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Encore deux mois turbo-chargés dans le foot anglais… Et un choc de titans entre Andy Carroll et Paul Gascoigne. Deuxième et dernière partie (du 1er novembre à la mi-décembre).

Cliquez ici pour la première partie.

3 novembre

Paul Gascoigne… Gazza comparaît devant le tribunal de Northallerton (North Yorkshire), pour conduite en état d’ivresse et défaut d’assurance le 7 février 2010, lors de ce désormais mythique week-end « Bières, pêche et nature ». L’affaire devait se juger en juillet mais Gazza étant pris – pour cause de cure à Bournemouth – elle avait été reportée.

Bonne pêche aux emmerdes pour Gazza

Bonne pêche aux emmerdes pour Gazza

Belle prestation de l’ex stratège de l’entrejeu ce jour-là, qui prouve ainsi qui sait toujours parfaitement tenir le milieu (de la route), puisqu’il récolta un joli 3,49 grammes au volant de son Ford Transit. Il améliorait ainsi sensiblement sa note de 3,22 du 8 octobre dernier à Newcastle au volant de sa MG Sport.

Son ami Michael Harvey comparaissait également, puisqu’il avait aussi participé à l’animation offensive ce soir-là (co-conducteur de la fourgonnette), mais sans pouvoir faire mieux qu’un décevant 2,02 grammes. Ne faisons pas la fine bouche cependant, le duo de choc signe un fort honorable 5,51 en combiné et on devrait logiquement les revoir bientôt associés aux avant-postes (de police).

Une comparution au tribunal pour le moins remarquée, c’est le moins qu’on puisse dire (voir article)...

Tout d’abord, au bout de deux heures d’atermoiements et discussions sans fin avec son client, Stephen Andrews, l’avocat de Gazza, jette l’éponge. Andrews déclare à la cour qu’il n’a pris l’affaire que la semaine précédente et a besoin de davantage de temps pour étudier le dossier et contacter les témoins. Par ailleurs, certains documents se seraient perdus entre les multiples adresses de Gazza sur Newcastle. L’avocat  demande donc un report.

Requête refusée par le juge, qui accuse Gazza de vouloir jouer la montre. Paul se retrouve donc seul à se défendre. D’emblée, il rejette l’accusation de conduite en état d’ivresse et défaut d’assurance.

Un Gazza très enjoué, d’humeur facétieuse et qui va livrer un véritable one-man show au tribunal (voir article de la presse locale)

D’entrée de jeu, quand le juge Nigel Tapley lit les charges pesant contre lui, à l’évocation du taux d’alcoolémie (3,49), Gazza éclate de rire et marmonne quelque chose dans sa barbe. Le juge le reprend de volée et Gazza présente ses excuses.

Ça a fait rire Gazza mais moins le juge

Ça a fait rire Gazza mais moins le juge

Ce qui ne l’empêche pas d’aligner les vannes de potache. Comme cette remarque au moment de la première sortie des magistrats (pour discuter de l’affaire en privé) :

« Je te parie qu’ils ont plein de sandwiches et snacks dans leur arrière-salle ».

Lors d’un arrêt de jeu, il sort aussi :

« C’est comme une mi-temps de match ici, on va nous filer des oranges ? »

Plus tard, il lance :

« Purée, c’est comme à l’aérobic ici ».

(en référence au nombre élevé de fois où les gens présents dans la salle durent se lever et s’asseoir, ponctuant les entrées et sorties du tribunal, six au total).

Et quand l’huissier du tribunal lui demande de donner son numéro de téléphone, Gazza répond : « Essayez le 999 » [ndlr, numéro des services d’urgence en Angleterre].

comme chez Véronique et Davina

Le tribunal selon Gazza : pareil que chez Véronique et Davina

Une nouvelle fois, le juge, exaspéré par les ricanements et autres pitreries de Gazza, lui ordonne de calmer le jeu en lui rappelant qu’il risque de la prison :

« C’est une affaire très importante Monsieur Gascoigne, très sérieuse ».

La défense de son compère Michael Harvey faisant également le forcing pour faire remettre l’affaire (arguant, entre autres motifs, du fait que l’absence de représentation de Gazza pourrait être préjudiciable à son propre client), le juge, las de tout ce cirque après cinq heures de pures Gascoigneries, décide sagement d’ajourner la séance. Le nouveau procès, qui s’annonce compliqué, aura lieu les 13 et 14 décembre 2010.

