10 novembre. Man CityMan United (0-0). Le derby tant attendu accouche d’une souris boiteuse, et du premier nul dans un derby mancunien depuis 1993. Les rares attaques de City se sont cassées les dents sur ce bloc de granite serbe qu’est Nemanja Vidic. Sans un Tévez à 100 % (il en est visiblement loin), City semble incapable de faire la différence.

Rafael et Tévez

Rafael et Tévez

Derby Manculnien

Derby Manculnien

La traversée du Rio Grande

La traversée du Rio Grande

13 novembre. Man CityBirmingham City (0-0). Match terne contre le dix-septième du championnat, qui n’a pas gagné à l’extérieur depuis huit mois. Une purge de plus à Eastlands où les supporters n’ont rien eu à se mettre sous la dent cette saison, hormis les deux victoires sur Liverpool (en août) et sur Chelsea, fin septembre. Mancini n’a même pas daigné s’adresser à la presse après le match et a envoyé au charbon son « tactical coach » à sa place, David Platt.

A la 85ème minute, Eastlands n’en revient pas, Tévez est remplacé par un milieu défensif (Gareth Barry) alors que les Citizens doivent au contraire faire le forcing pour faire plier Birmingham et sa défense tenace, symbolisée par le gardien Ben Foster, excellent, et l’héroïque Stephen Carr (élu Homme du match). Incompréhensible.

Carlos Tévez, c’est « Monsieur 50 % » (des buts inscrits en PL cette saison). Avec 30 buts en 44 titularisations pour City, et ses efforts incessants sur le front de l’attaque, Tévez est celui sur qui on compte le plus pour débloquer les situations. En sortant du terrain, l’Argentin hoche la tête d’incompréhension, tandis que les supporters, médusés, chantent « What the fuck is going on? ». Certains entonnent un chant de soutien à Craig Bellamy.

Bordées de sifflets à la mi-temps et à la fin du match, la tête de Mancini est réclamée. Les Citizens n’ont plus marqué à domicile depuis six semaines et n’ont inscrit qu’un famélique quinze buts en championnat, soit moins que les trois promus, Newcastle (21), WBA (16) et surtout Blackpool (19), au budget équivalent à une jambe d’Adebayor.

Tévez n’en revient pas

Tévez n’en revient pas

15 novembre. Au terme de cette treizième journée, Man City occupe toujours la quatrième place du championnat (un peu par défaut) et sauve ainsi les apparences. City compte quatre nuls, dont trois 0-0. Mark Hughes en avait accumulé cinq sur les treize premières journées, avant de se faire éjecter un mois plus tard. L’expression de Garry Cook justifiant le limogeage du Gallois (« la trajectoire des récents résultats »), semble plus que jamais d’actualité.

City continue sa plongée dans la spirale de la morosité. L’équipe la plus frustrante de Premier League a cependant l’occasion de se rattraper dans les semaines à venir. D’ici le premier anniversaire de l’ère Mancini (19 décembre), City affrontera Fulham, Stoke, Bolton, West Ham et Everton. Toute la question est de savoir si Roberto Mancini sera encore là pour souffler sur la bougie.

La situation de Manchester City est unique. La métamorphose du club, la transition si brutale, les salaires, les ambitions, un effectif sans cesse renouvelé ; seule une poignée d’entraîneurs sur la planète pourrait mener à bien le « Project » du Sheikh Mansour. Le sentiment général reste que Mancini ne fait pas partie de ce groupe.

The Blues Brothers

The Blues Brothers

Kevin Quigagne.

 

Manchester City. Hier, club prolétaire de troisième division ; aujourd’hui, silo à Galactiques en herbe. (la première partie est ici)

De l’intersaison 2008 à la fin de la saison 2009-2010.

