Posts tagged ‘retour de Domenech sur les écrans’

Après une longue trêve sports d’hiver en quête (frustrante) de neige sur Ben Nevis, Teenage Kicks est de retour avec une exclusivité explosive. En juillet dernier, dans le plus grand secret, Sky et TF1 réunissaient des personnalités du football pour un Survivor caritatif (les fonds récoltés iront à la Fondation Tony Blair contre la pauvreté dans le centre de Londres). Compte rendu des temps forts.

Grâce à ses contacts dans le milieu indigent de Knightsbridge, TK a pu partiellement visionner ce document exceptionnel qui devrait sortir en juin 2013 pour pallier le manque de compétition internationale.

L’action a pour cadre un chapelet d’îles paradisiaques en mer des Philippines. Les règles sont simples : 2 équipes, 11 jours, 22 participants, jusqu’à la terrible épreuve des poteaux (où il s’agira de tirer sur les poteaux du milieu du terrain, les yeux bandés).

Pas de noms de tribus faussement ethniques dans cette édition, mais simplement des Jaunes contre des Rouges, comme sur un terrain. Les personnalités du football qui ont gracieusement répondu à l’appel sont :

Les Jaunes                 Les Rouges

Mario Balotelli                 Emmanuel Adebayor
Paolo Di Canio                Bernard Casoni
El Hadji Diouf                  Raymond Domenech
El Hadji Diouf*                 Patrice Evra
Kieron Dyer                     Fabrice Fiorèse
André-Pierre Gignac        Paul Gascoigne (Gazza)
René Girard                     Zlatan Ibrahimovic
David Luiz                       Péguy Luyindula
Florent Malouda              Paul Merson
Harry Redknapp              Mido
Frank Ribéry                   Yann M’Vila
Marama Vahirua

(*EH Diouf a tenu à figurer deux fois au générique. Remplaçants : Jimmy Bullard et Frédéric Thiriez)

[les sponsors – parmi lesquels Accor, Duracell, Barclays, GlaxoSmithKline, Carrefour, Décathlon, Starbucks, Total, Vodafone, Waitrose et le MRAP – nous ayant interdit de révéler plus de 20 % du déroulement de la plupart des jeux ainsi que des conseils, seules quelques bribes des moments clés jeu et conseils sont présentées. En bleu, est signalée la voix off du présentateur, Denis Brogniart]

1er jour

Les aventuriers sautent de l’hélico (Fiorèse, lui, plonge), malgré l’insistance d’EH Diouf de se faire déposer en Ecureuil chromé et Paolo Di Canio de se faire parachuter d’un bombardier Fiat CR 42 Falco. Zlatan a revêtu une combinaison Baumgartner et plane jusqu’au premier cocotier.

A peine arrivés sur l’île pour ce KL accéléré, Denis Brogniart annonce la première épreuve (sans Kieron Dyer – épaule démise en détachant sa sangle de sécurité) et à l’issue de laquelle deux participants seront envoyés sur l’île des Pestiférés à bord d’une galère. Après quelques palabres, Fiorèse et Malouda demandent à être conduits sur l’ilot susnommé histoire de gagner du temps (requête refusée. Fiorèse pète un plomb et quitte le camp. Frédéric Thiriez le remplace).

Denis Brogniart : « L’épreuve est simple mais physique et, chers naufragés, si vous me permettez ce trait d’esprit sadique, elle ne manque ni de mordant ni de piquant : il s’agit de récupérer un boulet en mer par 15 mètres de fond dans une nasse pleine de barracudas, se l’attacher au mollet, le traîner jusqu’à une fourmilière géante, creuser un mini tunnel à l’aide d’un protège-tibia et ressortir avec son boulet. »

Zlatan est le premier à récupérer son boulet et c’est donc avec Luyindula accroché à sa cheville qu’il remonte à la surface (malheureusement, nous ne pouvons révéler la suite. Malouda sera bien conduit sur l’ilot des Pestiférés).

Les Jaunes constituent deux groupes, l’un s’attaque à la construction de la cabane tandis que l’autre part chercher le bois, l’eau et le riz. EH Diouf et Harry Redknapp, amateurs éclairés de joaillerie fine et clinquante, s’en vont à la quête du collier d’immunité. Mario Balotelli s’occupe du feu. Côté construction cabane, ça se chamaille : René Girard veut une guérite, Di Canio un bunker, Kieron Dyer penche pour un design infirmerie, etc. Dans un accès de rage, Di Canio assomme Dyer avec une noix de coco. Echauffourée.