Toutes ces Gascoigneries ont fini par assommer le juge

Toutes ces Gascoigneries ont fini par assommer le juge

Gazza frappe un grand coup, Carroll est à la rue.

Andy 5 – Paul 4.

 

8 novembre

Andy Carroll. Selon The Independent, la police aurait eu connaissance de consommation de cocaïne lors d’une petite fête organisée par Kevin Nolan et Carroll (chez le premier cité) dans la soirée du dimanche 31 au lundi 1er novembre, quelques heures après la victoire 5-1 sur Sunderland dans le Tyneside derby. La drogue aurait été introduite par une invitée. Les deux joueurs nient toute implication dans cette histoire.

Le Sun, dans son délire, nous rapporte que des cris auraient été entendus du premier étage, Carroll hurlant « Ride me, ride me » (monte-moi, monte-moi). Peut-être regardait-il un clip de l’allumé John McCririck ? (sorte de Léon Zitrone anglais sous acide).

Carroll, grand fan de McCririck

Andy Carroll, grand fan de McCririck

Carroll se remet en selle en faisant parler la poudre. Il semble désormais faire cavalier seul dans ce duel d’anthologie.

Andy 6 – Paul 4.

 

8 novembre

La presse rapporte les préliminaires du procès d’Andrew Frain, ex chef des Headhunters de Chelsea (notoire firm de hooligans – voir première partie), après que ce dernier a été filmé participant activement à une violente bataille rangée dans l’ouest londonien, sur King’s Road en plein Fulham.

La police, qui déplore plusieurs blessés dans ses rangs, publie les photos d’une cinquantaine de hooligans ayant pris part aux violences (voir article).

Le cauchemar n'est jamais loin

La bestialité a repris du poil de la bête

Ces fights entre plusieurs centaines supporters de Chelsea et Cardiff s’étaient déroulées le 13 février 2010 après un match de FA Cup. Sur les quatre-vingt-dix personnes arrêtées, une trentaine sera inculpée de violences sur la voie publique.

Frain, néo-nazi avéré et admirateur du Ku Klux Klan, avait acquis une sinistre notoriété à la suite d’une d’émission de la BBC sur les Headhunters fin 1999, qui avaient débouché sur sa condamnation à sept ans de prison en décembre 2000 pour tentative de meurtre (voir 27 octobre – il n’en fit que trois). Frain s’était en effet vanté – en caméra cachée – d’avoir tranché la gorge à un policier, non en service (tentative d’homicide que la police avait attestée, voir article). A la suite de ce reportage choc sur les Headhunters, le journaliste d’investigation Donal MacIntyre avait dû vivre caché et sous une fausse identité. Cliquez ici pour voir ce reportage (en particulier, à 6′25, quand Frain fanfaronne sur sa tentative d’assassinat du policier).

Ce multirécidiviste de la violence extrême (une quarantaine de condamnations à son actif), et personnage particulièrement répugnant, est filmé arrivant au tribunal de Isleworth (ouest de Londres) buvant au goulot d’une bouteille de vodka. Frain plaide coupable du chef d’accusation de « violent disorder ». Le procès aura lieu en début d’année 2011.

 

9 novembre

Andy Carroll. Le tribunal de Newcastle lève son obligation de demeurer chez les Nolan jusqu’au procès sur l’agression de son ex compagne. Carroll vient de prendre livraison d’un appartement et n’est plus considéré comme sans-abri.

Carroll inscrit un but contre son camp.

Andy 6 – Paul 5.

 

10 novembre

Gazza déclare aux médias en avoir assez de sa vie actuelle, rythmée par les arrestations, les visites au tribunal et les cures de désintoxication. Il veut devenir acteur.

Il dit rêver de jouer Bobby Moore dans un remake du film « Escape To Victory », actuellement tourné par Vinnie Jones (film de 1981, avec Michael Caine, Sylvester Stallone, Pelé, Ossie Ardiles, Paul van Himst, Bobby Moore ainsi que de nombreux joueurs d’Ipswich Town, dont le légendaire John Wark, cliquez ici pour voir article et clip du film).