20 mai 2008. L’ex joueur de City Joey Barton est envoyé en prison pour 6 mois (il fera 74 jours), pour une agression violente filmée ici sur vidéo-surveillance commise le 27 décembre 2007 sur un adolescent, devant un Mac Do de Liverpool où lui et sa bande s’étaient rendus à 5 heures du matin après avoir bu toute la nuit (10 pintes pour Barton).

En août 2008, il écopera de 4 mois de prison avec sursis pour l’agression sur Ousmane Dabo du premier mai 2007. Le parquet dira que cette agression est le résultat d’une « combinaison explosive de football et de violence« .

2 juin 2008. Eriksson est limogé. Pour la première fois depuis des lustres, le public anglais éprouve un chouia de compassion pour Eriksson (l’ex sélectionneur des Trois Lions, de 2001 à 2006). Shinawatra et son intransigeance aveugle ont réussi à faire du Suédois un martyr, au moins chez les supporters Blues, car son passage à City est considéré par beaucoup comme un succès, surtout la première partie de saison (et les dix victoires à domicile d’affilée, sans oublier le « doublé » sur Man United). Noel Gallagher prend la défense du Ice King scandinave :

« Son limogeage est scandaleux. Il a transformé le club et nous a donné un peu de style, de dignité, de classe, et une certaine grâce aussi. Il a également restauré la fierté des supporters dans ce club »

Eriksson abandonne ces querelles de clocher aux Anglais et, tel un Red Adair jet-set, part répandre sa bonne parole au Mexique, qui a besoin de lui pour éteindre le feu.

Mark Hughes (dit « Sparky ») arrive, de Blackburn Rovers. L’ex buteur des Red Devils et du Barca, a été préféré à Zico et Scolari.

Août 2008. Acculé financièrement (biens gelés), Shinawatra se voit dans l’obligation de vendre le club. Il est en négociation avec trois investisseurs du Moyen-Orient.

Fin août 2008. L’effectif s’est étoffé. Parmi les nouveaux arrivés : (16M), Shaun Wright-Phillips (8,5M), Pablo Zabaleta (6,5M), Vincent Kompany (6M) et Tal Ben-Haim (5M). Sans oublier « l’international » brésilien Gláuber Leandro Honorato Berti, appelé Gláuber (ou pas appelé du tout – il ne jouera qu’un seul match pour City, lors de la dernière journée, le 24 mai 2009, rentrant à la 84ème minute… Il fera ensuite un essai à Hull, mais même l’ex club de Bernard Mendy n’en voudra pas).

1 septembre 2008. L’une des journées les plus extraordinaires de l’histoire du club. Le conglomérat Abu Dhabi United Group for Development and Investment (AGUP) achète le club au Thaïlandais, pour 210M de £. Shinawatra réalise ainsi une plus-value de 130M de £.

Sheikh Mansour

Sheikh Mansour

Le nouveau Big boss est son Altesse Sheikh Mansour bin Zayed bin Sultan Al Nahyan, un richissime Emirien de 39 ans qui se dit passionné de football « depuis toujours » et décidé à faire de Man City « un grand d’Europe« .

Un petit jeune qui aurait aussi accès direct et prioritaire à la Maison Blanche. Sa fortune personnelle est estimée à 22 milliards de £. Cependant, au cas où il aurait besoin d’une rallonge pour les primes, il peut plonger la main dans le bas de laine familial : le clan Al Nahyan pèse 560 milliards de £. Mansour bin Zayed Al Nahyan est né en 1970. Ça tombe bien, c’est l’année où Man City retomba dans sa torpeur après un très bref passage sous les sunlights.