Chez les Rouges, c’est aussi la zizanie. Gazza, envoyé chercher l’eau, revient bredouille en jurant ne plus se rappeler à quoi ressemble ce liquide.

De son côté, Yann M’Vila, observé de près par Harry Redknapp qui profite de l’occasion pour l’étudier, a fait écrouler la cabane en voulant y ajouter un lounge avec section VIP (Harry – ci-contre – n’est guère emballé par l’international français et veut appeler Antonetti pour en savoir plus. Requête acceptée mais le manager rennais raccroche de suite en entendant parler anglais, non sans avoir balancé quelques jurons dans un sabir anglo-corse mâtiné de breton – notamment un « feuckeu off you bruttu cuglione di capirossu, kenavo penn marc’h »).

Chez les Jaunes, Mario a brillamment réussi le feu, mais emporté par sa fougue et son ADHD – Attention Deficit Hyperactivity Disorder –  il a allumé quelques pétards introduits clandestinement et incendié la partie sud de l’île. Deux Canadairs sont réquisitionnés de Manille.

De leur côté, les Rouges n’arrivent pas à faire ce foutu feu.

Les Rouges ont d’ailleurs perdu le jeu d’immunité et on les retrouve donc au conseil, où Frédéric Thiriez se fait éliminer (ci-dessous). Les commentaires off des naufragés sont accablants pour l’apprenti stratège rouge :

« Il parlait trop beau et promettait trop », confie un compétiteur tandis qu’un autre se lâche :

« Il répétait sans arrêt que c’était une idée lumineuse doublée d’une aventure humaine unique et que la LFP pourrait monter un championnat international des Koh Lanta du foot avec des vedettes et tout et tout et qu’on torcherait les Anglais avec ce produit révolutionnaire. »

Le coup de grâce est asséné par un candidat qui tient à garder l’anonymat :

« J’y croyais pas, il a cherché à faire des alliances et des combines de ouf dès la salle d’embarquement pour l’hélicoptère ! Dans les urinoirs en plus, alors qu’on avait tous les yeux bandés, même pour pisser. D’ailleurs, on s’est tous pissés les uns sur les autres. Même couvert de pisse, il continuait à dire que c’était sensationnel. Il est trop lui. »

2ème jour

On s’organise pour la nourriture. Paolo part à la chasse armé d’un fusil qu’il dit avoir trouvé dans une grotte voisine et identifie jouissivement comme étant un Arisaka Type 38 japonais datant de la deuxième guerre mondiale. Euphorique, il s’enfonce dans l’épaisse jungle en faisant claquer sa pétoire tel un Pancho Villa de fête foraine.

A midi, Denis Brogniart annonce l’épreuve de confort : s’agripper à un tronc le plus longtemps possible façon koala ou, si vous préférez, à la manière d’un défenseur de Stoke City sur un adversaire lors d’une phase coup de pied arrêté. Le jeu démarre.

Kieron Dyer est le premier à tomber. Denis Brogniart le félicite :

« C’est bien Kieron, vous avez lutté et tenu deux minutes. »

Un par un, les candidats craquent. Au bout de 5 heures, il ne reste plus que deux irréductibles : Zlatan et Harry Redknapp.

Etonnament, Harry l’emporte, il zlatane même le Master en signant une performance d’anthologie. Si le Suédois a tenu 5 h 35, Harry a dû être persuadé par l’équipe technique de redescendre du tronc, à la tombée de la nuit.

Zlatan est soufflé par l’exploit d’Harry. Les Jaunes poussent leur cri de guerre :

On est les Jaunes, les Jaunes, les Jaunes,
on écrase, on broie, on bulldoze, on pulvérise,
Jaunes, Jaunes, Jaunes, Jaunes, Jaunes
On vaporise, on extermine, on atomise

D. Brogniart : « Harry, votre perf’ est hors norme, 11 h 48 et à aucun moment vous n’avez semblé souffrir, j’ai même l’impression que vous auriez pu rester toute la nuit sur votre tronc. Ce n’est pas vous faire injure Harry de rappeler votre âge, 65 ans, et dire que vous n’avez plus le physique de vos vingt ans (ci-dessous). Alors, expliquez-nous, qu’est-ce qui vous a donné cette force extraordinaire, cette rage hors du commun ? Aviez-vous une stratégie, un plan de jeu ?

Un plan de jeu, késaco ? Non, tout est dans le mental Denis, dans le mental.