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Gazza déclare :

« Si je veux me lancer dans le cinéma, j’ai besoin de mettre de l’ordre dans ma vie. Devenir acteur est ma dernière chance, ce film était mon préféré ».

Vinnie Jones tenterait de convaincre David Beckham et Lionel Messi de figurer dans le film. Interrogé sur les déclarations de Gazza, l’ex meneur du Crazy Gang de Wimbledon déclare :

« J’adorerais avoir Gazza dans mon film, mais il doit d’abord régler ses problèmes ».

Ils n'ont pas toujours été copains

Ils n'ont pas toujours été copains

 

11 novembre

Paul Gascoigne, tribunal de Northallerton.

A vrai dire, on ne sait plus trop pour quelle affaire Gazza comparaît aujourd’hui, et même le juge Stephen Earl a du mal à s’y retrouver (voir article). Il semble que cela soit pour la conduite en état d’ivresse du 8 octobre dernier sur Newcastle (3,22g de sang dans l’alcool). De toute manière, Gazza est absent, et son avocat explique pourquoi : « Paul est actuellement en cure de désintoxication à Boscombe [près de Bournemouth] ».

Voici d’ailleurs une rare interview de Gazza donné au Bournemouth Echo cet été (lors de sa dernière visite), où il parle longuement de son programme de désintoxication, de sa vie et son séjour dans l’établissement, cliquez ici pour voir le clip de l’interview.

Gazza avec le patron de Providence Project, et le certificat de désintox

Gazza avec le directeur de Providence Project (été 2010) et son certificat de succès au programme de désintox

Le juge apprend également que Gazza n’était pas en état d’honorer un rendez-vous avec son contrôleur judiciaire quelques jours auparavant et n’a pas donné signe de vie à son avocat. Un tantinet courroucé par cette désinvolture, le juge déclare :

« Ce qui me préoccupe, c’est qu’il ne soit pas présent ici. Visiblement, il a préféré se faire admettre en soins plutôt que de venir s’expliquer devant le tribunal. Il semble faire ce que bon lui chante ».

Le juge décide finalement d’ajourner l’affaire au 9 décembre 2010, afin de préparer un rapport pour le Service de contrôle judiciaire. Avant de réitérer à son avocat qu’il n’hésitera pas à envoyer Gazza en prison la prochaine fois, même en son absence, s’il ne coopère pas avec la justice.

Formidable retour de Gazza qui marque un but de raccroc, mais ils comptent tous.

Andy 6 – Paul 6.

 

22 novembre

Kevin Nolan. La presse de Newcastle rapporte que le juge chargé du procès à venir de Kevin Nolan pour une sérieuse infraction au code la route (105 km/h dans une zone limitée à 50) refuse de présider l’audience. La raison qu’il livre est surprenante : en tant que fervent supporter de Newcastle United, il craint ne pas pouvoir juger en toute objectivité (voir article).

Le Soulier d'Or 2010 de D2 a le pied lourd

Le Soulier d'Or 2010 de D2 a le pied lourd

Ce juge Magpie n’est autre que Stephen Earl, ce même magistrat qui vient de remettre le procès de Gazza dix jours auparavant. Earl déclare au Northern Echo :

« Je ne peux pas présider ce procès. Je suis supporter de Newcastle United, je vais souvent au stade et si je dirigeais les débats, j’aurais peur d’apparaître comme partial. J’admets que cela risque d’être problématique pour trouver un suppléant juste avant Noël ».

Kevin Nolan conteste l’infraction (il affirme que ce n’était pas lui au volant). L’affaire, qui doit être entendue une semaine avant Noël, pourrait donc être remise.

 

4 décembre

Où l’on reparle de Michael Ricketts (32 ans – aucun lien de parenté avec Sam Ricketts, Bolton).

Ricketts, ex international anglais (une cape, en 2002, la pire performance sous le maillot anglais, dira le Daily Mail), parfois appelé « le Emile Heskey du (club) pauvre », ex vedette de Middlesbrough et Bolton (ère Youri Youri Djorkaeff et Bruno N’Gotty), a récemment figuré dans le pire XI anglais, choisi par un panel d’une émission humoristique intitulée « England Worst Ever Football Team », diffusée par la BBC 3 en mai dernier.

