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Matchbox vintage – Liverpool 6 – 2 Tottenham (8 mai 1993)

Graeme Souness, parti superviser Peter Ndlovu à Coventry, n’a pas pu/voulu assister à la probable plus belle performance de son équipe sous son commandement. Victoire sans l’ombre d’une moustache. 

Buts : Rush (20′, 88′), Barnes (45′, 89′), Nethercott (csc) (47′), Walters (85′, pen) ; Sheringham (46′), Sedgeley (77′)

Le point sur le classement au coup d’envoi (statto.com)

Titré en 1990 (le 18ème) et tenant du titre en Cup, Liverpool est 8ème à l’orée de cette saison, et suit une mauvaise pente (2ème en 91, 6ème en 92). Pour eux, il s’agit de bien finir la saison.

Troisième en 1990 et vainqueur de la Cup en 91, Tottenham est 10ème à l’orée de cette saison, et fait du faux plat (10ème en 91, 15ème en 92). Pour eux aussi, il s’agit de bien finir la saison.

Le onze de Liverpool

Coach : Graeme Souness (en place depuis deux ans et un mois)

Le onze de Tottenham

Coach : Doug Livermore & Ray Clemence (en place depuis dix mois)

La première mi-temps

Une première période plutôt animée, avec des occasions côté visiteurs, notamment une barre transversale de Van den Hauwe sur un centre élémentaire de Watson, ou encore un tir foudroyant d’Anderton après une contre-attaque éclair, mais du réalisme côté local. Un 2-0 cher payé pour Liverpool, qui n’en demandait pas tant.

Les buts au ralenti

20ème minute (Liverpool) : le moustachu Ian Rush récupère un centre de Barnes au deuxième poteau, résiste au retour du défenseur et fusille le gardien de but. Simple comme bonsoir. Son 300ème but pour Liverpool. On ignore toujours si le commentateur a crié « It’s goal » ou « It’s God ». 1-0.

45ème minute (Liverpool) : le moustachu Grobbelaar anticipe un ballon en profondeur et l’intercepte hors de sa surface. La balle circule dans les pieds des Reds jusqu’à Redknapp, qui alerte Walters sur sa droite en transversale. Un passement de jambes, une course vers l’avant, et un centre pour Barnes esseulé au point de pénalty qui place sa tête. Le retour de Sedgley n’y change rien, et le gardien est battu. 2-0.

"Le vert est satanique."

Rush dit :"Le vert est satanique."

La deuxième mi-temps

Quarante-cinq minutes d’excellente facture, où les trois-quarts des occasions que les joueurs se sont procurées ont modifié le tableau d’affichage. Tottenham a réduit deux fois la différence, mais les velléités offensives de Liverpool ont eu raison de leur persévérance. Rush a raté un duel face au gardien, et Sheringham un pénalty dans les arrêts de jeu.

Les buts au ralenti

46ème minute (Tottenham) : sur un coup-franc joué depuis son propre camp, Ruddock* envoie un ballon dans la surface adverse en espérant une tête ou une déviation. Miracle, la défense joue (très) mal le hors-jeu. Sheringham se retrouve au point de pénalty et ne loupe pas son face-à-face. 2-1.

47ème minute (Liverpool) : dans la foulée, David Burrows obtient un corner sur le flanc gauche. Le frère de Lincoln le joue vite avec Redknapp, qui transmet à Harkness en passe courte. Son centre est dévié par Nethercott, remplaçant de Van den Hauwe à la pause. Le gardien dévie le ballon mais ne peut rien. 3-1.

77ème minute (Tottenham) : un long dégagement imprécis du gardien, une déviation chanceuse de la tête, une simili-passe-lob, puis un contrôle approximatif de Sedgeley aux 16 mètres qui lui permet de devancer miraculeusement le défenseur. Mais, finalement, une jolie frappe de l’intérieur du pied gauche. Ca compense en partie. 3-2.

85ème minute (Liverpool) : un pénalty que Rush obtient au métier. Transformé par Barnes, sans trembler. 4-2.

88ème minute (Liverpool) : joli mouvement en triangle des Scousers sur le côté droit, mais le ballon est intercepté par Danny Hill, qui veut relancer rapidement. Erreur, Redknapp traine dans les parages, récupère aux 25 mètres, rentre dans la surface côté droit. Il passe facilement Ruddock, qui se livre autant qu’un libraire, et centre pour Rush, qui finit le travail au milieu de trois défenseurs. Le jeune Jamie, à peine vingt ans, est amplement félicité. 5-2.

89ème minute (Liverpool) : le ballon circule proprement au milieu de terrain entre les chaussettes rouges. Il arrive jusqu’à Walters, qui a tout le temps de soigner son centre pour Barnes. Mabbutt néglige son marquage, et permet au capitaine Red de réussir le doublé. 6-2.

In the end

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*Neil «Razor » Ruddock, plus connu pour son match contre Cantona (durant lequel il parvint à le déstabiliser en lui rabaissant le col) que pour ses interventions défensives.

Matchbox vintage – Tottenham Hotspur 4 – 2 Newcastle United (3 décembre  1994)

Saison 1994-1995 historique, puisque c’est la dernière à compter 22 clubs et l’avant-dernière à limiter le nombre de remplaçants à trois. Elle voit les Rovers de Blackburn glaner leur premier titre de champion d’Angleterre depuis la première Guerre Mondiale. En ce début décembre, Tottenham et Newcastle ne s’affrontent pas pour du beurre.