Le même jour, le club annonce l’arrivée de Robinho (du Real Madrid), pour 33M de £, record anglais (il devient ainsi le joueur le mieux payé de Premier League : 160 000 £ / semaine). On s’étonne. Est-ce le même Robinho qui avait annoncé la veille qu’il était super excited de jouer… pour Chelsea ? Peu regardant sur la nature de l’écusson, il déclare : « City est un grand club et la présence de et Elano a beaucoup compté dans ma décision de venir ici. »

En fait, ce fut une journée aussi folle que confuse. Le matin, les médias rapportaient en effet qu’à 11 h 00, Chelsea floquait des maillots Robinho. A midi, on annonçait que City venait d’être repris par Abu Dhabi United Group. A 18 h 45, on apprenait que City voulait recruter Robinho, qui pourtant avait quasiment signé pour Chelsea quelques heures plus tôt. A minuit cinq, on recevait la confirmation officielle du transfert de Robinho à City. Le Brésilien fait un départ canon (9 buts en 14 matchs) puis disparaîtra aussi inexplicablement qu’il était arrivé.

20 décembre 2008. City est reléguable.

Janvier 2009. Janvier et son Mercato d’hiver. Les noms qui circulent font encore plus fantasmer qu’un an auparavant : Buffon (Juventus), Podolski et Ribéry (Bayern Munich), Kaká (Milan), K. Touré (Arsenal), A. Cole et Bridge (Chelsea), Aguero (Atletico Madrid), Alves (Barcelona), A. Diarra ( Bordeaux), L. Diarra (Portsmouth) et David Villa (Valencia). Et Turner (Hull). Sans oublier Michael Owen (Newcastle) évidemment, qui est au mercato d’hiver entre clubs riches ce que le fauteuil électrique est au salon : l’utilité de ce coûteux gadget ne saute pas aux yeux, mais vaut mieux l’activer de temps en temps, sans ça il se coince.

Finalement, pas de Michael ou David (Villa), mais Nigel de Jong (18M), Craig Bellamy (14M), Wayne Bridge (10M), et Shay Given (6M).

Kaká reste finalement au AC Milan (sous la pression des supporters milanais, et aussi car Berlusconi craint pour son image). Le Brésilien avait été annoncé dans un tourbillon médiatique sans précédent lors d’un mercato d’hiver (les chiffres les plus fous circulaient, 100M de livres en frais de transfert et un salaire de 500 000 £ par semaine). Deux semaines plus tard, est prêté à Everton, sans aucune agitation médiatique.

Mai 2009. Man City finit 10ème de PL, coincé entre West Ham et Wigan au terme d’une saison décevante. La saison 2008-2009 en images.

Été 2009. Grosse vague de départ, définitifs ou en prêt : Dunne, Fernandes, Mills, Hamann, Garrido, Bojinov, Elano, Ball, Ben-Haim, Vassell, K. Schmeichel, Glauber, Hart. Une chose est sûre : l’équipe 2009-2010 ne ressemblera pas du tout à celle de la saison écoulée.

Fin août 2009. La nouvelle fournée de stars est dûment livrée. Carlos Tévez (25M), Emmanuel Adebayor (25M), Joleon Lescott (22M), Roque Santa Cruz (17,5 M), Kolo Touré (16M) et Gareth Barry (12M). Facture totale des transferts de l’été : 130M de livres. On annonce aussi Samuel Eto’o, pour 30M de livres, qui toucherait 200 000 £ / semaine.

Septembre 2009. La mayonnaise semble prendre, l’équipe flirte avec les premières places, même si le jeu proposé ne convainc pas tout le monde.

12 septembre 2009. Man City–Arsenal (4-2). Adebayor marque le troisième but de City à la 80ème minute, au terme d’une seconde mi-temps houleuse. L’ex Gunner, passé d’Arsenal à City dans des circonstances controversées, sprinte sur 80 mètres vers la tribune Gunner, glisse sur la pelouse en célébration et gesticule vers les 3 000 supporters londoniens. Des centaines d’entre eux déferlent alors vers le bas de la tribune, provoquant des échauffourées avec les stadiers. L’un d’entre eux s’écroule, touché par un projectile. Le calme revient difficilement. Peu avant, durant ce match musclé, Adebayor avait essuyé ses crampons sur le visage de Van Persie.