En fait, nombre d’observateurs se sont penchés sur son cas et tous sont perplexes : personne ne s’explique le mystère Ricketts. Comment ce joueur si peu motivé a pu monter si haut ? (il valait dix millions de £ en 2002, on l’appelait alors « the defence-splitting forward » l’avant ouvre-boîte, Tottenham le voulait, ainsi que Liverpool, Houllier désirant l’associer à Heskey… mais son club, le Bolton de Sam Allardyce, fut trop gourmand, temporisa et laissa passer sa chance, notamment en rejetant l’offre de huit millions de Tottenham – offre que Bolton déclara trouver « risible »).

Peut-être que la réponse à l’énigme Michael Ricketts réside tout simplement dans son nom : « rickets » signifie à la fois « rachitisme » (la maladie), et « cagades » en jargon foot anglais. Ses boulettes sont-elles liées à un quelconque manque de vitamines ou de punch qui lui donne cette apparence indolente et souvent apathique que tous ses entraîneurs ont déploré ? En mars 2008, au terme de deux essais (non concluants) aux USA, un observateur anglais déclara :

« Il ne fait rien sur le terrain. Le staff américain pensait pouvoir en tirer quelque chose, mais Michael a trop de poids à perdre et il y a un gros point d’interrogation sur sa motivation. Ce n’est pas la première fois que cela est mis en doute ».

Mais ce n’est pas pour ses crimes contre le football que Ricketts défraye la chronique. Il est arrêté pour avoir violemment frappé une femme (apparemment, sa compagne). L’arrestation mouvementée a eu lieu devant un restaurant de Hale, Greater Manchester, la police devant menacer de sortir le Taser pour calmer l’ex dynamiteur de tribunes.

garde à vue et tribunal

Une addition corsée pour un menu de Noël avec plein de marrons : arrestation et convocation au tribunal vers le 28 décembre

Ricketts, qui fêtait son anniversaire (évidemment, il allait pas fêter un but), avait copieusement insulté son amie à l’intérieur de l’établissement. Puis, hors de lui, l’ex croqueur était sorti dans la rue, marqué à la culotte par sa croqueuse. Dehors, il s’était violemment accroché avec cette dernière, avant de la plaquer contre une voiture et lui asséner un violent coup de tête (tout cela sous les yeux de la police qui se trouvait à cinquante mètres de l’action dans une voiture de patrouille).

Ricketts est aujourd’hui sans club. Tranmere Rovers (D3) lui avait signifié son congé en janvier 2010. Ricketts pesait autour de cent kilos et n’affichait aucune motivation. Peut-être qu’un choc psychologique à 50 000 volts l’aurait réveillé, sait-on jamais. Placé automatiquement en détention, il a été inculpé de voies de fait et comparaîtra devant le tribunal de Trafford à la fin du mois de décembre.

Avec Taser en guise de trou normand

Avec Taser en guise de trou normand

 

6 décembre

Pizza Hut sur le banc des accusés à Bournemouth (voir article du Guardian), station balnéaire de la côte sud où Gazza vient souvent en villégiature (excellent centre de rehab à Boscombe, banlieue).

La semaine dernière, un entraînement du club local (l’AFC Bournemouth, D3) est annulé et cinq footballeurs (noirs) décident de le remplacer par une visite diététique au Pizza Hut du coin. Ils ont dans l’idée d’essayer le menu empiffre-toi-autant-qu’tu-peux à 5.99 £. Le milieu de terrain Anton Robinson passe commande. Il rapporte le dialogue d’un autre âge au Bournemouth Daily Echo :

Robinson : « Je voudrais commander cinq menus buffet-à-volonté s’il vous plaît »

Manager de Pizza Hut : « Bien… ça vous dérange pas de payer d’avance ? »

Robinson : « Euh… c’est ce qui se fait d’habitude de payer d’avance ? »

Manager : « Non »

Robinson : « Alors, pourquoi nous le demander ? »

Manager : « Hmm, c’est que, c’est votre apparence, quoi »

Trois des "Pizza Hut Five"

Trois des "Pizza Hut Five"

Robinson continue :

« J’ai tout de suite compris où il voulait en venir. Un groupe de jeunes gens blancs est passé juste devant nous et on leur a pas demandé de payer de suite. J’ai expliqué à ce manager qu’on était des footballeurs professionnels. On était bien habillés, je voyais pas où était le problème. Nous étions en colère mais on a gardé notre calme ».