Harry vous n’avez cessé de vous encourager vous-même durant cette épreuve, c’est ça la clé de votre réussite sur ce jeu ?

– Oui, c’est sûr que quand on est si loin de ses proches, sans rien, sans repère, on se raccroche à des images fortes, des gens que l’on chérit plus que tout, des souvenirs inoubliables, des sentiments…

[Zlatan ne cesse de hocher et secouer la tête, totalement scotché par l’exploit d’Harry. Plan caméra serré sur Harry qui semble bouleversé]

Harry, vous n’êtes pas connu pour être un écorché vif mais je vous ai senti très ému par moments et ce malgré la douleur intense…

[Harry l’interrompt, la voix tremblante – façon Philippe le Normand dans l’actuel Koh Lanta]

Oui, j’ai souffert Denis, je me suis vidé la tête mais cette victoire, je la voulais plus que tout, pour tous ceux qui comptent tant pour moi et m’ont toujours soutenu dans l’adversité et la non adversité, dans l’abnégation et la négation, tout ceux qui ont toujours cru et misé en moi… [Harry s’interrompt, larmes aux yeux. Le plan caméra se resserre].

Vous êtes un grand pudique Harry. Dites-nous, à qui, à quoi pensiez-vous pour avoir tenu si longtemps ?

A beaucoup de choses et de gens Denis… [Plan hyper serré sur les yeux d’Harry, on frise l’ophtalmoscopie. L’Anglais fond en larmes mais se reprend]. J’ai surtout pensé à… à… [voix chevrotante, débit saccadé. Puis la gorge s’assèche et les mots coincent. Longue pause]…

Pardon… j’ai pensé à mes avocats, dont Maître Sormoi-Dsemerdié. J’ai pensé à mes putains de contrats passés aussi, surtout celui de Portsmouth en 2005-2008, 4M l’an avec des maousses multi-commissions sur achat-vente de joueurs qui courrent sur X années, même plusieurs générations si on sait y faire, on n’en fait plus des comme ça, 78 joueurs que j’avais fait transiter en trois ans ! Putain, on savait négocier à l’époque…

Harry, je vous sens tout retourné, votre sentiment à chaud est bouleversant, vous avez aussi dû penser j’imagine à vos proches, à votre f… [Harry le coupe, troublé et rougissant d’émotion]

– Oui Denis bien sûr j’ai pensé à mon Freddy, un grand homme avant d’être un grand agent.. A mon comptable aussi, à mon conseiller en placements, à mon maximisateur en entubage fiscal, à mon banquier monégasque, à mon imprésario relations médias, sans oublier mes amis de Sky qui m’ont toujours soutenu et ont bien aidé mon fiston Jamie, car la famille, y’a rien de plus important Denis. Et bien sûr, à mon ancien président de club, Milan Mandaric, à qui je dois tant. »

Mido (ci-dessous), puis M’Vila sont envoyés en urgence à l’infirmerie VIP. Le médecin les juge trop affaiblis après 30 heures de privations. Ils sont remplacés par Jimmy Bullard.

Le Rennais quitte ses petits camarades un large sourire aux lèvres et en faisant un ostensible V de la victoire – ou était-ce deux doigts à la caméra ? (pour éviter toute ambiguité et un nouvel effritement de sa valeur marchande, la scène sera retoquée à la demande du Stade Rennais, de son agent, de ses conseillers financiers, des partenaires, des sponsors, du Collectif Taxis en colère, etc.). En partant, il déclare :

« Je pensais qu’avec un bon steak et une piqûre aux vitamines, je reprendrais vite du poivre de la bête mais je me sens trop faible. »

Toujours pas de putain de feu chez les Rouges. Et bizaremment, pas d’eau non plus. Patrice Evra, le valeureux leader des Rouges, est hors de lui, il subodore un complot et mentionne le T word [1] qu’il dit avoir appris en 31 langues avant de faire ce Koh-Lanta, de l’estonien au tagalog, en passant par l’espéranto ou le swahili.

Au conseil, Bernard Casoni (ci-dessous) est éliminé, les clans parisien et lyonnais n’ayant pas supporté l’influence mais surtout l’accent du Marseillais.