19 décembre 2009. Coup de théâtre. Mark Hughes est limogé. Le Gallois, très apprécié des joueurs et du personnel, ne semble pas assez prestigieux pour le Sheikh Mansour qui veut un « nom ». Exit donc Hughes, qui, malgré la 6ème place actuelle de l’équipe, ne peut pas faire valoir un bilan en béton. Surtout sur les dernières semaines. Les résultats, depuis fin septembre, sont jugés insuffisants : 2 victoires sur les 9 derniers matchs, et beaucoup de nuls (8 sur les 11 derniers matchs). Les reproches officiels se focalisent sur le manque de solidité tactique affiché, et une défense poreuse. Hughes met en avant la situation difficile de son arrière-garde, Joleon Lescott est blessé et Wayne Bridge n’est pas dans son assiette (il semble avoir des préoccupations extrasportives – qui éclateront au grand jour au moment du Terrygate quelques semaines plus tard).

Décembre 2009. Roberto Mancini est nommé entraîneur. Il est le 18ème manager de City en 23 ans. La période correspondant au règne de Fergie à Man United. Mancini : un nom qui en jette. L’Italien vient de remporter trois titres de Série A avec l’Inter (2006, 2007, 2008). Il est épaulé par Brian Kidd et David Platt, son ancien coéquipier du temps de la Sampdoria.

Début janvier 2010. Fortement désireux de mondialiser l’embryonnaire « City Brand« , surtout dans les pays du Moyen-Orient et du Golfe Persique, le club ouvre un compte Twitter en langue arabe. Peu après le rachat du club, Man City avait créé un site en arabe. A l’instar de leurs deux illustres rivaux, Man United et Liverpool, Man City veut conquérir la planète. Liverpool avait lancé deux sites en chinois, l’un basé à Hong-Kong, l’autre en Chine (laissés un peu à l’abandon depuis). Man United avait été le précurseur en ce domaine, les Red Devils ayant lancé un site en chinois en 2002, avant d’ajouter le japonais, le coréen, et l’arabe à leur écurie, dans le but principal de conquérir les marchés d’Asie du sud-est (il faut bien éponger les dettes). Ailleurs en Angleterre, Chelsea a lancé des versions de son site en russe et en italien.

Côté petits nouveaux, le 8 janvier, Patrick Vieira arrive (de l’Inter), histoire de compléter ses trimestres de retraite (150 000 £ / semaine). Arrivée également (le premier février) de l’international Espoir anglais, Adam Johnson, de Middlesbrough (pour 7M) où Gordon Strachan, nouvellement installé, prend bien soin de vider l’équipe de tous ses meilleurs éléments.

15 Janvier 2010. Grosse embrouille entre Carlos Tevez et Gary Neville avant un match important, Man City-Man United, match aller de la demi-finale de la Coupe de la Ligue.

Tout commence quelques jours avant. Le déclencheur de la brouille est un article paru dans ce grand quotidien international qu’est le Times… of Malta, où, bizarrement, Gary Neville écrit un éditorial (en échange de vacances tout frais payés à Gozo ?). Dans ce papier, Neville déclare que Tevez est surcoté et sous-entend qu’il a quitté Man United car il était devenu trop gourmand (et non pas parce qu’il ne jouait pas assez, la raison la plus communément avancée). Selon Neville, par ailleurs représentant des joueurs professionnels anglais (!), Tevez « ne valait pas 25 millions » [ce qu’aurait coûté un nouveau contrat au club]. Les piques gratuites de l’écolo Neville (voir sa nouvelle maison souterraine Teletubby qui chagrine les voisins) font enrager Tevez. Ce dernier déclare à la radio argentine :

« On était à l’hôtel, au déjeuner, j’étais le premier à la réception, tous les journaux étaient étalés, j’en ai remarqué un en particulier, car il y avait des photos de Gary Neville et ça parlait de moi. Je l’ai lu, enfin, non, pas lu, évidemment car je ne lis pas l’anglais, mais j’ai demandé à des coéquipiers de me traduire. Mes partenaires m’ont demandé ce que j’en pensais. Je leur ai dit que je voyais pas ce que ce tarado [retardé/abruti] avait à l’ouvrir sur moi et me manquer de respect comme ça, à moi, un compañero [collègue] »

La question qui vient immédiatement à l’esprit de tous : mais que diable faisait le Times of Malta dans un hôtel de Salford ?! Gary Neville oblige-t-il les hôteliers mancuniens à stocker ce canard des îles ?