Buts : Sheringham (14, 38, 70), Popescu (79) ; Fox (31, 41)

La saison précédente, les Magpies, alors promus, terminaient à une très belle troisième place, et en cette fin d’année, la chance continue de leur sourire (troisième après 16 journées). Ayant précédemment terminé à trois points du premier relégable, Tottenham ne peut pas en dire autant. Avant Newcastle, les Spurs occupent une laborieuse quatorzième place. Ce match de début décembre 1994 promet du spectacle : pire défense du championnat contre deuxième meilleure attaque.


Tottenham

Walker

Austin – Calderwood – S. Campbell – Mabbutt

Anderton – Howells – Barmby – Popescu

Sheringham – Klinsmann

Coach : Gerry Francis (en charge depuis trois matchs)

Newcastle

Srnicek

Hottiger – Venison – Neilson – Beresford

Fox – Beardlsey – Watson – Clark

Mathie – A. Cole

Coach : Kevin Keegan (en charge depuis deux ans et demi)

Le match

Seize ans, cela semble une éternité. Certains inscrivaient leur fils au club de football, d’autres y jouaient dans la cour d’école. Tottenham jouait en blanc et Newcastle en bleu. Jurgen Klinsmann n’entrainait pas encore le Toronto FC, mais Kevin Keegan avait déjà quelques cheveux blancs.

En cette fin d’automne anglais, le match démarre paisiblement. Comme à Wimbledon, les spectateurs observent les vingt-deux acteurs se rendre la possession. A la 14ème minute, sur une nouvelle perte de balle au milieu du terrain, Barmby récupère le ballon, transmet à Anderton qui, sur un pas, réalise un bijou de passe entre les jambes de son adversaire direct et les deux défenseurs centraux. Sheringham, seul à seize mètres, catapulte le ballon en lucarne de l’extérieur du droit. De quoi réchauffer quelque peu l’atmosphère.

Mais Newcastle trône sur le podium du championnat, et se doivent de l’assumer. Un quatre d’heure plus tard, après un centre d’Hottiger venu de l’aile droite, Clark hérite finalement du ballon sur son aile gauche. Sans contrôle, il place son centre sur la tête de Fox, le plus petit joueur du match. Walker est battu est sur sa gauche.

Les deux équipes se neutralisent dans le jeu, sans parvenir à percer la défense adverse. A la 35ème minute, sur une déviation de Cole, Mathie prend l’avantage sur la défense centrale, mais Calderwood et Walker veillent et obligent l’attaquant Magpie à remettre en retrait pour Clark. Une rare opportunité malheureusement gâchée, dont profite Tottenham pour rebondir. Dans la continuité de cette action, après moult erreurs techniques et sorties en touche, Popescu obient un corner. Anderton trouve Sheringham aux six mètres, complètement esseulé. Sa reprise de volée à ras de terre rentre aux faveurs du poteau rentrant et de la négligence de Clark, pourtant collé à la ligne mais qui manque son dégagement.

Mais, à croire que Newcastle aime le danger, les Magpies vont vite retrouver la faille. Sur un coup-franc aux vingt mètres décalé sur la gauche, la défense des Spurs repousse dans les pieds de Clark qui, aux seize mètres, frappe sans réfléchir. Cela lui réussit davantage puisqu’il trouve le poteau. Fox a suivi, et pousse le ballon dans le but vide.

Malgré une dernière possibilité pour le renard Klinsmann, l’arbitre siffle la pause. Sheringham : deux, Fox : deux. Half-time.

Tottenham semble prendre l’avantage, en début de deuxième mi-temps. Le milieu de terrain, dont le tout jeune (20 ans) et déjà imposant Barmby, montre de l’influence, sans toutefois rendre leurs attaquants très dangereux. Passés un but d’Anderton refusé pour hors-jeu, et une belle occasion ratée du malchanceux Clark, c’est Sheringham qui se (rere)met en évidence. A la 70ème minute, sur une contre-attaque enclenchée par Klinsmann sur la droite, l’allemand fait la diagonale, passe à l’anglais sur sa gauche qui transmet instantanément à Austin sur son aile droite. Celui-ci se met sur son pied gauche, et trouve Klinsmann seul aux six mètres. Celui-ci a le temps de contrôler, de refaire ses lacets et de cirer ses chaussures, mais préfère jouer le ballon de la tête. Srnicek repousse dans les pieds de Sheringham, qui ne se fait pas prier. Triplé et cinquantième réalisation sous le maillot des Spurs.

Newcastle tente de revenir, en vain cette fois. Et Tottenham enfonce le clou dix minutes plus tard. Sur une perte de balle de la défense centrale, Popescu récupère le ballon aux quarante mètres, dribble un premier venu, passe trois hommes-gruyères à l’aide d’un une-deux et tire aussitôt aux dix mètres. Srnicek, délaissé par une défense apathique, ne peut qu’effleurer le ballon.

En fin de match, Klinsmann a doublement l’occasion de laisser une trace sur la feuille de match, mais la barre transversale et son plat du pied trop ouvert ont finalement raison de sa ténacité. Full-time.

Première victoire pour Gerry Francis depuis son arrivée à Tottenham, qui finira la saison septième, à dix points de Newcastle, sixième, et à vingt-sept points de Blackburn. La Premier League n’a pas attendu le Big Four pour connaitre de gros écarts.