A la caisse, le dialogue se durcit :

Robinson : « Nous sommes des footballeurs pro, et ça nous dérange pas de payer après notre repas, comme les autres, mais pas avant »

Manager (très énervé) « Si vous refusez de payer maintenant, j’appelle la police qui vous escortera hors du restaurant »

Les joueurs s’assoient et la police arrive. Elle interroge les autres clients. Ces derniers confirment que les joueurs n’ont créé aucun problème.

Un autre joueur, le milieu Liam Feeney ajoute :

« Je comprenais pas ce qui nous arrivait. C’est pas le genre de truc auquel on s’attend de nos jours ! »

Un porte-parole de la police locale raconte :

« Des officiers de police ont été appelés dans un restaurant Pizza Hut après avoir reçu une plainte du manager que des jeunes importunaient des clients, et a qui on avait demandé de sortir. Nous leur avons aussi demandés de quitter les lieux, ils n’étaient pas contents mais ils se sont exécutés ».

Un porte-parole de Pizza Hut présente ses excuses :

 « Nous ne tolérons aucune forme de discrimination, et nous avons donc immédiatement enquêté sur cet incident. Bien que les actions de notre manager n’étaient absolument pas motivées par un quelconque motif racial, nous sommes sincèrement navrés de la manière dont les choses se sont passées. La police nous a récemment conseillés de demander aux clients de payer avant leur repas, et ce, afin d’endiguer une recrudescence du nombre de resquilleurs. Malheureusement, il semble que cette approche n’ait pas été appliquée de la même manière partout et nous nous assurerons à l’avenir que l’ensemble de notre personnel reçoive bien le même niveau de formation.  Nous allons contacter ces clients pour leur présenter nos excuses ».

Le club a posté un message sur son site et le Conseil pour l’Egalité Raciale du Dorset a déclaré : « C’est aussi choquant qu’inquiétant ».

On y trouve de tout, sauf des cerises bien mûres

On y trouve de tout, sauf des cerises bien mûres

Bon, maintenant, si les joueurs de Bournemouth veulent monter en D2 (ils sont cinquièmes), va falloir arrêter les virées Pizza Hut.

 

9 décembre

Marlon King. Ce triste individu, 30 ans, ex attaquant de Wigan et aujourd’hui à Coventry (D2), multirécidiviste notoire, avait cherché à obtenir réparation judiciaire après avoir été emprisonné suite à son agression sur une étudiante en 2008, une affaire très médiatisée à l’époque. King, qui se dit toujours innocent et victime d’une terrible injustice (méprise sur la personne, selon lui), n’avait jamais accepté sa peine de dix-huit mois de prison infligée fin 2009. La Cour d’Appel de Londres vient de le débouter (voir article).

King a un casier judiciaire aussi chargé qu’une caravane de coureurs du Tour de France (voir son sinistre palmarès) : quatorze condamnations (pour vol, agression, drogues, recel, falsification de documents, etc.). Il semble tout particulièrement avoir une dent contre la gente féminine et a été impliqué dans nombre d’incidents violents contre des femmes, dont un en 2003, à Soho, où il poursuivit deux femmes dans la rue en leur frappant dessus avec un ceinturon, et agressa l’une d’entre elles.

Plus souvent arrêté qu'en action

Plus souvent arrêté qu'en action

Trois ans plus tard, il est arrêté alors qu’il vient de frapper une femme sur les fesses et la tête. Il est en train de lui cracher dessus quand la police intervient. Mais c’est cette terrible agression de décembre 2008 qui le  « révéla au grand public », celle liée à la décision rendue hier par la Cour d’Appel.  Rappel des faits.

Samedi 6 décembre 2008, Marlon King est de sortie à Soho, Londres.

King joue alors à Hull City avec la joyeuse bande des Mendy, Cousin, Barmby et Windass – avec lequel il s’est violemment battu au beau milieu d’un casino de Scarborough trois semaines auparavant, lors d’une sortie de club « team bonding » – censée donc renforcer les liens entre joueurs -, insultant copieusement au passage le staff de l’établissement et feignant s’être fait voler sa montre à 19 000 £ dans la bagarre (voir article choc – il avait été prêté aux Tigers par Wigan Athletic et touche alors 180 000 £ mensuels, les Latics l’avaient acheté cinq millions de £ à Watford).