19 Janvier 2010. C’est donc sur fond de polémique que se dispute ce Man City-Man United. Tension certes habituelle avant tout derby mancunien (fléchettes, balles de golf et autres confisquées avant le match aller). Des tensions que ne cherchent guère à calmer le chief exec de Man City, Gary Cook, loin de là. Depuis le Mad Hatters Bar de New-York, Cook déclare à Sky :

« Les gens n’aiment pas entendre ça, mais je le dis quand même : ce club [Man City] va devenir le plus grand et le meilleur au monde. Nous allons commencer par éliminer Man United de la coupe, et la gagner à Wembley »

Man City gagne ce match 2-1, avec deux buts de Tevez. Après le premier but, Tevez se précipite vers la ligne de touche, où s’échauffe Gary Neville, quelques paroles douces sont échangées, Tevez se tourne vers le dugout de Man United et se permet quelques provocations, fait signe à Gary Neville de la fermer, avec insistance. Neville lui répond par un doigt d’honneur (et, semble-t-il, des crachats vers le banc de Man City).

Le duel Neville – Tevez sur la ligne de touche

Le duel Neville – Tevez sur la ligne de touche

Après le match, Tevez se défoule sur ESPN Argentine :

« Gary Neville est un abruti, un crétin de lécheur de bottes, un fayot qui ne pense qu’à faire plaisir à son manager. Il a dit ça juste pour faire plaisir à Sir Alex Ferguson, que je respecte, je n’ai rien contre lui. Mais je ne sais pas ce qui lui a pris à ce retardé de parler de moi comme ça, de me manquer autant de respect, je ne lui ai jamais rien fait, ni rien dit sur lui, je l’ai toujours respecté. Cette victoire est une revanche pour moi« 

Les journaux en font bien entendu leur cabbage gras.

28 janvier 2010. Tevez, qui rêvait de Wembley, devra attendre. Le match retour tant attendu est remporté par Man United, 3-1 (United qui remportera la Coupe de la Ligue un mois plus tard). Un superbe match, des buts et émotions fortes, conclu en beauté par les célébrations acrobatiques de Rooney.

Un City qui, en fin de match a fait rentrer un Adebayor tout juste remis de sa CAN togolaise avortée par la fusillade du bus. Mais pas de Robinho, prêté à Santos, pour 6 mois. Ce qui fait écrire à Tony Cascarino, dans le Times : « Au revoir et bon débarras. Robinho est la pire recrue de l’histoire de la Premier League« 

Fin janvier 2010. L’équipe tourne bien, les médias ne tarissent pas d’éloges sur Mancini, qui flotte sur son petit nuage. On aime souligner son « élégance toute latine », et le fait qu’il porte de banales écharpes avec classe et panache. Il ne parle pas un mot d’anglais mais on le trouve aimable, fin et charmant. Quelques esprits chafouins osent cependant faire remarquer que le spectacle proposé n’est pas des plus gais. Ils sont accusés de tous les maux et tares footballistiques de la terre.

Début mars 2010. Les premières fissures apparaissent au fur et à mesure que les joueurs se plaignent, à mots couverts. Tout compte fait, on trouve cet Italien hautain et trop sûr de lui. Les options tactiques de Mancini (hyper défensives) sont jugées « cagey » (frileuses). Les joueurs goûtent aussi moyennement les doubles rations d’entraînement, ainsi que les nombreux tests physiques. Mais, par la voix de leur porte-parole et vétéran Shay Given, les joueurs soulignent « qu’ils ont beaucoup de respect pour Mancini« . Seul Carlos Tevez ose l’ouvrir en grand. Selon lui, les doubles rations quotidiennes rendent le vestiaire « misérable« .