« Ici t’es un Rouge mais pour moi tu resteras toujours un Bleu ciel et Blanc. Allez, va rejoindre ta race de bon marché, enfin de Peuchères… Ici c’est Paris ! » envoie d’un ton guerrier et moqueur l’un des Rouges en prenant un grotesque accent à la Fernandel (nous ne pouvons nommer ce Rouge, sous peine de poursuites pour « Complicité d’incitation à la haine entre clubs et supporters dans un cadre ludique ». Ce passage ne sera pas diffusé, l’un des sponsors ayant menacé d’attaquer, au grand dam des autres partenaires).

[La caméra se fixe sur un vautour qui gobe un toucan en vol. On entend la foudre s’abattre sur l’île, de gigantesques éclairs déchirent le ciel]

[voix off. Coup de Trafalgar chez les Rouges. Bernard est sorti, victime de la guerre des gangs]

Domenech a-t-il comploté pour faire éliminer Casoni ?

Raymond Domenech a-t-il comploté pour faire éliminer Bernard Casoni ?

3ème jour

Les Jaunes se lèvent et consternation : la moitié du riz a disparu ! Penaud, André-Pierre avoue s’être envoyé sept rations pendant la nuit. Crues. Il se justifie en disant qu’un surpoids est excellent pour la santé, fait médicalement prouvé affirme-t-il en s’énervant (il sort même de son slip un article tiré du Lancet pour prouver ses dires). Début de dispute.

Paolo Di Canio a décampé. Il a laissé un mot :

« Je suis parti en fôret car on m’a dit que des vétérans de la Bataille de la Mer des Philippines se cachaient dans la jungle. Il me faut les retrouver. »

Denis Brogniart ne sait que faire (le réglement est impuissant) et décide de temporiser. En attendant, il annonce le jeu des fardeaux : un parcours du combattant à elimination par étapes, les derniers devant donner leurs sacs à d’autres, en principe les plus forts.

Zlatan se retrouve vite avec 25 kilos à porter. Puis 50 et enfin 88 dans la dernière phase. De peu, il se fait rafler la victoire par Kieron Dyer qui n’a que 3 kilos à porter et court sous infiltrations (et avec l’assistance d’une équipe médicale, chargée de lui soulever les jambes à chaque obstacle). Zlatan l’a mauvaise. D. Brogniart prend sa température :

« Zlatan, depuis le début, je vous sens revanchard et…

[Zlatan le coupe, furieux. Voix off. Le volcan scandinave entre en éruption]

Denis, j’ai toujours joué sportif, j’ai toujours été droit et voté dans le sens de mon équipe, je ne suis pas un mouton ou un caribou de Laponie moi, j’ai toujours voté en mon âne et confiance, aujourd’hui je paie ma fidélité… Ça va péter mais j’attends la suite avant d’en dire plus. »

[Voix off. Zlatan crie vengeance, ses adversaires n’ont qu’à bien se tenir (clip de Zlatan en séance de Taekwondo étêtant trois pauvres souffre-douleur d’un seul coup de savate). Le vent tourne sur Koh Lanta, et certains pourraient se retrouver dans l’oeil du cyclone]

Toujours pas de putain de sa race de feu chez les Rouges.

(ça avait bien failli mais Paul Merson et Gazza – ci-dessous, dans la cabane – ont pissé par inadvertance sur le stock de bois en rentrant d’une virée en forêt. La production les soupçonne d’avoir introduit quelques breuvages sur le camp).

4ème jour

Jour blanc, aucun tournage. Un incident majeur chez les Rouges a obligé la production à faire relâche. Selon nos informations, l’équipe rouge aurait refusé de continuer l’aventure si on ne leur donnait pas feu et eau.

Devant le niet du duo TF1-Sky (l’état major des deux chaînes fut contacté, ainsi que les sponsors, avocats et agents), le leader des Rouges, Patrice Evra, avec l’aide de quelques indigènes abonnés à Old Trafford, aurait fait grimper tout le monde au…

A suivre.

Kevin Quigagne.

Dans la même série Foot & télé :
C’est pas sorcier (Lars Elstrup)
Faites entrer l’accusé (Omer Riza)
Jean-Claude Delarue (Cédric Anselin)

==========================================

[1] traître (en mots étrangers qu’égrène religieusement Pat’ ça donne : traitor / traidor / traditore / proditor / verräter / traidorearen / trădător / petturi / izdajica / išdavikas / zrádce / zdrajca / perfidulo / reetur / áruló / bradwr / svikari / forræder / msaliti / người phản bội / προδότης / בוגד / მოღალატე / предатель / здраднік / خائن / դավաճան / xain / বিশ্বাসঘাতক / 叛徒 / காட்டிக்கொடுப்பவன்)