 

Ce soir-là, King, père de famille (trois enfants), fête avec des amis un but victorieux qu’il vient d’inscrire quelques heures plus tôt contre Middlesbrough, ainsi que l’annonce d’un heureux évènement (sa femme est enceinte).

Il échoue au célèbre Soho Revue Bar. Rapidement, il devient ivre, agressif et a la main baladeuse. Il s’approche d’une frêle étudiante de vingt ans (1m55), et se met à lui peloter les fesses en lui faisant des avances. Elle le repousse. Lui s’emporte :

« Tu sais pas qui j’ suis ? J’ suis milliardaire. De toute façon, tu m’arrives pas à la cheville ».

[« Don’t you know who I am? I’m a millionaire. You’re not even in my league. »]

Une fois sa haine déversée, il se jette sur la malheureuse et la mitraille de coups (King est grand et baraqué et, dans la mêlée, envoie au tapis deux hommes qui tentaient d’intervenir). Il est finalement maîtrisé par des videurs mais clame qu’il y a erreur sur la personne ! (mistaken identity). L’étudiante est sérieusement blessée (nez cassé et visage défoncé).

Wigan casse immédiatement son contrat. Le 29 octobre 2009, la Crown Court de Southwark (Londres) le condamne à dix-huit mois de prison (il n’en fera que neuf).

Le procès est particulièrement éprouvant pour la victime, encore traumatisée. Malgré les preuves accablantes, King continue à tout nier en bloc. A l’énoncé du verdict, la famille de ce dernier fait un scandale, hurle « Heil Hitler » en direction du juge et crie au racisme, en référence, semble-t-il, à l’affaire Steven Gerrard qui vient d’être relaxé pour une agression sérieuse (avec « glassing ») sur un disc-jockey qui n’aimait pas Phil Collins.

L’avocat de King accuse même la PFA (syndicat des joueurs) ne pas avoir suffisamment aidé Marlon King par le passé ! Il faut dire que King se trouve de drôles d’avocats. En 2002, dans une énième affaire d’agression (sur un policier), son propre avocat, Michael Conning, compare le cas de son client à… celui de Mike Tyson :

« La réputation de mon client est ternie à jamais, il aura beau accumuler les succès, on le considérera toujours comme un personnage à la Mike Tyson ; on l’associera toujours à son passé judiciaire et cela est un lourd prix à payer ».

 

9 décembre

Paul Gascoigne. Retour au tribunal de Newcastle pour sa conduite en état d’ivresse du 8 octobre dernier (voir article). La première tentative de procès (voir 11 novembre) n’avait pas abouti. Le juge est… Stephen Earl, le juge Magpie. (cf 22 novembre et voir clip).

Pour ses 3,22 grammes, Gazza risquait trois mois de prison ferme. Toutefois, le juge a estimé qu’il n’était de l’intérêt de personne d’envoyer l’ex-Laziale au zonzon. Son avocat a insisté sur la volonté manifeste de son client de se soigner (Gazza fait actuellement un séjour de trois mois à la Providence Project de Bournemouth).

Le juge a donc opté pour une peine de sursis de huit semaines, assortie d’une obligation de se soigner. Gazza écope également d’une suspension de permis de conduire de trois ans, ainsi que de 85 £ d’amende. Gazza retournera donc dans sa clinique, sa seizième cure de rehab selon le Daily Mail.

Son avocat a par ailleurs déclaré que Gazza compte s’éloigner du nord-est pour s’installer définitivement dans la région de Bournemouth (ça réduira drastiquement ses frais de transport, diront les mauvaises langues).

La nouvelle vie de Gazza à Bournemouth peut commencer

La nouvelle vie de Gazza à Bournemouth peut commencer

En attendant, il devra rester dans le nord-est de l’Angleterre quelques jours car un autre rendez-vous l’attend le 13 décembre, au tribunal de Northallerton… (voir 3 novembre).

Gazza signe un formidable comeback du diable vauverres ; mené 6-4 le huit novembre, on le donnait moribond, frileux, dépourvu d’imagination et incapable de revenir dans la course. Carrol paie ainsi un embourgeoisement désastreux (pour notre rubrique). Gazza est déclaré vainqueur au terme d’un mano à mano époustouflant.

Andy 6 – Paul 7. 

 

Kevin Quigagne.