24 mars 2010. Manchester City-Everton. A cinq minutes du coup de sifflet final, l’imperturbable Mancini pète un câble sur la ligne de touche. Considérant que David Moyes, son homologue, prend trop de temps pour renvoyer le ballon, le fougueux Italien va lui-même la chercher en bousculant au passage l’Ecossais. Grosse prise de bec entre les deux hommes, leur staff est obligé d’intervenir. Voir le clip de l’incident.

L’Italien présente ses excuses durant la conférence de presse d’après-match. Ce qui ne masque pas la piteuse défaite de City 2-0 (zéro tir sur le but adverse, à domicile !).

L'accrochage entre Mancini et Moyes

L'accrochage entre Mancini et Moyes

Avril 2010. Le magazine When Saturday Comes, dans son numéro 278, présente un premier bilan de l’opération World Domination de Man City dans les pays arabes. Plutôt décevant… seuls 24 followers ont signé sur Twitter@CityArabia en 3 mois ! Des mordus, à n’en pas douter, mais vingt-quatre combattants, pour se lancer à la conquête de la planète, ça fait pas beaucoup quand même.

5 mai 2010. Manchester City-Tottenham : the Decider. Enorme match à 40 millions de £ entre Roberto et Harry (Redknapp). La victoire donnera la quatrième place au vainqueur et le droit de jouer le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Le milieu des Spurs (Lennon, Huddlestone, Modric et Bale) écrase celui de City, et la charnière Ledley King-Michael Dawson ne laisse rien passer. Crouch met la tête et qualifie Spurs vers la terre promise de la Champions’ League. Victoire 1-0 pour Spurs, au terme d’un match moyen, où City a été ridiculement défensif, 4-2-3-1 (deux milieux défensifs, et Bellamy quasiment en défense), avec des leaders absents (Adebayor et Bellamy surtout).

Gros échec pour Mancini et ses troupes, qui manquent leur entrée dans le Big Four et ses inépuisables richesses.

Fin de la saison 2009-2010. City finit cinquième de Premier League, avec 67 points. Et avec en poche, le record (de Premier League) de tentatives de but sur des contre-attaques (46), ainsi que le plus grand nombre de buts sur contres (10) et sur corners (15).

Contrairement à Tottenham, son principal rival pour la quatrième place, qui a souvent offert du beau jeu, grâce notamment à Gareth Bale, Jermaine Defoe, Luka Modric ou même Michael Dawson (élu Tottenham Hotspur’s Player of the Year), Man City a déçu cette saison. Une saison tout en catenaccio servi par une formation sur la défensive, même à domicile, évoluant souvent avec deux milieux défensifs.

La saison 2009-2010 en images, ainsi que des centaines de superbes photos Coupe de Monde, où jouait nombre de joueurs de Man City – dont Joe Hart, Wright-Philipps, Barry, Boateng (Allemagne) Weiss (Slovaquie), Santa Cruz (Paraguay), Tevez (Argentine), K Touré (Côte d’Ivoire), De Jong (Pays-bas) et… Robinho (Brésil). Avec aussi d’ex vedettes, telles Elano (Brésil), Samaras (Grèce) et Fernandes (Suisse).

Une nouvelle saison peut commencer. Celle de l’avènement. Roberto Mancini l’a promis dans les médias. Une saison qui, nous le verrons dans la deuxième partie, prendra vite des allures de Coronation Street, le plus célèbre et le plus vieux soap opera au monde. Et aussi le plus mauvais probablement. 7 500 épisodes et cinquante ans d’horreurs et de révélations sordides à l’heure du dîner. Justement, « Corrie » est une production locale, tournée à quelques kilomètres seulement d’Eastlands…

Kevin Quigagne